Jeux de rôle

Dark Souls le jeu de rôle. Prepare to die (de tristesse)

Dark Souls, le jeu de rôle tiré du jeu vidéo éponyme est sorti. Et c’est un fumble.


Dark Souls The Roleplaying Game

Dark Souls The Roleplaying Game est un jeu de rôle édité chez Steamforged Games. Il est basé sur la série mythique de jeu vidéo Dark Souls du non moins célèbre studio From Software. Enfin, surtout du troisième épisode, car nous allons évoluer ici dans le royaume dévasté de Lothric. Question mécanique de jeu, il est basé sur le moteur de jeu du SRD de D&D5.

Réveillez-vous Morteflamme

Dark Souls se situe dans un univers de Dark Fantasy Gothique. Il s’agit en effet d’un monde désespéré : vous visitez des villes tombées aux mains/griffes/tentacules de créatures répugnantes. Ou pire encore, de leurs propres militaires et de religieux devenus fous. Vous l’aurez compris, il s’agit d’un univers sans espoir… Mais beau. Fascinant même !

Les PJ incarnent d’ailleurs des MorteFlammes, qui sont des âmes rappelées à la vie pour servir le sanctuaire de lige-feu. Vous allez devoir, combattre les seigneurs des cendres. Des entités maudites qui ont sombré dans la folie et la corruption. Afin d’utiliser leurs âmes pour raviver la flamme primordiale mourante. Des seigneurs qui ont des hordes de créatures mortelles à leur service. Tout un programme… bienveillant.

Mais, je ne pige rien à l’histoire de Dark Souls, c’est normal ?

Oui, c’est normal !

En effet, l’univers est cryptique autant pour les PJ que pour les joueurs et joueuses et le/la MJ va devoir distiller les informations avec parcimonie, afin de garde du mystère.

Voici par exemple un survol de la mythologie. À l’aube des temps, les dragons dominaient le monde, puis apparut la flamme primordiale. De grandes âmes naquirent de la flamme : Nito le premier des morts, La sorcière d’Izalith mère de la vie, Gwen le solaire lié à la lumière et pour finir le mystérieux pygmée furtif qui prit possession de l’âme sombre. La fameuse Dark Souls.

Tout ce joli petit monde sortit des entrailles de la terre pour aller botter les fesses draconiques des reptiles aux pouvoirs magiques afin de les remplacer.

Le jeu de rôle présentés ici se situe quelques siècles après tout cela. Et les descendants des héros des premiers âge sont aujourd’hui décadents. Bon OK, c’est beaucoup plus complexe et subtil que ça. Mais je résume. J’espère que les turbo-nerd fans de la série ne vont pas m’envoyer des lettre d’insultes, ou pire, des lettres de théorie sur le background…

À la suite de la guerre contre les dragons apparut la malédiction de la marque sombre. Celui/celle qui la porte ne peut plus mourir. En cas de défaite cette personne revient à la vie au feu de camp le plus proche. Ces mystérieux feux sont liés à la fameuse flamme primordiale.

C’est tout le sel du jeu : en cas de mort pas besoin de refaire un perso. Comme dans un, comme dans le jeu vidéo, dans Dark Souls vous reviendrez simplement au feu de camp. Mais en ayant perdu tous vos bonus et un peu de vous-même… Donc ne mourrez pas ! Enfin, le… moins possible. Si vous ne voulez pas devenir une carcasse sans âme.

Wow les classes… La classe !

Pour les classes de persos, les auteurs de Dark Souls le jeu de rôle l’on joué safe. Ils ont repris celles du jeu vidéo Dark Souls 3. Et ce n’est pas un mal. Elles sont faciles à appréhender et charismatiques : Chevalier, Voleur, Prêtre, Pyromancien etc. Le jeu propose aussi 3 types de magie :

  • La sorcellerie classique avec projectiles et autres armes magiques
  • La pyromancie, pour faire des barbecues avec/de vos adversaires
  • Et… Les miracles, les soins, la régénération

Ce qui est plutôt positif, c’est qu’il est possible de faire évoluer votre perso. Par exemple, un exemple : un sorcier peut finir par porter une armure et une arme de guerre qui fait mal. Il suffit de monter les bonnes compétences.

Vous n’êtes donc pas coincé dans un archétype.

Le seul vrai problème est qu’il est un peu difficile de retrouver l’approche et le feeling du jeu vidéo. Les caractéristiques de votre perso sont celle de D&D5, et non celle du jeu. La notion d’endurance passe à la trappe. Ce qui est dommage, car il constitue un point central de la série.

À première vue. il y a quand même de quoi se faire plaisir avec l’univers et son lore de dingue, les artefacts, les armes, les armures… Bref. On joue ? Non. Comme on le verra plus bas.

Mais, je ne pige rien aux règles de Dark Souls, c’est normal ?

Voilà on va commencer à se fâcher… Je suis un vrai fan des Dark Souls le jeu vidéo. J’attendais ce jeu de rôle avec un grande impatience. J’ai été assez déçu par le jeu de plateau Dark Souls qui, sans être mauvais, est trop classique à mon goût. Et pareil pour le jeu de cartes.

Mais ici avec le jeu de rôle c’est bien simple. Dark Souls n’est ni bon, ni mauvais. Il est simplement incompréhensible ! Il y a des erreurs partout. PARTOUT !

Par exemple, un autre exemple : l’archétype chevalier part avec maximum 15 en force au début du jeu. Mais il faut 16 minimum pour porter son armure de départ. Donc si on suit les règles, vous jouez un zozo en slip avec une épée de 20 kilos. Idéal pour se faire one-shooter par la première carcasse unijambiste venue ! Et si vous comptez monter un Sorcier ou un Pyromancien, rebroussez chemin. Une bonne partie des sorts sont bugués, inutilisables.

De plus, on retrouve des blocs entiers de texte qui semble venir directement de D&D5 sans adaptation du texte. Et le pire du pire du pire, certaines règles se contredisent, notamment sur la mort d’un personnage… Une mécanique qui est pourtant la de clef de voûte du jeu !!!

Je ne m’étendrais pas ici sur le système de jeu et les règles avancées. Principalement parce que je n’ai pas tout compris et que j’ai eu l’impression de lire celles… du jeu de plateau Dark Souls.

Au bout d’un moment, pénible, douloureux, j’ai fini par refermer l’ouvrage. Puis j’ai pleuré, un moment. Puis enfin, j’ai brûlé le livre en adressant une prière à Gwen.

L’âme sombre est-elle vouée à la malédiction ?

J’aurais pourtant tellement adoré jouer à Dark Souls le jeu de rôle. Je connais le background sur le bout des doigts. J’ai même déjà préparé des playlists ainsi qu’un début de scénario maison qui se déroule à Anor Lando. Mais en l’état, le jeu est simplement impossible à jouer. Un gros, gros fail.

Et c’est vraiment dommage car c’est un ouvrage magnifique avec une mise en page et des visuels vraiment classieux. Et qui jouit d’un univers détaillé et cohérent.

Mais que s’est-il passé ? Qu’est-ce qui a foiré, et de beaucoup, au niveau des règles ? Problème de financement ? De planning ? De relecture ? Je ne saurais le dire. Mais en l’état, il s’agit d’un véritable accident industriel. Le jeu ne semble pas fini !

Je me suis renseigné auprès de l’éditeur et il semble conscient du problème. La V1 du livre sera remplacée gratuitement par une version revisitée et corrigée. Pour tout vous dire, l’impatience me gagne en lisant cela. Vivement le test de la V2. Bref j’ai envie de t’aimer, jeu, mais tu dois changer !

En tout cas, une chose est certaine :

Dark Souls RPG m’a pris par surprise et je suis mort plusieurs fois… En essayant de le lire.

Si vous voulez quand même tenter l’aventure (LOL), le livre de base est disponible sur Philibert, uniquement en anglais.

Et une rumeur naquit dans la vallée boréale…

Une information de dernière minute à rajouter. La traduction de la version japonaise du jeu de rôle Dark Souls de Hironori Katou va bientôt sortir en Français aux éditions Kurokawa ! Les deux jeux n’ont rien à voir l’un avec l’autre et il va sans dire que cette version sera testée sur Gus&Co ! Garde donc espoir, Morteflamme !

Un rebondissement qui rebondit

Un rebondissement dans cette affaire. Qui méritait bien une mise à jour de l’article aujourd’hui mardi 31 mai, soit quelques jours après la publi de l’article. L’éditeur Steamforged m’a écrit. Pour dire ceci :

Steamforged a donc écouté sa communauté, sa clientèle, et prend donc les choses très au sérieux. Un bouquin de remplacement sera donc adressé à tous les backers, comme moi.

Et tout est bien qui finit bien. Sauf pour l’éditeur, qui doit raquer à envoyer un livre, corrigé, à double.


Article écrit par Didi. Sa passion : les jeux, mais surtout, les jeux de rôle. Ses chroniques sur Gus&Co vous présentent des nouveautés, et dépoussièrent aussi quelques raretés débusquées sur ses étagères.

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