
Critique de jeu: Santorini. Efficace. Fulgurant.
Efficace, beau, épuré. Avec Santorini, construisez l’île. Un jeu pétillant !
- Date de sortie: Printemps 2018 en multilingue (français, allemand, anglais…)
- Auteur: Gordon Hamilton
- Illustrateurs: Lina Cossette, David Forest
- Editeurs: Spin Master
- Nombre de joueurs: 2 à 4 (optimum 2)
- Age conseillé: dès 8 ans (voire même 6-7 ans)
- Durée: 30 minutes, voire moins selon les parties
- Thème: construction
- Mécaniques principales: abstrait, déplacement, construction

Santorini, de quoi ça parle?
Tout est dans le titre. De Santorin
La superbe île grecque bien connue pour son architecture aux couleurs et dômes blancs et azur
Ici:
Le but du jeu étant de construire des maisons sur l’île qui commence vide et qui se remplit peu à peu
Si le thème n’est pas franchement sexy ou original, le matos, déluge d’étages de bâtisse en plastique, et l’île, surélevée de base, comme la vraie, rend le tout plutôt crédible, cohérent
Et les cartes « divinités », pour peu qu’on les utilise, rajoutent une petite couche mythologique fun. Ou pas. Nous y reviendrons plus bas
Et comment on joue?
On peut y jouer en mode simple, sans cartes, ou en mode avancé, avec une ribambelle de cartes « divinités » aux pouvoirs particuliers à en faire baver un Bruno Cathala, le spécialiste des persos aux multiples pouvoirs variés et chatoyants
Chaque joueur et joueuse dispo de deux figurines bâtisseuses, une femme et un homme. A son tour, on doit déplacer l’une des deux d’une des huit cases adjacentes, diago y compris
On peut également monter sur un bâtiment adjacent, mais que d’un étage supplémentaire. Du rez au premier, du premier au deuxième, etc.
On peut également descendre d’un bâtiment, quelque soit sa hauteur, pour se poser sur une case adjacente
Deux contraintes: la case ne doit pas contenir une autre figurine et on ne peut pas monter sur un bâtiment avec un dôme. Sachant que les bâtiments peuvent compter trois étages plus un dôme
Une fois sa fig déplacée, on doit ensuite construire un étage de bâtiment sur une case à présent adjacente à la fig déplacée. On peut ainsi poser un premier étage et commencer un bâtiment, rajouter un étage sur un bâtiment déjà construit ou enfin poser un dôme (pour bloques l’autre. Car une fois le dôme azur posé, le bâtiment est fini)
Ça, c’est dans le mode simple du jeu
En mode avancé, on rajoute des cartes « dieux » qu’on commence par drafter avant de jouer, le pouvoir de chaque dieu pouvant s’activer à un moment précis
Le jeu s’explique en une minute, des règles simplissimes, épurées, extrêmement efficaces
Et comment on gagne?
Dès que l’une de ses fig atteint le troisième étage d’un bâtiment, c’est gagné!
Ultra-simple
Sauf que
Pour y arriver, il va falloir transpirer des neurones
Blocages, contre-blocages, entourloupettes et manigouilles
Interaction
Santorini est presque un jeu abstrait, presque un jeu d’échecs. Presque. Déplacement, construction. Blocage
Donc oui, forcément, l’interaction est très, très forte. Mais vraiment
Préparez-vous à faire des coups vicieux pour remporter la victoire (genre, bloquer une fig derrière une muraille de bâtiments. Efficace)
Et à combien y jouer?
A 2
Uniquement à 2
On peut y jouer à 3, en utilisant obligatoirement les cartes, pas de mode simple possible, et à 4 on joue en équipe, mais c’est trop long / lent / casse-pieds
A 2, Santorini est vraiment excellent
Les modes à 3-4 sont plutôt là comme artifices inutiles
Alors oui, oui, on peut s’amuser à 3, à 4, mais le jeu est dément à 2
Alors, Santorini, c’est bien? Critique
Oui
Vraiment
Efficace, épuré, franc, direct et méchant
En mode simple
Le seul et unique mode qui devrait être joué
En mode avancé, on a l’impression de jouer à Tempête sur l’Échiquier (si vous connaissez). On rajoute des pouvoirs / actions spéciales, comme pousser des fig adverses, sauter d’étages, etc, mais au final, ça en devient trop chaotique
Le mode #teamvieuxcon puriste fonctionne à merveille avec Santorini. Pas besoin de lui rajouter les tonnes de cartes « dieux » aux pouvoirs mi-débiles, mi-chaotiques, mi-inutiles
Alors oui, ces pouvoirs changent, épicent et apportent de la variabilité aux parties, mais les parties sont déjà tellement différentes sans elles qu’il n’est pas besoin de les rajouter
Ces cartes « dieux » me rappellent les cartes funky supplémentaires de l’excellent Schotten Totten (rebooté par IELLO en 2016). Fun. Mais bordéliques. Je les ai jetées, tout simplement, tellement le jeu « de base » est bien meilleur sans elles, tout simplement
L’ennemi, le mieux, le bien, tout ça. Sauf que dans Santorini, même « le mieux » est très discutable
Cela ne veut pas dire que le jeu est mauvais. Loin de là. Juste qu’en mode #teamvieuxcon juste avec les règles de base / simple, le jeu est excellent. Tout simple, très riche
Score:
Anticipation: 5/5. En printemps 2016, quand il est sorti sur KS et ses 700’000 récoltés, il a réussi à susciter un très gros buzz
Pendant la partie: 5/5. La très, très grosse claque. Un jeu tout simple, tout chou, très bon. Qui va développer de sérieuses compétences en observation et anticipation
Après la partie: 5/5. Comme chaque partie est différente, et qu’elles sont courtes, on joue, on rejoue, on re-re-joue
Score final: 5/5. Gros, gros coup de cœur. A 2. En mode simple. Tout le reste est superflu (même si les illustrations des dieux sont… divines). Et kudos au tout jeune éditeur de proposer un jeu à la parité homme-femme, fig et couv, sans balancer du boob
Ça râle, ça râle
Juste deux petits couac. Juste pour râler
Pas de thermo, juste de gros ziplock et tout le matos qui rentre à peine dans la boîte. Bof
Et
La règle en allemand en couleur. Et toutes les autres langues sont en noir et blanc. Et ça, c’est moche
Surtout que les couleurs aident à bien se représenter les règles. Economie de bout de chandelle pour un rendu moyen et cheap
Mais on lui pardonne facilement ces deux mini-micro-nano accrochages
Et encore une dernière chose
Si l’envie vous dit de partir cet été à Santorin et d’y jouer justement à Santorin sur une terrasse, voici une petite vidéo qui vous donnera certainement envie d’y aller
Vous pouvez trouver le jeu chez Philibert,


12 Comments
Altaripa
Excellent jeu 😃😃😃
Pas joué avec les dieux, mais certains sont vraiment « cheaté » !
Par contre si le niveau entre les 2 joueurs est trop important, donner un dieu au plus faible peut permettre de ré-équilibrer le jeu.
Gus
Une bonne idée / proposition Altaripa 👍🏼
Berzingh
Moi qui cherchais comment me mettre une pénalité pour donner une chance à mes enfants, merci ! Je vais tester cette idée.
Stan
Hello Gus, j ai le jeu depuis l annee derniere en import Us. Texte et regle en anglais mais materiel irreprochable. Et surtout une base en carton sous le rocher… Somptueux. Joué a 2 et a 3 sans les dieux. Ca marche tellement bien et pour l age je suis d accord avec 7 ans pour peu qu on joue a autre chose qu au monopoly 😉. Clairement un jeu que je recommande .et qui plait !
Fabien ThegoodthebadandtheMeeple Ducat
Moi je ne suis pas un accro des jeux abstraits abstraits à 2, donc je joue très souvent avec les dieux. Ça pimente, ça offre de nouvelles techniques à bloquer ou à exploiter. Je n’ai joué que 4 parties, mais je n’ai jamais trouvé les pouvoir cheatés, il faut juste savoir les appréhender.
ça reste une question de gout, mais le jeu est excellent.
Je demeure un grand fan du vénérable Torres qui le surpasse à 3 et 4 joueurs. Plus chaotique, Medina, plus agressif, un peu moins AP, plus pleureuse !
Vivent les jeux de placement ! Vraiment plus à la mode aujourd’hui…
Gus
Merci pour ton retour Fabien, c’est intéressant et enrichissant d’avoir un autre son de 🛎
Philippe
Le jeu a aussi de petites ressemblances avec le vénérable Capitol. Qui lui se joue idéalement à 3 et éventuellement à 4. Là aussi, il faut construire ses bâtiments étage par étage, puis les finaliser par un chapeau à sa couleur et enfin le placer sur un emplacement du Capitole de Rome pour marquer des PV. Une variante géniale du ‘stop et encore’, car plus son bâtiment a d’étages, plus il rapporte des PV mais on risque de se faire prendre une place convoitée sur le Capitole. Le genre de jeux où on se bouffe tous les ongles afin la fin de la partie 🙂
Philippe
Dans Torrès, au contraire, le jeu ne prend tout son sel qu’avec l’usage des cartes de la variante. Qui créent tout sauf du chaos. Comme on ne peut utiliser qu’une carte par tour, et qu’il y a autant de cartes que de tours, cela veut dire qu’à chaque tour, on se demande si on va utiliser une des cartes ou si on la réserve pour un coup plus décisif plus tard dans la partie, quitte à ne jamais l’utiliser. Il m’est arrivé de ne jamais utiliser la meilleure carte en attendant en vain l’Opportunité avec un grand ‘O’. Mais parfois l’usage d’une carte à un moment clé permet de faire un coup inouï. Tout bête mais cela crée une tension irrésistible.
Seb
Quand on pense que le volcan Santorin est à l’origine d’une catastrophe d’une telle ampleur qu’elle pourrait être à l’origine du mythe de l’Atlantide… Bon après les sciences nat’, l’art plastique: je trouve les illustrations énormes! Tellement drôles! Demeter dans les champs au milieu des bleuets, Hadès et son cabot à trois têtes et Adonis qui tord du… fessier, sont fantastiques.
Doud'
Si je vous ai bien lu vous avez jeté les cartes, mais… à la poubelle ? ou au fond d’un tiroir accessible à tous moment ? Car c’est à mon humble avis une erreur que d’avoir fait ça. Le jeu en mode classique est purement efficace et offre beaucoup de bonnes parties, c’est indéniable. Cependant l’ajout des cartes Divinités (simples au début et avancées par la suite) offrent un renouvellement stratégique qui rafraîchit les neurones un peu trop « habitués » aux schémas qui se révéleront lors des parties « classiques ». Je commence toujours par une partie sans carte (parce que c’est basiquement bon) la seconde partie inclue une Divinité tirée au hasard (no blasphème que de dire cela) à chaque joueur (et échange de celui-çi entre nous pour un dernier fightin’).
Cordialement-Doud’
Gus
Oui oui, poubelle
#vieuxcon qui préfère le mode pur tout simple déjà super balaise
Mais après, évidemment, vous avez les fervents défenseurs des échecs et de Tempête sur l’Echiquier. C’est (presque) pareil.
Merci pour votre intervention Doud?
angelakoala
Ca a l’air sympa! Dans l’esprit de devoir monter et contrer les autres ça me fait penser un peu à PAF le singe ou Proprios.