Critiques de jeux,  Jeux de plateau

Caldera Park, créez un parc animalier dans un cratère de volcan

Découvrez Caldera Park, le nouveau jeu de plateau de K&K, une suite à peine plus complexe de Savannah Park.


Caldera Park

⚠️ Avertissement : Dans le cadre de notre démarche de transparence, nous tenons à vous informer que nous n’avons pas reçu ce jeu. Nous l’avons acheté ou emprunté nous-mêmes et nous vous partageons ici notre expérience sans filtre. Nous vous indiquons les points positifs et négatifs du jeu selon de nos attentes et expériences.

Caldera Park, le pitch :

« La nature sauvage, le grand air, les animaux qui batifolent dans les champs, tout ceci est à portée de main. Le parc naturel se situe dans une caldera, un cratère de volcan éteint. Il faut maintenant le remplir d’animaux, en les plaçant stratégiquement, afin que le parc soit le plus beau possible…« 

Ce jeu est une suite de Savannah Park, avec plus de variété et de profondeur tactique. Si Savannah Park était conseillé dès 8 ans, Caldera Park, lui, est prévu dès 10 ans. C’est une broutille, certes, mais cela témoigne d’une maigre élévation de complexité.

Les différences entre Caldera Park et Savannah Park sont les suivantes :

  • Caldera Park se déroule en Amérique du Nord, tandis que Savannah Park se déroule en Afrique.
  • Il introduit des tuiles de météo qui modifient les conditions de placement et de décompte de points des tuiles d’animaux.
  • Il propose des tuiles d’animaux plus variées et plus complexes, avec des effets spéciaux et des bonus.
  • Le jeu dispose d’un mode solo avec un adversaire virtuel.

C’est quoi, une caldeira ?

Dans le titre Caldera Park, il y a… Caldera. Ou caldeira, en français.

Une caldeira est une dépression circulaire ou elliptique, généralement d’ordre kilométrique, située au cœur de certains grands édifices volcaniques. Elle résulte d’une éruption qui vide la chambre magmatique sous-jacente. Le mot caldeira vient du portugais signifiant « chaudron ».

Quels sont les exemples de caldeiras ?

Santorin et sa caldeira

Il existe de nombreux exemples de caldeiras dans le monde, de tailles et d’âges variés. Voici quelques-uns des plus connus :

  • La caldeira de Yellowstone en Amérique du Nord, qui a expulsé environ 1 000 km3 d’éjectas il y a environ 640 000 ans.
  • La caldeira du lac Toba sur l’île de Sumatra, qui a expulsé 2 000 km3 d’ignimbrite et 800 km3 de cendres il y a environ 74 000 ans.
  • La caldeira de Santorin, une baie délimitée par les différentes îles de l’archipel de Santorin, en Grèce, et formée autour de 1600 av. J.-C. au cours de l’éruption minoenne
  • La caldeira du Pinatubo aux Philippines, qui a expulsé plus de 10 km3 d’éjectas lors de son éruption en 1991.
  • La caldeira de l’île Miyake-jima au Japon, qui s’est formée en 2000 à la suite d’une série d’éruptions.

Comment se forme une caldeira ?

Une caldeira se forme généralement lorsqu’une grande éruption volcanique vide la chambre magmatique située sous le volcan. La surface du volcan s’effondre alors dans le vide créé par le magma, formant une dépression circulaire ou elliptique. Parfois, plusieurs chambres magmatiques peuvent fusionner pour créer une super chambre magmatique qui explose lors d’une éruption massive.

Quelle différence avec un cratère ?

Un cratère et une caldeira sont deux types de dépressions volcaniques, mais ils ont des origines et des formes différentes.

  • Un cratère est formé par l’éjection du magma à partir d’une cheminée volcanique et la retombée de ce même magma tout autour de ce point central. Il a une forme d’entonnoir et une taille réduite.
  • Une caldeira est formée par l’effondrement des roches au-dessus d’une chambre magmatique vidée par une grande éruption. Elle a une forme circulaire ou elliptique et une taille kilométrique.

Caldera Park, mécanismes

Caldera Park vu au FIJ de Cannes 2023

Le jeu Caldera Park a été créé par K&K, Kramer et Kiesling, un duo de choc.

Kramer et Kiesling sont deux auteurs allemands de jeux de société qui ont créé plus de 30 jeux ensemble. Parmi leurs jeux les plus connus, on peut citer :

  • Renature, un jeu de tuiles domino où les joueurs doivent aider la nature à transformer une vallée polluée¹².
  • Savannah Park, un jeu de placement de tuiles où les joueurs doivent créer un parc animalier en Afrique³.
  • Tikal, un jeu d’exploration et de majorité où les joueurs doivent découvrir et fouiller des temples mayas.
  • Torres, un jeu de construction et de déplacement où les joueurs doivent ériger des tours et y placer leurs chevaliers.
  • Mexica, un jeu de territoire et de ponts où les joueurs doivent fonder et agrandir la ville de Tenochtitlan.

Dans Caldera Park, les joueurs et joueuses vont devoir placer des tuiles sur leur plateau, et ainsi créer des familles d’animaux, qui permettront de marquer des points en fin de partie.

Chaque joueur et joueuse a un plateau à disposition, avec 3 zones (forêt, montagne et prairie), traversées par une rivière avec des cascades, un volcan et des geysers, qui représentent le parc. Ce parc est découpé en espaces hexagonaux, qui seront couverts par les tuiles animaux des joueurs et joueuses tout au long de la partie.

Chacun et chacune reçoit 35 tuiles animaux, qui sont mélangées et empilées face cachée à côté de son plateau, ainsi que des tuiles météo, qui sont placées face cachée en bas du parc. Ils et elles vont ensuite placer 7 tuiles animaux face visible en haut du parc.

La partie peut alors commencer, et se déroulera en 5 manches. Au début d’une manche, chaque joueur et joueuse va retourner une tuile météo et la placer sur son plateau, dans l’ordre chronologique. Puis, à chaque tour, le ou la joueuse active va choisir, sur le plateau d’action commun, une combinaison animal/type de terrain, et tout le monde va devoir placer une tuile en conséquence sur son plateau. Lorsque tous les jetons permettant de définir une combinaison ont été utilisés, la manche est terminée, et le plateau commun est réinitialisé.

À la fin de la cinquième manche, on compte les points. Il y a plusieurs façons de marquer des points, en recouvrant totalement des zones ou la rivière, par exemple. Mais surtout en formant des familles d’animaux. Tous les animaux du même type sur des tuiles adjacentes appartiennent à une même famille, et leur valeur est leur nombre multiplié par le nombre de mares présentes sur leurs tuiles. Les différents scores sont additionnés, et le ou la joueuse avec le plus grand total est déclaré gagnant ou gagnante.

Caldera Park, le matériel

Caldera Park est un jeu en carton, mais dans le sens premier du terme. Et c’est du carton de bonne qualité. Il n’y a pas de jetons en plastique inutile, juste parce que c’est plus joli, ou qu’il faut que les acheteurs et acheteuses en aient pour leur argent. C’est pour moi un très bon point, l’éditeur sachant faire confiance au jeu pour ce qu’il est, et ne prenant pas le chemin de l’esbroufe. Le design est globalement agréable, avec des dessins chou, mais pas kawaii. C’est un très bon compromis qui a été trouvé, les tuiles et plateaux de jeu étant ainsi plaisants à regarder, tout en étant assez indémodables.

La boîte contient ses propres rangements, avec des petites boîtes montables, une par couleur de tuiles et jetons, ce qui permet de classer rapidement, et de lancer une partie rapidement, sans devoir trier les tuiles pour chaque joueur ou joueuse. Les rangements sont là aussi en carton, et de bonne qualité.

Les règles de Caldera Park sont claires, et ne présentent pas de piège ou difficulté majeure. Le livret est aéré et lisible, avec des exemples et des dessins explicatifs.

Caldera Park, verdict

Caldera Park est un jeu simple, mais c’est aussi un jeu hautement stratégique. Il faut savoir anticiper les placements futurs en fonction de ses tuiles disponibles et des actions restantes sur le tour, afin de maximiser l’impact de chaque tuile. Les joueurs et joueuses ne devront pas se disperser sur les différents moyens d’obtenir des points, il est impossible de tout réussir. Ne pas choisir, c’est s’assurer de ne pas gagner (sauf énorme coup de chance). Les choix sont nécessaires, et s’avéreront payants, s’ils sont pertinents et suivis.

Il est tout à fait possible de jouer de façon sournoise, et je dirais même que c’est nécessaire pour retirer tout le sel du jeu. Un joueur ou une joueuse peut forcer les autres à faire des placements qui ne sont pas intéressants, voire vraiment handicapants. Cela nécessite d’être attentif au jeu des autres, et pas uniquement au sien, et d’essayer de deviner les stratégies qu’ils suivent, pour les bloquer. Cette possibilité permet de créer un peu plus d’interaction entre les joueurs et joueuses qu’uniquement le choix du placement, ce qui aurait rendu le jeu moins intéressant.

Les règles de Caldera Park sont simples et compréhensibles, il sera facile de jouer avec tout type de public. Il est probable que les stratégies et buts choisis seront très différents selon le profil des joueurs et joueuses, mais chacun y trouvera du plaisir, ce qui est le plus important.

Vous avez déjà Savannah Park et vous vous demandez si cette version vaut le coup ? La réponse est OUI ! L’expérience de jeu est différente de celle de Savannah Park, avec un soupçon de complexité supplémentaire avec cette fois ici plus de paramètres à gérer.

Un jeu de placement avec stratégie, mais aussi une part de hasard, pour tout le monde.

Grandiose !

Note : 5 sur 5.

  • Création : Michael Kiesling, Wolfgang Kramer
  • Illustrations : Annika Heller
  • Édition : Super Meeple
  • Nombre de joueurs et joueuses : 1 à 4 (tourne bien à toutes les configurations)
  • Âge conseillé : dès 10 ans (bonne estimation)
  • Durée : 30 minutes
  • Thème : Nature, animaux
  • Mécaniques principales : Placement de tuiles. Pour en savoir plus sur les différentes mécaniques de jeux, c’est ici.

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Article écrit par Clément. Adepte des jeux rapides, son pire ennemi est le paralyseur. Spécialiste des jeux de plis, des casse-têtes et des ours. Il a deux chats, trop de plantes et une mémoire défaillante. Devise : « Faut que ça poppe ! »

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