Critique de jeu : Black Friday
Introduction
Friedemann Friese est incontestablement l’un des auteurs de jeux les plus incontournables de la scène ludique actuelle, au même titre que Stefan Feld, Bruno Cathala, Wolfgang Kramer ou Antoine Bauza.
Il arrive sans cesse à nous surprendre par sa pléthore de créations, mais également par sa variété.
Black Friday est sorti fin 2010 chez Kosmos, pas sorti en vf. C’est le premier jeu du projet Freitag.
Comme l’auteur fait une petite fixette sur la lettre « f » de l’alphabète, comme dans ses noms, la plupart de ses jeux comportent en tout cas un « f ».
Et FF aime tellement les « f » qu’il a décidé de se lancer dans des créations ludiques les vendredis = Freitag, en allemand. F. Chaque vendredi, il va travailler un certain nombre de minutes allant en augmentant chaque mois pendant cinq ans = Fünf. Chaque vendredi, il va y travailler cinq minutes = fünf, puis quinze = fünfzehn, puis 25 = fünfundzwanzig, etc.
Oui, certains pensent très fort qu’il faudrait sérieusement lui conseiller un psychiatre.
Black Friday est le premier jeu de ce projet.
Et il est vraiment très mauvais.
Matériel
Le plateau est hideux, on a l’impression de jouer au jeu de l’oie sous acide. Les actions sont représentées par des meeples en valise, mais tellement petites qu’on a de la peine à les manipuler. Des illustrations? A peine, juste celle de la boîte.
Mécanique
Black Friday est un jeu de bourse. On achète, on vend, on prend des subventions, et on espère que le cours des actions va monter et ne pas baisser. C’est froid, sans aucun thème, et presque calculatoire. Presque. Le cours des actions ne fait que descendre automatiquement quand on vend une de ses actions, mais il n’augmente pas quand on achète. Le cours est ajusté à un moment précis, et c’est uniquement à ce moment-là qu’il augmente, ou diminue.
Cet ajustement s’effectue en tirant des actions d’un sac, et selon le nombre tiré, le cours va augmenter, ou diminuer s’il y a des actions noires / négatives avec.
Bref, cette mécanique ajoute une grande part de hasard qui confère au jeu un aspect de pari plutôt qu’un aspect calculatoire.
Intérêt
Le jeu est morne, creux et sans intérêt. Certes, il s’agit d’un jeu de bourse, on sait à quoi s’attendre, on achète, on vend, on parie, mais il ne présente sincèrement aucun intérêt ludique.
Certains vont me trouver dur et acerbe, m’accusant de ne pas avoir compris le jeu, mais je peux vous assurer avoir décortiqué les règles au millimètre près & lu 2’000 FAQ ; je n’aime en effet pas quand un jeu me résiste. Et malgré tout, après y avoir joué plusieurs fois, le jeu n’est ni bon ni passionnant.
Comme dit au début dans l’introduction, FF est l’un des meilleurs auteurs actuels qui surprend par sa diversité. Avec Black Friday il nous surprend avec un jeu morne et inintéressant au possible.
Ce que j’apprécie beaucoup
rien du tout, mais alors vraiment rien!
Ce que je n’apprécie pas du tout
un matériel hideux, pas une habitude chez Kosmos
des règles abominables, certainement les pires de l’histoire ludique. Courtes, condensées, même après moult relectures, elles sont tellement synthétiques et épurées qu’on n’est sûr de rien et qu’on commet plusieurs erreurs d’interprétation tout à fait normales.
l’absence de thème de jeu. On joue à la bourse, voilà. Ca ne fait ni voyager ni rêver.
l’absence totale d’intérêt du jeu.
la mécanique d’ajustement des actions qui rend le jeu trop hasardeux et chaotique.