
Critique de jeu: Leaders of Euphoria. Gros. Plantage
Rarement un jeu aura été aussi raté. Lent. Inintéressant. Rébarbatif. Passez votre chemin, et vite!
Leaders of Euphoria est sorti en anglais en août 2017. Pas encore en français. Pour 4 à 8 joueurs, dès 13 ans, pour des parties (beaucoup trop longues) de 15 à 30 minutes. Créé par Brian Henk et Clayton Skancke et édité par Overworld Games
De quoi ça parle?
Leaders of Euphoria se déroule dans le même univers qu’Euphoria, le jeu de plateau sorti en 2013 chez Stonemaier et Morning. Un contexte dystopique à la Time Machine de Wells, avec l’élite et les subterrannéens qui font tout le boulot
Si Leaders reprend le même univers, ce n’est ni l’auteur ni l’éditeur d’Euphoria qui sont responsables de ce jeu. Donc rien n’à voir, ou presque. Un spin-off, plutôt
Dans Leaders, les joueurs commencent dans l’une des deux factions: l’élite bien propre sur elle ou les subterrannéens plutôt pas très propres sur eux mais en même temps c’est normal ils bossent sous terre d’où leur intitulation avec la possibilité toutefois de voir émerger au fil de la partie une troisième, les Wastelanders slash étrangers qui viennent foutrent la m parce que
Le sous-titre du jeu c’est : Choose a better Oppressor. Très ironique. Très cynique. Quel leader préférer?
Comment on joue?
Au début de la partie, on distribue trois cartes par joueur, cartes appartenant à l’une des deux factions. Une fois consultées, ces cartes restent cachées devant chaque joueur. Si on peut les consulter, on n’a toutefois jamais le droit de les réarranger
Selon la majorité, ou si l’on dispose de l’un des deux leaders, on appartient alors à l’une ou à l’autre
A son tour, si on le désire, on commence par se défausser ou donner une carte « artefact », pour en piocher ensuite une. Ces cartes ont chacune des pouvoirs, une action ou une réaction, qui viennent bouleverser les règles et dynamique de jeu
Puis, on doit alors effectuer une et une seule action:
Interroger un autre joueur, ce qui équivaut à regarder en secret l’une des trois cartes cachées devant lui
Ou utiliser une carte action « artefact », en révélant l’une de ses trois cartes (si les trois sont révélées, du coup cette action est indisponible).
Ou prendre un pistolaser du milieu de la table et le pointer sur un autre joueur, ce qui nécessécite aussi de révéler l’une de ses trois cartes
Ou tirer. Son pistolaser dégomme le joueur visé
Ou retourner l’une de ses trois cartes, hormis l’un des deux leaders le cas échéant
Puis à la fin de son tour, si l’on dispose d’un gun qui ne cible personne, on doit l’utiliser pour viser. Juste viser.
Des règles simples, fluides, surtout avec une carte de résumé par joueur qui rappelle le tout
Dégommer?
Quand un joueur a été touché, toutes ses cartes sont révélées. Il reçoit une carte « artefact » en compensation. Ses trois cartes sont à nouveau retournées, sauf si leader il y avait
Ce joueur rejoint dorénavant le clan des Wastelanders. Une troisième faction indépendante ne faisant pas partie des deux autres et qui suit ses propres objectifs et conditions de victoire
Sauf si
Sauf si le joueur dégommé possédait devant lui un leader face visible. Dans ce cas-là, c’est le drame
Et comment on gagne?
Facile
Quand un joueur qui possédait un leader face visible s’est fait toucher, la partie prend aussitôt fin. La faction adverse remporte alors la partie AVEC les Wastelanders (qui sont de gros arrivistes, il faut bien l’avouer)
Interaction
Leaders of Euphoria est un peu jeu d’enfoirés. Faction, rôles cachés, alliances, trahison, rebondissements, victoire partagée. Donc une très forte interaction
Et à combien y jouer?
Le jeu se joue de 4 à 8
Mais
A 4, c’est mou. La fight entre les deux factions se fait plutôt en déambulateur. A 8 c’est incontrôlable et chaotique, on ne se souvient plus de qui est qui qui fait quoi où comment pourquoi.
Le must? 6
Alors, Leaders of Euphoria, c’est bien?
Non
Mais non
Mais vraiment non
Gros. Plantage
Le jeu est découpé en deux parties. Les deux très ratées
D’abord, on passe la moitié la partie à se regarder en chien de faïence à s’interroger parmi / regarder les cartes des autres joueurs. Aucun intérêt d’attaquer un joueur appartenant à sa propre faction, donc les joueurs veulent s’assurer de cibler le bon joueur. On se croirait dans une partie de Mascarade qui aurait très mal tourné. C’est long, c’est lent, il ne se passe rien
Puis soudain, les chiens sont lâchés. C’est Mexican Standoff. Tout le monde essaie de choper un gun au milieu de la table et de pointer les autres joueurs de l’autre faction, en essayant de viser/retrouver le leader correspondant
Mais
Si vous avez bien suivi notre explication de règles ci-dessus, vous aurez remarqué un élément crucial. On ne peut pas viser et tirer au même tour. Et les autres joueurs ne peuvent pas utiliser votre gun. Donc il faudra bien deux tours pour gagner. Deux tours qui deviendront très, très chaotiques grâce à cause des cartes « artefacts » qui changent tout: changement de cible, abandon du gun, tir, échange de cartes, etc. etc. Du pur chaos / n’importe quoi
Cette deuxième partie peut s’avérer très, très longue et rébarbative. On se croirait dans une mauvaise fin de partie de Mr Jack à courir après le suspect, et ça dure, ça dure, au point de perdre tout intérêt à la victoire, et pire, au jeu
Leaders of Euphoria est un pur jeu d’enfoirés. Sur le papier il aurait presque l’air drôle et riche en rebondissements, mais à la table la partie devient rapidement revêche. Rarement un jeu aura été aussi raté. Lent. Inintéressant. Rébarbatif. Passez votre chemin, et vite!
Franchement, économisez votre argent et regardez ce sketch. C’est comme le jeu, en moins cher et en beaucoup plus drôle
Vous pouvez trouver le jeu chez Philibert


3 Comments
morlockbob
je vois sur la boite « good cop bad cop »,il s’inspire donc du jeu du même nom (même principe de jeu a rôle caché) et change seulement d’univers….un peu peu comme marketing
Rammillica
Pire que mascarade ?!!! Ouch !!
Ce jeu a t’il un rapport quelconque avec Jamey Stegmaier et Alan Stone (Euphoria premier du nom même s’il n’est pas resté dans ma ludothèque était loin d’être un plantage…)
Gus
Oui, comme dit dans l’article. Même univers. Mais sinon rien n’à voir. Éditeur et auteurs différents