Les Glorieuses Guildes de Buttonville : La gloire au bout des cartes
🧵 Les Glorieuses Guildes de Buttonville : un « set collection » profond caché sous des airs mignons chez Ravensburger.
Les Glorieuses Guildes de Buttonville : Quand Ravensburger appuie sur le bon bouton
⚠️ Avertissement : Dans un souci de transparence envers notre communauté, nous tenons à préciser que cet article reflète notre opinion personnelle sur le jeu. Nous n’avons reçu aucune contrepartie de la part de l’éditeur du jeu. Nous avons acquis et testé le jeu de façon indépendante, sans lien commercial avec son éditeur. Les avis présentés ici représentent notre analyse honnête et impartiale du jeu, basée sur notre propre expérience.
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L’essentiel en 3 points :
- Une mécanique de « croissance de lierre » jouissive où plus on attend, plus les effets sont dévastateurs.
- 300 cartes, 25 guildes différentes et un rangement (insert) qui frôle la perfection.
- Accessible dès 8 ans en famille, mais une guerre de tranchées tactique entre joueurs experts.
Imaginez une ville parfaite : des rues pavées, des fanions colorés… et absolument personne. Glauque ? Non, une opportunité ! Bienvenues dans Les Glorieuses Guildes de Buttonville.
Bienvenue à Buttonville. La brochure touristique nous vendait du rêve : « Le village le plus glorieux du monde ». Sauf qu’en arrivant sur la place centrale… c’est le désert de Gobi. Pas un chat, pas un bruit, juste des virevoltants qui traversent des rues pavées d’or. Le pitch de départ des Glorieuses Guildes de Buttonville propose un thème tout chou qu’on adore : la ville est une coquille vide, et c’est à vous de la remplir.
Derrière ce titre à rallonge se cache la nouvelle grosse sortie de Ravensburger pour cette fin 2025. Aux manettes ? Un duo scandinave qui a du flair : Erik Andersson Sundén (l’auteur du chaotique Le Bal des Chaudrons) et Christian Kudahl (co-papa du méchant Mindbug). Autant dire que sous ses airs de petit jeu familial tout mignon, il y a un moteur qui ronronne. Nous avons arpenté le pavé de cette bourgade fantôme pour voir si la gloire était vraiment au bout des cartes. Spoiler : sortez vos aiguilles, on va tricoter du combo.
Les Glorieuses Guildes de Buttonville, c’est quoi le projet ?
Imaginez un Sim City géré par des guildes médiévales-fantastiques, le tout illustré avec une patte « flat design » colorée et rétro par Matt Owen. Votre taf n’est pas de construire des murs, mais d’y insuffler de la vie. Vous êtes un Recruteur. Vous allez embaucher des enseignantes bienveillantes, des bardes bavards, des forgerons costauds, des gardes zélés et des inventeurs loufoques pour redonner son âme à la cité. Le tout en mode anthropomorphisme, mais pas uniquement.
C’est frais, c’est visuellement très lisible (crucial quand la table se remplit), et on manipule de « vrais » boutons (en carton) en guise de monnaie. C’est le genre de détail tactile « inutile donc indispensable » qui ancre le thème.
L’effet « lierre » (j’ai dit « lierre », pas « lièvre »)
Sur le papier, c’est d’une simplicité biblique : à votre tour, vous piochez 2 cartes, puis vous jouez (si vous voulez) un set de cartes identiques. C’est tout. Du Set Collection vu et revu ? Oui. Mais pas tout à fait non plus. C’est là que le duo d’auteurs injecte sa malice avec ce qu’ils appellent la croissance de lierre.
Contrairement à un jeu linéaire, ici, la puissance des effets est exponentielle.
- Vous jouez 2 Forgerons ? Mouaif, un petit bonus sympa.
- Vous en jouez 4 d’un coup ? C’est l’orgie : réductions massives sur vos prochains recrutements, actions gratuites et avalanche de points.
Le jeu vous murmure constamment à l’oreille : « Attends encore un tour… la prochaine carte sera la bonne pour faire le méga-combo. » C’est un pur mécanisme de « Stop ou Encore » déguisé en gestion de main. Ajoutez à cela le dilemme de la pioche en mode Les Aventuriers du Rail : prendre une carte visible au « Forum » (la sécurité, mais tout le monde voit votre jeu) ou piocher à l’aveugle (le frisson du destin) ? La tension est permanente.
L’asymétrie des villageois
Avec 25 types de villageois différents , la rejouabilité est mathématiquement assurée. Plus de 50 000 combos possibles (selon la boîte. On n’a pas calculé. On a la réput d’être très mauvais en maths 😅). Mais plus que le nombre, c’est la nature des effets qui importe.
L’interaction entre ces types de cartes crée des écosystèmes ludiques. Une partie dominée par les marchands et les forgerons sera une course à la richesse. Une partie dominée par les voleurs et les gardes sera une guerre de tranchées.
Du reste, le jeu propose une combo de départ, plutôt accessible, et trois autres à thème. Mais on peut évidemment construire son cheptel de cartes de départ selon son bon vouloir. En mixant toutefois les différentes guildes bien sûr ! Bref, aucune partie de Les Glorieuses Guildes de Buttonville ne se ressemble.
Guerre froide et paniers de crabes
Ne vous fiez pas aux sourires des personnages. L’interaction dans Buttonville est une forme de violence polie. On est dans du « Hate Drafting » (le contre-draft) pur et dur.
- À 2, c’est une partie d’échecs. On surveille l’autre comme le lait sur le feu. On prend une carte non pas pour soi, mais juste pour briser le rêve de l’adversaire.
- À 4, c’est la foire d’empoigne. Le marché tourne si vite que toute planif à long terme devient illusoire. On bascule dans l’opportunisme et le chaos joyeux. Les « control freaks » détesteront, les amateurs d’ambiance adoreront.
À noter également que certaines cartes, certaines guildes se montrent particulièrement vicieuses et taquines, de quoi monter l’interaction d’un cran (je te pique des boutons, je remporte plus de points si j’ai plus de cartes que toi, etc.). Selon les combos de persos, la partie pourra donc être pépère en mode balade digestive du dimanche (de Noël), ou au contraire « prends ça dans tes gencives » si on aime bien taquiner ses potes de jeu.
Les Glorieuses Guildes de Buttonville, verdict
On a aimé :
- L’effet boule de neige des combos très satisfaisant.
- L’insert de rangement qui mérite une médaille.
- La direction artistique colorée et lisible.
On a moins aimé :
- Une mécanique vue et revue
- Le chaos total à 4 joueurs qui casse la planif.
- La frustration quand LA carte qu’on attend refuse de sortir de la pioche.
C’est plutôt pour vous si…
- Vous cherchez le pont idéal entre le Uno et des jeux de gestion plus lourds.
- Vous aimez optimiser votre main et prendre des risques calculés.
Ce n’est plutôt pas pour vous si…
- Vous êtes allergique au hasard de la pioche.
- Vous avez besoin de contrôler la partie de A à Z sans imprévus.
Les Glorieuses Guildes de Buttonville ne tient peut-être qu’à un fil, mais c’est de la dentelle mécanique. Un chouette jeu pour passer les fêtes en famille. Et au nom de toute l’équipe de Gus&Co, on en profite d’ailleurs pour vous en souhaiter de très, très belles ! Et un joyeux Noël ce soir.
Très bon !
- Date de sortie : Novembre 2025
- Langue : Française
- Fabriqué en : République Tchèque
- ITHEM : 2 sur 5. Pour en savoir plus sur l’ITHEM dans les jeux de société, c’est ici.
- IGUS : 3 sur 5. Pour en savoir plus sur l’IGUS dans les jeux de société, c’est ici.
- EcoScore : B. Si vous voulez en savoir plus sur l’EcoScore dans les jeux de société, c’est ici.
- Label Dé Vert : Non. Pour en savoir plus sur le label Dé Vert, c’est ici.
- Création : Christian Kudahl, Erik Andersson Sundén
- Illustrations : Matt Owen
- Édition : Ravensburger
- Nombre de joueurs et joueuses : 2-4 (tourne bien à toutes les configuration)
- Âge conseillé : 8+
- Durée : 30 minutes
- Thème : Animaux, fantastique
- Mécaniques principales : Collection, cartes. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.
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