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Critiques de jeux,  Jeux de plateau

Inori : Flamboyante féerie

🌳 Inori : où les esprits dansent au rythme de vos décisions ! Un jeu qui allie beauté visuelle et profondeur stratégique.


Inori

Inori

⚠️ Avertissement : Pour faire écho à notre article sur le marketing d’influence dans le jeu de société, et dans le cadre d’une démarche de transparence, nous tenons à vous informer que ce jeu nous a été offert par l’éditeur. Notre avis reste toutefois impartial et sincère. Nous vous exposons ici les qualités et les défauts du jeu.


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Et si la clé de la victoire se cachait dans un arc-en-ciel de jetons ?

Sur le marché en pleine ébullition des jeux de société, il arrive parfois qu’une pépite se démarque par son (presque) originalité et sa profondeur. C’est le cas d’Inori qui vient tout juste de sortir, une création de Théo Rivière et Mathieu Aubert chez Space Cowboys, qui promet de bousculer votre façon de voir les jeux de gestion de ressources.

Mais qu’a donc ce jeu de si spécial pour mériter votre, notre attention ? Plongeons ensemble dans ce chouette univers enchanteur tout cute où les esprits de la nature dansent au rythme de nos décisions stratégiques.

Un chef-d’œuvre visuel (de ouf)

Avant même d’ouvrir la boîte, Inori nous transporte dans un monde onirique grâce au talent exceptionnel de l’artiste Suzanne Demontrond. Son travail sur l’illustration de la boîte et des cartes est tout simplement époustouflant. Chaque détail, chaque personnage, chaque paysage est une invitation au voyage. Les illustrations d’Inori sont parmi les plus belles que j’ai vues dans un jeu de société ces dernières années. Pastel, douces, tout en évocation. C’est franchement un véritable festin pour les yeux.

Mais ne vous y trompez pas, si l’esthétique d’Inori est un régal visuel, le cœur du jeu réside dans sa mécanique ingénieuse. Et profonde.

Les règles du jeu : une simplicité trompeuse

Inori se joue sur quatre manches, représentant les saisons. Votre objectif ? Devenir le gardien du grand arbre en accumulant les faveurs des esprits. Pour ce faire, vous placerez à chaque tour un pion offrande, soit sur une carte, soit sur le grand arbre central. Oui, c’est tout.

Les cartes : un microcosme stratégique

Chaque carte est un défi en soi. Vous y récupérerez des jetons de couleur, piocherez des tuiles runes aux effets variés, ou marquerez des points. Mais attention, certaines actions ont un coût ! C’est là que réside toute la subtilité du jeu : chaque décision peut être à double tranchant.

Le grand arbre : le cœur pulsant du jeu

Le grand arbre est le point névralgique d’Inori. En y plaçant des autels de différentes couleurs, vous influencez directement le cours du jeu.

Inori arrière

Une stratégie kaléidoscopique

Inori est avant tout un jeu de gestion de ressources (colorées). Chaque jeton que vous récupérez est à la fois une opportunité et un défi. Faut-il se spécialiser dans une couleur ou diversifier votre palette ? La réponse n’est jamais simple et c’est ce qui fait tout le sel du jeu.

Après 2, 3, 5, 10 parties, je découvre encore de nouvelles subtilités. C’est un jeu qui récompense vraiment l’expérience et la réflexion.

Les majorités : la clé de la victoire

N’oubliez jamais les majorités de fin de partie ! Ces bonus peuvent faire basculer une partie. Dans Inori, négliger les majorités, c’est comme oublier ses pions en jouant aux échecs. Ça peut tout changer !

Un jeu, mille facettes

L’une des forces d’Inori est sa capacité à s’adapter au nombre de joueurs. À deux, c’est un duel tactique serré. À quatre, c’est une mêlée générale où les alliances se font et se défont. Et à trois ? C’est peut-être là que le jeu révèle toute sa richesse stratégique. Ni trop, ni trop peu. Mais au final, toutes les config passent ! J’y reviendrai plus bas.

Des mécaniques qui font la différence

Si Inori brille par sa stratégie globale, il se distingue également par plusieurs mécaniques particulièrement savoureuses qui ajoutent une couche supplémentaire de profondeur et d’excitation au jeu.

Les jetons bonus : un grain de folie bienvenu

Parmi les éléments que j’ai les plus appréciés, on trouve les fameux jetons bonus. Ces petits jokers peuvent littéralement renverser le cours d’une partie de manière totalement inattendue. Ces jetons bonus ajoutent une dose d’adrénaline à chaque tour. On ne sait jamais quand un adversaire va en utiliser un pour bouleverser complètement la situation sur le plateau. Et paf !

Cette mécanique ajoute une dimension tactique supplémentaire, nous forçant à rester sur ses gardes et à anticiper les coups de théâtre potentiels. Elle empêche également les parties de devenir trop prévisibles, même pour les publics les plus expérimentés. Ces fameux jetons apportent une petite saveur rocambolesque bienvenue.

Un équilibrage ingénieux

Une autre mécanique particulièrement appréciée est la possibilité donnée au dernier joueur ou joueuse sur la piste de score de choisir une des prochaines cartes qui entrera en jeu. Cette règle, en apparence anodine, a en réalité un impact considérable sur l’équilibre du jeu.

Cette mécanique est brillante car elle permet de lisser les écarts. Le dernier ou la dernière a ainsi l’opportunité de choisir une carte qui pourrait l’avantager ou gêner le leader. Ça maintient le suspense jusqu’au bout. Franchement fun.

Une progression dynamique et équilibrée

Enfin, l’une des trouvailles les plus astucieuses d’Inori réside dans sa gestion de la progression du jeu. Son rythme. À chaque tour, les joueureuses obtiennent un nouveau pion ainsi qu’une nouvelle carte est désormais dispo, ce qui a pour effet d’allonger les fins de partie tout en accélérant les débuts.

Cette mécanique crée un rythme unique. C’est comme si le jeu respirait. Les premiers tours sont rapides, permettant de nous mettre dans le bain, tranquillou. Puis, au fur et à mesure que les enjeux augmentent, le temps de réflexion s’allonge naturellement. C’est très, très bien pensé !

Cette progression permet également d’éviter le sentiment de frustration qui peut survenir dans certains jeux où les derniers tours semblent moins importants. Ici, chaque décision compte jusqu’à la fin, maintenant la tension et l’engagement.

Ces mécaniques, combinées à la profondeur stratégique globale du jeu, font d’Inori une expérience ludique riche et variée. Elles permettent de renouveler l’intérêt partie après partie, chaque session pouvant prendre une tournure radicalement différente en fonction de l’utilisation de ces éléments clés.

Une course aux jetons à la Splendor

En observant de plus près les mécaniques d’Inori, on ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec un autre jeu qui a marqué le monde ludique, également édité par Space Cowboys : Splendor. En effet, la course aux jetons colorés qui caractérise Inori rappelle fortement le cœur de gameplay de Splendor.

Dans les deux jeux, les joueureuses se retrouvent engagés dans une compétition pour accumuler des ressources colorées, représentées par des jetons. Cette similitude n’est pas anodine et place Inori dans une lignée de jeux qui ont su passionner les joueurs et les joueuses par leur simplicité apparente et leur profondeur stratégique.

Cependant, Inori se démarque par plusieurs aspects :

  1. La diversité des actions : Là où Splendor se concentre principalement sur l’acquisition de jetons et de cartes, Inori offre une palette d’actions plus variée, notamment grâce au grand arbre et aux tuiles runes.
  2. La thématique : Bien que le thème d’Inori soit critiquable, j’y reviendrai en détail plus bas, pour son manque d’intégration, il offre néanmoins un univers visuel plus riche et immersif que l’abstraction de Splendor.

Soyons clairs. Inori peut être vu comme un Splendor qui aurait grandi et se serait complexifié. Il conserve l’attrait de la collection de jetons tout en y ajoutant des couches stratégiques supplémentaires.

Cette ressemblance avec Splendor peut être un atout pour Inori. Les fans du premier y trouveront des sensations familières, tout en découvrant de nouvelles profondeurs stratégiques. Pour les nouveaux publics, c’est l’assurance d’un système de jeu éprouvé, enrichi par des mécaniques innovantes.

Néanmoins, cette similitude pourrait aussi être perçue comme un manque d’originalité par certains publics. Il est donc important pour Inori de mettre en avant ses spécificités et la richesse de son gameplay pour se démarquer dans un marché ludique de plus en plus concurrentiel.

L’interaction et l’opportunisme : le sel du jeu

Un aspect vraiment intéressant d’Inori qui mérite d’être souligné est la dimension d’interaction indirecte, notamment à travers ce que l’on pourrait appeler « l’opportunisme stratégique ». Cette mécanique subtile ajoute une couche de tension et d’excitation qui maintient les joueurs et joueuses en alerte tout au long de la partie.

La course pour « finir » les cartes

L’un des moments les plus tendus du jeu survient lorsqu’une carte est sur le point d’être complétée. Les joueureuses se retrouvent alors dans une course contre la montre pour être celui ou celle qui placera le dernier pion et déclenchera ainsi le scoring des jetons indiqués sur la carte une fois la saison achevée. Sinon, rien ! Cette dynamique crée une tension palpable autour de la table, chacune et chacun guettant le moindre (faux) pas de ses adversaires pour s’engouffrer dans la brèche.

C’est un peu comme jouer aux chaises musicales. On tourne autour de la carte, on essaie de se positionner au mieux, et quand le moment est venu, c’est à qui sera le plus rapide pour s’asseoir et rafler la mise.

L’art du timing

Cette mécanique d’opportunisme demande de maîtriser l’art du timing. Il faut savoir quand, et surtout où se placer pour préparer le terrain, et quand garder ses forces pour le sprint final. Trop tôt, tout seul, et vous risquez de voir vos efforts profiter à un adversaire plus patient. Trop tard, et vous pourriez manquer l’occasion de marquer des points précieux si on vous brûle la politesse et que toutes les cases des cartes sont occupées.

Un jeu d’anticipation

L’opportunisme dans Inori va au-delà de la simple réactivité. Les joueureuses doivent constamment anticiper les mouvements de leurs adversaires, essayer de deviner leurs intentions, et parfois même les manipuler pour créer des opportunités. C’est un véritable jeu de poker mental qui se joue en parallèle de la gestion des ressources.

Le vrai défi dans Inori, c’est de lire le jeu des autres. Parfois, il faut savoir laisser une carte presque complète, faire semblant de s’en désintéresser, pour mieux surprendre tout le monde au dernier moment. Paf !

L’équilibre délicat de l’interaction

Cette mécanique d’interaction indirecte est l’un des points forts d’Inori. Elle permet d’éviter la frustration des attaques directes tout en maintenant un niveau élevé d’engagement et d’interaction. Cependant, elle peut aussi être source de frustration pour les joueurs et joueuses peut-être plus jeunes, moins expérimentées qui pourraient se sentir constamment devancés par des adversaires plus opportunistes, plus stratèges. Mais c’est le jeu…

L’opportunisme stratégique d’Inori ajoute une dimension sociale au jeu qui va au-delà de la simple gestion de ressources. Il transforme chaque partie en une danse subtile où l’observation, l’anticipation et le timing sont aussi importants que la stratégie à long terme. C’est cette alchimie qui fait d’Inori un jeu riche en rebondissements, où chaque tour peut potentiellement changer le cours de la partie. En rebondissements, et en frustration, surtout ! Et en énervement, parfois. Dans Inori, préparez-vous à (faire) chouiner.

Une expérience équilibrée, de 2 à 4

L’un des points forts d’Inori, qui mérite d’être mis en lumière, est sa chouette capacité à offrir une expérience de jeu équilibrée, que vous soyez deux ou quatre autour de la table. Cette polyvalence est un atout majeur dans un marché où de nombreux jeux excellent à un nombre spécifique de personnes, mais perdent de leur intérêt avec plus ou moins de participants. Oui, le nombre de joueurs indiqué sur les boîtes n’est pas toujours pertinent !

Un duel stratégique à deux

À deux, Inori se transforme en un duel tactique intense. Chaque décision prend une importance accrue, car l’impact de vos actions sur votre adversaire est immédiat et significatif. La partie devient un véritable jeu d’échecs, où l’anticipation et la lecture du jeu de l’autre sont cruciales.

J’adore jouer à Inori en tête-à-tête avec mon partenaire. C’est comme un duel de stratèges, où chaque mouvement compte. On se jauge, on essaie de deviner les intentions de l’autre. C’est vraiment prenant !

Une mêlée stratégique à quatre

À quatre, Inori prend une toute autre dimension. Le jeu devient plus dynamique, plus imprévisible, avec des alliances temporaires qui se font et se défont au gré des tours. L’opportunisme prend tout son sens, car les occasions de compléter des cartes et ainsi marquer des points selon ses jetons en fin de manche peuvent surgir de manière inattendue.

Franchement, à quatre, Inori est une véritable fête ! Les interactions sont plus nombreuses, les retournements de situation plus fréquents. C’est un joyeux chaos stratégique qui garde tout son intérêt jusqu’à la fin. Mais c’est chaud !

Un atout pour tous les groupes de jeu

Cette polyvalence fait d’Inori un choix idéal pour les groupes de jeu de tailles variables. Inori s’adapte sans perdre de sa saveur.

Inori réussit là où beaucoup échouent : offrir une expérience de jeu cohérente et passionnante, que vous soyez deux ou quatre autour de la table. C’est un tour de force qui mérite franchement d’être salué.

Cette capacité à cartonner (oui c’est le cas de le dire) dans différentes configurations est un argument de poids en faveur d’Inori. Elle en fait un jeu polyvalent, capable de s’adapter à diverses situations de jeu, et donc susceptible de plaire à un large éventail de joueurs.

Un thème en trompe-l’œil : la beauté ne fait pas tout

Malgré ses qualités indéniables, Inori souffre d’un défaut qui pourrait refroidir certains publics : son thème, bien que visuellement époustouflant, tient sur quelques lignes et est malheureusement superficiel et déconnecté du gameplay.

En effet, si les illustrations de Suzanne Demontrond nous plongent dans un univers enchanteur peuplé d’esprits de la nature, force est de constater que cette ambiance ne se traduit que très peu dans les mécaniques de jeu. Les actions des joueureuses – placer des pions, collecter des jetons colorés, marquer des points – n’ont finalement que peu de rapport avec l’idée de devenir le gardien d’un grand arbre ou d’interagir avec des esprits. Inori finit par devenir très, très mécanique. Froid. Désincarné. Et ceci malgré un thème féérique, familial, fun.

Inori est un excellent jeu de gestion de ressources, mais son thème est malheureusement plaqué. On pourrait remplacer les esprits par des aliens et l’arbre par une station spatiale, le jeu fonctionnerait exactement de la même façon.

Ce manque d’intégration thématique peut être particulièrement décevant pour les joueureuses qui recherchent une expérience immersive où chaque action résonne avec l’univers du jeu. Dans Inori, le fossé entre le visuel enchanteur et la mécanique abstraite peut parfois briser l’illusion et rappeler aux joueurs et aux joueuses qu’elles ne font, au final, que manipuler des jetons colorés.

Cela dit, il est important de noter que ce défaut n’enlève rien aux qualités mécaniques du jeu. Selon moi, la profondeur stratégique et la beauté visuelle d’Inori compensent largement ce manque de cohésion thématique. Alors oui, certes, le thème est léger, mais le jeu est tellement prenant que ça ne m’a pas gênée. Je me suis rapidement concentrée sur la stratégie plutôt que sur l’histoire.

Conseils pour les débutants et les experts

Pour les débutants :

  • Concentrez-vous d’abord sur la collecte de jetons avant de vous lancer dans des stratégies complexes.
  • N’hésitez pas à utiliser le grand arbre dès le début pour influencer le jeu en votre faveur.

Pour les experts :

  • Essayez de prédire les mouvements de vos adversaires pour bloquer leurs stratégies.
  • Expérimentez des approches non conventionnelles, comme ignorer volontairement certaines couleurs pour surprendre vos adversaires.
  • Gardez un oeil sur la couleur des cartes qui va être piochée au prochain tour. Ceci vous permettra de savoir, un peu, ce qui pourrait arriver, et quelles actions, quelles couleurs de jetons pourraient être proposées.

Inori : plus qu’un jeu, une expérience

Au final, Inori est bien plus qu’un simple jeu de plateau. C’est une expérience visuelle et tactique qui vous transportera dans un monde de couleurs et de stratégie. Sa mécanique (très) simple mais aussi (très) profonde, son univers visuel envoûtant et sa rejouabilité en font un incontournable de toute ludothèque qui se respecte. Selon moi.

Inori est de ces jeux rares qui réussissent à allier beauté visuelle et profondeur stratégique. C’est un must-have pour tout fan de (beaux) jeux de société.

Un pas vers l’éco-responsabilité : Inori se met au vert

Dans un marché du jeu de société en pleine mutation, il faut également relever qu’Inori se démarque non seulement par son chouette gameplay, mais aussi par son engagement écologique. Les éditeurs Space Cowboys, écurie Asmodee, ont fait un choix audacieux et louable : se passer complètement de plastique dans la conception du jeu.

Des choix de matériaux responsables

  • Adieu le thermoformage en plastique, bonjour les compartiments en carton ! Une solution élégante qui prouve qu’on peut allier fonctionnalité et respect de l’environnement.
  • Exit les ziplocks, place aux sachets en papier. Un petit changement qui fait une grande différence pour notre planète.
  • Fini le cellophane entourant la boîte, remplacé par deux simples étiquettes autocollantes pour fermer l’emballage. Moins de déchets, plus de bon sens !

Ces choix témoignent d’une réelle prise de conscience de l’impact environnemental de l’industrie du jeu de société. Inori montre la voie vers un avenir plus durable pour le secteur. C’est la preuve que l’on peut créer un jeu de qualité tout en minimisant son empreinte écologique.

Un changement de paradigme dans l’industrie

Cette démarche d’Inori s’inscrit dans une tendance plus large de l’industrie du jeu de société. De plus en plus d’éditeurs prennent conscience de leur responsabilité environnementale et cherchent des solutions pour réduire leur impact.

Le choix d’Inori de se passer de plastique n’est pas anodin. C’est un signal fort envoyé à toute l’industrie. Les consommateurs et consommatrices sont de plus en plus sensibles à ces questions, et les éditeurs qui ne suivront pas cette tendance risquent de se retrouver à la traîne.

Mais. Un bémol : la production en Chine

Malgré ces efforts louables, une ombre plane au tableau : Inori est produit en… Chine. Cette décision, probablement motivée par des considérations économiques, soulève des questions sur l’empreinte carbone liée au transport du jeu.

C’est un peu paradoxal de faire tant d’efforts sur les matériaux pour ensuite faire traverser la moitié de la planète au produit. Il y a encore du chemin à faire pour une cohérence totale. Non, Inori ne se voit pas décerné le Label Dé Vert, et c’est bien dommage.

Un pas dans la bonne direction

Malgré ce bémol, l’initiative d’Inori reste un pas important dans la bonne direction. Elle montre que des changements significatifs sont possibles et encourage d’autres acteurs de l’industrie à suivre cet exemple.

En tant que joueurs et joueuses, nous avons aussi notre rôle à jouer. En soutenant des jeux comme Inori, qui font des efforts concrets pour réduire leur impact environnemental, nous envoyons un message clair à l’industrie : l’écologie, ce n’est pas un jeu, mais nos jeux peuvent être écologiques ! Oui, c’est beau. On devrait en faire un t-shirt à porter au prochain FIJ !

Après avoir lu cet article, quelle est votre intention d'acheter Inori ?

Inori, verdict

Malgré un thème qui peine à s’intégrer pleinement au gameplay, Inori reste un chouette jeu. Si vous privilégiez la mécanique à l’immersion narrative, vous trouverez dans ce jeu une expérience ludique riche et balèze. En revanche, si vous recherchez un jeu où chaque action fait écho à un univers cohérent, vous pourriez ressentir une certaine déconnexion. Quoi qu’il en soit, Inori mérite amplement sa place dans le panthéon des jeux de gestion de ressources modernes, ne serait-ce que pour son équilibre parfait entre accessibilité et profondeur. Côté public, on est clairement dans un jeu Familial+. Simple, mais profond. Tout ce qu’on aime !

Alors, qu’attendez-vous ? Plongez dans l’univers coloré d’Inori, faites danser les esprits au rythme de vos offrandes, et qui sait ? Peut-être découvrirez-vous que vous aussi, vous avez l’âme d’un gardien du grand arbre. Après tout, dans le monde d’Inori, tout est possible… à condition d’avoir les bonnes couleurs !

On a aimé :

  • La beauté visuelle époustouflante (on en mangerait, si ce n’était pas du carton !)
  • La profondeur stratégique qui se dévoile au fil des parties (comme un bon vin, Inori se bonifie avec le temps)
  • L’équilibre parfait du jeu, que ce soit à 2 ou à 4
  • Les mécaniques innovantes qui renouvellent le genre (qui a dit que les jeux de gestion de ressources étaient… ennuyeux ?)

On a moins aimé :

  • Le thème parfois déconnecté du gameplay (les esprits sont là pour la déco, pas pour vous aider à gagner)
  • La frustration occasionnelle liée aux tuiles runes inutilisables (comme trouver une pièce de 1 centime quand on a besoin d’un billet de 100)
  • La fin de partie à 3 qui peut sembler mécanique (on se croirait presque dans une chaîne de montage de points)

C’est plutôt pour vous si…

  • Vous aimez les jeux qui font travailler vos méninges tout en chatouillant vos rétines
  • Vous êtes fan de Splendor mais vous voulez passer à la vitesse supérieure
  • Vous adorez surprendre vos adversaires avec des coups stratégiques dignes de Kasparov (version colorée)
  • Vous pensez que la vie est trop courte pour jouer à des jeux monochromes

Ce n’est plutôt pas pour vous si…

  • Vous cherchez un jeu où le thème est roi (ici, le roi est nu, mais il est magnifiquement coloré)
  • Vous détestez devoir réfléchir à plus d’un tour à l’avance (la planification, ce n’est pas votre fort)
  • Vous êtes daltonien (désolé, mais ici, les couleurs, c’est un peu le nerf de la guerre)
  • Vous pensez que les jeux de société devraient être interdits aux plus de 12 ans (Inori, c’est pour les grands qui ont gardé leur âme d’enfant)

En fin de compte, Inori est comme une boîte de chocolats stratégiques : vous ne savez jamais sur quelle saveur vous allez tomber, mais vous êtes sûr de vous régaler… sauf si vous êtes allergique aux noix de la réflexion (OK c’était un peu naze, j’avoue).

Très, très bon (malgré son thème collé).

Note : 4.5 sur 5.

  • Label Dé Vert : Non. Pour en savoir plus sur le label Dé Vert, c’est ici.
  • Création : Théo Rivière, Mathieu Aubert
  • Illustrations : Suzanne Demontrond
  • Édition : Space Cowboys
  • Nombre de joueurs et joueuses : 2-4 (tourne bien à toutes les configurations)
  • Âge conseillé : Dès 10 ans (clairement pas moins !)
  • Durée : 30 minutes
  • Thème : Fantastique
  • Mécaniques principales : Placement d’ouvriers, majorité. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.

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3 Comments

  • PELLETIER

    Merci pour ce retour !
    J’ai l’impression que ce jeu a un énorme potentiel sur le plan stratégique à la lecture des règles et de votre retour. Pourtant, lorsque je regarde les premiers avis sur bgg, il y a beaucoup d’avis négatifs : « bien trop simple », « pas intéressant », « déjà vu des millions de fois », « manque de profondeur », … comment ça se fait ? J’espérais trouver un remplaçant à Splendor (mes amis veulent toujours y jouer, mais j’avoue en avoir un peu marre et d’en avoir fait le tour stratégiquement parlant) avec Inori, mais est-ce une bonne idée ?

  • PELLETIER

    J’ai eu l’occasion de le tester un peu sur BGA. Mais quel jeu ! Très joli ! Très casse-tête ! En terme de réflexion, il me fait un peu penser à leaving forest : j’ai eu le même genre de sensation sur le plan du raisonnement … même un peu au-dessus, car davantage de moyens pour scorer. Le seul hic, c’est clairement le thème plaqué. Si le thème était au rdv (mais cela était-il possible …), il serait le jeu de l’année pour moi ! Je ne comprends pas sa note si basse sur BGG (6.6 quand même, mais sous-évalué de mon point de vue). Un jeu si profond qui tient en 30 minutes, avec comme mécanique la pose d’ouvriers, il n’y en a pas tant que cela ! En tous les cas, bravo aux auteurs !

  • Ludo Vidi Vici

    Merci pour cet article, très détaillé avec lequel je suis globalement d’accord.
    Je me permets cependant un commentaire concernant la production en Chine. Cela est pour moi discutable. Il ne faut pas oublier que le jeu est certes produit en Chine mais est vendu à l’international. Le trajet est donc réalisé dans un sens comme dans l’autre même s’il est plus impactant sur une production chinoise.
    Par ailleurs malgré la nécessité de faire des jeux plus écologiques et responsables, la difficulté des tarifs pratiqués et le manque de savoir-faire en Europe pose très souvent problème.
    Enfin, la réalité du marché est la suivante : les consommateurs ne sont malheureusement pas (encore?) prêts à payer plus chers leurs jeux pour qu’ils soient responsables et c’est bien dommage.
    C’est un vaste sujet et j’ose espérer que la situation évoluera au fil du temps, l’avenir de tous en dépend.

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