Bilan 2025 : Nos paris, nos ratés
🔮 Boule de cristal ou boule de flipper ? Le bilan pour vérifier si nos 20 attentes de 2025 ont tenu leurs promesses. Spoiler : y’a de la casse !
L’heure de vérité : Bilan de nos 20 attentes ludiques de 2025
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L’essentiel en 3 points :
- C’est l’année des experts ! Civolution et Forestry se sont fait remarquer par leur profondeur, avec Vantage au sommet.
- Grosse frustration sur les calendriers : Nova Era, Cyberpunk 2077 et Don’t Starve manquent à l’appel.
- Transgalactica confirme qu’un nom d’auteur ne suffit pas. Évitez le naufrage !
Janvier 2025. Nous étions jeunes, beaux, et surtout très naïfs en pensant que CMON livrerait Nova Era à l’heure.
Souvenez-vous. C’était en janvier 2025. Il faisait froid, nos comptes en banque se remettaient à peine des fêtes, et nous, naïfs et pleins d’espoir, nous vous dressions la liste des 20 jeux qui allaient tout casser cette année. Onze mois plus tard, la poussière est retombée, les hypes se sont dégonflées (ou confirmées), et certaines boîtes servent désormais de cale-porte de luxe.
Alors, nos boules de cristal étaient-elles bien calibrées ou totalement embuées ? Avons-nous été des oracles ou des… buses ? C’est l’heure du grand bilan. Spoilers : nous avons eu quelques bonnes intuitions… et quelques crashs spectaculaires. On assume.
Les ténors : Quand la promesse est (largement) tenue
Pour ce bilan 2025, commençons par nous jeter quelques fleurs (ça fait toujours du bien). Sur certains titres, nous avons eu le nez creux.
Vantage : L’OVNI qui a atterri en douceur
Nous vous l’annoncions comme un « Zelda sur plateau ». Résultat ? C’est exactement ça. Stonemaier a livré un monstre. Avec son monde ouvert et sa communication floue (« Je vois un truc vert au loin, pas toi ? »), Vantage décroche chez nous le Gus&Co Award 2025 du meilleur jeu coopératif. C’est cher, c’est volumineux, c’est une logistique de déménageur à chaque partie, mais quelle claque narrative !
Molly House : La fierté de l’année
Nous avions parié sur ce thème queer et historique au Londres du XVIIIe siècle. Molly House n’est pas juste un « bon jeu », c’est devenu un phénomène critique. Un mélange unique de trahison, de coopération et d’émotion politique. C’est notre immense coup de cœur, la preuve qu’un jeu peut avoir du sens et des mécaniques en béton. Co-créé par l’auteur d’Arcs.
Civolution : Le chef-d’œuvre de Feld
On avait peur de la « salade de points » indigeste. Quelle erreur ! Stefan Feld a livré avec Civolution sa symphonie la plus aboutie. C’est dense, c’est profond, c’est un bac à sable de civilisation incroyable où chaque levier est jouissif à manipuler. Il trône fièrement sur notre podium des meilleurs jeux experts de l’année. Une claque.
Forestry : La pépite verte
On l’attendait comme un « bon euro », c’est devenu un incontournable. Forestry a su allier une thématique écolo pertinente à une mécanique de gestion forestière d’une finesse rare. C’est tendu, interactif, et ça a mis tout le monde d’accord autour de la table. L’outsider est devenu un leader. Notre critique complète du jeu est prévue pour tout bientôt. Promis craché si je mens j’apprends les règles de Forestry par cœur.
Speakeasy & Zenith : Les valeurs sûres
Lacerda a réussi son pari avec Speakeasy : faire du Lacerda jouable sans aspirine (ou presque). C’est beau, c’est thématique, c’est validé. Bientôt notre article complet sur le jeu.
Quant à Zenith, le petit dernier de PlayPunk, il confirme tout le bien que nous pensions du studio après Captain Flip. Un duel spatial nerveux, tendu comme un string, qui s’impose comme une référence à deux. Mention spéciale enfin à Kinfire Council, l’euro politique qui a su trouver sa table grâce à son intelligence.
Mea culpa. Dans notre course aux « gros jeux », nous avons un peu sous-estimé les petits formats qui ont pourtant raflé la mise lors des cérémonies officielles.
Odin & Bomb Busters : Le triomphe de l’épure
Nous avions repéré Odin en 2024, mais nous n’imaginions pas qu’il repartirait avec l’As d’Or Tout Public. Ce petit jeu de cartes minimaliste SUISSE (!!! Youpie. Chauvin, moi ? Jamais !) a réussi à convaincre le jury du FIJ. Pareil pour nous.
Idem pour Bomb Busters, vainqueur du Spiel des Jahres cette année. Un jeu de déduction coopératif sur le déminage qui réussit l’exploit de supprimer l’effet « leader alpha ». C’est palpitant, c’est tendu, et ça prouve qu’en 2025, le carton l’emporte sur le plastique.
SETI : La tête dans les étoiles
Nous l’attendions, mais peut-être pas à ce niveau. SETI s’est révélé être un bijou d’intelligence, traitant l’exploration spatiale avec un sérieux scientifique fascinant. Il repart avec notre Gus&Co Award « Gamer » et il a raflé de nombreux prix en 2025.
Les « mouais » : C’est bien, mais ça ne changera pas nos vies
Ils étaient dans la liste, ils sont sortis, ils sont corrects… et nous les aurons probablement oubliés en 2027.
- Crafting the Cosmos : Le syndrome du « beau mais déjà-vu » Sympatoche, mais rien de plus. Un jeu qui fait pshiit.
- Gatsby : De bonnes idées, mais une exécution qui manque de ce petit grain de folie nécessaire pour percer dans un marché saturé. Un bon jeu, certes, mais pas un indispensable (selon nous).
- Flatiron joue les élèves modèles. Comme nous le disions dans notre critique de juin, c’est un duel architectural carré, propre et malin. C’est du Ludonova tout craché : efficace et élégant. Mais il paraît aujourd’hui un peu trop sage pour rester gravé dans les mémoires. Une valeur sûre, mais pas une dinguerie.
- The Anarchy : Un flip-n-write tellement dense qu’il faut un doctorat en pictos pour s’y retrouver. À réserver aux comptables. De l’extrême, je rajouterais.
Les crashs industriels (oups…)
Ici, nous baissons les yeux. Nous vous avons hypés, et le résultat final ressemble à un accident de trottinette. Sur l’autoroute. Bilan ? Foiré. Foireux.
Transgalactica : Le naufrage interstellaire. Sur le papier, c’était le gros Euro de l’année. En réalité ? Des règles incompréhensibles, une ergonomie aux fraises et un ennui mortel. C’est notre plus gros raté de prédiction. Pardon. Vraiment.
Great Western Trail: El Paso : Le spin-off de trop. Vouloir faire du GWT « rapide », c’est comme vouloir faire une raclette « légère ». On perd tout le sel de l’expérience. Jouez à l’original, oubliez celui-ci.
Les grands absents (encore coincés dans l’hyperespace)
C’est la frustration majeure de 2025. Une partie énorme de notre « Top 20 » est toujours dans des conteneurs ou dans les limbes du crowdfunding.
Nova Era : Le temps s’est arrêté chez CMON
On attendait le renouveau du jeu de Civilisation par CMON. On attend toujours. De reports en « updates » floues, Nova Era brille surtout par son absence. Le gros retard de l’année qui a transformé la hype en impatience agacée. On croise les orteils pour 2026.
Cyberpunk 2077: The Board Game. Toujours en chargement
Ironie du sort ou hommage au jeu vidéo ? L’adaptation plateau de Cyberpunk 2077 subit des délais à répétition. La campagne a cartonné, mais Night City reste inaccessible pour l’instant. Rendez-vous en 2026 (on espère).
Don’t Starve: The Board Game. Hype maximale, sortie 2027
En janvier, on rêvait déjà de mourir de faim en 2025. La réalité : la campagne Kickstarter n’a démarré que fin septembre. C’est un carton financier (plus de 4 millions de dollars !), mais pour le jeu physique, rendez-vous dans deux ans. On avait vu juste sur la licence, mais on était trop optimistes sur le calendrier.
Neon Hope. Prototype de ouf, produit fantôme
Très attendu pour son storytelling cyberpunk, Neon Hope affiche des notes dithyrambiques sur BGG (8.9/9.0)… basées uniquement sur des démos. LOL ! Le jeu final se fait attendre, et en décembre 2025, impossible de juger autre chose qu’une promesse.
Shifters & Tikal Legend
Même combat : Shifters reste coincé dans la boucle du « coming soon » sans livraison avant 2026, et la modernisation de Tikal a glissé dans le calendrier. C’est le revers inévitable des listes d’anticipation.
Le bilan global ?
2025 aura été l’année de la polarisation. D’un côté, des expériences narratives massives et coûteuses (Vantage, The Dark Quarter), de l’autre, des bijoux minimalistes et rapides (Odin, Flip 7). Le « jeu moyen » souffre, l’exigence des joueurs et des joueuses explose. Notre bilan ? Le « ventre mou » (on dit ça en toute affection hein) du marché galère à se tailler une place. 2025 est l’année de la polarisation entre jeux (plus ou moins) narratifs monumentaux et pépites minimalistes. Il faut dire que d’un point de vue éditorial, le risque est moindre. Soit on sort un gros/énorme jeu qui se finance via les plateformes (KS, Gamefound, Backerkit…), et le risque est moindre, soit on sort des petits jeux de cartes à 10-15 euros, et le risque est moindre. Sortir un jeu à 40-60 euros devient un réel pari.
Et nos prédictions, dans tout ça ? Au doigt mouillé, nous avons eu raison sur environ 60% de la liste. Pour le reste… c’est la beauté du jeu ! Bilan mitigé. Vivement la prochaine liste des jeux les plus attendus de 2026 (dans quelques jours). Pour voir si cette fois, on a eu le nez creux. Ou qu’on se l’est cassé en fin d’année.
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