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Devenez Sherlock. Nos 10 jeux de société de déduction préférés

Des plus petits aux plus costauds et cossus, voici notre sélection des 10 meilleurs jeux de société de déduction.


Les jeux de déduction nous demandent de trouver un élément, de résoudre une affaire, qu’il s’agisse d’un mot secret, d’une image, d’un tueur dans une affaire de meurtre, ou de l’identité secrète des autres personnes à la table. Pour y arriver, on va devoir observer, utiliser la logique et examiner des indices recueillis pendant la partie. Autrement dit, de faire preuve de déduction.

Aujourd’hui, avec le goût, la mode et l’essor immodérés des Escape Games, « de salon » ou IRL, les jeux de déduction sont un genre, une mécanique très présente sur le marché du jeu.

Mais au fond, c’est quoi, la déduction ? Allez hop, petit cours de psycho

La déduction est une opération par laquelle on établit, au moyen de prémisses, une conclusion qui en est la conséquence nécessaire, en vertu de règles d’inférence logiques.

Pour faire « simple », la déduction est une inférence menant d’une affirmation générale à une conclusion particulière. Une inférence étant un mouvement de la pensée allant des principes à la conclusion. C’est une opération qui permet de passer d’une ou plusieurs assertions, des énoncés ou propositions affirmés comme vrais, appelés prémisses, à une nouvelle assertion qui en est la conclusion.

On distingue les inférences immédiates des inférences médiates telles que déductives, inductives et abductives. Ce qui nous intéresse, aujourd’hui, ce sont ces inférences déductives. Ou, autrement dit, la… déduction.

À noter toutefois qu’on oppose souvent la déduction à l’induction, qui consiste au contraire à extraire d’un nombre fini de propositions données par l’observation, une conclusion ou un petit nombre de conclusions plus générales.

Pour faire simple, la déduction est la capacité mentale à associer divers éléments pour arriver à une solution. La déduction est un processus mental actif, délibéré. Au contraire de l’intuition, qui est une forme de déduction opérant à un niveau plus discret.

Élémentaire, mon Sher-lock

S’il y a bien une figure qui symbolise la déduction, c’est celle de Sherlock Holmes.

Partout dans le monde, Sherlock Holmes est l’une des icônes littéraires les plus identifiables et les plus appréciées. Aucun autre personnage fictif n’a créé une telle communauté de fans ni été un modèle aussi important pour les détectives en herbe. 

Le fameux personnage de fiction pratique le «raisonnement à l’envers», qui fonctionne comme ceci : Holmes apprend ou observe un résultat. Par exemple, la mort d’une femme dans sa chambre. Puis il utilise l’intuition pour décrire les étapes nécessaires pour que l’incident se produise. 

À bien y réfléchir, la méthode de Holmes repose sur une forme «d’induction éliminatoire», car la déduction est trop limitée pour l’englober. Holmes travaille en fait à travers les inférences vers la meilleure explication en considérant et en rejetant les autres. Il utilise ce qui lui semble le mieux pour l’occasion, choisissant le bon ensemble d’outils dans une large boîte à outils, en fonction des caractéristiques du problème à résoudre. Holmes utilise l’intuition, certes, mais il la combine avec des pratiques éprouvées par le temps.

Dans «The Adventure of the Speckled Band», par exemple, Le Ruban Moucheté en français, bien que Holmes fasse des déductions rapides, et potentiellement fausses, sur Helen Stoner lorsqu’elle lui raconte l’histoire de la mort de sa sœur jumelle au lit, il ne se contente pas de deviner la chaîne d’événements menant à la mort. Il se rend sur les lieux, fait des recherches sur leur beau-père, examine la salle de la mort de Julia, réfléchit aux détails du rapport de témoin oculaire d’Helen, élimine une hypothèse en testant les fenêtres, pose des questions sur les éléments de la pièce, corrobore ses idées sur le motif et le Modus Operandi, la manière de procéder du criminel, avec observation.

Il arrive enfin à déterminer comment et pourquoi Julia a été assassinée. Ce n’est pas exactement un raisonnement à rebours basé uniquement sur l’intuition. 

Penser comme Sherlock Holmes (et gagner à tous les jeux de société de déduction du monde)

Qu’est-ce qui distingue la façon dont Sherlock Holmes pense et pourquoi devrions-nous vouloir l’imiter, dans les jeux de société ou dans la vie ? La pensée de Sherlock Holmes se caractérise surtout par sa vigilance. Holmes utilise toujours ses capacités attentionnelles au maximum

Sir Arthur Conan Doyle nous dit souvent dans ses histoires sur Sherlock Holmes et le Dr John H. Watson que son célèbre détective de fiction est obsédé par le souci du détail. Comme Sherlock met en garde Watson dans « A Case of Identity » publié pour la première fois dans  The Strand Magazine en septembre 1891: « Ne vous fiez jamais aux impressions générales, mon garçon, mais concentrez-vous sur les détails. »

L’approche est bien résumée par son premier échange avec Watson dans «Un scandale en Bohême», lorsque Watson n’a aucune idée du nombre de marches qui mènent au 221B Baker Street, même s’il les monte et descend chaque jour, et plusieurs fois. « Vous n’avez pas observé. Et pourtant vous avez vu », le réprimande Holmes. Ce que Watson doit apprendre à faire à la place, c’est à la fois voir et observer. Non seulement cela le rendra plus conscient du moment présent, mais cela aidera à améliorer sa concentration, sa capacité créative et ses capacités en déduction, bien sûr.

Et pourquoi est-ce que Sherlock Holmes fascine autant ? Pourquoi lui ?Pourquoi pas d’autres détectives littéraires célèbres comme Miss Marple d’Agatha Christie ou Hercule Poirot, ou le grand ancêtre de tous les détectives fictifs, Auguste Dupin d’Edgar Allan Poe ?

Il faut admettre que Sherlock Holmes se distingue des autres détectives littéraires célèbres par un élément important : il n’est pas surhumain, bien qu’il le semble. Tout ce qu’il réalise, nous pouvons y arriver aussi. Ce qu’il accompli peut sembler complexe, mais tout est basé sur des principes d’observation accessibles. C’est ce qui le rend humain et qui parvient à exercer en nous une telle admiration et fascination universelles.

Holmes est impressionnant car il est facile avec la fiction de le faire paraître brillant et toujours juste. 

Il est également important de se rappeler que Sherlock Holmes est basé sur un personnage réel, le Dr Joseph Bell. Sherlock n’est pas simplement une création littéraire au hasard, échappé de l’imagination de l’auteur britannique Conan Doyle. 

Joseph Bell, né le 2 décembre 1837 à Édimbourg en Écosse où il est mort le 4 octobre 1911, est un médecin et professeur de médecine écossais. Ses méthodes ont en effet inspiré l’auteur Arthur Conan Doyle pour le personnage de Sherlock Holmes.

C’est ce docteur écossais qui a en effet élaboré «la méthode». Comme Bell l’a décrit, il s’agissait d’une approche disciplinée pour déduire des faits subtils sur ses patients à partir de rien de plus qu’une observation attentive. Le diagnostic réussi, pensait-il, découlait de trois choses: «Observer attentivement, déduire avec perspicacité et confirmer avec des preuves.»

Pour de meilleures déductions, un esprit affuté comme Sherlock Holmes

Sherlock Holmes et ses redoutables capacités de déduction démontrent l’importance d’une observation fine, d’un raisonnement prudent et d’une hypothèse qui évite la « vision du tunnel », un biais cognitif bien connu en psychologie qui désigne de façon métaphorique l’étroitesse ou la fermeture d’esprit d’un individu. Autrement dit, on ne voit que ce que l’on ne veut bien voir, et rien d’autre. Pour devenir « maître ès déduction, il est important de penser non seulement en dehors des sentiers battus, mais aussi à bien réfléchir, sur la base de raisonnement et de preuves, souvent constitués d’indices récoltés.

S’il y a bien un moteur mental qui définit la pensée de déduction, c’est que l’esprit le plus puissant est l’esprit calme. C’est l’esprit qui est présent, réfléchi, conscient de ses pensées et de son état. Il n’est pas souvent multi-tâches, et quand c’est le cas, il le fait avec un objectif.

Ce qui caractérise Holmes est un scepticisme naturel et une curiosité envers le monde. Plus que cela, cependant, Holmes reste toujours conscient des erreurs de pensée typiques, telles que les préjugés subconscients, les biais cognitifs, et il recherche constamment des moyens de résoudre ce qui semble insoluble. Il n’abandonne pas. Nous devrions faire pareil, dans les jeux de société, dans la vie.

Comme il le raconte à plusieurs reprises au Dr Watson dans les récits de Doyle sur leurs aventures ensemble, ce qui paraît essentiel pour Sherlock Holmes, ce sont ses facultés de déduction et de synthèse logique dont il s’est fait une spécialité.

Pour Sherlock, et nous quand nous jouons à des jeux de société de déduction, il est indispensable d’observer, et pas seulement de voir. La concentration de perception active constitue le pilier fondamental de la déduction. Être capable de relier les faisceaux d’indices pour parvenir à une construction, une conclusion, une compréhension de la motivation cardinale. L’équation holmesienne-type : résolution = observation + déduction.

Et que veut dire Sherlock par déduction ? En un mot : la recherche active de modèles significatifs dans les détails observés. 

L’exemple le plus célèbre de toutes les histoires de Doyle sur Holmes est peut-être ce que Sherlock explique à Watson et à d’autres dans  » The Adventure of Silver Blaise » (1892), Flamme d’Argent en VF.

Gregory ( détective de Scotland Yard ) : Y a-t-il un autre point sur lequel vous souhaiteriez attirer mon attention?

Holmes : Au curieux incident du chien pendant la nuit.

Gregory : Le chien n’a rien fait pendant la nuit.

Holmes : C’était le curieux incident.

Flamme d’Argent, Conan Doyle, 1892

Notre sélection des 10 meilleurs jeux de déduction

Après ces quelques errements explicatifs sur la déduction, voici enfin notre sélection des 10 meilleurs jeux de déduction auxquels nous avons pu jouer ces dernières années. Cela va du plus minuscule jeu de cartes (Love Letter) au plus complexe, cossus et disruptif (L’Île au Trésor).

Love Letter

Commençons par le plus petit jeu de la sélection. Un jeu qui ne tient que sur 16 cartes et quelques jetons rouges. Et c’est tout. Une performance en gamedesign rarement égalée. Et le jeu est juste excellent ! Un gros carton à sa sortie en 2013.

Vous commencez le jeu avec une carte en main. À votre tour, vous en piochez une du dessus du paquet, puis en choisissez une à garder et l’autre à jouer. Votre but : éliminer les autres en les obligeant à révéler leur carte. Pour cela, vous allez devoir deviner la carte qu’ils ont en main. Et pour y arriver, vous allez devoir faire preuve de déduction : comment jouent-ils ? Quelle carte conservent-ils, d’un tour à l’autre ? Toutes ces informations deviennent des indices qui pourront vous aider dans votre conclusion.

Love Letter est un condensé de déduction et de plaisir ludique. Les parties ne durent que quelques minutes à peine et se terminent lorsqu’une seule personne est encore en jeu, ou lorsque la pile de cartes est épuisée. Dans ce cas, c’est la personne qui possède la carte à la valeur la plus élevée qui remporte la partie.

À relever que Love Letter a été adaptée en de multiples thèmes : Cthulhu, Star Wars, Marvel…

Fiche technique :

  • Nombre de joueurs et joueuses : 2 à 4 (idéal à 3-4)
  • Âge conseillé : Dès 14 ans (peut très bien se jouer dès 8-10 ans)
  • Durée : 20 minutes (rarement plus)
  • Prix constaté : 10 euros

 ➡️ Vous pouvez trouver Love Letter ici chez Philibert.

 ➡️ Et également chez Magic Bazar.


Sherlock Q-System

Comme Love Letter, un autre mini-micro jeu qui ne tient que sur quelques cartes. Un format de ouf. Chaque deck contient une enquête à résoudre. Minuscule mais costaud. Un concentré de densité et d’intensité ludique.

Pour chaque jeu, chaque paquet, chaque scénario, chaque affaire, on joue de la même manière. On commence par sortir les cartes, il y en a toujours 32.

La mécanique est simplissime : on place une première carte face visible sur la table, l’exposition de la situation, puis on mélange toutes les autres cartes. On en distribue ensuite un certain nombre en fonction du nombre de personnes.

A son tour, on peut :

  • soit poser une carte face visible sur la table
  • soit en défausser une face cachée

Puis on pioche une carte qu’on rajoute à sa main.

Sherlock Q-System repose sur sa capacité à trier le bon grain de l’ivraie. Autrement dit, quelle carte garder pour construire la résolution de l’affaire, et quelle carte défausser qui pourrait être une fausse piste ou une information inutile. Dans Sherlock Q-System, il va falloir faire preuve d’une solide dose de déduction, dans un temps et un format limité et condensé.

Plus on pose de cartes et plus l’affaire s’étoffe, mais plus elle est également noyée sous une somme d’informations pas toujours cruciales. Balaise ! Des enquêtes palpitantes qui ne tiennent que sur quelques cartes. Intense.

Depuis sa sortie en VO en 2018 puis sa traduction en VF par les très sympathiques Belges de Geek Attitude Games, la gamme compte déjà 9 enquêtes, 9 paquets. Chaque paquet ne coûte que 8 euros à peine.

Fiche technique :

  • Nombre de joueurs et joueuses : 1-8 (optimum: 1-2)
  • Âge conseillé : Dès 8 ans (plutôt 12-14 ans puisqu’il s’agit à chaque fois de crimes)
  • Durée : 60 minutes par affaire
  • Prix constaté : 8 euros par affaire (il y en a déjà 9)

Vous pouvez trouver les 9 enquêtes ici chez Philibert :


The key

Dans The Key, vous incarnez des détectives et devez résoudre plusieurs affaires. Oui, plusieurs affaires, car The Key n’est pas UN JEU, mais TROIS. Trois différentes boîtes, trois différentes affaires, trois différentes difficultés, mais mêmes mécaniques et même auteur, Thomas Sing.

Thomas Sing. Ce nom vous dit certainement quelque chose, il est sur toutes les lèvres de la communauté des jeux de société en 2020. C’est l’auteur de The Crew, cet incroyable micro-jeu de cartes coopératif de pli à la Jass, dans un univers SF, avec un gros twist : le jeu est évolutif, avec 50 missions à accomplir. The Crew a raflé le Kennerspiel des Jahres cette année, et la suite est déjà annoncée pour 2021, The Crew II : Mission Deep Sea.

Mais revenons à nos clés. Dans The Key, à la sauce Cluedo, il va falloir résoudre une affaire en découvrant le suspect, le moyen de se sauver, le lieu et l’objet du meurtre.

À mi-chemin du jeu de réflexe, d’ambiance et de déduction, le but dans The Key est de se saisir rapidement avant les autres de cartes placées face cachée au milieu de la table. Ces cartes vont fournir des éléments de preuve et permettent de déduire la résolution des crimes commis. Dans The Key, on se situe donc entre un Jungle Speed, à peu près, et un jeu de déduction à la Cluedo.

The Key est vraiment, vraiment, vraiment bien. Le jeu se prend en main en quelques secondes, pour s’intensifier chaque minute qui s’écoule. Une carte, un indice, un fragment d’information, puis une autre, et encore une autre. Pour enfin réussir, ou se planter, à résoudre l’affaire. Un Sherlock sous pression.

Rapidité et déduction, le tout servi par des cartes aux informations parcellaires extrêmement subtiles et passionnantes : un bout d’ADN par-ci, une empreinte par-là, un calcul de temps d’itinéraire pour le criminel pour se rendre sur le lieu du crime, de la logique, des éléments visuels floutés, cassés ou cachés à retrouver. Bref, une ribambelle rocambolesques d’indices à recomposer, relier et résoudre. Prenant et palpitant !

Fiche technique :

  • Nombre de joueurs et joueuses : 1 à 4 (tourne très bien à toutes les configurations)
  • Âge conseillé : Dès 8 ans (c’est peut-être un peu ambitieux. Les enfants doivent être capables de lire, certes, mais également de mettre toutes les informations en relation. Et ceci dans un laps de temps court et sous pression de ramasser des cartes avant les autres. Comptez plutôt 10-12 ans)
  • Durée : 15-20′ par partie (environ, tout dépend des compétences de déduction des personnes présentes)
  • Prix constaté : 20 euros par affaire (il y en a déjà 3)

➡️ Pour vous donner une idée du jeu, vous pouvez consulter les règles de The Key – Vols à la Villa Cliffrock ici

➡️ Vous pouvez trouver The Key – Vols à la Villa Cliffrock chez Philibert ici

➡️ Vous pouvez trouver The Key – Meurtres au Golf d’Oakdale ici

➡️ Vous pouvez trouver The Key – Sabotages à Lucky Lama Land ici


MicroMacro

C’est notre coup de coeur énorme de cette fin d’année. Notre prix Gus&Co 2020 !

Résolvez des crimes sur une gigantesque carte. Observez, déduisez. Un jeu qui réinvente le « où est Charlie ».

Dans MicroMacro : Crime City, on doit résoudre des crimes dans une ville gangrénée par le crime. D’où le titre. Braquages, homicides, gangs, empoisonnements. Pas une ville des plus accueillantes, malgré des aspects gentillets.

Tout se joue au moyen d’une seule et unique carte gargantuesque, et d’un minuscule paquet de quelques petites cartes. La première explique l’affaire, puis carte après carte, on va devoir retrouver des éléments sur la mappe dépliée. Une carte indique la mission, la prochaine la solution. C’est tout. Aussi bête qu’efficace.

MicroMacro : Crime City est une sorte de « Où est Charlie » narratif dans lequel on doit observer et retrouver des éléments sur une carte, mais surtout, MicroMacro : Crime City est extrêmement intelligent et subtil.

La carte place en effet les personnages de l’affaire à plusieurs moments du récit, avant, pendant et après l’affaire. Il va falloir remonter ou avancer dans le temps en suivant sur la carte les personnages impliqués. Et ces personnages sont disséminés dans la ville.

Où était le personnage avant ? Quels ont été ses déplacements ? Où est-il allé après ? Quelles sont ses motivations ? Et tout ça en ne faisant qu’une seule unique chose : repérer des éléments cachés sur la carte, gigantesque. Il va falloir faire preuve d’une solide dose d’observation et de déduction.

Cela fait une trentaine d’années que nous travaillons dans le monde du jeu de société. Rares sont les jeux qui nous ont fait un tel effet Wahou ! 

À préciser que le jeu ne compte que 16 enquêtes. Une fois finie, le jeu est… fini. Mais peut s’offrir à nouveau à quelqu’un d’autre. Si on compte une moyenne de 15 minutes par affaire, avec 16 affaires disponibles, on passera 240 minutes sur le jeu. 4h sur un seul jeu, 16 parties du même jeu, c’est déjà beaucoup aujourd’hui.

À noter également que le jeu n’est pas vraiment destiné aux enfants, comptez plutôt dès 10-12 ans, parce que le jeu parle de meurtres, de vengeance et d’adultère.

Fiche technique :

  • Nombre de joueurs et joueuses : 1 à 4 (idéal à 1-2. À plus, on risque de se « marcher dessus » sur la carte)
  • Âge conseillé : Dès 8 ans (Comptez plutôt 10-12. Il s’agit à chaque fois de crimes, comme le titre l’indique, de meurtres sordides. À quand un MicroMacro : Kidz ?)
  • Durée : 10-20′ par enquête
  • Prix constaté : 25 euros

➡️ Vous désirez essayer le jeu avant de l’acheter ? Le site officiel vous propose une affaire en démo sur le site.

➡️V ous pouvez trouver MicroMacro : Crime City chez Philibert ici

➡️ Et également chez Magic Bazar ici 


Détective Charlie

C’est LE jeu de déduction idéal pour enfants !

Détective Charlie Holmes a besoin de vous pour mener l’enquête ! Engagez-vous dans six différentes affaires à Mysterville (sic) pour trouver à chaque fois le responsable.

Détective Charlie est un jeu d’enquête et de déduction coopératif pour enfants dès 7 ans dans un univers animalier. Le jeu fait la part belle au récit. Il va falloir interroger des témoins pour ensuite éliminer un suspect après l’autre pour finalement n’en garder qu’un seul, le ou la coupable.

Les six affaires sont surprenantes et touchantes. À chaque fois immersives, narratives et pas cucul ! Ce n’est pas parce qu’il s’agit d’un jeu pour enfants que le jeu doit être… cheap, et au thème crétin.

Un excellent jeu de détective qui va développer les compétences de déduction des enfants.

À préciser que Détective Charlie propose 6 affaires, et pas une de plus. Une fois ces 6 affaire terminées, le jeu est fini. À quand une extension avec de nouvelles affaires ?

Si vous désirez essayer le jeu, l’éditeur IELLO propose un scénario démo en print and play. À télécharger ici.

Qui a mélangé tous les jeux. LOL

Fiche technique :

  • Nombre de joueurs et joueuses : 1 à 5 (idéal à 3-4)
  • Âge conseillé : Dès 7 ans
  • Durée : 20-30 minutes par enquête (pas plus)
  • Prix constaté : 20 euros

 Vous pouvez trouver Détective Charlie ici chez Philibert.

 Et également chez Magic Bazar.


Dixit

Vendu à plus d’un million d’exemplaires depuis sa sortie en 2008 et son prix du meilleur jeu en 2019, Dixit est sans conteste LA référence de jeu de déduction d’images par excellence.

Le but ? Retrouver une carte parmi d’autres. Tout simplement. La personne qui donne sa carte doit la présenter avec un ou plusieurs mots. Sauf que. Si personne ou si tout le monde la retrouve, elle ne gagne pas de points. Il faut par conséquent réussir à donner un indice subtil pour être dans le juste milieu. Ni trop, ni trop peu.

Dixit s’est aujourd’hui élevé au rang des jeux de société modernes incontournables. Un grand classique !

À sa suite, Dixit a lancé toute une cohorte de jeux plus ou moins proches de déduction visuelle, comme Detective ClubDanyOne KeyCodenames Pictures, Similo, l’effrayant et palpitant Greenville 1989 ou le tout récent Mysterium Park.

Fiche technique :

  • Nombre de joueurs et joueuses : 3 à 6 (idéal à 4-5)
  • Âge conseillé : Dès 7-8 ans
  • Durée : 30-45 minutes
  • Prix constaté : 28 euros

 Vous pouvez trouver Dixit ici chez Philibert.

 Et également chez Magic Bazar.


Codenames

Comme Dixit, impossible de ne pas parler et placer Codenames dans cette liste des meilleurs jeux de société de déduction ! Sorti en 2015, il a remporté le fameux Spiel des Jahres en 2016.

Dans Codenames, le but est de retrouver des espions infiltrés. Donc ambiance suspicion et espionnage. Et tout ceci grâce à des cartes affichant un mot, ou une image si on joue à la version… image.

On place une matrice de 5×5 cartes. Deux équipes s’affrontent. Les bleus contre les rouges.

Dans chacune des deux équipes on désigne un « Maître Espion ». Les deux connaissent l’attribution des cartes / mots par équipe, pas les autres. Le but des autres sera alors de retrouver tous leurs mots.

Pour cela, le Maître Espion énonce un mot et un chiffre. Frites 2. Son équipe devra alors retrouver deux mots lié aux « frites ». Ils désignent un mot présent sur la table. Si le mot est juste, ils peuvent continuer. Sinon, ils passent la main à l’autre équipe.

Donc dans notre exemple : les joueurs pourraient choisir « patate » et « jaune ».

Et s’ils se trompent?

3 cas de figures possibles:

  1. le mot appartient à l’autre équipe. Dans ce cas-là, on le recouvre avec une carte représentant l’autre équipe. Qui s’approche plus rapidement de la victoire. Merci.
  2. le mot n’appartient à personne. Dans ce cas-là, on le recouvre avec une carte neutre.
  3. le mot appartient à l’Assassin. Et là, c’est le drame. L’équipe perd aussitôt. Même si c’est après 1 minute de jeu. En effet, un assassin a infiltré le jeu. Le méchant. S’il est désigné à tort, la partie est aussitôt pliée pour l’équipe qui l’a désigné.

Et on continue ainsi jusqu’à ce qu’une équipe soit parvenue à retrouver tous ses mots.

Codenames est un jeu de mots, de déduction et de subtilité. Depuis 2015, il est devenu un grand classique des jeux de société. Tout bête, tout simple, et pourtant très fun.

À noter que depuis sa sortie, plusieurs autres versions ont été déclinées : images, à deux uniquement, Harry Potter, Marvel, Sexe & Rock n’Roll, etc.

Cette année, en pleine pandémie et confinementS, Codenames est devenu, avec Pandemic, LE jeu le plus joué, le plus buzzé, en visio. Et la version officielle du jeu en ligne est sortie cet été. On peut maintenant y jouer, à distance.

Fiche technique :

  • Nombre de joueurs et joueuses : 2 à 8 (idéal à 6-8)
  • Âge conseillé : Dès 14 ans (peut aussi se jouer dès 10-12 ans)
  • Durée : 30 minutes
  • Prix constaté : 18 euros

Vous pouvez trouver Codenames chez Philibert

Et également chez Magic Bazar ici


L’Île au Trésor

Tout est dans le titre. De l’Île au Trésor, le roman de Robert Louis Stevenson paru en Angleterre en 1881. Une histoire de pirates, de mutinerie, de cuistot (Long John Silver) sur un bateau qui possède la carte d’un trésor enfoui sur une île. Le jeu de plateau s’inspire du roman pour proposer une adaptation, libre, ludique et épique.

Dans L’Île au Trésor, les joueurs et joueuses sont séparés en deux équipes. Une personne incarne Long John Silver, qui est enfermé en prison et qui détient les informations sur l’emplacement de son trésor et les autres qui incarnent les pirates à la recherche du fameux trésor. L’Île au Trésor est du semi-coopératif, donc, un contre tous. Ou pas du tout. En réalité, c’est tout le monde contre tout le monde. Les pirates ne jouent pas ensemble pour récupérer le trésor. C’est chacun pour soi.

Long John passe sa partie à révéler des bribes d’informations sur l’emplacement du trésor sur la carte : distance, orientation, proximité d’une figurine… et les autres doivent tenter de le retrouver en premier grâce à ce faisceau d’indices, et tout ceci avant la fin de la partie et la sortie de prison de Long John. Des pirates en compétition pour faire preuve de déduction avant Long John et avant les autres. Chaud ! Intense ! Épique !

À relever que L’Île au Trésor propose un matériel hors normes impressionnant : des boussoles trouées, des boucles pour pouvoir y inscrire et dessiner des lignes, un compas sur lequel attacher un stylo de la couleur de son pirate pour pouvoir dessiner directement sur le plateau, tout effaçable.

Fiche technique :

  • Nombre de joueurs et joueuses : 2-5 (idéal à 4)
  • Âge conseillé : Dès 10 ans
  • Durée : 45′. Environ. C’est une moyenne extrêmement vague. La partie peut être pliée en 30′ à 2, ou durer 2h à 5. Voire même s’arrêter après 5-10′ si les pirates tombent sur le trésor tout de suite
  • Prix constaté : 45 euros

Depuis sa sortie, une grosse extension est sortie, Capitaine Silver, l’Île de la Revanche, avec deux nouvelles cartes et de nouvelles capacités pour Long John, de quoi rajouter une solide durée de vie au jeu.

➡️Vous pouvez trouver L’Île au Trésor ici chez Philibert.

 ➡️ Et également chez Magic Bazar.


Sherlock Holmes Détective Conseil

Le plus fameux jeu de toute cette liste ! Le plus littéraire et narratif, aussi.

Une grosse boîte, plusieurs livrets et documents : carte, annuaire, informateurs. On vadrouille entre tout cela et on sautille de paragraphes en paragraphes pour consulter et interroger les différentes pistes et personnages. Le but ? Réussir à résoudre l’affaire, et en moins de pistes possibles.

Sherlock Holmes Détective Conseil (SHDC) est paru en anglais il y a près de 40 ans, en 1981 ! Quatre ans plus tard, il a d’ailleurs remporté le prix du meilleur de l’année en 1985. Créé par Gary Grady, Suzanne Goldberg et Raymond Edwards, il est sorti en VF à plusieurs reprise. D’abord chez Descartes en 1985, puis chez Ystari en 2011, et enfin chez les Space Cowboys en 2016.

Dans la plupart des boîtes et éditions sorties, il s’agit souvent de « simples » traductions de la version originale de 1981. Améliorées, toutefois. Il a fallu attendre cette année en 2020 pour voir Les Francs-Tireurs de Baker Streets, la toute première boîte écrite par un véritable auteur britannique, comme celui de Sherlock.

Sherlock Holmes Détective Conseil est le jeu le plus narratif et littéraire de toute cette liste. Un véritable joyau de déduction !

Fiche technique :

  • Nombre de joueurs et joueuses : 1 à 8 (8, vraiment ? Jouez-y plutôt entre 1 et 4, jamais plus !)
  • Âge conseillé :  Dès 14 ans (bonne estimation. Il s’agit quand même de meurtres, de crimes…)
  • Durée : 90′ par enquête (90′ est le minimum. Comptez plutôt 120′ à 150′. Ou alors 7′ si vous êtes Sherlock Holmes. LOL)
  • Prix constaté : 45 euros

➡️ Vous pouvez télécharger les règles du jeu ici.

➡️ Vous pouvez télécharger un scénario démo à imprimer et jouer ici.

➡️ Vous pouvez trouver Sherlock Holmes – Détective Conseil : Les Francs-tireurs de Baker Street chez Philibert ici.

➡️ Et également chez Magic Bazar ici.

Depuis sa réédition moderne en 2011, Sherlock Holmes Détective Conseil à inspiré d’autres titres, proches et pourtant différents, comme le disruptif Détective, sorti en 2018, ou Chronicles of Crime.

Et à noter également que depuis 2012, en partenariat avec feu Ystari, nous avons été les tous premiers à proposer des enquêtes Sherlock Holmes Détective Conseil Live en vrai dans plusieurs villes, avec plus de 1’600 détectives pour la toute dernière aventure en mai 2019.

Malheureusement, et comme tout le monde, nous avons été contraints d’annuler notre édition de 2020, COVID oblige. Mais ce n’est que partie remise. Espérons pour mai 2021 (mais ça sent le sapin, soyons lucides…)


Cryptide

Un pur jeu de société de déduction qui, comme l’Île aux Pirates, et contrairement à la plupart des jeux de cette liste, se déroule sur un plateau. Celui-ci est modulaire. Vous commencez la partie par les assembler, pour donner à chaque partie une configuration différente. Le but du jeu ? Être la première personne à découvrir l’emplacement d’une créature cachée en utilisant un faisceau d’indices.

Chaque partie a une solution unique pour sa configuration de départ et ses indices. Et la nature compétitive du jeu génère un effet de course et une tension vivace à la table. Qui sera capable de faire preuve de meilleure déduction que les autres ?

Un jeu fluide, simple. Tout est (presque) dans l’épure: un indice, une question, une recherche, et c’est tout. Dès les 2-3 premiers tours, on comprend qu’on vient de s’embarquer pour une folle aventure, entre observation, mémorisation et déduction.

Un jeu de déduction qui ne s’emberlificote pas sous un déluge de mécaniques absconses. Un pur délice épuré et efficace !

Fiche technique :

  • Nombre de joueurs et joueuses : 3-5 (idéal à 4)
  • Âge conseillé : dès 10 ans (bonne estimation)
  • Durée : 30 à 50 minutes (bonne estimation, aussi)
  • Prix constaté : 30 euros

➡️ Vous pouvez trouver Cryptide chez Philibert ici

➡️ Et également chez Magic Bazar ici


Citons encore, enfin, en vrac, d’autres titres, d’autres jeux de déduction, également passionnants :

  • Hanabi. Un jeu de déduction coopératif dans lequel les cartes personnelles ne sont visibles que pour les autres
  • Mr Jack. Un jeu à deux, une sorte de jeu d’échecs, avec de la déduction en sus
  • Undo. Un micro jeu d’enquête et de déduction avec sauts dans le temps
  • Decipher. Réussir à trouver un mot avec des bouts de lettres
  • Master Word. Codenames rencontre le Mastermind. Passionnant !
  • Alchimistes. Un gros jeu, entre jeu de gestion et jeu de déduction
  • Decrypto. Un party-game extrêmement subtil
  • Nom d’un Renard ! Un excellent jeu de déduction pour enfants dès 5 ans
  • Code 777, toujours vendu après 35 ans, et dont Hanabi est fortement inspiré
  • Resistance. Un Loup-Garou, sans élimination. La meilleure déclinaison !
  • Complots (également connu sous le nom de Coup), comme Love Letter, un micro jeu. Bluff et déduction

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Et vous, quels autres jeux de déduction conseillez-vous ?

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9 Comments

  • Dark Guil

    Merci les Gusiens.
    Votre capacité encyclopédique à traiter de tous les sujets et de façon hyper poussée ne cessera de m’impressionner.
    Quelle finesse dans l’analyse littéraire d’un véritable mythe du récit policier ! Remarquable.
    Dans ce que j’observe dans les moindres détails, j’en déduis que vous n’êtes pas humains… Conclusion : vous êtes les meilleurs (mais c’était plutôt facile à trouver) !
    Belle sélection en effet avec un petit faible pour Hanabi (et les jeux de Bauza en général dans sa période asiat) malgré tout. Et pour son côté littéraire et très fidèle sur le Sherlock Holmes.
    Je n’ai pas testé L’île au trésor mais il me fait bigrement de l’œil !
    Merci encore

  • Alfa

    Joli article merci !
    J’ai aussi pensé à INSIDER (déduction sociale ), CONCEPT (communication limitée), DÉTECTIVE CLUB (déduction par l’image ), SHERLOCK13 (déduction logique ), CRIME ZOOM (enquêtes), et UNLOCK! (Énigmes)

  • Jean IELLO

    Merci Gus d’avoir mis notre Détective Charlie dans ce beau classement 🙂

    En effet, il y a 6 enquêtes, mais on travaille déjà sur la suite…et pour patienter on vous propose de découvrir le nouveau scénario « Qui a mélangé tous les jeux ? » à imprimer et découper ici : bit.ly/39i3HfS

    Détective Charlie est en rupture de stock chez nous mais il reste encore quelques exemplaires en boutique. Le jeu sera de retour début 2021 🥳

    –LOKI

  • ZIGZAG

    Break the Code est excellent et trop peu connu. Simple et épuré(trop ?), efficace avec une belle tension. Une valeur sûre à deux joueurs.

À vous de jouer ! Participez à la discussion

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