Blazon : Brandissez vos armes et remuez-vous l’écu !
🛡️ Entrez dans l’univers de l’héraldique avec Blazon. 🏰 Confectionnez votre blason, collectez les distinctions et gagnez en prestige. 🌟
Blazon
⚠️ Avertissement : Dans le cadre de notre démarche de transparence, nous tenons à vous informer que nous n’avons pas reçu ce jeu de l’éditeur. Nous l’avons acheté ou emprunté nous-mêmes et nous vous partageons ici notre expérience sans filtre. Nous vous indiquons les points positifs et négatifs du jeu selon de nos attentes, critères et expériences.
Dans Blazon, vous allez créer de toutes pièces votre propre blason. En acquérant teintures et emblèmes, vous courrez les distinctions pour obtenir le plus de prestige possible et être déclaré vainqueur !
Blazon, un jeu sur les blasons ?
Voici une thématique inhabituelle. Je ne me souviens pas avoir déjà rencontré ce thème dans le monde ludique… mais il m’interpelle dès le départ, suite à diverses études personnelles que j’ai menées sur le sujet il y a quelques années.
Vais-je retrouver ce qui m’avait passionné à l’époque dans cette science, ou s’agit-il simplement d’un jeu de plus qui utilise une thématique spécifique pour y greffer un système qui n’a pas grand-chose à voir avec celle-ci…
En effet, l’héraldique est bien une science dans son sens le plus noble, sans mauvais jeu de mots !
L’héraldique, science du blason
Qu’est-ce que l’héraldique ? Elle signifie littéralement « la science du héraut ». Elle a vu le jour durant l’Antiquité, puis a été utilisée, développée et codifiée au Moyen Âge, principalement entre le XIe et le XIIIe siècle. C’est au XVIIe siècle que le terme de « science héraldique » est apparu.
À l’aide de codes couleurs, de signes, de figures ou de positionnements représentés sur un bouclier ou un écu, elle permettait à des adversaires ou des amis de se reconnaître sur un champ de bataille, en plein cœur de la mêlée, évitant ainsi des erreurs d’étiquette fatales en attaquant ses propres alliés…
Plus tard, ce sont les hérauts, ceux qui annonçaient les chevaliers ou les nobles lors des cérémonies ou des tournois entre autres, qui ont perfectionné ces codes jusqu’à en faire une science.
Et ne me dites pas que cela ne vous évoque rien. Si vous avez, par exemple, suivi la série Game of Thrones, toutes les maisons nobles, majeures ou mineures, en possèdent un. Un lion d’or rugissant sur un champ de gueules pour les Lannister, un cerf sable dressé sur un champ d’or pour les Baratheon.
Les blasons ne concernent pas que les individus. La possibilité d’identifier instantanément qui est représenté a attiré par la suite les guildes, les confréries et les corporations de métiers. Certains pays ainsi que la plupart des villes en possèdent également un. On peut dire « armes » ou « armoiries » indifféremment.
On peut également y découvrir une dimension symbolique. On ne choisit pas ses armoiries au hasard. Chacun de ses éléments doit être scrupuleusement défini. L’histoire de la famille, son lieu de résidence, ses hauts faits d’armes, son allégeance à certaines autres familles, tout cela entre en ligne de compte lors de la création du blason. Il faut ensuite vérifier qu’il n’existe pas déjà quelque part… attention à la faute d’étiquette et au duel qui peut en découler afin de laver l’affront subi !
Si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet, il existe une multitude d’ouvrages disponibles. Je vous recommande tout particulièrement ceux de Michel Pastoureau, historien, enseignant-chercheur et archiviste paléographe. Il décrypte magnifiquement la symbolique des couleurs et des animaux à travers les âges et les cultures. Un must !
Découverte des éléments constitutifs de votre futur blason
La version testée est la version Deluxe du jeu. Tous les éléments présents dans la boîte de base sont inclus, mais pour la plupart, ils sont en bois plutôt qu’en carton.
La boîte contient quatre plateaux de jeu individuels en forme de bouclier, des marqueurs de Prestige et de Distinctions aux couleurs de chaque plateau. On trouve également des pions Héraut en forme de plume trempée dans un encrier, cinq marqueurs animaux pour les Réalisations, des cartes Distinctions et surtout, une multitude de cartes éléments qui alimentent le cœur du jeu. Pour finir, un plateau central sert à la fois de rappel des règles et de lieu de rassemblement pour tous les éléments du jeu.
Le matériel est attrayant, principalement en bois ou en carton, avec des teintes pastel qui rendent le jeu visuellement agréable.
Les règles sont imprimées sur un papier au toucher lin, ce qui contribue à l’aspect doux et global qui émane du jeu.
On a tout simplement hâte de commencer la première partie.
Il est temps de faire vos premières armes
Les règles sont simples, bien qu’elles puissent ne pas sembler attrayantes à première vue. Elles sont parsemées ici et là d’informations historiques sur certains aspects : les teintures, les emblèmes, la brisure, l’abattement, etc. Le but est de vous faire découvrir cet art/cette science de l’intérieur et de vous permettre d’impressionner vos amis lors d’un futur Trivial Pursuit !
Il existe deux types d’éléments pour constituer votre blason :
Les emblèmes, qui comprennent les animaux traditionnels et leur positionnement (couché, agressif, etc.), des parties anatomiques humaines, des objets ou des formes divines. Des charges plus abstraites y sont également ajoutées.
Les teintures, qui correspondent aux couleurs historiques réparties en trois catégories : métaux, couleurs et fourrures. Parmi elles, citons quelques exemples : sable (noir), argent (blanc), gueules (rouge), mais aussi des éléments plus complexes comme l’hermine, pour les fourrures.
Vous avez deux actions à votre disposition à chaque tour, mais vous ne pouvez en réaliser qu’une seule dans Blazon.
Vous pouvez piocher deux cartes éléments dans les tas disponibles, Emblèmes et Teintures. Vous pouvez éventuellement en échanger une avec celles disponibles sur le marché, mais uniquement du même type. Vous les ajoutez à votre main qui ne peut pas dépasser 7 cartes à la fin de votre tour de jeu.
Vous pouvez aussi poser une ou plusieurs cartes éléments de votre main. Pour ce faire, vous devrez défausser de votre main une valeur de Prestige au moins égale à la valeur de la carte posée. Il n’y a pas de monnaie à répartir sur plusieurs cartes : une carte posée, le coût est à régler immédiatement. Puis éventuellement, vous pouvez poser une autre carte.
Et voilà, vous savez jouer à Blazon. Finalement, ce n’est pas si compliqué !
D’accord, j’exagère un peu car il y a quelques subtilités supplémentaires, mais le cœur du jeu se trouve dans ces deux actions de base.
Fin des présentations
La partie se termine lorsqu’une des joueureuses atteindre 50 points de Prestige, pose le dixième et ultime élément sur son blason ou réclame sa cinquième distinction.
Les autres joueureuses ont un dernier tour de jeu et on passe au décompte final, sous forme de petite salade de points.
En recherche de distinctions
Les distinctions seront les objectifs bonus du jeu. Elles seront visibles par tous dès le début de la partie. Même si j’ai dit « bonus », il ne faudra toutefois pas les négliger pour espérer gagner.
Chacune des 5 distinctions est accessible à tous les joueureuses. Le premier à remplir les objectifs peut y placer un de ses cubes colorés. En plus de points en fin de partie, vous obtenez un encrier que vous pourrez utiliser ultérieurement. Les autres peuvent également remplir cette distinction, mais avec un gain de points moindre.
Il est important de noter que vous ne pouvez obtenir qu’une distinction par tour, même si vous remplissez les conditions pour plusieurs. Observez attentivement les plateaux de vos adversaires pour voir les distinctions qu’ils pourraient atteindre lors de leurs prochains tours. Choisissez la vôtre de manière judicieuse, en espérant remplir les autres rapidement.
L’encre des légendes : les hérauts ont la parole
À certains moments de la partie de Blazon, par exemple lorsque vous êtes le premier à vous positionner sur une distinction, vous aurez la chance d’obtenir un encrier. Ces derniers représentent la capacité des hérauts à influencer l’Histoire et donc vos armoiries futures.
Vous pouvez garder ces encriers pour obtenir des points bonus en fin de partie. Mais vous aurez surtout la possibilité de les utiliser pour faciliter votre jeu, tout en gardant à l’esprit que vous ne pouvez en utiliser qu’un seul par tour.
Quatre options s’offrent à vous :
- Vous pouvez poser une carte de n’importe quelle valeur de Prestige en défaussant seulement 1 point.
- Vous pouvez changer toutes les cartes du marché.
- Vous pouvez piocher une carte de l’une des deux piles sans la connaître au préalable ou prendre une carte du marché.
- Vous pouvez prendre une carte de l’une des deux défausses.
Blazon, les marques de vos réalisations
Au fur et à mesure de l’accumulation de Prestige, dans Blazon, les joueureuses pourront récupérer des symboles de leur histoire. Le premier joueur ou la première joueuse à franchir chaque multiple de 10 sur les pistes de scores personnels, récupère l’une des 5 marques de Prestige disponibles, représentant chacune un animal traditionnel de l’héraldique : dragon, griffon, lion, sanglier, loup.
Chaque marque octroiera 2 points de Prestige en fin de partie.
Une erreur de comportement… Ne vous laissez pas abattre !
Vous avez commis une faute dans le passé et cela se reflète sur votre blason. Cela fait tache…
Nous avons ici une règle optionnelle : l’abattement. C’est une petite tache colorée présente sur votre plateau de jeu. Vous pourriez éventuellement l’utiliser pour faciliter le placement sur l’une des 10 positions possibles et accélérer la fin du jeu à votre avantage… cependant, soyez conscient que cela vous fera perdre 8 points de Prestige en fin de partie. Il est donc nécessaire de bien réfléchir avant d’utiliser cette option, même si vous pouvez la récupérer en remettant votre blason dans le droit chemin en cours de partie… pour éventuellement la réutiliser plus tard.
Accepter une petite augmentation c’est toujours bon !
Une augmentation est une modification subtile d’un blason offert par un souverain en reconnaissance de loyauté ou de courage. Une fleur de Lys, une croix de Malte ou une couronne en sont quelques exemples. Ici, on en trouve 5 différentes.
Dans Blazon elles apparaissent sur la plupart des éléments que vous utiliserez pour la création de vos armoiries.
En fin de partie, les collectionneurs avisés recevront un bonus de points de Prestige pour chaque majorité obtenue dans ces différentes augmentations.
Seul sur le champ de bataille
Il y a aussi un mode solo.
Il ne s’agit pas ici d’une course aux points. Vous devrez réussir à récupérer les 5 marques animales avant que l’un des decks de pioche ne s’épuise. C’est donc un simple « gagné ou perdu ».
Les encriers et les marqueurs de Prestige ne sont pas utilisés. Les Distinctions sont régies par des règles spécifiques.
Une fois que vous maîtrisez le mode solo de base, Blazon vous propose de complexifier les choses avec 5 variantes qui peuvent être combinées… Il vous faudra un peu de temps et quelques tentatives infructueuses avant de pouvoir crier victoire !
Blazon, on adoube ou pas ? Verdict
Ce jeu est magnifique. Son design est simple mais franchement beau. Les tons pastels des différents éléments contribuent à l’atmosphère sereine du jeu. Les règles sont imprimées sur un papier à la finition lin, plaisant au toucher, qui confirme cette sensation de tranquillité. Peut-être l’ai-je déjà mentionné…
Le plateau de jeu central, qui gère les deux pioches, les deux défausses et le marché, est extrêmement bien conçu. Il offre un rappel de toutes les règles sous forme d’icônes. Ainsi, vous n’aurez pas à consulter régulièrement le fascicule fourni. Et ça, c’est vraiment appréciable.
Mais le matériel ne fait pas tout. Heureusement, Blazon est un excellent jeu qui nécessite quelques parties pour en saisir toute l’essence. Et franchement, vous ne le regretterez pas !
Créer son blason, en écoutant son côté stratégique ou intuitif, tout en respectant les règles imposées. Jouer avec les teintures et les emblèmes, leur positionnement, le champ sur lequel les déposer. Changer de stratégie en cours de partie pour optimiser au maximum sa main. Marquer plusieurs points et atteindre les seuils de marque en premier…ou rester à la lisière et passer ensuite pour profiter des bonus d’un encrier.
Ou encore, se laisser guider par une vision précise de son blason, au fur et à mesure de la partie, pour réaliser quelque chose qui pourrait être/devenir ses armoiries personnelles.
Les choix sont multiples et chaque partie offre une nouvelle donne.
Petit bonus : tous les blasons créés pendant le jeu sont de véritables blasons, qui respectent parfaitement la codification héraldique traditionnelle ! N’est-ce pas merveilleux ?
Pour faire simple : Blazon est un petit joyau de timing et de stratégie. Nous adorons et nous le recommandons vivement !
Très, très bon !
- Date de sortie : Avril 2023
- Langue : Anglaise
- Assemblé en : Chine
- ITHEM : 3 sur 5. Pour en savoir plus sur l’ITHEM dans les jeux de société, c’est ici.
- IGUS : 2 sur 5. Pour en savoir plus sur l’IGUS dans les jeux de société, c’est ici.
- EcoScore : C. Si vous voulez en savoir plus sur l’EcoScore dans les jeux de société, c’est ici
- Création : Dave Conklin
- Illustrations : Ian O’Toole
- Édition : 25th Century Games
- Nombre de joueurs et joueuses : 1 à 4 ( tourne très bien dans toutes les configurations )
- Âge conseillé : Dès 14 ans ( bonne estimation )
- Durée : 30 – 60 minutes
- Thème : Héraldique !
- Mécaniques principales : Gestion de main, draft ouvert, collection, objectifs communs. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.
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Article écrit par Chab. Rôliste devenu platoïste par manque de temps. Pâtissier initié et fan de Robbie Williams. Patriarche de cœur d’un troupeau de gremlins. Aime qu’un jeu lui raconte une histoire.
