
La Course à l’Oseille. La permaculture, en jeu
Dans le jeu La Course à l’Oseille, vous décidez de vous lancer dans la production de légumes en mode permaculture.
La Course à l’Oseille
La Course à l’Oseille est un jeu de cartes dans lequel vous incarnez un jardinier permaculteur fraîchement installé à Oseilleville, la cité des 1 000 maraîchers. Votre mission ? Obtenir la meilleure récolte de votre quartier en collectant les ressources nécessaires à la croissance de vos plantations.
Vous devrez planter vos légumes, protéger et soigner votre sol et vos plantations en n’utilisant que des recettes naturelles. Vous devrez aussi gérer différentes équipements et quelques élevages pour booster votre productivité.
Mais n’est pas jardinier ou jardinière en « perma » qui veut. Vous allez devoir vous confronter, comme dans un vrai jardin, à différents ravageurs : maladies et déluges climatiques ainsi qu’à certains voisins mal intentionnés. Tout cela risque de mettre sérieusement en péril votre belle récolte.
La perma quoi ?
Pour ceux et celles qui n’auraient jamais entendu parler de permaculture, la permaculture est une approche de design écologique qui a été développée dans les années 1970 par Bill Mollison et David Holmgren. Elle se base sur les principes de la nature pour créer des écosystèmes durables et productifs, principalement dans le domaine de l’agriculture et de l’aménagement paysager.
La permaculture s’intéresse à la création de systèmes qui sont autosuffisants, respectueux de l’environnement et qui permettent d’optimiser l’utilisation des ressources naturelles. Elle s’applique aussi bien à l’agriculture qu’à la construction, à l’aménagement de jardins ou encore à la gestion de l’eau. Elle est à la fois une science et un art de concevoir des écosystèmes auto régénérants en s’inspirant du fonctionnement du vivant.
C’est à la fois une éthique et une philosophie avec différents principes mais également des outils méthodologiques permettant de concevoir différents projets : du petit potager familial à l’aménagement de bassins versants, en passant par des lieux de vie et des systèmes agronomiques.
La permaculture se base sur l’observation des systèmes de la nature. Elle s’appuie à la fois sur des découvertes scientifiques récentes mais en même temps sur le savoir des sociétés traditionnelles pour reproduire la diversité, la stabilité et la résilience des écosystèmes naturels.
L’objectif de la permaculture est de soutenir la conception d’environnement propre et de créer des modes de vie plus autonome, durable et résilient en s’inspirant des fonctionnements naturels locaux. L’idée est d’atteindre une société moins dépendante des systèmes industriels de production et de distribution.
La permaculture est devenue ces dernières années une approche de plus en plus populaire pour gérer de manière durable les écosystèmes et répondre aux enjeux environnementaux auxquels nous sommes confrontés.
Comment on joue ?
3 modes de jeux sont proposés : découverte, intermédiaire et stratégie, vous permettant de commencer doucement et d’acquérir les premières bases et connaissances nécessaires à la réussite de votre potager, puis de progresser en gérant les associations potagères, la diversité des légumes et pour finir gérer vos quantités de production, prévoir les plantations saisonnières et anticiper vos récoltes. Qui a dit que le jardinage était facile ?
En début de partie vous décidez de votre mode de jeu ainsi que du poids en kilo de légumes qu’il vous faudra récolter ou en mode Stratégie du nom de mois que durera la partie.
À chaque tour, vous aurez 3 actions à faire parmi un large choix :
- Poser des cartes plantation, équipement ou élevage pour agrandir votre potager.
- Utiliser des cartes Main verte pour protéger vos plantations.
- Jouer des cartes Don du ciel pour bénéficier d’un avantage
- Semer le trouble dans les potagers voisins avec des cartes catastrophe et fléau
- Prélever ou utiliser une ressource
- Se défausser d’une ou plusieurs cartes (3 maxi).
Ensuite vous lancez les 2 dès pour collecter les ressources nécessaires à la croissance de vos plantations (soleil et pluie) et récoltez un jeton Temps. Chaque plantation a en effet des besoins différents en eau, en soleil et un temps de culture plus ou moins long.
Pour finir vous piochez de nouvelles cartes afin d’en avoir à nouveau 5 en mains.
La partie s’achève lorsqu’un ou une jardinière a récolté le nombre de kilos de légumes ou que le nombre de mois de travail, définis en début de partie, sont atteints.
La Course à l’Oseille, verdict
Après une campagne participative réussie sur Ulule en novembre 2021, La Course à l’Oseille est disponible dans toutes les bonnes jardineries tous les magasins de jeux. Le jeu a également été nommé au FLIP 2022.
La Course à l’Oseille est clairement à classer dans les jeux pédagogiques, également appelés « serious games », et non dans la catégorie jeux de société à proprement parler. Plus pédagogique que jeu.
Les « serious games » sont des jeux qui ont été conçus dans le but de transmettre un message ou de sensibiliser sur un sujet précis, ici, dans La Course à l’Oseille, sur la permaculture, plutôt que de « simplement » (vous apprécierez les guillemets) divertir. Ils ont été utilisés à des fins éducatives ou pour promouvoir des changements de comportement ou d’attitude.
Les premiers exemples de serious games ont été utilisés dans le domaine militaire et de la formation, où ils ont été utilisés pour entraîner les soldats et les préparer aux situations de combat. Dans un registre nettement moins…. bucolique que La Course à l’Oseille, c’est par ailleurs le cas, en Ukraine aujourd’hui, où les militaires jouent à un wargame, un jeu de plateau de guerre, pour « s’entraîner » et se préparer contre l’invasion russe.
Par la suite, ils ont été utilisés dans le domaine de la santé pour sensibiliser sur des sujets tels que le tabagisme, l’alcoolisme et les maladies sexuellement transmissibles.
Au fil des ans, les serious games ont gagné en popularité et ont été utilisés dans de nombreux domaines différents, tels que l’éducation, l’environnement, la finance et même la politique. Ils sont devenus une méthode de plus en plus populaire pour atteindre un public jeune et pour promouvoir des causes importantes de manière interactive et engageante.
D’un point de vue pédagogique, didactique, La Course à l’Oseille est très intéressant. Il permet de faire découvrir de manière ludique et relativement approfondie les concepts de la permaculture, les éléments essentiels à prendre en compte et les difficultés auquel les jardiniers font réellement face avec des pistes de solutions.
C’est un très bon outil de sensibilisation et d’instruction. À ce titre, en gamme spécifique, il est suffisamment bien pensé et cohérent pour être évalué à 5/5.
De plus, il faut souligner la richesse de l’éditeur qui est d’être allé au bout de son engagement avec une grande cohérence des valeurs dans la réalisation de ce jeu. En effet, c’est un jeu français, garanti zéro plastique, comprenant des jetons en bois et papier PEFC et même un jeton fabriqué à base de… pelures de pommes de terre.
Néanmoins, si on l’appréhende sous un angle purement ludique et donc comparativement à toutes les gammes d’autres jeux non spécifiques et pédagogiques, ludiquement parlant il atteint en revanche plutôt un 3/5.
En effet, au-delà des connaissances apprises, il reste relativement classique et n’apporte pas un renouvellement ludique important. Les cartes en papier recyclé sont la fois épaisses et rêches, pas forcément agréables à manipuler et à mélanger.
Mais une nouvelle fois, cela n’enlève en rien son intérêt dans la première catégorie où il tire très largement son poireau épingle du potager jeu.
La Course à l’Oseille est à acquérir absolument si vous êtes dans une démarche d’apprentissage pédagogique (école, ludothèque, collectivité, association, programme de sensibilisation). C’est un très bon outil, très bien pensé et documenté. En revanche il n’est pas forcément essentiel pour vos soirées ludiques entre potes.
Sympathique. Plus un jeu éducatif qu’un jeu de société fun. Il n’est pas toujours aisé d’allier les deux.
- Date de sortie : Juin 2022
- Langue : Française
- Assemblé en : France
- ITHEM : 4 sur 5. Pour en savoir plus sur l’ITHEM dans les jeux de société, c’est ici.
- IGUS : 3 sur 5. Pour en savoir plus sur l’IGUS dans les jeux de société, c’est ici.
- EcoScore : A(+++). Si vous voulez en savoir plus sur l’EcoScore dans les jeux de société, c’est ici

- Création : Abigail Cherrier, Julien Delaunay, Stéphane Charmoillaux
- Illustrations : Claire Drapier
- Édition : Fermajeu
- Nombre de joueurs et joueuses : 2 à 6 (tourne bien à toutes les configurations)
- Âge conseillé : Dès 9 ans (bonne estimation)
- Durée : 30 minutes à 1h
- Thème : Jardinage, permaculture
- Mécaniques principales : Collections, famille. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.
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Article écrit par Aline. Elle travaille dans le domaine social. Elle est tombée toute petite dans la marmite du jeu sous toutes ses formes (plateau, jeux vidéo, escape room, murder). Écrire sur le blog lui permet de découvrir de nouveaux jeux et partager de vrais coups de cœur.

