Planta Nubo : Flower Power

🌳 Apocalypse verte : Planta Nubo réinvente la survie ! Entre jardins suspendus et mécaniques complexes, osez l’ascension ludique.

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Planta Nubo

⚠️ Avertissement : Pour faire écho à notre article sur le marketing d’influence dans le jeu de société, et dans le cadre d’une démarche de transparence, nous tenons à vous informer que ce jeu nous a été offert par l’éditeur. Notre avis reste toutefois impartial et sincère. Nous vous exposons ici les qualités et les défauts du jeu.

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Avez-vous déjà rêvé de sauver l’humanité en cultivant des jardins dans les nuages ?

Aujourd’hui, je vous propose de vous élever avec moi pour une ascension stratégique vertigineuse avec Planta Nubo, la dernière création du trio d’auteurs renommés Uwe Rosenberg, Michael Keller et Odé. Ce jeu (mais vraiment) ambitieux vous propulse dans un monde post-apocalyptique où l’humanité doit se réinventer dans les cimes des arbres. C’est parti pour ce défi arboricole. Mais attention, l’air peut se raréfier à ces hauteurs ludiques !

Un concept novateur enraciné dans l’imaginaire

« enraciné », c’est le cas de le dire. En français, « Planta Nubo » peut se traduire par « Plante Nuage » ou « Plante dans les Nuages », reflétant le thème du jeu qui présente des îles flottantes avec de la végétation, comme illustré sur la boîte.

Dans un contexte de catastrophe environnementale, Planta Nubo nous invite à repenser notre rapport à la nature. Le jeu nous plonge dans un univers où l’humanité doit littéralement s’élever pour survivre, en créant des jardins suspendus dans les arbres. Ce concept audacieux fait écho à des préoccupations contemporaines tout en offrant une expérience ludique unique.

Comparé à d’autres jeux de gestion de ressources comme « Terraforming Mars » ou « Wingspan », Planta Nubo se distingue par son cadre vertical et son accent mis sur l’équilibre écologique. Clairement, cette approche originale apporte un souffle nouveau au genre des jeux de construction de moteur (engine-building games).

L’exaltante mécanique de l’Engine-Building, et les meilleurs jeux de société qui l’utilisent

Mécaniques de jeu : un écosystème ludique complexe

Au cœur de Planta Nubo se trouve un système de jeu multicouche (dans tous les sens du terme !) qui s’articule autour de plusieurs mécaniques interconnectées :

1. Placement de polyominos : Votre plateau personnel représente votre jardin suspendu. Vous y placerez des tuiles polyominos symbolisant différentes zones de culture. Cette mécanique rappelle des jeux comme « Patchwork » ou « Bärenpark », mais avec une dimension verticale ajoutée. Oui, Uwe Rosenberg kiffe les tuiles polyominos !
2. Gestion de ressources : Les cubes de couleur représentant les fleurs sont la ressource principale du jeu. Leur gestion efficace est cruciale pour votre succès.
3. Placement d’ouvriers (ou plutôt… d’outils) : Un plateau central propose diverses actions. Le placement stratégique de vos outils déterminera les actions disponibles, créant une tension, une interaction intéressantes (mais pas ouf non plus, on y reviendra).
4. Gestion d’énergie : Un plateau annexe avec un dé se déplaçant sur un circuit, telle une roue, permet d’activer des cartes et de générer des bonus. Cette mécanique ajoute une couche de complexité et de planification à long terme.
5. Construction de moteur : Au fil du jeu, vous développerez votre tableau de cartes, créant des synergies et des combos puissants.

Ces mécaniques s’entremêlent pour former un jeu profond, stratégique et profond (comment ça, je l’ai déjà dit ?), rappelant la complexité d’un écosystème naturel. Cependant, cette richesse mécanique peut aussi être source de confusion et de surcharge cognitive pour certains publics.

On ne va pas y aller par quatre chemins, dans Planta Nubo, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de mécaniques variées et diverses à maîtriser. Relisez la liste ci-dessus, et dites-moi si vous n’avez pas subitement envie de vous faire une aspirine. Si ce n’est pas le cas, Planta Nubo est pour vous. Sinon, OU-BLI-EZ !

Stratégies et prise de décision

Planta Nubo offre une multitude de voies stratégiques à explorer. Voici quelques approches possibles :

1. Spécialisation florale : Concentrez-vous sur la production et la livraison d’un type spécifique de fleurs pour maximiser les bonus.
2. Diversification : Cultivez une variété de fleurs pour plus de flexibilité dans les livraisons et l’activation des cartes.
3. Construction de forêt : Privilégiez la plantation d’arbres (des grosses tuiles forêt) pour générer des revenus passifs et des points de victoire à long terme.
4. Optimisation énergétique : Focalisez-vous sur la gestion efficace de votre circuit d’énergie pour activer plus fréquemment vos cartes.
5. Course aux contrats : Concentrez-vous sur la réalisation rapide des contrats de livraison pour accumuler des points et des ressources.

Chaque stratégie présente ses avantages et ses inconvénients, et la clé du succès réside souvent dans l’adaptation aux actions des autres et aux opportunités qui se présentent. Cependant, la multitude d’options peut parfois conduire à une paralysie décisionnelle, surtout pour les joueurs et joueuses moins expérimentées.

Courbe d’apprentissage et profondeur

Il faut le reconnaître, Planta Nubo n’est pas un jeu pour débutants ! Sa complexité peut être comparée à celle de jeux comme « Terraforming Mars » ou « Le Festin d’Odin ». Fois mille, environ. L’apprentissage des règles et la maîtrise des interactions entre les différentes mécaniques demandent du temps et de la patience. Beaucoup de temps. Et beaucoup de patience.

Cette complexité est à double tranchant. D’un côté, elle offre une profondeur stratégique appréciable et garantit une rejouabilité élevée. Chaque partie offre de nouvelles possibilités et défis. D’un autre côté, elle peut être intimidante et frustrante pour les publics moins aguerris ou ceux qui préfèrent des expériences plus directes.

Le mélange des différentes mécaniques, bien que créatif, peut parfois sembler artificiel ou… forcé, on ne va pas se mentir. Certains joueurs et joueuses pourraient avoir l’impression de jongler avec trop d’éléments disparates plutôt que de gérer un système cohérent.

Aspect visuel et composants

D’un point de vue esthétique, Planta Nubo est un véritable festin pour les yeux. Les illustrations, réalisées par Lucas Siegmon, capturent magnifiquement l’ambiance d’un monde post-apocalyptique verdoyant. La qualité des composants est à la hauteur des standards élevés d’aujourd’hui, avec des plateaux double-couche et des pièces en bois colorées.

Cependant, la beauté du jeu est parfois éclipsée par la surcharge visuelle. La pléthore de pictogrammes, bien que nécessaire pour représenter les nombreuses actions et effets, peut être source de confusion. Les joueureuses passeront souvent plus de temps à déchiffrer les symboles qu’à apprécier l’esthétique du jeu. En tout cas pour les X premiers tours / manches / parties, à chacun son temps de compréhension.

Rythme de jeu et interaction

Une partie de Planta Nubo se déroule sur quatre manches, chacune divisée en plusieurs phases. Le rythme peut sembler lent, surtout lors des premières parties, et s’accélère à mesure que les joueurs et joueuses se familiarisent avec les mécaniques. Cependant, même pour des publics expérimentés, le temps de réflexion nécessaire pour chaque tour peut ralentir considérablement le jeu.

L’interaction est principalement indirecte, à travers la compétition pour les actions sur le plateau central et les contrats de livraison. Cette approche permet à chaque personne de développer sa stratégie sans trop d’interférences directes, mais peut aussi donner l’impression de jouer en parallèle plutôt qu’ensemble. Hormis le choix des outils qui pourrait bloquer, mais à peine, Planta Nubo est plutôt à lorgner du côté des jeux en mode Multi-Solo. Ensemble, mais en solo. Et oui, Planta Nubo peut se jouer en solo. Et il est très bon dans cette configuration. Oubliez d’y jouer à 4 ! À moins que vous ayez de la vaisselle à finir.

Le nombre de joueurs indiqué sur une boîte est-il fiable ?

La mise en place et le rangement : un aspect à considérer

Un élément important à prendre en compte avec Planta Nubo est la complexité de sa mise en place et de son rangement. Ces aspects, parfois négligés dans les critiques de jeux, peuvent significativement impacter l’expérience globale du jeu.

La mise en place de Planta Nubo est particulièrement élaborée. Le jeu comporte de nombreux composants variés : tuiles polyominos, cubes de ressources, cartes diverses, plateaux individuels et communs, dont un à créer avec des tuiles pour augmenter la rejouabilité, ainsi que de multiples jetons et marqueurs. Chacun de ces éléments doit être soigneusement trié et disposé selon les règles spécifiques du jeu.

Prise. De. Tête.

Pour un groupe non familiarisé avec le jeu, la phase de préparation peut facilement prendre 20 à 30 minutes. Cette durée peut être réduite avec l’expérience, mais reste franchement significative.

Le processus de rangement après la partie présente des défis similaires. La multitude de petits composants nécessite un tri minutieux et un rangement méthodique pour assurer que tous les éléments sont correctement replacés dans la boîte. Dans des ziplocks fournis, en vrai. Cette phase peut également prendre un temps considérable, particulièrement si les joueurs (comme moi) et joueuses souhaitent optimiser l’organisation pour faciliter les futures mises en place.

Ces aspects logistiques ont plusieurs implications :

1. Temps de jeu : La durée totale d’une session, incluant la mise en place et le rangement, peut être significativement plus longue que le temps de jeu effectif.
2. Planification : Les groupes de jeu doivent prendre en compte ce temps supplémentaire lors de la planification de leurs soirées jeux.
3. Accessibilité : La complexité de la mise en place peut être un frein pour les publics occasionnels ou ceux qui préfèrent des expériences de jeu plus immédiates.
4. Fréquence de jeu : La perspective d’une mise en place laborieuse peut influencer la fréquence à laquelle le jeu est sorti et joué.

Il est important de noter que certains joueurs et joueuses apprécient ce processus, le considérant comme une partie intégrante de l’expérience de jeu. Pour d’autres, cela peut être perçu comme un obstacle…. relou. Mais je me devais de le préciser ici dans notre chronique de Planto Nubo.

Réflexions sur le thème et son impact

Au-delà de son aspect ludique, Planta Nubo soulève des questions pertinentes sur notre relation à l’environnement et notre capacité d’adaptation face aux défis écologiques. Le jeu nous invite à réfléchir sur des concepts tels que la durabilité, l’innovation technologique et la coexistence harmonieuse avec la nature.

Cette dimension thématique ajoute une profondeur supplémentaire à l’expérience de jeu, faisant de Planta Nubo plus qu’un simple divertissement. Il devient un vecteur de réflexion sur des enjeux contemporains cruciaux. Néanmoins, on peut se demander si la complexité mécanique du jeu ne finit pas par éclipser ce message, les joueurs et joueuses étant plus préoccupées par l’optimisation de leurs actions que par les implications thématiques.

Mais Planta Nubo vient se greffer à toute cette cohorte contemporaine de jeux de société en mode Cli-Fi, une véritable tendance de fond. Allez savoir pourquoi (#ironie).

La Cli-Fi s’immisce dans le jeu de société

Planta Nubo, verdict

Planta Nubo : une ascension ludique exigeante. Un jeu qui se mérite !

Planta Nubo est un jeu ambitieux qui ne manquera pas de séduire les fans (comme moi) de jeux complexes et stratégiques. Sa profondeur, sa rejouabilité et son thème original en font un chouette titre dans le paysage des jeux de société modernes. Sorti à Essen en 2023, il débarque enfin en français chez l’éditeur parisien Super Meeple, habitué, pour notre plus grand plaisir, aux gros, gros, gros jeux.

Cependant, on ne va pas se mentir, il faut être conscient que ce jeu demande un investissement cognitif important. Le mélange des différentes mécaniques, la pléthore d’actions disponibles et la multitude de pictogrammes à interpréter peuvent être source de confusion et de frustration, surtout lors des premières parties.

Pour celles et ceux qui sont prêts à gravir cette montagne ludique, Planta Nubo offre une expérience riche et satisfaisante. Mais pour d’autres, l’ascension pourrait s’avérer trop ardue, l’air trop raréfié au sommet de cet Everest stratégique.

En fin de compte, Planta Nubo est comme un jardin complexe et exigeant. Il demande du temps, de la patience et de l’attention pour s’épanouir pleinement. Certains y trouveront une source inépuisable de satisfaction, tandis que d’autres pourraient préférer des pâturages ludiques plus… accessibles.

Verdict final

Vraiment pas mal ! Mais très indigeste lors de la toute première partie. Perso, pour être honnête avec vous, Planta Nubo n’est pas mon meilleur Uwe Rosenberg. Pas mon meilleur gros jeu non plus. Beaucoup de couches, confuses, diffuses. Et des parties à 3-4 fastidieuses.

On a aimé :

• Le concept original de jardinage post-apocalyptique dans les arbres (enfin une raison valable de ne pas tondre la pelouse !)
• La profondeur stratégique qui vous fera transpirer plus qu’un jardinier en plein été
• Les illustrations magnifiques qui vous donneront envie de déménager dans un arbre

On a moins aimé :

• La complexité qui pourrait faire pousser des cheveux blancs plus vite que vos fleurs
• Le temps d’apprentissage qui rivalise avec la croissance d’un séquoia millénaire
• La surcharge de symboles qui vous fera regretter vos cours de hiéroglyphes

C’est plutôt pour vous si…

• Vous aimez les défis intellectuels qui vous font grimper aux rideaux (ou aux arbres, en l’occurrence)
• Vous rêvez secrètement d’être un elfe de la Lothlorien avec un pouce vert
• Vous pensez que « paralysie d’analyse » est le nom d’une plante exotique

Ce n’est plutôt pas pour vous si…

• Vous avez du mal à faire pousser un cactus en plastique
• Votre idée d’une stratégie complexe est de choisir entre pierre et feuille dans un chifoumi
• Vous préférez les jeux où on peut blâmer les dés pour ses défaites (ici, c’est 100% votre faute, désolé !)

En fin de compte, Planta Nubo est comme un jardin zen : magnifique à contempler, mais il faut beaucoup de patience et de pratique pour en maîtriser l’art. Préparez-vous à troquer votre pelle contre un cerveau bien affûté. Et beaucoup de patience !

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• Date de sortie : Septembre 2024
• Langue : Française
• Fabriqué en : Chine
• ITHEM : 3 sur 5. Pour en savoir plus sur l’ITHEM dans les jeux de société, c’est ici.
• IGUS : 2 sur 5. Pour en savoir plus sur l’IGUS dans les jeux de société, c’est ici.
• EcoScore : C. Si vous voulez en savoir plus sur  l’EcoScore dans les jeux de société, c’est ici

• Label Dé Vert : Non. Pour en savoir plus sur le label Dé Vert, c’est ici.
• Création : Uwe Rosenberg, Michael Keller (II), Andreas Odendahl
• Illustrations : Lukas Siegmon
• Édition : Super Meeple
• Nombre de joueurs et joueuses : 1 – 4 (mieux à 1-2)
• Âge conseillé : Dès 14 ans (clairement pas moins !)
• Durée : 30 minutes par joueureuse
• Thème : Cli-fi, nature, post-apo
• Mécaniques principales : Tuiles, Placement d’ouvriers d’outils. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.

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