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Jeux de rôle

Cain : Le jeu de rôle horrifique indé de l’année

😈 Dans l’abîme avec Cain, le jeu de rôle qui repousse les limites de l’horreur où chaque pouvoir vous rapproche de votre propre destruction.


Cain : Quand vos démons intérieurs prennent vie

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En bref :

  • Cain : un jeu de rôle d’horreur psychologique où vous incarnez des exorcistes confrontés à des « péchés » issus de traumatismes humains.
  • Mécaniques innovantes : progression à double tranchant, horreur bureaucratique, et tension narrative constante.
  • Expérience unique à chaque partie, esthétique manga distinctive, parfait pour Halloween et les fans de frissons.

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Et si votre prochain personnage de jeu de rôle était condamné dès sa création ? Lassé des donjons prévisibles et des vampires clichés ? Cain vous plonge dans un abîme psychique où vos propres traumatismes deviennent vos pires ennemis.

Vous avez prévu quoi, vous, pour Halloween ? Et si vous vous lanciez une petite partie de jeu de rôle (JDR) horrifique et… terrifiant ? Si vous cherchez un jeu de rôle idéal pour ça, ne cherchez plus, il y a Cain.

Fans (comme moi) de frissons, préparez-vous à une expérience qui transcende les frontières du jeu de rôle traditionnel. Cain, la dernière création de Tom Bloom, fait un carton cette année en nous propulsant dans un univers où l’horreur psychique règne en maître. Mais qu’est-ce qui distingue vraiment ce jeu de la myriade de titres horrifiques déjà sur le marché ?

Un concept qui repousse les limites

Imaginez un instant la fusion improbable entre l’univers sanglant de Chainsaw Man, le manga, et l’ambiance paranoïaque de X-Files. C’est précisément dans cet interstice que Cain se niche, créant un terrain de jeu unique où les cauchemars, nos cauchemars, prennent vie.

Dans Cain, vous incarnez des exorcistes, des individus aux pouvoirs psychiques recrutés par une mystérieuse organisation gouvernementale éponyme. Votre mission ? Pénétrer dans des zones de crise surnaturelle pour traquer et éliminer les « péchés », des monstres nés des traumatismes humains les plus profonds.

Tom Bloom, le créateur du jeu, s’est confé à Polygon : « J’ai voulu capturer l’essence de séries comme Neon Genesis Evangelion, où un problème surnaturel échappe à tout contrôle, nécessitant l’intervention de super-soldats psychiques ». Cette approche place Cain à la croisée des chemins entre la Fondation SCP et XCOM, créant un mélange détonnant qui se démarque nettement de jeux plus conventionnels comme Donjons et Dragons ou L’Appel de Cthulhu.

L’horreur bureaucratique : un angle innovant

Là où Cain se distingue véritablement, c’est dans son exploration de l’horreur bureaucratique. Contrairement à de nombreux jeux de rôle où les personnages sont des héros adulés, ici, vous n’êtes qu’un simple « outil » de l’organisation Cain.

Ce concept se traduit par des mécaniques de jeu uniques. Par exemple, une semaine d’absence vous coûte 15 « scrips » (la monnaie interne de l’organisation), tandis que l’exécution réussie d’un péché n’en rapporte que 5. Cette dynamique crée une tension constante entre la survie personnelle et la mission, une approche rarement vue dans d’autres jeux du genre.

Cette mécanique rappelle celle de Delta Green, un autre jeu mêlant horreur et bureaucratie, mais Cain pousse le concept encore plus loin en l’intégrant profondément dans chaque aspect du jeu.

Une mécanique de jeu qui maintient la tension

Sur le plan mécanique, Cain s’inspire davantage d’animes surnaturels comme Demon Slayer ou Jujutsu Kaisen que de jeux de rôle traditionnels. Bloom explique : « Nous avons une phase d’enquête, ponctuée d’escarmouches, qui culmine dans un combat final où les joueurs utilisent les informations recueillies pour obtenir un avantage ».

Le système de jeu est conçu pour maintenir une tension narrative constante. Contrairement à des jeux comme Donjons et Dragons où les personnages deviennent de plus en plus puissants, dans Cain, chaque action comporte un risque, grâce à un ingénieux système de dés de conséquence.

Prenons un exemple concret : lors d’une partie test, un joueur tentait d’infiltrer un hôpital hanté par un « péché » de type « ogre ». Malgré un jet de dés réussi pour se faufiler discrètement, le dé de conséquence a révélé un « 1 », provoquant l’effondrement d’une partie du plafond et alertant le monstre. Cette mécanique garantit que même les actions réussies peuvent avoir des conséquences inattendues, maintenant les joueurs sur le qui-vive en permanence.

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Le prix du pouvoir : une progression à double tranchant

L’un des aspects les plus fascinants de Cain est son système de progression des personnages. À mesure que les exorcistes utilisent leurs pouvoirs, ils se rapprochent dangereusement de la manifestation de leur propre « imago », une version personnelle d’un péché.

Cette mécanique rappelle le système de corruption de Warhammer Fantasy Roleplay, mais Cain le pousse à un niveau supérieur en le liant intrinsèquement à la progression du personnage. Chaque utilisation de pouvoir vous rapproche de devenir la chose même que vous chassez, créant un dilemme constant entre puissance et humanité.

Par exemple, lors d’une session de jeu, un exorciste a dû utiliser répétitivement son pouvoir de téléportation pour sauver des civils d’un immeuble en flammes. Chaque utilisation l’a rapproché de son « imago », et à la fin de la mission, il a commencé à manifester des symptômes inquiétants : des flashs de téléportation involontaires qui mettaient en danger son équipe.

Une esthétique visuelle unique

Visuellement, Cain adopte ce que Bloom appelle le style « stickercore ». Cette approche novatrice intègre des éléments tels que des mémos et des cartes d’identité directement dans le livre de règles, créant une immersion unique.

« Nous nous sommes inspirés de l’esthétique manga », explique Bloom. « L’utilisation de trames ajoute de la texture et de la profondeur, même en noir et blanc ». Cette influence se retrouve dans le design des personnages, qui mélange mode urbaine, équipement de combat et tenues de bureau banales.

Comparé à l’approche plus traditionnelle de jeux comme Vampire : La Mascarade, le style visuel de Cain crée une ambiance unique qui renforce l’atmosphère de malaise et d’étrangeté du jeu.

Des mécaniques qui vous font réfléchir

Cain introduit plusieurs mécaniques innovantes qui enrichissent l’expérience de jeu. Les « talismans », par exemple, sont des compteurs polyvalents qui peuvent représenter le temps, les progrès, ou même l’état mental des personnages.

Les lancers de dés « risqués » ajoutent une couche supplémentaire de tension. Lors d’une partie test, un joueur tentant de désarmer une bombe psychique a obtenu un succès sur son jet de compétence, mais le dé risqué a donné un 1. Résultat ? La bombe a été désarmée, mais l’onde psychique résiduelle a temporairement privé le personnage de ses pouvoirs, illustrant parfaitement comment même les succès peuvent avoir un coût dans l’univers de Cain.

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Un jeu qui pose des questions profondes

Au-delà de son gameplay franchement, franchement passionnant, Cain se distingue par sa profondeur thématique. Le jeu aborde des questions complexes sur la nature humaine et la société, rappelant à certains égards des jeux comme Vampire : La Mascarade, mais dans un contexte très différent.

Bloom explique : « Nous voulions créer un jeu qui interroge notre approche de la justice et de la réparation sociale ». Cette dimension se traduit par des dilemmes moraux auxquels les joueurs sont constamment confrontés. Par exemple, que faire face à un « péché » né de la souffrance d’une victime d’injustice systémique ? L’exécuter comme l’ordonne Cain, ou tenter de résoudre le problème sous-jacent au risque de devenir soi-même une cible ?

Cain : une expérience unique à chaque partie

L’un des atouts majeurs de Cain est sa capacité à créer des expériences uniques pour chaque joueur. Contrairement à des campagnes plus scriptées comme celles de Call of Cthulhu, dans Cain, le parcours de chaque personnage est profondément influencé par les choix et les conséquences de chaque mission.

Un exorciste pourrait finir une campagne avec une affliction permanente après avoir été mordu par un péché-mille-pattes, nécessitant un antivenin constant. Un autre pourrait développer des caractéristiques monstrueuses dues à l’accumulation de « péché ». Ces évolutions créent une narration profondément personnelle et garantissent que deux parties ne seront jamais identiques.

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Cain : Le compagnon idéal de vos soirées d’Halloween

Alors que les feuilles tombent et que les nuits s’allongent, l’appel d’Halloween se fait sentir. Et quel meilleur moyen de célébrer cette fête des frissons que de plonger dans l’univers sombre et torturé de Cain ? Voici pourquoi ce jeu de rôle est le choix parfait pour vos soirées d’Halloween.

Une ambiance horrifique sur mesure

Cain excelle dans la création d’une atmosphère de terreur psychologique, parfaitement en phase avec l’esprit d’Halloween. Contrairement aux horreurs plus conventionnelles de zombies ou de vampires, Cain puise dans les peurs plus profondes et personnelles. Les « péchés » que vous affrontez sont des manifestations de traumatismes humains, offrant une expérience d’horreur plus mature et psychologique que la simple frayeur passagère.

Imaginez une partie où votre groupe traque un « ogre », né du désespoir d’une victime de harcèlement. L’ambiance oppressante, le brouillard psychique qui s’épaissit à mesure que vous approchez de votre cible, les dilemmes moraux auxquels vous êtes confrontés… Tout cela crée une expérience d’Halloween bien plus profonde et mémorable qu’un simple visionnage de film d’horreur.

Costumes et roleplay inclus

Halloween est synonyme de déguisements, et Cain intègre naturellement cet aspect. En incarnant des exorcistes aux pouvoirs psychiques, les joueurs peuvent facilement transposer leurs personnages dans le monde réel. Pourquoi ne pas encourager vos joueurs à venir costumés en fonction de leurs « blasphèmes » ou des cicatrices psychiques de leurs personnages ? C’est l’occasion parfaite de mêler jeu de rôle sur table et cosplay, renforçant l’immersion et l’esprit festif d’Halloween.

Des parties one-shot parfaites pour la saison

La structure de Cain, axée sur des missions ou « chasses » individuelles, se prête parfaitement aux parties one-shot, idéales pour les rassemblements d’Halloween. Vous pouvez facilement organiser une soirée thématique où chaque groupe affronte un « péché » différent, créant ainsi un mini-festival d’horreur ludique.

Par exemple, vous pourriez préparer plusieurs scénarios courts, chacun mettant en scène un type de « péché » différent – peut-être un « ogre » né du désespoir, un « idole » issu de l’obsession de la célébrité, et un « chien » engendré par la vengeance. Les joueurs pourraient alors choisir leur poison, ou même tourner entre les tables pour expérimenter différentes saveurs d’horreur au cours de la soirée.

Un miroir des peurs sociétales

Halloween a toujours été une période où la société fait face à ses peurs collectives, et Cain s’inscrit parfaitement dans cette tradition. Le jeu aborde des thèmes comme la bureaucratie déshumanisante, la corruption du pouvoir, et les traumatismes personnels et sociétaux. Ces éléments résonnent particulièrement à notre époque, faisant de Cain non seulement un jeu effrayant, mais aussi un commentaire pertinent sur nos peurs contemporaines.

Une expérience cathartique

Enfin, tout comme Halloween offre une catharsis en nous permettant d’affronter nos peurs dans un cadre contrôlé, Cain propose une expérience similaire à travers le jeu. En incarnant des exorcistes luttant contre des manifestations de traumatismes humains, les joueurs peuvent explorer et potentiellement surmonter leurs propres peurs et anxiétés.

Que ce soit en affrontant un « péché » né de la dépression, ou en luttant contre la corruption interne de leurs propres pouvoirs, les joueurs de Cain vivent une expérience cathartique qui résonne parfaitement avec l’esprit d’Halloween.

Après avoir lu cet article, quelle est votre réaction à l'idée d'essayer Cain ?

Conclusion : Cain, une révolution dans le jeu de rôle horrifique ?

Cain représente une évolution fascinante dans le monde du jeu de rôle horrifique. En combinant des mécaniques innovantes, une esthétique unique et une profondeur thématique rare, il offre une expérience qui se démarque nettement de la concurrence.

Cain promet une plongée INTENSE dans les abysses de la psyché humaine. Avec son mélange unique d’action, d’enquête et de dilemmes moraux, il repousse les limites de ce qu’un jeu de rôle peut être. Bref, j’ai vraiment, vraiment kiffé !

Alors, êtes-vous prêt à affronter vos démons intérieurs ? Cain est disponible dès maintenant sur itch.io pour la modique somme de 10 dollars. À noter que le jeu n’existe, pour l’instant, qu’en anglais.

Mais attention : une fois que vous aurez goûté à ses délices horrifiques, il se pourrait bien que vous ne regardiez plus jamais les jeux de rôle de la même façon. Après tout, dans l’univers de Cain, vous devenez littéralement ce que vous chassez. À vos dés, et que l’horreur commence !

On a aimé :

  • L’ambiance unique mêlant horreur psychologique et bureaucratie kafkaïenne
  • Les mécaniques de jeu innovantes qui maintiennent la tension
  • La profondeur thématique et les dilemmes moraux

On a moins aimé :

  • Le risque de se réveiller en sueur après une partie trop intense
  • La difficulté à expliquer à vos collègues pourquoi vous scrutez suspicieusement la photocopieuse

C’est plutôt pour vous si…

  • Vous trouvez que remplir votre déclaration d’impôts manque de frissons
  • Vous avez toujours rêvé d’être un exorciste avec un badge de pointage
  • Votre idée d’une soirée parfaite inclut des dés et des cauchemars existentiels

Ce n’est plutôt pas pour vous si…

  • Vous pensez que « péché » est juste un fruit
  • L’idée de devenir votre propre monstre vous fait moins peur que celle de ranger vos chaussettes
  • Votre thérapeute vous a formellement interdit de jouer à des jeux qui amplifient vos névroses

N’oubliez pas : dans Cain, ce qui se passe dans le jeu reste dans le jeu… sauf peut-être ces étranges marques de griffes sur votre bureau lundi matin.


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One Comment

  • Martin R

    Merci pour cette superbe critique !

    Tout ça met l’eau à la bouche, je trouve que ça ressemble aussi pas mal au jeu vidéo « persona » mais c’est une bonne idée que celle d’avoir de multiples références.

    Savez-vous si une traduction française est prévue ?

À vous de jouer ! Participez à la discussion

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