Analyses & psychologie du jeu,  Jeux de plateau

Comment parler, et jouer avec des inconnus

Des chercheurs ont constaté qu’une simple interaction sociale consistant à parler à des inconnus était positif. Et avec le jeu ?


Jouer avec des inconnus, une interaction sociale bénéfique

Est-ce que ça vous est déjà arrivé de vous retrouver à une table de jeu de société avec un, une ou plusieurs inconnus ? C’est souvent la situation qui se produit lorsqu’on entre dans un bar à jeux, comme le nôtre par exemple.

On rentre dans le local, on ne connaît personne ou seulement une ou deux, et pour jouer on se joint à une table de parfaits inconnus pour partager une partie ou toute la soirée avec eux, avec elles. Est-ce que ça vous est déjà arrivé ? Et comment vous êtes-vous senti ? Avez-vous regretté d’avoir joué avec des inconnus ? Ou au contraire, est-ce que l’expérience d’interaction sociale spontanée s’est révélée être, finalement, une bonne surprise ?

On ne le répétera jamais assez. Nous, êtres humains, sommes des créatures sociales. Mais de nombreuses personnes redoutent les interactions sociales avec des inconnus, et ceci pour plusieurs raisons : par timidité, par peur de déranger ou encore par crainte du rejet.

Une étude en psychologie sociale publiée dans le Journal of Experimental Social Psychology en septembre de cette année vient de démontrer que parler avec des inconnus aurait un effet positif sur nous. Cette étude explore également un moyen qui pourrait nous aider à nous rendre plus à l’aise de parler, et jouer, avec les inconnus.

Cette étude n’est d’ailleurs pas la seule à le démontrer. Nous vous en présenterons une plus bas, qui a été effectuée dans le métro à Chicago en 2011.

Pourquoi nous devrions parler, et jouer plus souvent avec des inconnus

Dans notre vie de tous les jours, les interactions sociales sont très importantes et leurs avantages sont bien documentés, tels qu’un bien-être accru et un sentiment de communauté plus fort. Malgré cela, de nombreuses personnes, vous, nous moi, sont parfois refroidis à l’idée de socialiser avec des nouvelles personnes. Peut-être est-ce dû à une certaine forme de pessimisme et à la peur du rejet ?

Des études en psychologie l’ont prouvé, l’humeur s’améliore après une conversation avec des inconnus. Ces études ont constaté que les gens sont plus heureux les jours où ils ont plus d’interactions avec des gens qu’ils ne connaissent pas bien. Même les étudiants apprécient davantage le cours lorsqu’ils discutent avec leurs camarades.

Et pourtant.

Et pourtant, la plupart d’entre nous résistons à parler à des inconnus et inconnues. Nous nous inquiétons de la mécanique de la conversation : comment la démarrer, la maintenir, l’arrêter ? Nous redoutons de trop parler, d’en divulguer trop sur nous, ou au contraire, de ne pas parler assez. Nous craignons d’ennuyer ou de déranger l’autre personne.

Nous avons généralement tort.

Bien que de nombreuses personnes aient cette peur persistante, des recherches ont montré que la plupart des inconnus sont au contraire parfaitement heureux d’être accostés. Ce qui rend cette crainte, commune, infondée. Cette étude publiée en septembre a cherché à explorer une proposition de solution pour que nous puissions nous sentir plus à l’aise et plus en confiance de parler, et de jouer avec des inconnus.

Les chercheurs de cette étude en psychologie sociale ont demandé la participation de 286 participantes et participants, recrutés dans deux universités : une aux États-Unis et une au Royaume-Uni. Les participants recevaient soit des crédits de cours ou étaient payés pour participer. Les chercheurs ont créé une sorte de jeu de chasse au trésor à réaliser, à suivre grâce à une app.

Chacune des 29 tâches demandées par l’app donnait des instructions aux participants pour repérer un ou une autre joueuse de l’expérience grâce à la description fournie. Elle pouvait par exemple être en train de boire du café ou de porter des chaussures funky.

Pour chaque tâche accomplie, les participants et participantes ont gagné des points et ont participé à un tirage au sort pour recevoir un prix final. Les participants et participantes de l’expérience ont été invitées à parler à l’inconnu retrouvée grâce aux instructions de l’app, tandis qu’un autre groupe contrôle de témoins uniquement ont été invités à simplement observer l’inconnu, sans entrer en réelle interaction sociale avec lui ou elle. Les participantes et participants de l’expérience devaient également remplir des questionnaires quotidiens avant et après leurs missions pendant les cinq jours de l’expérience.

Les résultats

Les résultats ont montré que cette intervention, ce jeu a changé la perspective des participants et participantes. Après ces cinq jours d’expérience, de jeu, les participants et participantes qui devaient parler aux inconnus se sentaient moins gênés, plus confiants et craignaient moins de rejet le dernier jour de l’étude. Ces résultats se sont poursuivis pendant au moins une semaine après la fin de l’étude. Avec les résultats témoignant d’une interaction sociale augmentée.

Les croyances des gens ont changé lentement tout au long de l’étude, montrant que l’exposition répétée était un facteur important pour rendre cette intervention, cette solution efficace.

Et les témoins, pendant ce temps ? Est-ce que juste observer des inconnus suffisaient ? Oui. Selon l’étude, le groupe « témoin » a montré des améliorations dans les mêmes dimensions, montrant que même sans interaction, observer des inconnus peut générer certains avantages et effets sociaux.

Au fond, l’intervention de la recherche de septembre est simple : elle consiste à aborder et à parler à des inconnus à plusieurs reprises. Par conséquent, cette solution est facile à mettre en place. Pas besoin d’app ou de chasse au trésor. C’est quelque chose qu’on peut faire soi-même. Il suffit de discuter, de jouer plus souvent avec des inconnus. À force, avec le temps, cela deviendra de plus en plus naturel, facile, ordinaire, gérable.

Les résultats ont été probants. Plus on entre en interaction sociale avec des inconnus, et plus nos résistances, nos barrières, nos craintes diminuent. De quoi proposer une véritable planche de salut contre la solitude. Car oui, et c’est également prouvé, la solitude représente un réel danger réel pour la santé.

Pourquoi tant de N dans interaction sociale

C’est un fait. Nous vivons toujours plus seuls. Les restrictions sanitaires mises en place pour lutter contre la Covid-19 ont aggravé le sentiment de solitude.

Le baromètre des Solitudes 2021 réalisé pour la Fondation de France par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) montre que l’épidémie de Covid-19 a eu un fort impact sur la fréquence et la qualité des liens sociaux.

En janvier 2021, en France, 24% de la population âgée de 15 ans et plus est en situation d’isolement relationnel et n’a plus aucun lien avec son entourage ou de très rares échanges. Ce taux a augmenté de 10 points en un an.

Par ailleurs, 30% des personnes interrogées déclarent n’avoir plus qu’un seul réseau de sociabilité (familial, amical, professionnel, associatif ou de voisinage).

Et si nous manquions de chiffres pour entériner cet état de fait, en Suisse, une projection de l’Office fédérale de la statistique a publié en mai 2021 un autre rapport qui vient en rajouter une couche. Depuis 1990, les ménages suisses constitués d’une seule personne sont les plus nombreux. Et le scénario examiné d’ici à 2050 montre que la tendance se poursuivra : les ménages d’une personne subiront l’accroissement le plus marqué. Ils passeront de 1,4 à 1,8 million, soit une augmentation de 30%.

De quoi renforcer ce sentiment ou cette réalité de solitude.

Selon une étude de la professeure en psychologie et neurosciences Julianne Holt-Lunstad de l’université Brigham Young à Provo aux US, la solitude augmenterait le risque de mortalité de 26% et présenterait autant de risques que de fumer 15 cigarettes par jour, l’obésité et la pollution de l’air. Rien que ça.

La solitude augmente le niveau de cortisol. Le cortisol est une hormone stéroïde sécrétée par la glande surrénale. Il est responsable de nombreuses fonctions physiologiques importantes, notamment la réponse au stress et le métabolisme des glucides, des protéines et des graisses. Il joue un rôle dans la régulation des niveaux d’énergie, de l’humeur et du système immunitaire.

Des niveaux élevés de cortisol peuvent entraîner des symptômes tels que l’anxiété, la fatigue et l’irritabilité. Si trop élevé dans l’organisme, le cortisol a des effets dommageables sur le système immunitaire et cardiaque. La solitude devient alors un facteur aggravant pour les maladies et la dépression.

Car encore une fois, nous avons besoin des autres pour échanger, écouter, nous sentir entourés. C’est ce qui fait diminuer son niveau de cortisol pour faire augmenter celui de l’ocytocine, l’hormone produite par l’hypothalamus et sécrétée par l’hypophyse. Elle est impliquée dans le lien social et l’attachement entre les individus, et est considérée comme l’hormone de l’amour et de l’affection.

Chicago, 2011

Si l’étude de septembre 2022 nous dit comment augmenter nos interactions sociales, une autre étude de 2011 effectuée à Chicago démontre pourquoi ces interactions sociales sont importantes. Quels effets elles ont sur nous.

Si vous avez déjà été dans un métro ou un bus, vous connaissez les règles, implicites. N’établissez pas de contact visuel, restez aussi loin des autres personnes que l’espace le permet et, surtout, surtout, surtout, ne parlez à personne. Mais est-ce que toutes ces règles ne seraient tout simplement pas… erronées ?

Les scientifiques du comportement Nicholas Epley et Juliana Schroeder ont approché en 2011 des pendulaires dans une gare de la région de Chicago et leur ont demandé… d’enfreindre les règles stipulées ci-dessus. En échange d’un bon Starbucks de 5 $, ces pendulaires ont accepté de participer à une expérience simple pendant leur trajet en train.

Les scientifiques ont demandé à un groupe de parler à l’inconnu qui s’était assis à côté d’eux dans le train ce matin-là. D’autres personnes ont été invitées à suivre les « normes standard » des pendulaires, à savoir, rester dans leur bulle, le nez certainement collé à l’écran à scroller son flux Insta, YouTube ou TikTok (ou, encore mieux, lire Gus&Co).

À la fin du trajet en train, les pendulaires qui ont parlé à un ou une inconnue ont déclaré avoir eu une expérience plus positive que celles et ceux qui étaient restés dans leur bulle, sans parler aux autres.

Si l’idée de parler à un ou une voisine de siège au hasard vous effraie, sachez que vous n’êtes pas seul. Lorsque le Dr Epley et Mme Schroeder ont demandé à d’autres personnes dans la même gare de prédire comment elles se sentiraient après avoir parlé à un inconnu, les pendulaires ont immédiatement répondu que leur trajet serait plus agréable s’ils étaient assis seuls. Donc avant d’entrer en interaction sociale, on préfère éviter. Après, c’est plutôt « non, rien de rien, non, je ne regrette rien » (Edith Piaf…)

Contradiction n’est pas raison

Pourquoi les prédictions de ces pendulaires et leurs expériences sont-elles si contradictoires ? La plupart des gens imaginaient qu’il serait difficile d’entamer une conversation, une interaction sociale avec des inconnus. Ils ont estimé que moins de la moitié des autres pendulaires voudraient leur parler. Mais en fait, pas une seule personne n’a déclaré avoir été… snobée. Et les conversations étaient, finalement, toujours agréables.

Selon une étude plus ancienne de 2004 publiée dans Science, les trajets domicile-travail sont associés à moins d’émotions positives que toute autre activité quotidienne courante. En évitant le contact, nous suivons toutes et tous une hypothèse collective qui s’avère… fausse. Lorsque deux inconnus qui se retrouvent l’un à côté de l’autre « s’enferment » dans leur bulle, ils ratent chacun une opportunité. Celle d’entrer en interaction, sociale. Discuter, échanger, pour partager. Et le temps passe beaucoup, beaucoup, beaucoup plus vite. Si cela vous est déjà arrivé, vous savez de quoi je parle.

Les avantages d’entrer en interaction sociale avec les autres se révèlent également… contagieux. Le Dr Epley et Mme Schroeder de l’étude de 2011 ont constaté que lorsqu’une personne prenait l’initiative de parler à une autre dans une salle d’attente, les deux personnes déclaraient avoir une expérience plus positive.

Loin d’ennuyer les gens en « violant » leurs bulles personnelles, entrer en contact avec des inconnus peut également améliorer leur journée. Plutôt que de nous rabattre sur notre croyance erronée dans les plaisirs de la solitude, nous pourrions tendre la main à d’autres personnes et entrer en interaction.

Dix façons d’entrer en interaction sociale avec des inconnus et inconnues

Courage ! 

Les recherches prouvent que nous sous-estimons à quel point les gens nous apprécient lorsque nous leur parlons pour la première fois. Nous ne sommes pas aussi ennuyeux et ennuyeuses que nous le pensons.

Discutez avec quelqu’un que vous voyez régulièrement

Par exemple au café (ou dans notre Bar à Jeux), à la salle de sport ou dans l’ascenseur au boulot. Les recherches montrent que les gens sont plus heureux les jours où ils interagissent davantage. Ils vous font sentir que notre journée est familière et que nous sommes reconnus.

Posez des questions

Tout le monde aime parler de soi. Demandez-leur quels sont leurs jeux préférés par exemple, une technique éprouvée, une valeur sûre, une question pertinente. Tous les joueureuses vont essayer d’y répondre.

Collaborez pendant une expérience difficile

Par exemple, lorsque vous êtes coincé dans un jeu, comme dans un Unlck , ou dans une longue file d’attente. Créer un lien peut rendre l’expérience plus courte et surtout, plus positive.

Demandez de l’aide

Cela vous fera sentir moins seul. Et l’autre personne se sentira mieux de vous avoir aidé, pour sa bonne action.

Concentrez-vous sur ce que vous avez en commun

En cela, le jeu de société est une parfaite « excuse », un prétexte parfait. On joue ensemble aux mêmes règles, sur le même matériel.

La divulgation mutuelle aide

Partagez, discutez de vos jeux préférés.

Essayez d’être drôle (si vous y arrivez…)

On le sait bien, l’humour relève l’humeur.

Assurez-vous que l’interaction soit égale

Est-ce que l’autre personne en profite aussi? Ou préférerait-il ou elle être laissée seule?

Meet. Play. Repeat

Comme le prouve la recherche de septembre, et comme… tout dans la vie, parler à des inconnus et inconnues est plus facile si on pratique. Et ne vous inquiétez pas si chaque rencontre n’est pas toujours positive. On peut s’asseoir à une table, et se rendre compte que l’interaction n’est pas la meilleure au monde. Pas grave. La prochaine fois, essayez avec un autre groupe.

La prochaine fois que vous entrez dans un bar à jeux, ou une assoc’, ou une convention, ne redoutez pas ce moment de vous retrouver seul. Mais profitez-en pour entrer en interaction sociale avec des inconnus. Qui, peut-être, avec le temps, ne seront plus des inconnus mais des… amis (coucou Didi, Linus, Clément, Yann, Altaripa…).


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Article écrit par Gus. Rédacteur-en-chef de Gus&Co. Enseigne à l’École supérieure de bande dessinée et d’illustration, travaille dans le monde du jeu depuis 1989 comme auteur et journaliste.


Et vous, est-ce que vous avez l’habitude de rejoindre ou d’accueillir des inconnus à votre table de jeu ? Racontez-nous ça.

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One Comment

  • Aerlas

    Bonjour Gus, et un grand merci pour les articles que tu nous partages tout au long de l’année.
    Etayés, documentés, structurés, je les lis souvent avec plaisir.

    Sur ce thème précis j’ai appris des choses, comme toujours en lisant votre blog, mais j’ai aussi réagi en ne voyant apparaitre nulle part les notions d’introvertis et d’extravertis.
    Ces colorations de nos caractères – que chacun porte en soi – sont pourtant à mon sens très importantes à aborder quand on évoque les interactions sociales.

    J’ai lu le mot « timide ». Je vais me permettre – vraiment très humblement – de rappeler les définitions car on a tôt fait de catégoriser un introverti comme timide (bien , bien , bien souvent à connotation négative)
    Pour faire simple, une personne introvertie se ressource seule et se fatigue au contact des autres, tandis qu’une personne extravertie se ressource au contact des autres mais se fatigue en étant seule. Pour faire schématique.

    Aucun ou aucune de nous n’est totalement introverti/e ni totalement extraverti/e.. il s’agit d’une coloration plus ou moins prononcée. L’humain reste donc un être social, même un individu très introverti.

    Ainsi, dans l’article et tous les exemples proposés, on ressent une sorte d’injonction à la sociabilité plus ou moins forte selon les passages.
    Bien entendu que sortir de sa zone de confort pour aller vers l’autre, jouer avec des inconnus peut être source de découverte, de plaisir etc..
    Mais de là à laisser tant entendre que la santé mentale, physique, le bonheur ..etc.. dépendent d’aller aborder les inconnus et de faire du lien social, je vous avoue que je ne suis pas à l’aise.

    C’est à ce stade que je dévoile sans surprise que je suis une personne à tendance introvertie.

    Je joue à et collectionne énormément de jeux de société, et de fait j’ai cherché des joueurs pour pouvoir faire des tables régulières et pour tester tout ce qu’il est possible de tester (qui a dit boulimie !).
    Je suis allé vers des inconnus, car j’avais besoin de me créer un groupe.

    Un ou une introvertie peut donc tout à fait faire du lien social, sans pour autant que ce lien social ne doive s’imposer à elle/lui.
    Je réagis à l’exemple du transport en commun, où nous ferions « fausse route » car on devrait davantage aborder nos voisins. Très honnêtement mon cher Gus, ces moments où je suis dans ma bulle, à lire ou écouter du son, s’avèrent extrêmement réparateurs et reposants.
    Que ce soit avant d’affronter une journée faite d’échanges avec des collègues, ou après celle-ci.

    Et j’ai expérimenté, toujours pour cet exemple, le cas d’un joueur extraverti qui – par hasard – faisait le même trajet que moi.
    Son besoin d’interaction prenait le pas sur mon désir d’être dans ma bulle, et je ne l’ai pas bien vécu.
    Si vous expliquez cela, vous passez pour quelqu’un d’asocial, de timide, de renfermé. La société mettant en avant l’extraversion, on vous attribue des termes péjoratifs, jusqu’à ce que l’introverti.e lui ou elle-même se sente déviante et dysfonctionnelle.

    Avis partagé avec d’autres personnes.

    Vous comprendrez que votre article peut être ressenti pour certain.es comme une pierre de plus à cette injonction sociale.
    Il y a beaucoup de nuances à mettre dans tout cela et à ce propos je salue en toute fin la phrase « Assurez-vous que l’interaction soit égale ».
    Oui, observez, et vous devinerez facilement si votre appel de contact est reçu par quelqu’un à tendance introvertie. Ne la laissez pas forcément seule, mais proposez lui une table avec moins de monde. Et si elle préfère rester à l’écart pour observer, ne la jugez pas. C’est son mode de fonctionnement et peut-être plus tard, une fois ressourcée, voudra-t-elle jouer en petit comité.

    Pour élargir le sujet, le fait que nous soyons de plus en plus isolés les uns des autres est-il un accroissement en proportion du nombre d’introvertis dans la population ? ou bien sont-ce des isolements subis ?

    Je me permets enfin de donner 2 petites références :
    – La première, la plus importante, le livre « La force des discrets » de Susan CAIN.
    – La seconde, plus immédiate et s’adressant peut être plus aux hommes (mais quand même intéressant !) : « Un homme introverti en vaut-il deux? » du podcast Mansplaining

    Bien à vous et encore merci !

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