
À quoi pourrait ressembler le magasin de jeux du futur ?
Moins d’humain, plus d’algorithme. Un avenir radieux pour les magasins ?
Le magasin du futur
Est-ce que vous aussi, vous vous êtes rués, ruinés hier sur le Black Friday ? Un jour de shopping qui attire les foules avec des prix cassés souvent affriolants. Et ce lundi, c’est Cyber Monday, avec des soldes sur la tech. Orgie dévorante de la consommation. Pour faire écho à ce gros weekend de shopping et de folies en magasin et sur le net, nous avons voulu nous poser une petite question : à quoi est-ce que nos boutiques de jeux pourraient ressembler dans 5, 10, 15 ans ?
Commençons par quelques chiffres. Selon la Fevad, le marché du e-commerce, ce sont 200 000 sites marchands qui ont engrangé 112 milliards d’euros de ventes l’année dernière en France. Un chiffre d’affaires qui a été multiplié par 100 au cours des 20 dernières années. Un univers foisonnant, dynamique, qui concurrence durement les magasins physiques. Contraints alors de se réinventer. Pour ne pas totalement disparaître.
Le dernier exemple en date, c’est le groupe Carrefour qui a ouvert ce mercredi à Paris son premier magasin autonome. Le magasin s’appelle Carrefour Flash. On connaissait les magasins avec des scannettes et des caisses autonomes. Mais ça, c’est déjà le passé.
Depuis ce mercredi en France, et pour copier Amazon et leurs boutiques autonomes aux US ouvertes il y a déjà cinq ans déjà, Carrefour vient de lancer pareil dispositif. Dans ces nouveaux magasins, il n’y a aucun salarié, le client n’a rien à faire. C’est la technologie qui s’occupe de tout.
Le magasin est capable de savoir quel produit on place dans son panier. Cela fonctionne non pas avec des étiquettes sur les produits, mais grâce à de l’intelligence artificielle. Des caméras et des capteurs savent reconnaître les déplacements et les produits sur les rayonnages.
Et lorsqu’on les met dans le panier, cette intelligence artificielle est capable de détecter quel produit a fait quel mouvement. Ce qui indique à l’intelligence artificielle qu’il a été placé par conséquent dans un panier. Une fois au « passage en caisse », on ne fait que sortir sa carte de paiement, son panier est alors affiché. Un passage en caisse qui ne dure que quelques secondes.
Est-ce cela, l’avenir des supermarchés ? De nos magasins de jeux préférés ? Remplacer les caissiers et caissières, vendeurs et vendeuses par des dizaines de caméras ? Moins d’humain, plus d’algorithme ?
Évolution de la consommation
Cette innovation, qui existe déjà aux US, prouve que les enseignes de la grande distribution se posent beaucoup de questions. Pourquoi ? Parce que nos habitudes des consommation changent. Cela ne fait plus forcément… rêver d’aller pousser son caddie au supermarché. Pensez au succès du Drive. Avec nos courses, nos commandes que nous réalisons bien au chaud dans votre salon depuis votre canapé le soir devant une série. Il y a de plus en plus de gens qui commandent par Internet.
Et, en pleine pandémie et cinquième vague, encore une, et énième variant, s’il y a bien une chose à laquelle nous sommes allergiques, c’est d’attendre à la caisse. Ou ne pas trouver un produit dans le magasin et ne pas oser demander. Toute cette technologie d’autonomisation tente de répondre à ces frottements. Elle va certes dans le sens du client, mais ne soyons pas naïfs. Elle va aussi dans le sens du magasin : moins de personnel, donc une certaine économie à long terme, et une meilleure lutte contre le vol à l’étalage.
Qu’on soit pour ou contre, une chose est certaine, on s’achemine vers des magasins de plus en plus… intelligents. Avec des allers-retours qui vont se produire entre le magasin physique et le monde numérique. C’est ce qu’on appelle le phygital, la grande tendance actuelle. La rencontre entre physique et digital. Ou quand la réalité devient hybride entre mondes physiques et virtuels.
La vidéoconférence, les technologies comme la réalité augmentée (AR) et la réalité virtuelle (VR) nous aident à prendre de nouvelles habitudes de travail, d’apprentissage, d’exercice, de shopping et de socialisation. Ces outils numériques nous permettent de transformer, de transcender la réalité… physique.
La suite, on peut s’amuser à l’imaginer. Les boutiques pourraient placer des beacons, des sortes de balise qui reconnaissent nos portables pour nous envoyer alors des notifs une fois à l’intérieur : un nouveau jeu par-ci, une promo par-là. Et pourquoi pas des lunettes en réalité augmentée, pour nous aider à trouver le jeu que nous recherchons, qui pourrait nous intéresser ? Par-ici le nouveau 7 Wonders, par-là un excellent jeu familial. Avec, pourquoi pas, des offres personnalisées qui pourraient s’afficher.
👉 Vous aimez flâner dans les boutiques de jeu ? Ce que la psychologie dit de notre expérience.
Parce que jeu le vaut bien
Soyons lucides. Si tout ce déluge de technologie peut peut-être fonctionner pour la grande distribution et les supermarchés achalandés de produits quotidiens, connus, en ce qui concerne les boutiques de jeux de société, ce n’est pas gagné.
Pourquoi ? Parce que pour les jeux, il est souvent nécessaire de bénéficier de l’expertise et des conseils du ou de la vendeuse. Il y a tellement de jeux de société, et tellement de nouveautés, qu’un conseil, humain, ne remplacera jamais une intelligence artificielle. Car après tout, nous n’allons pas dans les magasins pour acheter des jeux, mais pour acheter l’expérience d’aller dans un magasin pour acheter des jeux.
On vous laisse avec deux sketches, un très récent, un autre plus ancien, qui font écho au sujet qui nous intéresse aujourd’hui.
Et vous, comment imaginez-vous votre magasin de jeux dans 5-10 ans ?


One Comment
Julien
Un petit reportage qui explique bien cette situation sur #DATAGUEULE avec un interview de Bernard Stiegler (R.I.P.)