Critiques de jeux,  Jeux de plateau

Wink – Nid d’Espions. Comme un clin d’œil au confinement

Wink – Nid d’Espions est un jeu d’ambiance dans lequel on doit adresser des clins d’œil aux autres, sans se faire voir. Fun et frivole.


Je vais être honnête avec vous. Avec cette loooooongue pandémie qui ne cesse de durer, les jeux d’ambiance ne sont pas mon kiff. Il faut reconnaître que la période n’invite pas à la gaudriole ! On a plutôt envie de cocooner devant des séries, coucou Lupin, ou de s’évader grâce à des jeux narratifs ou complexes, qui nous prendront toute une soirée et, surtout, qui nous feront penser à autre chose.

Près d’un an déjà que notre vie quotidienne été mise sens dessus dessous par les mesures sanitaires et autres contraintes ou limitations. Il faut dire qu’après avoir vécu en quasi-confinement pendant près d’un an, il est difficile pour notre esprit de comprendre comment la pandémie de coronavirus a affecté notre santé, mentale, émotionnelle, sociale et physique.

Les médecins nous préviennent que plus de temps passé devant un écran cause des problèmes de vision. Pas glop. Des journées de travail plus longues et moins de lieux où aller vaquer, déambuler, signifient plus de plaintes de douleurs au dos et à la nuque. Pas glop non plus. Mais surtout, notre manque de socialisation pèse sur nos vies et compétences sociales.

Animal grégaire, social, l’être humain a besoin des autres. Besoin d’être entouré, d’appartenir à un groupe, de voir du monde, de toucher des gens. Pour nous, le contact social est crucial ! Et encore plus en périodes troublées.

Le manque de contact quotidien pourrait nous amener à modifier nos comportements sociaux. À perdre certaines de nos compétences. Notre quotient social et émotionnel pourrait par conséquent en prendre un coup.

Alors certes, cette période compliquée qui s’étire sans s’étioler est toute relative. Certaines et certains d’entre nous vivent en famille, d’autres vivent seuls. Et pensez aux personnes âgées, isolées depuis près d’un an pour des questions évidentes de sécurité.

Pareil pour les emplois, employées et employés. Avant, nous voyons des collègues, allions boire un café à la pause avec eux, allions déjeuner / dîner avec eux. Maintenant, notre collègue, c’est un félin ou un ficus. Dans le meilleur des cas.

Nous avons perdu ces contacts sociaux quotidiens essentiels, vitaux. Entre confinements et couvre-feu, cette privation sociale, nous pousse à expérimenter une forme d’isolement plus ou moins intense, plus ou moins marquante, plus ou moins pénible. Dison plutôt… plus.

Une fois la vaccination massive et généralisée effectuée, une fois la COVID dernière nous, restons optimistes, nous pourrons à nouveau profiter de la compagnie des autres, en toute sécurité.

Ça va tout de même être coton de revenir « en arrière » et de tirer un trait sur cette parenthèse anti-sociale. En effet, l’effet de cette pandémie sur notre santé physique et mentale risque de s’avérer plus complexe que le simple sentiment de ne plus savoir comment socialiser.

Être privé de contact avec d’autres personnes, être privé d’interaction sociale naturelle, normale, toutes ces choses qui nous connectent les uns aux autres sont devenues problématiques et interdites, dangereuses, même. L’ennemi, c’est devenu les autres. Ou presque. De quoi produire un certain état d’angoisse et d’anxiété. Quand nous trouvions du réconfort dans la compagnie de l’autre, des autres, aujourd’hui, tout ceci est remis en question.

Il est pourtant plus qu’important de dépasser ces états, de se donner soi-même des petits « coups de pied au derrière » pour se forcer de sortir, de se balader (avec ou sans attestation), de faire du sport, quand et où c’est encore possible, et de conserver les liens, du lien, social, humain. C’est précisément en ces temps de manques de relation qu’il devient vital, crucial, essentiel de réinventer notre lien à l’autre, de le tisser de manière encore plus intense et de continuer à rencontrer l’autre. Comment ? Où ? Le jeu de société, même si à distance, devient véhicule, plateforme… prétexte. Le cas aujourd’hui avec Wink – Nid d’Espion.


Wink. Clin d’œil d’espions

Et pourtant. Des auteurs et éditeurs continuent de sortir des jeux de société, de société. Le cas aujourd’hui avec Wink, qui tombe comme un clin d’œil dans une boîte de Pétri, pétri de virus.

Wink – Nid d’Espions vient tout juste de sortir en février 2021. Le titre vous dit quelque chose ? C’est normal. Il s’agit d’une réédition d’un « vieux » jeu. De plusieurs rééditions, en réalité.

Ce Wink 2021 est en effet la réédition de Zwinkern, sorti en 1994 créé par Fred Krohwinkel, et du même Wink du même éditeur Letheia sorti en 2013. Voici donc la troisième édition de ce jeu, avec de superbes illustrations colorées et très bédés, ambiance suspicion et espionnage. Des illustrations modernisées, plus… sexy et bankables que les deux précédentes éditions.

Wink est un jeu d’ambiance bien loufoque. Dans Wink, le clin d’œil, en anglais, vous devez repérer d’autres personnes à la table en jetant un clin d’œil tout en évitant de vous faire repérer par les autres. Voilà, ce n’est pas plus compliqué que ça, mais ça fonctionne bien.

Dans Wink – Nid d’Espions, on s’observe, on s’espionne, on rit, on passe un très bon moment, convivial. Un excellent jeu à sortir à table, à jouer entre amis, en famille, à l’apéro ou au dessert, derrière nos masques FFP2 ou en visio.

Car oui, même à distance, on peut, on doit continuer à vivre, à s’amuser, à partager. Wink nous offre une telle opportunité. Merci Letheia.

Avec Wink, on retrouve un peu les mêmes sensations que le jeu de cartes Kem’s et Mito, ce petit jeu de cartes dans lequel on peut tricher sans se faire attraper.

Un jeu court, vain, futile, fun, frivole et trivial, et pourtant emblématique de notre condition humaine, mouvementée depuis une année. Nous avons besoin des autres, plus que jamais.

Wink – Nid d’Espions sorti en février 2021 chez Letheia, créé par Fred Krohwinkel, pour 4 à 8 (préférer 5-6), d’une durée de 20′ dès 8 ans (mais 6 ans peut très bien aller aussi) vendu dans une petite boîte. Prix constaté : 15 euros.


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