Critique de jeu : Rune Age
Présentation
Jeu de cartes sorti en anglais chez FFG en août 2011, créé par l’über-prolifique Corey Konieczka (Les Demeures de l’Epouvante, Gears of War…).
Pour 1 à 4 joueurs d’une durée de 20 à 60’ selon le scénario joué, à partir de 13.
Mécanique
Rune Age est un pur deck-building, comme Dominion, Resident Evil ou Thunderstone. A son tour, un joueur peut acheter des cartes au moyen de trois ressources spécifiques : or, influence et force d’attaque, puisque certaines cartes s’obtiennent par l’une ou l’autre de ces ressources.
Deux éléments sont radicalement différentes des autres deck-building sur le marché :
Scénario : avant de jouer, les joueurs choisissent un des quatre scénarii disponibles : semi-coopératifs, pur coopératif ou affrontement, à choix des joueurs. Pour remporter la partie, l’objectif du scénario est dévoilé et un deck d’évènement préparé. Selon l’histoire retenue au départ, la partie sera fondamentalement dissemblable.
On peut donc jouer à Rune Age tout seul si l’on choisit un mode coopératif, puisqu’on lutte alors tout seul contre les ennemis du deck d’évènement.
Peuple : chaque joueur prend un des quatre peuples fournis, tous étant différent les uns des autres, ce qui apportera par conséquent des stratégies et actions distinctes.
Thème
Rune Age se déroule dans l’univers des jeux Runewars et autres Runebound, du médiéval fantastique. Pour les afficionados de cet univers, Rune Age sera en terrain connu.
Le thème est ici moins immersif que Thunderstone ou Resident Evil, mais beaucoup plus intégré que les pauvres Dominion ou Nightfall, dans lesquels les thèmes sont véritablement artificiels et calqués sur le jeu.
Matériel
Rune Age est un jeu de cartes édité par FFG, comme à son habitude, les illustrations sont superbes et riches. Rien à redire. La qualité des cartes laisse toutefois quelque peu à désirer, elles se plient très facilement. Prévoir des sleeves (pochettes en plastique) pour une grande utilisation.
Conclusion
VO ? VF ? Edge a prochainement prévu une traduction française, mais si vous ne pouvez attendre, sachez qu’il y a au final assez peu de cartes en jeu, et peu de texte. Si vous maîtrisez assez bien la langue de Lady Gaga, vous devriez pouvoir facilement vous en sortir, on n’est pas devant une complexité lexicale d’un JCE par exemple.
Rune Age est un bon jeu, même s’il reprend les deck-building actuels et ne le rend pas original. Ce qui le démarque et le rend intéressant, ce sont surtout les scénarii et donc modes de jeu différents. Il y en a 4 dans la boîte, on peut aisément s’attendre à des extensions futures comme souvent avec FFG.
Mais. Car il y a souvent un mais. Au contraire d’autres deck-buildings dans lesquels on peut établir de réelles stratégies et gérer la taille de son deck par exemple, en détruisant / écartant des cartes, dans Rune Age on n’a pas tellement le temps de le faire. Certes, certaines cartes ennemies se « défendent » virtuellement en lançant un dé et ainsi détruisant de nos cartes, mais il est assez difficile de véritablement monter de riche stratégie, pris par le temps et les cartes évènements qui défilent.
Avec Rune Age, on est plus en face d’un jeu de complexité moyenne, d’un deck-building d’aventure, on « subit » un peu les évènements et sa main. Il arrive même très souvent qu’à son tour on ne joue rien, que l’on préfère éviter d’acheter des cartes pour ne pas « polluer » sa main puisqu’il est relativement difficile de l’optimiser.
Rune Age est certainement l’un des deck-building les plus facile d’accès, beaucoup plus léger et fluide que Thunderstone et Nightfall, donc plus grand public, mais également moins riche et profond.
Bref, si vous avez déjà des deck-building dans votre ludothèque, vous pouvez sans autre faire l’impasse sur Rune Age qui ne parvient pas tellement à renouveler le genre malgré ses deux différences notables. Mais attention toutefois, je ne dis pas ici que Rune Age est le meilleur des deck-building sur le marché non plus. Il est plutôt « à servir » avant un autre jeu plus conséquent, presque un « deck-building d’apéro ».
Ce que j’ai beaucoup apprécié
La mécanique, simple et fluide
L’interaction, plus marquée que dans Dominion ou Resident Evil par exemple, puisque les joueurs peuvent s’affronter directement, ou établir des stratégies communes dans des scénarii coopératifs.
Les illustrations, chatoyantes
Un bon deck-building pour les « débutants », facile d’accès malgré un univers qui peut paraître « hermétique » aux néophytes
Les différents modes de jeu et peuples, qui permettent de jouer en tout cas 16 fois (4×4) tout à faire différemment. Comme le deck des évènements est mélangé, les configurations sont donc au final beaucoup plus grandes que cela.
Ce que je n’ai pas apprécié
Plutôt de gamme moyenne, peu de profondeur, peu de choix
On subit les évènements contre lesquels il est très difficile de jouer puisqu’on n’a pas tellement le temps de gérer sa main.
Pas le meilleur deck-building sur le marché. Mais de combien de deck-buildings avons-nous encore besoin ?
Liens
A lire également nos critiques de Resident Evil ici, et de Nightfall ici.