Horses : Le jeu vidéo qui va vous retourner l’estomac
🐴 Banni de Steam et Epic, Horses est-il allé trop loin ? Notre critique du jeu d’horreur le plus controversé et dérangeant de 2025.
Horses : Le jeu vidéo d’horreur interdit
⚠️ Avertissement : Dans un souci de transparence envers notre communauté, nous tenons à préciser que cet article reflète notre opinion personnelle sur le jeu. Nous n’avons reçu aucune contrepartie de la part de l’éditeur du jeu. Nous avons acquis et testé le jeu de façon indépendante, sans lien commercial avec son éditeur. Les avis présentés ici représentent notre analyse honnête et impartiale du jeu, basée sur notre propre expérience.
Vous pouvez écouter cet article sous forme de podcast ici, généré par IA. Et nous sommes également sur Apple Podcast & sur YouTube Podcast ici :
L’essentiel en 3 points :
- Horses est une expérience narrative d’horreur extrême dotée d’une ambiance unique et oppressante.
- Le gameplay est volontairement minimaliste et répétitif, visant à rendre le joueur complice des atrocités montrées à l’écran.
- Le jeu a provoqué une controverse majeure suite à son bannissement de Steam et Epic, soulevant le débat sur la censure et les limites de l’art vidéoludique.
Vous cherchez un jeu pour vous détendre après le boulot ? Fuyez.
On pensait avoir tout vu en matière d’horreur vidéoludique. On s’était habitués aux jumpscares faciles et au gore complaisant. Et puis Horses est arrivé. La nouvelle création du studio indépendant italien Santa Ragione n’est pas juste un jeu dérangeant. C’est une véritable descente aux enfers, un cauchemar éveillé qui a réussi l’exploit de se faire bannir de Steam et de l’Epic Games Store. Rien que ça. On y a joué, et on vous raconte notre expérience.
Présenté comme un jeu d’horreur narratif en vue subjective, Horses vous met dans la peau d’un étudiant qui part taffer l’été dans une ferme isolée. Spoiler : vous n’allez pas traire des vaches. La réalité est infiniment plus… commment dire… sinistre. Les « chevaux » du titre sont en fait des êtres humains asservis, nus, obligés de porter en permanence un masque équin fixé par un collier de métal. Ils sont traités comme du bétail. Voilà. Sympa.
Votre rôle ? Accomplir des tâches quotidiennes répétitives : couper du bois, arroser les « animaux », nettoyer le sang, enterrer des cadavres (oui, oui), tout en devenant le témoin, et bientôt le complice, de cette horreur absolue. En 2 à 3 heures chrono, Horses propose un voyage bref, mais dont on ne ressort pas indemne. Pas du tout indemne.
Un cauchemar expressionniste
La première claque est visuelle. Horses baigne dans un noir et blanc granuleux et sale, évoquant le cinéma muet le plus glauque. Le silence est roi. Seuls quelques bruitages ultra-précis viennent déchirer l’atmosphère, rendant le moindre craquement insupportable. Ajoutez à cela l’incrustation de courtes séquences vidéo filmées (FMV) au milieu du gameplay, et vous obtenez un malaise. Constant.
Le fermier qui vous accueille, avec son rictus déformé et ses membres disproportionnés, semble tout droit sorti de vos pires terreurs nocturnes. Les gros plans sur les visages masqués des « chevaux », grotesques et pathétiques, achèvent de nous mettre mal à l’aise.
On sent clairement l’influence de cinéastes radicaux comme Luis Buñuel ou Yórgos Lánthimos (The Lobster, ça vous parle ?). Le résultat est un trip sensoriel assumé, qui nous rappelle que le jeu vidéo peut être un médium artistique expérimental, loin du divertissement confortable. Horses prend le pari de déstabiliser et de provoquer une réaction viscérale. C’est de l’art, certes, mais de l’art qui fait mal, de l’art qui dérange.

Complice forcé
Malgré sa courte durée et des dialogues uniquement textuels (façon intertitres de film ancien), Horses réussit à nous impliquer émotionnellement. On s’attache à ces malheureux « chevaux », alors même que le jeu nous oblige à commettre des actes atroces envers eux.
C’est là toute la force perverse du titre : cette position de complice forcé. Le joueur doit participer aux abus pour progresser. Cela suscite une réflexion morale intense, bien loin des standards du jeu d’horreur habituel.
Soyons clairs : on ne « joue » pas à Horses pour s’amuser. C’est comme regarder un film choc de Michael Haneke : l’objectif est de déranger, de bousculer, de nous interroger sur la banalisation de l’horreur. De ce point de vue, le pari est totalement réussi. On en ressort le souffle coupé, le cœur au bord des lèvres.

Gameplay minimaliste et frustration
La contrepartie de cette démarche artistique radicale, c’est que Horses n’offre pratiquement aucun challenge ludique. Le gameplay est volontairement rudimentaire. On explore la petite ferme et on accomplit jour après jour les mêmes corvées monotones. Cela contribue à l’immersion dans ce quotidien macabre, mais si vous attendez des mécaniques de jeu étoffées, vous allez être déçus.
De même, le joueur n’a que très peu de prise sur l’histoire. Quelques pseudo-choix sont proposés, mais leurs conséquences sont minimes. Cette linéarité assumée sert le propos. Vous êtes, comme les personnages, prisonnier de l’horreur. Mais elle peut aussi rendre l’expérience frustrante. Il faut aborder Horses comme une expérience narrative interactive, pas comme un « jeu ».

Contenu extrême et censure
Il faut insister là-dessus : Horses est extrême. Le jeu aborde frontalement des thématiques brutales : l’esclavage, la torture, le viol, la manipulation psychologique, le suicide, sans oublier un body horror répugnant. Le tout est mis en scène sans filtre. Horses n’est absolument PAS tous publics, et même les plus endurcis pourront être secoués.
C’est ce contenu qui a conduit Steam puis Epic Games Store à bannir le jeu de leurs plateformes à la dernière minute. Une censure qui a relancé le débat sur la frontière entre art et produit commercial. Le studio se défend en soulignant que Horses est avant tout une critique virulente de la cruauté et de l’abus de pouvoir.
Reste que ces interdictions compromettent sérieusement l’avenir du titre (disponible uniquement sur GOG, Itch.io ou Humble) et menacent la survie même de Santa Ragione. Paradoxalement, cette controverse aura offert à Horses une publicité inespérée et une aura sulfureuse qui ne font qu’appuyer son message. Oui, c’est un peu l’effet Streisand, mais avec des chevaux.
Quoi qu’on en pense, Horses mérite qu’on en parle, ne serait-ce que pour la discussion qu’il alimente sur les limites de la création artistique dans le jeu vidéo contemporain.
Horses est au final davantage une œuvre d’art vidéoludique transgressive qu’un jeu au sens traditionnel. C’est une expérience courte, au gameplay limité, mais dotée d’une puissance évocatrice rare.
On a aimé :
- L’audace artistique complètement dingue du projet.
- L’ambiance en noir et blanc qui prend aux tripes et ne vous lâche plus.
- Oser proposer une vraie critique de l’oppression, sans prendre de gants.
On a moins aimé :
- Le gameplay quasi-inexistant qui rend la progression laborieuse.
- Certaines scènes vraiment, VRAIMENT difficiles à encaisser (on ne rigole pas).
- La frustration de n’avoir aucun impact réel sur l’histoire.
C’est plutôt pour vous si…
- Vous confondez votre ludothèque avec une salle de torture psychologique.
- Vous aimez le cinéma d’auteur radical (Haneke, Lanthimos) et les expériences qui bousculent.
- Vous voulez comprendre de quoi tout le monde parle pour seulement 5€.
Ce n’est plutôt pas pour vous si…
- Vous pensez que « My Little Pony » est déjà un peu sombre.
- Vous cherchez du « fun » ou un gameplay riche.
- Vous êtes sensible à la violence extrême et au body horror. Fuyez.

Horses, c’est comme un film de Haneke dont vous seriez le héros malheureux : inoubliable, mais on n’y retourne pas deux fois.
3/5 = oui, mais avec des réserves. Beaucoup de réserves.
Rejoignez notre communauté :
Rejoignez notre chaîne WhatsApp
Gus&Co : 100% Indépendant, 0% Publicité
Vous avez aimé cet article ? Depuis 2007, nous faisons le choix difficile de refuser la publicité intrusive pour vous offrir une lecture confortable. Mais l'indépendance a un prix (hébergement, temps, achat de jeux).
Pour que cette aventure continue, vous avez deux moyens de nous soutenir :
☕ Soutenir Gus&Co sur Tipeee