La douche turque, la méthode essentielle pour booster sa créativité

Que vous soyez auteur, professeur, ingénieur, artiste, gestionnaire, politicien, blogueur, la douche turque est clairement la méthode essentielle pour développer sa créativité.
Dans deux précédents articles, nous présentions d’où venaient les idées, ainsi que 29 conseils pour rester créatif.
J’aimerais aujourd’hui vous parler de la douche turque, d’après moi l’élément essentiel et überpuissant pour trouver des idées riches, originales et percutantes.
Douche turque ? Tout le monde connaît les bains turques, mais pas vraiment la douche. En fait, ces deux mots n’ont aucune importance, et c’est justement ce qui fait toute son importance! Pas très clair, et pourtant.
La douche turque, c’est quand vous êtes en pleine activité ordinaire comme marcher, vous doucher, aller aux toilettes, faire du sport, et que vous êtes soudain « assailli » par une idée. Assailli ou percuté.
La douche turque, c’est quand votre corps fonctionne presque tout seul et que pendant ce temps votre cerveau travaille en « back-office », et que subitement, vous venez de trouver une « idée de génie », une solution à un problème.
La douche turque est, d’après moi, la méthode la plus efficace pour créer. Elle s’avère en tout cas la plus prolifique, puisque toutes les idées ainsi trouvées sont incroyablement originales.
La douche turque est particulièrement efficace quand je travaille sur un projet, mon cerveau est en pleine ébullition créative, et là, paf, mon cerveau opère « tout seul » et me sort des trouvailles intéressantes. En ce qui me concerne, la douche turque arrive le plus souvent à vélo, tout stress évacué, les jambes déroulées, le vent dans les cheveux (que je n’ai plus).
Est-ce que vous aussi vous avez déjà « pris » une douche turque? Que pensez-vous de cette méthode? Une anecdote à raconter?
7 Comments
Prospero
Pareil à toi … la dernière fois en vélo, mon esprit vagabondait quand … PAF ! Je prends une pierre sur la roue avant et là, en quelques secondes, pendant ma chute, une idée de génie … « Tiens j’aurais dû mettre un casque … » !
Gus
hahahaha, la chute ne devait pas être si terrible puisque tu peux aujourd’hui en parler / écrire 😉
UltraLord
Moi, c’est souvent au moment où je me couche, qu’il ne faut pas que je fasse de bruit pour ne pas réveiller ma moitié … Je repense toujours à un truc à faire, à ajouter à une liste, …
Et à chaque fois, pas de stylo sous la main et de toute façon, écrire dans le noir … Alors je balance ce que je trouve à portée de main par terre pour y repenser. Le coup du noeud au mouchoir … En général, ça marche plutôt bien.
Jérôme EYFFRED
Je m’en vais vous raconter l’histoire décousue de la création d’un jeu.
Eté 2000… Découverte du mafioso, des honnêtes gens et quelques mafieux. Le jeu à l’origine du célèbre loup garou de thiercelieux. Une nuit entière à y jouer !
Eté 2011… Découverte de shadow hunters: Claque ludique! Jeu d’identités cachés, lieux à effet, combats simples et efficaces, format court, très peu de temps morts. Que de bonnes idées, une référence ludique incontournable pour tout auteur de jeux.
Essen 2011… Un petit stand dans un coin perdu et un jeune auteur de jeu étranger m’invite à faire une partie de son jeu en cours d’édition. C’est une sorte de chasse aux fantômes dans une ville abandonnée. La partie est conviviale mais le jeu ne me convaint pas. Toutefois, un élément de la mécanique attire mon attention : Le plateau initial est composé de 9 cartes retournée. On découvre les différents bâtiments de la ville progressivement et chaque surprise génére une sensation ludique fort sympathique. On peut même entrer dans les bâtiments et découvrir petit à petit les pièces et les fantômes qu’elles contiennent.
Il me vient l’idée de créer un jeu qui utiliserait cette mécanique de découverte progressive et il faudrait qu’il soit aussi fluide que shadow hunters.
Eté 2012… Paris est ludique, rencontre de Jean-Luc Renaud, auteur de la course farfelue des souris des champs. Son jeu semblait puissant en vidéo sur tric trac. Une seule partie suffit à confirmer cette impression.
Dans la course farfelue, on évolue sur un parcours où les cases dévoilent leur effet quand on tombe dessus. Jean-Luc m’évoque son projet de créer une version pour adulte. Ce projet fait écho et remet au goût du jour mon idée d’Essen. Je tiens quelquechose d’interessant c’est certain.
Aout 2012… Discussion ciné avec des amis. « Cube » vient sur la table et ricoche sur mon idée de jeu comme une évidence. C’est l’effet douche turc !
Je me lance dans un prototype dès le lendemain. Il m’apparait rapidement que le plateau doit être un carré de 5 par 5 : soit 25 salles et que tous les participants commenceront depuis la pièce centrale. Il y aura des innocents et un traître caché parmi eux. Il s’agira de trouver le cube de sortie à la périphérie et d’y entrer sans le traître… Plusieurs objectifs se croiseront: trouver la sortie, rester en vie (sachant qu’en plus des accidents de salle, les participants peuvent se taper dessus), trouver le traitre et l’évincer avant de sortir. Les salles auraient divers effets, pas besoin de se creuser la tête, Vincenzo Natali et les réalisateurs qui lui ont succédé ont déjà bien creuser la question. Cube2 me semble notamment une source d’inspiration idéale pour des salles a effets bizarres et inattendus.
Je ne pousse pas la recherche, je laisse mijoter dans ma tête.
Le jour suivant, visite quotidienne de tric trac et petit tour par les prévisions… je tombe sur Room 25 d’un certain François Rouzé.
Mon projet qui a mis tant de temps à voir le jour a un grand frère jumeau quelquepart… Il est mort né. C’est l’effet WC turc !
(Vos articles sont souvent passionnants, longue vie à gus and co!)
Gus
WC turc, très fort, merci Jérôme pour ce long (et triste) compte-rendu. Pas facile en effet d’innover aujourd’hui avec tant de jeux sur le marché / prévus. Mais peut-être que votre idée / proto changera de forme / thème pour devenir quelque chose d’autre (et mieux?).
Merci pour la dernière parenthèse 😉
DIDI
Le mieux pour être créatif c’est de ne porter aucuns jugements sur ce que l’on fait 🙂
La preuve en image :
Gus
Magnifique, très très fort Didi, Michel Gondry et son “Be Kind Rewind” serait fier de votre film (ramené de Suède, précisons-le). Vraiment top moumoute (comme dirait le coiffeur de David).