Écologie,  Jeux de plateau

Daybreak, le nouveau jeu de l’auteur de Pandemic

Daybreak. Le nouveau jeu de l’auteur de Pandemic. Ou comment sauver la planète du changement climatique en moins de deux heures.


Daybreak

Daybreak est le tout prochain jeu de société coopératif du créateur de Pandemic, Matt Leacock. Dans ce jeu, vous allez coopérer pour limiter, pour lutter contre le changement climatique.

Les leaders du monde se sont donné rendez-vous à Charm el-Cheikh en Égypte du 7 au 18 novembre prochain pour discuter, et mettre en place, des solutions pour lutter contre le changement climatique. Dans un contexte où la majorité des pays traversent des crises multiples, la COP27 doit rappeler que seule une réponse en accord avec les objectifs climatiques à long terme est durable.

Comment, quoi faire pour réduire les impacts, majeurs de la crise écologique ? Les négociations dureront des semaines. Pour reprendre une année plus tard lors de la COP28. Et ainsi de suite.

D’autant que selon une étude toute récente parue le 4 octobre, pour la fin du siècle, la France et l’Europe de l’Ouest devraient connaître une augmentation des températures moyennes de… 3,8 degrés. On est bien loin des 1.5 degrés négociés lors de la COP21 à Paris en septembre 2015.

En jouant à Daybreak, le tout nouveau jeu de Matt Leacock et de Matteo Menapace, vous ferez pareil. Mais avec des solutions qui se déploient en quelques minutes, en quelques secondes. Et non en années.

Sauver la planète, un cube après l’autre

Après près de trois ans de développement, le jeu de plateau Daybreak est censé débouler en printemps prochain dans les boutiques. L’auteur du cultissime Pandemic, qui vous demande de lutter contre des épidémies, s’intéresse cette fois aux changements climatiques. Et comme Pandemic, dans Daybreak, il sera difficile de gagner. Le seul moyen pour s’en sortir ? Coopérer et élaborer des solutions, ensemble. Comme dans la vraie vie, somme toute.

Daybreak fonctionne ainsi : quatre personnages incarnent les rôles des dirigeants de la Chine, des États-Unis, de l’Europe et du Sud. Chacun, comme dans Pandemic, dispose de ses propres forces et faiblesses.

À chaque tour, les personnages se réunissent pour décider d’un projet global, trouver des opportunités individuelles et se préparer à des situations, des crises, inconnues.

La tension centrale du jeu réside dans les compromis à trouver. Allez-vous utiliser vos cartes pour financer un projet mondial ? Ou allez-vous tenter de résoudre les mouvements sociaux croissants dans votre pays, votre région ? Investissez-vous dans les forêts de mangroves, pour vous protéger contre les futures inondations ? Ou donnez-vous la priorité à la transition énergétique décarbonée ?

Le plateau de jeu tient un décompte constant de la température de l’atmosphère et de la fonte des glaces à mesure que les sécheresses et les vagues de chaleur s’intensifient. Coucou l’été 2022.

Les cartes du jeu Daybreak

Daybreak est en développement depuis mars 2020. Au début, les deux auteurs Leacock et Menapace se sont retrouvés perdus devant l’ampleur de la tâche. Comme cristalliser la crise dans un jeu de plateau ?

Ils ont alors consulté un large éventail de défenseurs de l’environnement, de Greenpeace et du WWF au Centre climatique de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui ont développé des dizaines de jeux éducatifs traitant de la question.

Les premières réactions les ont également poussés à aller au-delà de la simple addition et soustraction de carbone pour se concentrer plutôt sur l’impact sur les communautés.

En intégrant cet aspect de justice climatique, le jeu est devenu beaucoup, beaucoup plus riche. Plus réel. plus social. Plus politique. Plus pertinent.

Des cartes, des impacts

Dans sa forme actuelle, qui peut encore être amenée à changer, Daybreak propose près de 150 cartes avec différentes solutions pour lutter contre le changement climatique. Des assemblées citoyennes aux villes piétonnes, en passant par l’acier « vert » et le ciment alternatif.

Le titre du jeu lui-même, Daybreak, a été choisi pour évoquer le sentiment d’une nouvelle aube. Le monde dispose déjà de nombreux outils pour trouver des solutions. Le jeu s’appelait précédemment Climate Crisis.

Daybreak n’est, bien sûr, pas le premier jeu de plateau qui s’intéresse au changement climatique. Il y en a eu d’autres. Les précurseurs racontent chacun une histoire différente.

Dans le jeu CO₂: Second Chance, vous incarnez le PDG d’une entreprise d’énergie répondant aux demandes du gouvernement pour de nouvelles centrales électriques propres.

Votre objectif est d’arrêter l’augmentation de la pollution tout en répondant à la demande croissante d’énergie durable, et bien sûr d’en profiter pour faire un max de blé (bio).

Dans le jeu Kyoto, vous incarnez l’une des grandes nations et votre but consiste à trouver un compromis, si c’est possible, entre les intérêts de la planète et ceux de votre propre pays. Oui, comme dans la vraie vie. Le jeu place les changements climatiques au centre des enjeux, à savoir, peut-on polluer dans la joie et la bonne humeur pour faire plaisir à ses finances ?

Kyoto est un petit jeu de négociation, rapide, pour essayer, ensemble, ou pas, de trouver des terrains d’entente. Sinon la planète en prend un coup. Kyoto est un jeu de négociation, donc, extrêmement cynique. Avec deux issues possibles, selon le cours des négociations. Comme dans le jeu précédent, soit le ou la joueuse la plus riche remporte la partie, soit, si la planète a trop morflé, c’est… personne. S’entendre, ou couler les autres (et la planète avec) ?

Vous pourriez même affirmer que Terraforming Mars, dans lequel vous modifiez le climat de la planète rouge pour créer une biosphère, est un autre jeu symptomatique de la crise écologique que nous traversons sur Terre.

La recherche sur les jeux sur le changement climatique a démontré leur efficacité à éduquer, et à proposer une vision optimiste de la crise.

Le plateau de jeu de Daybreak

Après plusieurs tests de Daybreak avec des experts, ces derniers ont tous dit que le jeu parvenait bien à illustrer les compromis à trouver entre les dirigeants, les régions. À trouver des solutions entre le court et le moyen terme, le maintenant contre le plus tard, et la certitude contre l’incertitude. Faut-il investir dans l’adaptation, la résilience, pour se préparer aux événements futurs, probables, extrêmes ?

Daybreak se fonde sur le concept de la théorie des jeux. Comment faire face à des situations, des problèmes, complexes, quand vous ne disposez que d’informations limitées ? Quelles seront alors vos décisions ? Et quelles en seront leurs conséquences ?

L’aspect ludique du jeu repose sur la possibilité de discuter, de jouer, ensemble, et de trouver des solutions, ensemble. De quoi, peut-être, donner envie de s’engager davantage une fois la partie finie.

Daybreak est attendu pour le printemps prochain chez l’éditeur américain CMYK. On verra ensuite pour la VF.

L’un des co-auteurs, Matt Leacock, nous parle de son jeu ici :


Article écrit par Gus. Rédacteur-en-chef de Gus&Co. Travaille dans le monde du jeu depuis 1989 comme auteur et journaliste. Et comme joueur, surtout. Est également pilote de chasse pour l’armée américaine, top-modèle, bio-généticien spécialiste en résurrection de dinosaures, champion du monde de boxe thaï et de pâtisserie végane, dompteur de tricératops, inventeur de l’iPhone et mythomane.

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