Critiques de jeux,  Jeux de plateau

Critique de jeu: Startups. Silicon Valley (des mammouths)

Startups est un jeu malin. Simple. Compact. Subtil. Un très bon petit jeu de cartes. Qui ne révolutionne rien aux jeux de cartes de majorité. Mais par son format court, tendu, épuré, incisif, on enchaînera les parties. Pas inintéressant. Petit mais costaud, comme souvent chez Oink Games. Mais pas rocambolesque non plus.

Startups est sorti en avril 2017 en multi-langues chez les Japonais de Oink Games, et créé par Jun Sasaki (Deep Sea Adventures, Kobayakawa). Un jeu pour 3 à 7 joueurs, dès 10 ans, pour des parties de 20 minutes. Fois 4.

Startups, ça parle de quoi?

De start-ups. Duh. Les joueurs incarnent des investisseurs qui achètent des parts dans de jeunes pousses: Hippo Powertech, Octo Coffee, Bow Wow Games, etc. Thème moderne mais froid. On n’y croit pas beaucoup.

Sur le même sujet, si vous ne le faites pas déjà, vous devriez regarder l’excellentissime série Silicon Valley. Dont la 4e saison vient tout juste de commencer. Une abracadabrante histoire de start-up tech en Californie. Développement, relations et recherche d’investissement, justement. Vraiment, vraiment bien.

Et comment on joue?

Chaque joueur reçoit trois cartes start-ups et dix pièces. A son tour, doit réaliser deux actions à la suite:

On commence par piocher une carte. Soit de la pioche, face cachée. Soit du marché, face visible. La défausse, en réalité. Quand un joueur pioche une carte du tas, il doit verser une pièce, une taxe sur chaque entreprise face visible du marché. Ca pique. Et quand un joueur pioche du marché, il se saisit aussitôt des pièces présentes sur la carte précédemment posées par les joueurs.

Puis on doit jouer une carte devant soi ou se défausser d’une carte dans le marché.

Le premier joueur à poser une famille de carte reçoit un jeton anti-monopole, ce qui l’empêchera désormais de prendre une carte similaire dans le marché, mais également le dédouane de devoir payer une pièce sur la même entreprise en piochant une carte. Ce jeton anti-monopole passe de main en main au gré des majorités.

La partie prend fin quand la pioche est vide.

Voilà. Des règles courtes, simples. Épurées, comment souvent / toujours avec les auteurs nippons.

Et comment on gagne?

Entreprise par entreprise, on fait le décompte. Chaque joueur doit alors remettre une pièce à celui qui a la majorité.

Une seule pièce?

Non.

Autant qu’il possède d’entreprises. Exemple: Roger possède 2 Octo Coffee. Jean-Daniel 3. Roger doit donc donner 2 pièces à JD puisque JD a la majo, et que Roger en possède deux.

Et les PV des majo rapportent trois fois plus que les pièces gardées en fin de partie. Ce qui pousse à se battre plutôt qu’à épargner.

Le joueur le plus riche remporte la victoire. La première des quatre.

La première?

On peut ne faire qu’une seule partie. Mais Startups devient vraiment tendu quand on enchaîne les parties. Le premier sur 4 manches. Sachant que chaque manche remportée permet d’obtenir un jeton victoire.

Interaction?

Comme il s’agit d’un jeu de majorité, l’interaction est plutôt forte. Alors non, on ne peut pas détruire les cartes des autres, mais la lutte est âpre pour obtenir la majo. Et les jetons anti-monopole viennent épicer le tout.

Et à combien y jouer?

A 3 joueurs, c’est peu. L’interaction, la tension, les batailles pour les majorités ne seront pas élevés. A 6-7, ça devient vraiment, vraiment difficile de suivre ce qui se passe.

L’optimum? 4-5 joueurs. Un bon mélange entre interaction, tension et contrôle.

Alors, Startups, c’est bien?

C’est cher, surtout. Comme souvent avec les jeux japonais d’ailleurs. L’importation, le faible tirage, le prix des jeux sont élevés. Ceux qui vont à Essen chaque année et qui passent devant la mini-vitrine de Japon Brand savent de quoi je veux parler. On est souvent à 20-30 euros pour un mini-jeu.

C’est le cas avec Startups. Comptez une vingtaine d’euros quand même. Si vous le trouvez. Comme c’est un jeu japonais, il n’est pas super super bien distribué en Europe. Vous pouvez le trouver chez Philibert.

D’autant que le jeu tient dans une poche. Mini-mini-boîte compacte et pratique. Car oui, les jeux japonais se doivent d’être petits, pour une question de place, de logistique familiale. La surface des apparts nippons n’a rien à voir avec celle des Européens. Oubliez les pavés d’Uwe Rosenberg.

Non. Je n’ai pas une main de géant

Mais le jeu vaut quoi?

Il s’agit (encore) d’un jeu de majorité. On aimera, ou pas.

Mais surtout, c’est un jeu épicé à la sauce « stop ou encore ». Plus on prend une entreprise et plus on prend le risque de devoir payer gros au vainqueur de la majorité. Faut-il jouer petit, prendre beaucoup d’entreprises différentes, mais peu, pour éviter de devoir payer gros? Ou se concentrer plutôt sur quelques-unes pour espérer toucher le jackpot et rafler la mise et la majo? Chaud.

Startups est un jeu malin. Simple. Compact. Subtil. Un très bon petit jeu de cartes. Qui ne révolutionne rien aux jeux de cartes de majorité. Mais par son format court, tendu, épuré, incisif, on enchaînera les parties. Pas inintéressant. Petit mais costaud, comme souvent chez Oink Games. Mais pas rocambolesque non plus.

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