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Autour du jeu vidéo

Blue Prince : Notre gros, gros coup de cœur

🏰 Dans l’héritage familial de Blue Prince : un mix addictif d’énigmes, d’explo et de suspense. Chaque run vous rapprochera de la vérité !


Blue Prince : Ou comment devenir l’architecte d’un domaine en perpétuel mouvement

⚠️ Avertissement : Dans un souci de transparence envers notre communauté, nous tenons à préciser que cet article reflète notre opinion personnelle sur le jeu. Nous n’avons reçu aucune contrepartie de la part de l’éditeur du jeu. Nous avons acquis et testé le jeu de façon indépendante, sans lien commercial avec son éditeur. Les avis présentés ici représentent notre analyse honnête et impartiale du jeu, basée sur notre propre expérience.


En bref :

  • Une exploration énigme/narrative où vous façonnez vous-même un manoir en constante évolution.
  • Un héritage familial intrigant qui vous pousse à percer le mystère de la fameuse 46ᵉ pièce.
  • Un mélange de rogue-lite et d’énigmes qui offre une rejouabilité et une profondeur incroyables.

Imaginez un manoir qui s’auto-reconstruit chaque nuit : c’est ici que commence votre héritage dans Blue Prince.

Quelle CLAQUE ! Mais quelle claque ! Blue Prince est un jeu vidéo indépendant qui vient de sortir il y a quelques jours sur PC le 10 avril, et j’en sors à peine. Épuisée, mais heureuse. De l’avoir fini, mais d’y avoir joué, surtout !

OK, sur Gus&Co on vous parle peu de jeux vidéo. Parfois. Rarement. On est clairement plus portés par les jeux dits analogiques : jeux de plateau, jeux de rôle. Oui mais sauf que là, avec Blue Prince l’expérience (vidéo)ludique mérite qu’on s’y attarde, qu’on vous en parle.

Dans cet article, on vous partage notre coup de cœur 5 étoiles immédiat pour ce titre unique en son genre. Préparez-vous à explorer un manoir aussi passionnant que changeant, où chaque pièce recèle son lot de mystères… Bienvenue dans Blue Prince.

Description générale du jeu et de son concept

Blue Prince est un jeu vidéo d’aventure et de réflexion à la première personne mêlant enquête, puzzle et une dose de roguelite. Le point de départ est intrigant : « Bienvenue au Mont Holly, l’étrange manoir où les pièces changent de place. » En d’autres termes, vous explorez un immense manoir dont la configuration évolue sans cesse. Le jeu offre une expérience inédite riche en mystères, en stratégie et en énigmes dans une aventure imprévisible DE OUF !

Le concept central de Blue Prince est que vous décidez vous-même de l’agencement de la demeure au fur et à mesure de votre exploration. À chaque fois que vous vous trouvez devant une porte fermée, trois choix de pièces s’offrent à vous : c’est à vous de « drafter » (choisir) celle qui apparaîtra de l’autre côté. Chaque décision façonne la suite de votre parcours, un peu comme si vous dessiniez le plan du manoir pièce par pièce. Votre objectif ultime ? Découvrir la fameuse chambre 46, au cœur de toutes les rumeurs. Seul hic : d’après le testament de votre grand-oncle qui vous a légué le manoir, celui-ci ne compte officiellement que 45 pièces ! Pour toucher votre héritage, vous devrez donc prouver l’existence d’une 46ᵉ salle cachée – et en percer tous les secrets, alors même que la demeure se réorganise constamment d’une journée à l’autre.

Blue Prince propose ainsi un savant mélange de jeu d’énigmes narratif et de rogue-lite. Chaque « journée » de jeu est une expédition dans le manoir, durant laquelle vous choisissez votre chemin pièce après pièce. À la fin de la journée, le manoir se réinitialise entièrement : le lendemain, l’agencement repart de zéro et vous devez explorer une nouvelle configuration. Cette mécanique astucieuse apporte une petite touche de roguelike au jeu : il faut s’attendre à recommencer plusieurs fois l’exploration, chaque run (tentative) étant différent et apportant son lot de découvertes.

Blue Prince bouscule ainsi les genres en proposant à la fois un puzzle-game, un jeu d’exploration narrative et un rogue-lite architectural qui s’entremêlent de façon harmonieuse – une formule à la fois originale et totalement addictive. Pour le comparer à un jeu de plateau, je dirais que Blue Prince ressemble un peu à (feu) Time Stories. Sans l’aspect draft bien sûr.

Scénario et univers narratif

L’univers de Blue Prince est aussi prenant que son concept de gameplay. Vous incarnez Simon, un jeune héritier convoqué au manoir familial de Mont Holly suite au décès de son grand-oncle excentrique. Ce dernier vous a légué sa propriété, à une condition près : que vous parveniez à y trouver la 46ème pièce manquante. Cette chasse au trésor macabre sert de point de départ à une intrigue riche en mystères. Très vite, on découvre que le manoir recèle bien plus qu’une simple pièce cachée : il abrite les lourds secrets d’une famille influente, sur fond de chantage et d’intrigues politiques, liés à la disparition mystérieuse d’un auteur de livres pour enfants de la région.

L’histoire de Blue Prince se dévoile de manière progressive et intelligente : chaque document trouvé, chaque objet mystérieux ou indice disséminé dans le manoir vient éclairer un pan du passé trouble de votre grand-oncle et de la demeure.

L’ambiance narrative du jeu est résolument fantastique et immersive. Le manoir de Mont Holly, avec ses couloirs changeants et ses pièces tantôt feutrées tantôt inquiétantes, tient presque du personnage à part entière. On y ressent une atmosphère d’angoisse légère et de mystère permanent, sans jamais tomber dans l’horreur pure. Par moments, le jeu évoque le sentiment d’exploration intimiste de Gone Home (pour son côté maison pleine de souvenirs) tout en offrant le casse-tête labyrinthique d’un Outer Wilds, où chaque nouvel élément découvert peut en cacher un autre plus profond.

L’enquête est au cœur de l’expérience : à mesure que vous avancez de pièce en pièce, vous reconstituez le journal de vie du manoir. Lettres codées, carnets intimes, tableaux énigmatiques, vieux ordinateurs… Chaque élément du décor peut contenir un indice sur l’histoire, à vous de démêler les fils de la grande énigme familiale. L’univers narratif de Blue Prince s’avère ainsi particulièrement soigné et intrigant, réussissant à donner un sens et un contexte fort à vos pérégrinations dans le manoir.

Mécaniques, originalité et boucle de jeu

Sur le plan du gameplay, Blue Prince brille par l’originalité et la profondeur de ses mécaniques. Le jeu se présente comme un puzzle-game en vue à la première personne, dans lequel l’exploration du manoir s’accompagne de nombreuses énigmes à résoudre. La grande particularité réside dans le level design évolutif : devant chaque porte du manoir, trois plans de pièce vous sont proposés aléatoirement. Il faut choisir l’un d’entre eux pour décider de la salle qui se trouvera derrière la porte, en faisant bien attention à la façon dont ses ouvertures s’alignent avec le reste du plan.

En effet, il ne suffit pas de résoudre des casse-tête isolés : il faut aussi construire un parcours cohérent. Certaines pièces auront plusieurs portes de sortie, d’autres seront des impasses qui vous feront perdre un temps précieux. Ce système de “draft” de salles donne au jeu une composante stratégique digne d’un jeu de plateau : on se surprend à réfléchir à l’orientation des portes et à la disposition globale du manoir comme on le ferait en posant des tuiles dans un boardgame.

Blue Prince incorpore également des éléments de gestion de ressources qui enrichissent la boucle de jeu. Pour commencer, votre personnage ne peut faire que 50 pas par jour : chaque salle traversée vous coûte un point de déplacement, et si vous atteignez le quota, la journée prend fin. Il faut donc planifier vos explorations avec soin, sous peine de voir la nuit tomber avant d’avoir atteint votre objectif du jour. Heureusement, il existe des moyens d’augmenter temporairement ce capital de déplacements : certaines pièces, comme les chambres à coucher, vous redonnent quelques pas en vous reposant, et il est possible de trouver de la nourriture (un fruit, un repas…) qui prolonge un peu votre exploration.

En parallèle, le manoir regorge de ressources à collecter : des clés pour débloquer des portes verrouillées ou des coffres, des pièces d’or pour acheter des objets dans de rares salles boutique, et des gemmes (diamants) qui permettent de drafter des salles spéciales plus rares. Si vous manquez de clés pour déverrouiller une porte importante, ou de gemmes pour accéder à une pièce cruciale, votre progression peut être bloquée pour la journée – il faudra alors retenter votre chance le lendemain en ayant optimisé vos récoltes. Le jeu encourage ainsi une gestion astucieuse de l’inventaire et des choix de salles, ce qui ajoute une dimension stratégique passionnante en plus de la réflexion pure.

Bien entendu, les énigmes occupent le devant de la scène tout au long de l’aventure. Chaque pièce du manoir contient au minimum un mystère à élucider : cela peut aller du simple mécanisme logique à actionner, jusqu’à des casse-têtes bien plus tordus. On trouve par exemple des problèmes de logique ou de maths classiques, des coffres-forts à ouvrir en trouvant la bonne combinaison, des circuits électriques à rétablir, des énigmes d’observation où il faut repérer un détail caché, ou encore de véritables puzzle boxes (boîtes-puzzles) à manipuler. Surtout, beaucoup d’énigmes sont interconnectées : tel symbole aperçu dans une pièce pourra servir d’indice pour résoudre une autre salle plus loin, tel document trouvé dans la bibliothèque donnera un indice crucial pour ouvrir un coffre dans le bureau, etc.

Le jeu regorge d’énigmes et de casse-tête qui souvent se répondent entre eux et se révèlent avec le temps (en ouvrant bien grand les yeux et en prenant des notes !). On en vient vite à sortir son carnet et son crayon pour noter un code, un nom, un détail lu sur un bout de papier, tant Blue Prince sollicite notre mémoire et notre sens de la déduction. Ces moments “eurêka” où tout à coup deux informations se recoupent et font sens sont légion dans le jeu, et procurent une vraie satisfaction de détective.

La boucle de jeu de Blue Prince s’avère ainsi terriblement prenante. Une journée typique vous verra explorer autant de pièces que possible en optimisant vos pas, ramasser des ressources et outils utiles, résoudre quelques énigmes isolées, et surtout récolter des informations (codes, indices, éléments de lore) qui serviront lors des journées suivantes. Quand votre journée s’achève (faute de pas, d’issues ou parce que vous choisissez de rentrer au point de départ), le manoir se réinitialise : il faut reconstruire un nouvel itinéraire le lendemain.

Mais loin de repartir de zéro, vous progressez en fait de manière permanente par la connaissance acquise : à l’image d’un Outer Wilds, les connaissances accumulées restent bien fichées dans notre cerveau, si bien que l’on affine au fur et à mesure ses stratégies et que l’on progresse chaque fois un peu plus. Même si les pièces changent, tout ce que vous avez appris reste valable – et le joueur devient de plus en plus efficace pour percer les secrets du manoir.

En parallèle, Blue Prince comporte aussi quelques améliorations permanentes à débloquer (nous n’en dirons pas trop pour vous laisser la surprise) qui permettront d’aller toujours un peu plus loin dans l’exploration au fil des runs. À noter que la progression est pensée de manière assez ouverte et non-linéaire : chaque défi peut être relevé de multiples façons, il y a souvent plusieurs solutions aux puzzles. Le design est suffisamment bien pensé pour que chaque mystère finisse par paraître logique une fois résolu, même s’il vous avait semblé impénétrable de prime abord.

Au final, le gameplay de Blue Prince réussit le pari d’être complexe et exigeant, tout en restant étonnamment intuitif et gratifiant dès qu’on s’immerge dans sa logique. Les mécaniques de stratégie, d’exploration et de réflexion s’entremêlent à la perfection pour créer une boucle de jeu dont il est difficile de décrocher une fois lancé. Mon cas après plusieurs heures de jeu non-stop !

Myst et Blue Prince, une inspiration assumée à une réinvention roguelike

Tonda Ros reconnaît volontiers que Blue Prince est né de « sa fascination de longue date pour Myst et Riven », œuvres qui l’ont guidé dès les premiers prototypes.  Il encourage même les joueuses et joueurs à tenir « un vrai carnet de notes, comme dans Myst », afin de tracer plans, codes et liens logiques au fil de l’exploration. 

La parenté apparaît d’abord dans la manière d’explorer : les deux jeux se pratiquent en vue subjective et enferment le protagoniste dans un lieu isolé — l’île énigmatique de Myst d’un côté, le manoir mouvant de Mont Holly de l’autre.  À l’intérieur, chaque pièce ou « Âge » fonctionne comme un puzzle environnemental imbriqué : leviers, coffres et mécanismes de Blue Prince dialoguent à distance, rappelant les systèmes interconnectés de Myst.  Cette structure stimule la même observation patiente : comprendre qu’un symbole aperçu dans la serre sert, plus loin, à déverrouiller un coffre du bureau.

L’héritage se retrouve aussi dans la culture du carnet : faute de journal intégré, prendre des notes devient indispensable, un geste salué par la presse spécialisée et par les fils de discussion de la communauté, où chacun compare sa méthode pour cartographier le manoir.  Les fans de Myst se souviennent que l’édition physique du jeu contenait déjà un cahier vierge destiné à cet usage.

Pourtant, Blue Prince s’émancipe de son modèle en adoptant une structure roguelike‑deck‑building.  À chaque porte close, trois plans apparaissent : il faut « drafter » la salle qui prendra forme, puis la demeure se réinitialise chaque nuit.  Cette remise à zéro convertit la progression linéaire de Myst en un cycle stratégique où l’on gère un budget de pas, de clés et de gemmes, et où la connaissance accumulée vaut plus qu’un simple inventaire d’objets.

Ainsi, Blue Prince reprend l’ADN essentiel de Myst — exploration sensorielle, énigmes organiques, jubilation du carnet griffonné — puis le réinvente en le mariant aux codes contemporains du roguelike, pour une aventure toujours nouvelle, palpitante et hautement rejouable.

Direction artistique et ambiance sonore

Blue Prince attire immédiatement l’œil avec sa direction artistique unique et soignée. Le jeu arbore un style visuel en cel-shading du plus bel effet, avec un rendu qui évoque un graphisme de roman graphique (on a parfois l’impression de parcourir une bande dessinée mystérieuse en 3D). En effet, la palette de couleurs est dominée par des tons bleu-gris apaisants et des contrastes marqués qui rappellent la texture d’un croquis.

Chaque pièce du manoir est dessinée avec un souci du détail minutieux, du plus petit des accessoires (livres, tableaux, meubles anciens) jusqu’à l’architecture générale du manoir. Le style est à la fois épuré et rempli de personnalité, tout en étant très lisible et agréable à l’œil. Visuellement, Blue Prince se démarque donc des productions réalistes habituelles et impose une identité artistique forte, qui sert parfaitement son ambiance entre rêve et cauchemar léger.

L’interface (notamment le menu de dessin du plan) est claire et intègre bien l’esthétique blueprint (plan d’architecte) en rappelant que vous êtes l’architecte de votre exploration.

L’ambiance sonore n’est pas en reste pour immerger le joueur dans l’atmosphère particulière de Mont Holly. La bande-son oscille entre des musiques éthérées, mystérieuses, et des morceaux plus enjoués qui surviennent lors de découvertes clés. Chaque pièce peut avoir son motif musical propre : par exemple, si vous ajoutez la salle de musique au manoir, une douce mélodie de piano se met à jouer en arrière-plan pour accompagner votre exploration.

Les thèmes musicaux savent se faire discrets quand il le faut, et plus présents pour souligner les moments marquants, ce qui rend l’exploration tour à tour relaxante et palpitante. Quant au design sonore, il contribue subtilement à l’immersion : bruits de pas résonnant dans les couloirs vides, craquement lointain d’une porte qui se referme, orage grondant à l’extérieur… tout concourt à maintenir une légère tension.

Certains détails sonores parviennent même à faire frissonner, comme la cloche du dîner qui retentit chaque jour dans la salle à manger, signalant qu’un repas invisible est servi par d’invisibles domestiques – un son anodin qui a donné la chair de poule à plus d’un testeur tant il rompt le silence de façon étrange. Blue Prince n’abuse pas d’effets horrifiques classiques (pas de sursauts brutaux ou de musique stridente), mais instaure plutôt une atmosphère feutrée et mystérieuse qui s’avère captivante.

On se sent souvent seul dans ce grand manoir, mais jamais vraiment en sécurité pour autant. Ce choix renforce l’aspect exploration posée : le joueur avance prudemment, aux aguets du moindre indice sonore ou visuel. Globalement, la direction artistique et sonore de Blue Prince forme un ensemble cohérent et immersif, au service d’une expérience qui stimule autant les méninges que l’imaginaire. Le manoir de Mont Holly s’imprime durablement dans notre mémoire grâce à sa patte visuelle distinctive et son ambiance sonore envoûtante.

Le studio de développement (Dogubomb) et son éditeur

Blue Prince est le tout premier jeu du studio Dogubomb, un petit studio indépendant basé à Hollywood, en Californie. Fondé par Tonda Ros, Dogubomb était à l’origine un projet très modeste – presque un one-man studio – qui a grandi autour de la vision singulière de son créateur. Tonda Ros vient du milieu du cinéma et de la publicité, et cela se ressent dans Blue Prince à travers le soin apporté à la narration et à l’ambiance visuelle.

Il a commencé à développer le jeu presque seul il y a déjà plusieurs années (dès 2016), avant de s’entourer d’une petite équipe pour concrétiser pleinement le projet. Le développement a duré plus de 8 ans, un parcours étonnamment long pour un jeu indépendant. Cette longue gestation témoigne de l’ambition du titre et de la détermination de son créateur à peaufiner tous les détails. Dogubomb a pris le temps de tester et d’itérer énormément sur Blue Prince – pas moins de trois années de playtests internes ont été menées pour calibrer au mieux les énigmes et les mécaniques.

Pour l’épauler dans l’édition et la distribution, Dogubomb s’est associé à Raw Fury, un éditeur suédois bien connu des amateurs de jeux indépendants de qualité. Raw Fury s’autodéfinit comme un « (anti-)éditeur boutique » misant avant tout sur les expériences originales et les émotions brutes. On leur doit la publication de pépites comme Sable, Norco ou Dandara, et plus récemment d’autres succès indés. Leur soutien a sans doute permis à Blue Prince de gagner en visibilité et de sortir sur consoles en plus du PC.

Pour un premier jeu, Dogubomb frappe en tout cas très fort avec Blue Prince, et bénéficie de l’appui d’un partenaire expérimenté qui partage la même philosophie : miser sur la créativité et la magie du gameplay plutôt que sur les gros budgets. L’histoire de Dogubomb et Blue Prince est aussi celle d’un projet passion mené jusqu’au bout malgré les obstacles. Le studio a su transformer une idée novatrice en un jeu complet encensé par la critique – une success story inspirante dans le paysage du jeu vidéo indépendant. Nul doute que l’on entendra encore parler de Dogubomb à l’avenir, tant Blue Prince impose d’emblée ce studio comme un nouveau talent à suivre de très près.

7 conseils indispensables avant de plonger dans Blue Prince

Nous avons sélectionné 7 points clés pour démarrer du bon pied :

  1. Ne foncez pas trop vite vers la Chambre 46
    L’objectif final reste la Chambre 46 (située près de l’Antechamber), mais il vaut souvent mieux prendre le temps de drafter des salles dans les rangs inférieurs du manoir pour accumuler ressources et clés. Vouloir atteindre directement les derniers rangs peut vous bloquer si vous ne disposez pas des gemmes ou outils nécessaires.
  2. Surveillez vos pas et trouvez des moyens de les regagner
    Vous ne disposez que de 50 pas (ou un peu plus selon vos trouvailles) à chaque journée. Cherchez donc à prolonger votre exploration en récupérant de la nourriture ou en entrant dans certaines pièces (chambres à coucher, par exemple) qui redonnent des pas. Évitez autant que possible les allers-retours superflus pour économiser votre compteur !
  3. Prenez des notes et conservez toute information cruciale
    Blue Prince ne possède pas de journal intégré. Or, la moindre lettre, photo, ou tableau pourrait contenir un indice vital. N’hésitez pas à prendre des captures ou à griffonner des notes. À force de recommencer le manoir, votre meilleure arme reste le savoir que vous avez accumulé.
  4. Repérez les salles et impasses utiles pour le loot
    De nombreuses ressources (gemmes, clés, or) se cachent dans des pièces fermées (placards, greniers…) qui n’ont qu’une seule porte. Essayez de les placer en bordure de votre plan pour éviter qu’un cul-de-sac ne bloque votre progression. Une bonne planification vous aidera à maximiser vos gains sans vous piéger.
  5. Exploitez les dés en ivoire (Ivory Dice)
    Objets rares mais précieux, ils permettent de “redrafter” les salles proposées si les trois choix initiaux ne vous conviennent pas. C’est un atout stratégique majeur : vous pourrez viser une salle précise (comme un atelier, un observatoire, ou une pièce spéciale) plutôt que de subir le hasard.
  6. Toujours drafter l’Observatoire
    L’Observatoire peut vous offrir des bonus stellaires durables : plus vous “collectez” d’étoiles, plus vous débloquez d’effets bénéfiques (clés, gemmes supplémentaires, voire remises dans les boutiques). Seule une constellation apporte un effet négatif, mais dans l’ensemble, l’Observatoire améliore grandement vos runs.
  7. La fin n’est qu’un début
    Atteindre l’Antechamber et découvrir la fameuse Chambre 46 est un accomplissement majeur, mais ce n’est pas vraiment “la fin” de Blue Prince. Dans ce roguelike, chaque victoire soulève de nouvelles questions et débloque de nouveaux mystères. Même après avoir vu les crédits, il reste bien des secrets à percer dans et hors du manoir !

Plateformes disponibles et accessibilité

Blue Prince est sorti officiellement il y a quelques jours le 10 avril 2025 et est disponible sur plusieurs plateformes. Bonne nouvelle : le jeu est disponible à la fois sur PC (Windows via Steam), sur PlayStation 5 et sur Xbox Series X|S dès son lancement. Mieux encore, il intègre dès sa sortie le Xbox Game Pass ainsi que le PlayStation Plus Extra/Premium, ce qui veut dire que les abonnés à ces services pourront y jouer sans frais additionnels.

Évidemment, il est aussi possible d’acheter Blue Prince individuellement : il est proposé en téléchargement sur les stores numériques (Steam, PlayStation Store, Microsoft Store). Son tarif est modeste par rapport à son contenu (aux alentours de 30€), ce qui le rend plutôt abordable pour l’expérience riche qu’il propose.

Sur PC, Blue Prince ne demande pas une machine démesurément puissante : un ordinateur gaming standard peut le faire tourner sans souci, et il est même compatible avec le Steam Deck selon les premières analyses. Sur consoles PS5 et Xbox Series, le jeu tourne évidemment sans problème en tirant parti de la puissance de ces machines (fluidité au rendez-vous).

Attention toutefois à un détail pratique : il n’y a pas de sauvegarde en cours de run. Chaque tentative doit être jouée d’une traite jusqu’à la fin de la journée in-game, sous peine de la recommencer. Sur Xbox, la fonction Quick Resume de la console permet de suspendre votre partie et de la reprendre plus tard sans perdre votre progression en cours de journée, mais sur PC et PS5 il faudra veiller à prévoir suffisamment de temps pour terminer un run avant de quitter (la plupart des runs durent entre 20 et 40 minutes en moyenne, ce qui reste raisonnable).

En ce qui concerne la prise en main, Blue Prince offre une expérience assez fluide. La manette est entièrement supportée (indispensable sur consoles, et une option confortable sur PC), tout comme le combo classique clavier-souris. Les contrôles se composent de déplacements à la première personne, d’une touche d’interaction pour fouiller les éléments du décor, et d’une interface de draft pour choisir les plans de pièces lorsqu’une porte est fermée. L’interface est claire et épurée, même si intégralement en anglais.

En effet, le jeu n’est pour l’instant disponible qu’en anglais (textes et voix). Le niveau de langue reste accessible (un anglais courant suffit dans la plupart des cas), mais certains indices sont basés sur des jeux de mots ou des formulations non traduites, ce qui peut représenter un petit défi supplémentaire pour les non-anglophones. Il est donc recommandé d’avoir quelques notions d’anglais pour profiter pleinement de l’expérience – en attendant une éventuelle localisation française si le succès du jeu le permet.

Ce qui fait de Blue Prince une expérience mémorable

Blue Prince n’est pas seulement un bon jeu de plus dans le paysage vidéoludique : c’est une œuvre qui marque durablement quiconque s’y essaie, grâce à une combinaison de qualités rares. Il y a des jeux qui vous hantent, qui vous habitent, qui vous fascinent, qui vous accrochent par la labyrinthique profondeur de leurs mécaniques. Il y a Blue Prince.

Blue Prince est de ces jeux qui restent en tête longtemps après avoir éteint la console. Mais qu’est-ce qui rend cette expérience si mémorable et unique en son genre ?

  1. Une fusion unique des genres
    Blue Prince marie avec brio des éléments de rogue-lite, de jeu d’enquête narrative et de puzzle-game. Ce mélange donne une aventure singulière, où la réflexion pure se mêle à la stratégie et à l’exploration libre. Le fait de construire soi-même le parcours via la mécanique de draft de salles est inédit et terriblement stimulant. On a vraiment l’impression de participer activement à la création du jeu en cours de partie, d’être l’architecte de sa propre aventure.
  2. Une maison vivante, au cœur du gameplay
    Le manoir de Mont Holly est sans doute l’un des décors les plus marquants depuis longtemps. En changeant de configuration à chaque partie, il donne constamment la sensation de renouvellement et d’inconnu. La maison devient presque un personnage : imprévisible, pleine de surprises, parfois bienveillante et parfois cruelle. Au fil des heures, on développe une relation étrange avec ce manoir, qui apporte un charme fou à chaque session de jeu.
  3. Une rejouabilité et une profondeur incroyables
    Blue Prince fait partie de ces titres qui contiennent énormément plus qu’il n’y paraît au premier regard. Finir une première « run » (atteindre la chambre 46 une première fois) vous prendra une dizaine d’heures, mais le jeu ne s’arrête pas là : il y a des couches de mystères successives à élucider, des secrets optionnels par dizaines, des pièces rares que l’on ne découvre qu’après de nombreuses tentatives, etc. Ce design encourage la curiosité insatiable.
  4. Un jeu qui rassemble
    Par son aspect très ouvert et ses énigmes parfois ardues, Blue Prince encourage la coopération informelle entre joueurs et joueuses. On discute volontiers avec des amies pour comparer les solutions, échanger des indices ou débattre sur l’interprétation d’un élément d’histoire. Certains choisissent même d’y jouer à deux en “coop locale” (un joueur se déplace, l’autre prend des notes, par exemple), une expérience de réflexion collective aussi amusante qu’efficace.
  5. Un défi à la carte, adapté à tous les types de joueurs
    Blue Prince parvient à s’adresser autant aux férus de puzzles qu’aux explorateurs occasionnels. Son design permet plusieurs niveaux de lecture : un joueur ou une joueuse occasionnelle pourra progresser avec des solutions de base et profiter de l’histoire principale, tandis qu’un joueur plus hardcore se délectera de fouiller chaque recoin et dénicher les secrets les plus cachés. Le rythme de progression est très libre, ce qui rend le jeu accessible sans frustrer les plus persévérants.

On a aimé :

  • L’originalité de la mécanique où l’on construit le manoir pièce par pièce.
  • Les énigmes variées, tantôt logiques, tantôt retorses.
  • L’ambiance sonore immersive et l’esthétique en cel-shading.

On a moins aimé :

  • Le manque de traduction en français, qui peut freiner les non-anglophones.
  • L’impossibilité de sauvegarder en pleine journée (run) si vous manquez de temps.

C’est plutôt pour vous si…

  • Vous adorez résoudre des puzzles à la chaîne et prendre des notes comme un vrai détective.
  • Vous cherchez une aventure riche en mystère et en narration, avec un brin de challenge.
  • Vous avez envie de découvrir une expérience roguelite qui sort vraiment de l’ordinaire.

Ce n’est plutôt pas pour vous si…

  • Vous détestez l’idée de devoir tout recommencer et n’aimez pas la notion de “runs”.
  • Vous avez du mal avec les jeux non traduits et ne voulez pas jouer en anglais.
  • Vous préférez des jeux où l’histoire et le level design restent fixes d’un bout à l’autre.

Blue Prince laisse une empreinte durable, mémorable, grâce à son concept novateur, son univers mystérieux et sa manière d’impliquer le joueur ou la joueuse dans l’aventure. C’est un jeu dont on se souviendra longtemps, non seulement pour ses casse-têtes brillamment conçus, mais aussi pour les sensations qu’il procure : l’excitation de l’exploration, la satisfaction de la découverte, la petite pointe d’angoisse en ouvrant une porte inconnue, et la joie de partager ses trouvailles avec d’autres.

Blue Prince propose une expérience à la hauteur (voire au-delà) de ses promesses, et s’impose d’ores et déjà comme l’un des incontournables vidéoludique de l’année 2025 pour qui aime les énigmes et l’explo. Au final, Blue Prince, c’est un peu le Magicien d’Oz du puzzle-game – vous suivez la piste, mais c’est vous qui la dessinez ! Pour nous, c’est un véritable coup de cœur qui vous laissera longtemps hanté par les couloirs mouvants de Mont Holly. Bon courage pour trouver la 46ᵉ pièce (et bonne chance pour en sortir, surtout) !

Anecdotes intéressantes sur la création du jeu

  • Un titre à double sens : Le nom Blue Prince peut sembler énigmatique de prime abord. En réalité, c’est un jeu de mots astucieux. D’un côté, on peut y voir le « prince bleu » (vous, l’héritier). De l’autre, la prononciation rappelle blueprint, c’est-à-dire le plan d’architecte en anglais. Or, dessiner le plan du manoir est justement au cœur du gameplay.
  • Un projet de longue haleine : Tonda Ros, l’auteur du jeu, a commencé à travailler dessus en 2016. À l’origine, il pensait en avoir pour quelques mois seulement. Finalement, le développement a duré… 8 ans ! Cette gestation interminable s’explique par l’ambition croissante du projet, la refonte complète de la direction artistique en cours de route, et de nombreux playtests.
  • L’influence des jeux de société : Tonda Ros est un grand fan de jeux de plateau, et l’idée de gameplay de Blue Prince lui est venue en créant un prototype de jeu de société où des joueurs et joueuses ajoutent des pièces à un donjon via un système de draft. Il a transposé ce concept en vue subjective, et c’est devenu Blue Prince.
  • Des clins d’œil disséminés : Le manoir de Mont Holly regorge de références et d’easter eggs. Dans la bibliothèque, chaque livre a un titre faisant référence à une œuvre existante ou à l’univers étendu de Blue Prince. Les constellations de l’observatoire renvoient à des mythes bien précis. Et même le numéro 46 de la pièce recherchée n’est pas choisi au hasard.

Toutes ces anecdotes montrent à quel point Blue Prince est un projet passion conçu avec minutie et passion. Derrière le mystère du manoir se cache l’histoire d’un développement patient et inventif, mené par des gens qui ont voulu sortir des sentiers battus.

Blue Prince, d’énigmes et de mystères

Blue Prince est un jeu qui ne laisse pas indifférent. Avec sa mécanique de construction de manoir pièce par pièce, sa narration intrigante, ses énigmes variées et sa rejouabilité quasi infinie, il arrive à réinventer le jeu d’énigmes narratif. L’exploration d’un manoir en constante évolution renouvelle sans cesse le plaisir de découverte, tandis que l’histoire, les secrets et l’ambiance sonore tissent un univers fascinant.

En un mot, nous ne pouvons que vous conseiller de plonger dans cet univers. Un grand bravo au studio Dogubomb pour ce premier essai absolument ouf !

Note finale : 5/5. Blue Prince est d’ores et déjà l’un des grands coups de cœur de l’année, et un must-have pour quiconque aime réfléchir, explorer et se laisser surprendre.

Préparez-vous à pousser les portes du manoir Mont Holly… et laissez-vous happer par l’énigme de la 46e pièce. Bonne explo ! Bon allez je vous laisse, j’y retourne.

👉 Dispo sur Steam en anglais ici.

👉 Sur PS5 ici

👉 Sur Xbox Series.

Grandiose !

Note : 5 sur 5.

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5 Comments

  • Shiruvan

    Merci pour ce test, vous m’avez convaincu d’y jouer.
    En échange je vous conseille cocoon, un jeu au game design parfait qui vous fait sentir plus intelligent au fur et à mesure que vous réussissez à progresser. Aucune indication à l’écran, aucune aide, rien que votre cerveau et le jeu

    • Julius Aghahowa

      Se sentir intelligent en jouant à ces jeux, il faut se poser des questions sur le niveau intellectuel de base. Mais bon, l’audience moderne….
      Cependant, Cocoon est en effet un bon petit jeu. Par contre, Blue Prince est vraiment overhypé, sympa une heure ou deux au début pour le système de pièce/labyrinthe, mais on a compris le principe et les énigmes reposent souvent juste sur tomber sur la bonne pièce dans la bonne run.

      • Thibault

        Se sentir intelligent en dénigrant le plaisir des autres, il faut se poser des questions sur le niveau intellectuel de base. Mais bon, l’audience moderne….

      • Shiruvan

        Ah c’est vous…
        On m’avait parlé des trolls, je ne pensais pas en trouver un ici, sur ce site.
        Quelle tristesse que vous ressentiez tellement de haine que vous êtes obligé de la partager avec les autres.
        Je suis passionné par les jeux, tous les jeux, le uno me plaît, ark nova aussi, call of duty et FIFA me donnent du plaisir, le go et les échecs me passionnent, chaque jeu a quelque chose qui lui permettra de me toucher, il n’y a pas de limite intellectuelle, basse ou haute, pour un jeu du moment que l’on y prend du plaisir.
        Vous, je vous sens monomaniaque, le joueur élitiste qui détient la vérité sur LE meilleur jeu du monde. Ouvrez vous au monde, vous y gagnerez.

  • Yaztromo

    Effectivement ! Un très chouette jeu, ou il faut prendre le temps de bien lire les documents trouvés, fouiner un peu partout, résoudre des énigmes qui donnent sur… De nouvelles énigmes ! Acheter des objets pour avancer (merci le livre sur les sigils). et accepter les coups du destin… Certaines boucles seront frustrantes…! Bref un jeu bien écrit et sans violence, pour changer, qui renvoi aux meilleurs heures de Myst, mais avec un ptit supplément de modernité : son aspect Roguelite… Et sans parler des prévisions d’Alazar, qui posent l’ambiance !

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