Rage, stress et relaxation : Le paradoxe du gamer prouvé par la science
đź La science le prouve : notre corps se dĂ©tend en jouant ! Comment les jeux vidĂ©o agissent sur notre stress.
Jeux vidéo et stress : La surprenante vérité révélée par une étude
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En bref :
- Une Ă©tude scientifique prouve que le jeu vidĂ©o calme physiquement le corps aprĂšs un stress, mĂȘme si l’esprit, lui, se sent Ă©nervĂ©.
- Ce paradoxe pourrait aussi s’appliquer aux jeux de sociĂ©tĂ©, oĂč l’ambiance avec les autres joueurs devient le facteur dĂ©cisif.
- Le jeu est donc un outil anti-stress plus complexe qu’il n’y paraĂźt, oĂč le contexte compte autant que le contenu.
Cette rage intense que vous ressentez en achevant un boss difficile pourrait bien ĂȘtre, pour votre corps, le signe d’une profonde relaxation.
Longue journĂ©e ? Un boss qui vous met la pression (le vrai, pas celui de fin de niveau) ? On connaĂźt tous le rĂ©flexe : se jeter sur sa console ou son PC pour dĂ©compresser. Pour beaucoup d’entre nous, le jeu vidĂ©o est la soupape de sĂ©curitĂ© par excellence. Mais que se passe-t-il vraiment dans notre corps quand on lance une partie aprĂšs un gros coup de stress ?
Une nouvelle Ă©tude vient de mettre le doigt sur un truc assez dingue : mĂȘme si vous jouez Ă un jeu ultra-violent qui vous met les nerfs Ă vif, votre corps, lui, est bel et bien en train de se calmer.
Oui, vous avez bien lu. Vous pouvez avoir l’impression d’ĂȘtre au bord de la crise de nerfs, mais votre rythme cardiaque et vos hormones de stress, eux, sont en train de redescendre tranquillement. C’est le dĂ©calage surprenant qu’a rĂ©vĂ©lĂ© une Ă©tude publiĂ©e dans l’International Journal of Psychophysiology.
Le jeu vidĂ©o, notre anti-stress prĂ©fĂ©rĂ© (mais c’est compliquĂ©)
Ce n’est un secret pour personne : avec plus de 3 milliards de joueurs et de joueuses sur la planĂšte, le gaming est plus qu’un loisir. C’est un refuge. D’ailleurs, une enquĂȘte a montrĂ© que 89 % des joueurs l’utilisent pour se vider la tĂȘte. Et ça marche ! Qui n’a jamais ressenti cette douce relaxation aprĂšs avoir enfin terminĂ© une quĂȘte ou rĂ©ussi un passage difficile ? On se sent maĂźtre de la situation, accompli, et l’anxiĂ©tĂ© s’envole.
Pourtant, on sait aussi que la relation jeu-stress est Ă double tranchant. Un peu de jeu, ça dĂ©tend. Trop de jeu, et ça devient une source de stress en soi (bonjour les nuits blanches avant un exa). Sans parler des jeux compĂ©titifs qui font monter l’adrĂ©naline en flĂšche ou de la toxicitĂ© de certains lobbys en ligne qui ferait passer une rĂ©union de famille pour une sĂ©ance de yoga.
Alors, le jeu vidĂ©o, ami ou ennemi de nos nerfs ? Des chercheurs de l’UniversitĂ© du Luxembourg ont voulu en avoir le cĆur net.
Comment stresser des gens pour la science (avec A Plague Tale)
Pour comprendre cet effet, l’Ă©quipe de chercheurs a montĂ© une expĂ©rience plutĂŽt efficace. Ils ont pris 82 volontaires et leur ont fait subir le fameux test de la main dans l’eau glacĂ©e. C’est aussi simple et horrible que ça en a l’air : plonger sa main dans une eau Ă 4°C pendant 3 minutes, le tout en Ă©tant filmĂ© et questionnĂ©. Autant dire que le corps passe direct en mode « alerte rouge », avec le cĆur qui sâemballe et le cortisol (l’hormone du stress) qui explose.
Juste aprĂšs cette torture, place Ă la rĂ©compense : une session de 25 minutes sur PlayStation 5. Le jeu choisi ? L’excellent A Plague Tale: Requiem. Mais il y avait une astuce :
- Groupe 1 (les brutaux) : Ils ont joué à deux séquences intenses et violentes, pleines de combats et de dangers.
- Groupe 2 (les calmes) : Ils ont eu droit Ă deux passages tranquilles, centrĂ©s sur l’exploration et l’histoire.
Pendant tout ce temps, les scientifiques mesuraient tout : rythme cardiaque, taux de cortisol dans la salive, et bien sûr, le ressenti des joueurs via des questionnaires.
Un corps zen, une tĂȘte en Ă©bullition
Et c’est lĂ que ça devient ouf.
CĂŽtĂ© ressenti (dans la tĂȘte) : Pas de surprise. Ceux qui ont jouĂ© aux scĂšnes violentes se sont sentis plus stressĂ©s et agressifs. Logique. Ă l’inverse, le groupe « calme » s’est senti de plus en plus dĂ©tendu, carrĂ©ment zen aprĂšs la partie.
Mais cĂŽtĂ© corps⊠surprise totale ! Que les joueurs explorent un marchĂ© paisible ou qu’ils se battent pour leur vie contre des hordes de rats, leur corps, lui, se mettait en mode « rĂ©cup ». Le rythme cardiaque et le taux de cortisol, qui avaient grimpĂ© en flĂšche avec l’eau glacĂ©e, sont redescendus de la mĂȘme maniĂšre pour tout le monde.
MĂȘme les joueurs qui se sentaient « sur les nerfs » Ă cause des combats bĂ©nĂ©ficiaient en rĂ©alitĂ© d’une profonde relaxation physique.
Mais alors, pourquoi ce grand écart ?
Comment expliquer cette dĂ©connexion totale entre la tĂȘte et le corps ? Pour les chercheurs, c’est un peu comme si notre cerveau se trompait d’Ă©tiquette.
Face Ă une scĂšne d’action, notre cerveau interprĂšte l’excitation, la concentration et la stimulation comme du « stress » ou de « l’Ă©nervement ». Pendant ce temps, notre corps, lui, est juste content d’avoir autre chose Ă faire que de penser Ă la main congelĂ©e de tout Ă l’heure. L’immersion dans le jeu dĂ©tourne l’attention de l’organisme et lui permet de lancer le processus de rĂ©cupĂ©ration, peu importe que l’on soit en train de cueillir des fleurs ou de dĂ©capiter des ennemis.
Plateau contre manette
Cette découverte est passionnante pour le jeu vidéo, mais une question se pose : est-ce que ça marche aussi avec nos bons vieux jeux de société ?
MĂȘme si l’Ă©tude ne portait pas dessus, on peut parier que les mĂ©canismes de base sont similaires. Le principe clĂ© reste le mĂȘme : dĂ©tourner l’attention. Quand vous ĂȘtes plongĂ© dans une partie de Scythe Ă optimiser vos ressources ou que vous essayez dĂ©sespĂ©rĂ©ment de dĂ©masquer le traĂźtre dans The Resistance, votre cerveau est entiĂšrement mobilisĂ©. Il n’a plus de place pour ruminer les soucis du quotidien.
On peut mĂȘme retrouver le parallĂšle « calme vs violent » :
- Un jeu de pose d’ouvriers ou de collection comme Finspan ou Azul serait l’Ă©quivalent de la balade non-violente, favorisant une dĂ©tente mentale et physique.
- Ă l’inverse, un jeu de rapiditĂ© comme Jungle Speed ou une partie de bluff tendue comme au Skull ferait monter l’adrĂ©naline, crĂ©ant cette mĂȘme sensation « d’Ă©nervement » tout en aidant probablement le corps Ă rĂ©cupĂ©rer d’un stress antĂ©rieur.
Mais le jeu de sociĂ©tĂ© a une variable de plus, et elle change tout : les autres joueurs et joueuses, en chair et en os. Le contact social est un anti-stress surpuissant. Les rires partagĂ©s, la complicitĂ© d’une Ă©quipe dans un jeu coopĂ©ratif, c’est un bonus Ă©norme pour le moral.
Mais c’est aussi un double tranchant. On connaĂźt tous la lĂ©gende du Monopoly ou Diplomacy qui brise des amitiĂ©s. La compĂ©tition acharnĂ©e, les mauvaises blagues d’un adversaire ou la pression sociale peuvent transformer une soirĂ©e dĂ©tente en source de stress supplĂ©mentaire.
Ici, le choix de la boĂźte et, surtout, des gens avec qui vous l’ouvrez, est encore plus crucial.
Alors, on joue à quoi pour déstresser ?
Cette Ă©tude est une super nouvelle. Elle montre que s’immerger dans un jeu, qu’il soit sur Ă©cran ou sur table, est un excellent moyen d’aider notre corps Ă se remettre d’un pic de stress. MĂȘme une activitĂ© qui procure une montĂ©e d’adrĂ©naline peut avoir cette vertu cachĂ©e.
La prochaine fois que vous finissez une session intense sur un jeu comme DOOM ou une partie tendue de Codenames en vous sentant un peu Ă©nervĂ©, dites-vous que biologiquement, vous venez peut-ĂȘtre de vous offrir une sĂ©ance de relaxation.
Bien sĂ»r, le ressenti compte aussi. Si un jeu vous laisse frustrĂ© et de mauvaise humeur, ce n’est peut-ĂȘtre pas le meilleur choix pour votre bien-ĂȘtre mental. Le secret est de savoir ce dont on a besoin :
- Besoin d’un calme total, corps et esprit ? Lancez un jeu chill comme Stardew Valley ou sortez une boĂźte de Dixit.
- Besoin de vous dĂ©fouler et de « sortir » le stress ? Un bon jeu d’action ou un jeu de sociĂ©tĂ© compĂ©titif pourrait faire l’affaire, en sachant que si votre esprit reste un peu agitĂ©, votre corps, lui, vous remerciera.
Au final, cette recherche confirme ce que beaucoup d’entre nous ressentent : le jeu, sous toutes ses formes, est bien plus qu’un simple passe-temps. C’est une vĂ©ritable soupape, un outil complexe et puissant pour naviguer dans le stress de nos vies bien rĂ©elles.
đ L’Ă©tude au complet sur le stress et les jeux vidĂ©o est ici.
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