Critiques de jeux,  Jeux de plateau

Les 3 nouveaux jeux IELLO, à jouer dans un sous-marin, ou ailleurs

Le Dilemme du Roi, Schotten-Totten 2 et Unicorn Fever sont les trois nouveaux jeux déjà sortis ou à paraître dans quelques jours chez IELLO. Et que valent-ils ?


Unicorn Fever

Commençons par le jeu le moins bon, mais aussi le plus beau et original de toute la sélection.

Dans Unicorn Fever, on se retrouve propulsés dans un royaume fantasque et fantastique peuplé de… licornes bien sûr, de fées et de farfadets. Les licornes sont sur la piste de départ, en mode course de chevaux licornes. Il va falloir parier sur le bon cheval la bonne licorne.

Les licornes n’appartiennent à personne, il va falloir miser sur celles qu’on imagine franchir la ligne d’arrivée plus vite que les autres. Et selon leurs cotes, on va pouvoir multiplier sa mise de départ. Ou tout perdre.

Unicorn Fever se joue en quatre manches, chacune entrecoupée de trois phases : la phase de sélection des actions, comme prendre un pari, prendre ou poser des cartes spéciales. Une fois cette première phase effectuée, on passe à la course, qui se résout à coups de cartes piochées et de dés lancés. Avec des cartes qu’on aurait pu poser au préalable pour booster ou freiner. Arrive enfin la phase de résolution, lors de laquelle on reçoit, ou perd, ses paris. Et on fait ça quatre fois en tout. La personne qui a obtenu le plus de points en fin de partie remporte la course, le jeu, les licornes et les sabots qui vont avec.

Unicorn Fever est un pur jeu de pari : course, cotes, coups bas. Mais de hasard, aussi, beaucoup. Si on passe sa première phase à programmer, planifier, agir, c’est lors de la seconde qu’on croise les doigts. Un peu de tactique, de bluff, de coups d’enfoirés, de programmation, et on espère que ça tienne.

Mais qu’est-ce qu’on s’y ennuie ! La première phase, de gestion, froide, lente, détonne avec la seconde, plus fluide et frénétique, durant laquelle on voit les chevaux licornes avancer plus ou moins vite sur le champ de cours. On gagne ou on perd, et tout ça avec des cartes piochées et de dés lancers.

Ce cocktail entre jeu tactique avec beaucoup de choses à gérer : actions, cartes, contrats et presque un total hasard qui s’ensuit ne prend pas. Le clivage refroidit. On perd, ou on gagne, au petit bonheur la chance. Comme au PMU, en fin de compte. On croit parier sur le bon cheval la bonne licorne, et patatras. Ca aurait pu être cocasse et caustique, mais le jeu finit par se prendre les sabots dans le tapis. On s’y ennuie. Autant jouer à pile ou face ou à Camel Up, un autre jeu de pari, avec un univers moins barré mais beaucoup plus tenu et cohérent.

Reste toutefois que le jeu est aussi somptueux que loufoque. Les peuples impliqués, les figurines et « personnages » licornes, toutes personnalisées, les illustrations, chatoyantes, et le plateau, clinquant, parviennent à nous faire esquisser un large sourire. Qui s’estompe bien vite une fois les règles ouvertes, bien trop longues et complexes pour un « petit » jeu de course qui n’est pas aussi simple et léger que le matériel et l’univers semblent nous le faire croire.

Verdict final :

Bof bof !

Un jeu de course et de pari poussif et fragmenté qui peine à convaincre.

Note : 2 sur 5.

➡️ Vous pouvez trouver Unicorn Fever chez Philibert ici

➡️ Et également chez Magic Bazar ici

  • Auteurs: Lorenzo Silva,  Lorenzo Tucci Sorrentino
  • Illustratrice : Giulia Ghigini
  • Éditeur : IELLO
  • Nombre de joueurs et joueuses : 2 à 6 (fun à 4-5. À éviter à 2 & &)
  • Âge conseillé : Dès 10 ans (bonne estimation. Pas moins)
  • Durée : 45′
  • Thème : Fantasy. Des licornes, des fées, tout ça
  • Mécaniques principales : pari, course, bluff

Schotten-Totten 2

Faisons court. Schotten-Totten 2 est la suite d’un tout petit jeu de cartes créé par Reiner Knizia. Pour fêter les 20 ans du jeu, sorti pour la toute première fois en 1999, avec une somptueuse réédition chez IELLO en 2016, Reiner Knizia vient tout juste de nous proposer la suite.

Dans Schotten Totten 1, un micro jeu de cartes à deux uniquement, deux clans écossais s’affrontent pour pousser neuf pierres et agrandir ainsi leur territoire dans les Highlands. Le tout, au moyen de combinaisons de poker bien connues : suites, couleur, etc.

Schotten Totten 1 est impressionnant d’efficacité ! Avec juste un jeu de 54 cartes numérotées de un à neuf, et de six couleurs différentes, vous allez devoir placer trois cartes derrière chaque pierre de votre côté de la ligne. Et Selon l’emplacement, et la combinaison, vous allez pouvoir remporter une pierre.

Le jeu est extrêmement subtil, car il n’est pas nécessaire de poser une combinaison plus forte que l’autre, il « suffit » de lui prouver qu’il lui sera impossible de vous battre.

20 ans plus tard, Schotten Totten 2 vient donc de sortir cet automne 2020. Il reprend, en gros, les mêmes mécaniques. Avec tout de même quelques différences à relever. Dans cette suite, et contrairement au jeu original, Schotten Totten 2 devient maintenant asymétrique. Chaque personne doit atteindre un objectif différent pour remporter la partie. Pour gagner, une personne doit tenir jusqu’à la fin du paquet de cartes, et l’autre, comme le jeu de base, en remportant plusieurs batailles. Soit quatre différentes, soit deux fois la même.

Alors qu’une personne tente de défendre ses murs, l’autre tente de les casser en mode Tower Defense. Les deux jouent des cartes numérotées qui représentent leurs forces. Et comme pour le premier titre, vous allez jouer vos cartes sur des emplacements pour déterminer qui gagne quels combats. Avec un gros twist cette fois : chaque emplacement de jeu, de forteresse indique :

Un nombre de cartes maximum à jouer. Parfois deux, trois ou quatre même.

Une combinaison spécifique à jouer. Parfois juste la somme ou une suite.

L’affrontement n’est donc pas toujours déterminé par la combinaison de poker la plus forte.

La personne qui joue en défense peut également utiliser des jetons d’huile bouillante pour « attaquer » l’autre (à Genève, pour se défendre des Français qui ont essayé de nous envahir en 1602, nous avons utilisé non pas de l’huile mais de la… soupe).

Disposition du jeu de plateau Schotten Totten 2

Et l’autre peut également décider de défausser toute une rangée de son côté pour repartir à zéro et recommencer, relancer l’assaut.

Au final, Schotten-Totten 2 reprend son prédécesseur aux mécaniques de mains de poker, en lui insufflant une expérience de jeu bien différente. C’est Schotten-Totten, mais pas du tout. Et moins bien.

En effet, si le premier du nom est subtil et épuré, cette nouvelle mouture devient plus brouillonne. On retire une carte ici, on en pose là parce qu’on doit, etc. Plus de contraintes, plus de chaos, moins de plaisir. On sympathise, mais on n’accroche guère.

Si vous ne connaissez pas Schotten-Totten, prenez plutôt le premier. Si vous êtes, comme nous, fans du premier, ce deuxième n’est pas indispensable. Le premier se suffit à lui-même.

Au final, ce Schotten-Totten 2, c’est le Frozen du jeu de société. Le premier était excellent, on aurait pu se passer du second. Vivement le troisième.

Verdict final :

Sympathique !

Plus brouillon, moins intense que le premier. Dispensable.

Note : 3 sur 5.

Et encore une chose

➡️ Vous pouvez trouver Schotten-Totten 2 chez Philibert ici

➡️ Vous pouvez aussi trouver Schotten-Totten 1 chez Philibert ici

➡️ Et également chez Magic Bazar ici

  • Auteur : Reiner Knizia
  • Illustrateur : Djib
  • Éditeur : IELLO
  • Nombre de joueurs et joueuses : 2, uniquement
  • Âge conseillé : Dès 8 ans (pas moins !)
  • Durée : 20-30′
  • Thème : Écosse médiévale (mais avec des poulets volants)
  • Mécaniques principales : cartes, combinaisons, bluff, asymétrique

Le Dilemme du Roi

Le titre le plus costaud de la sélection, mais également le plus intense, le plus passionnant, le plus profond et complexe, aussi. Nommé pour le Kennerspiel des Jahres cette année, c’est finalement The Crew, un autre jeu IELLO, qui a décroché la palme des jeux Expert.

Dans Le Dilemme du Roi, vous incarnez les représentants de familles influentes qui siègent au Conseil du roi. C’est sur vos épaules que repose le sort du royaume. À chaque manche, vous piochez une carte du dessous du paquet Dilemme et vous faites peu à peu avancer l’histoire du jeu, du royaume. Chaque carte est unique et vous posera un problème que vous allez devoir gérer. Vous devrez discuter, négocier et prendre des décisions.

Tout l’intérêt et la difficulté du jeu réside dans le subtil équilibre à trouver entre intérêt général et intérêt personnel de votre faction. Le Dilemme du Roi devient VOTRE dilemme à VOUS ! Bienvenue dans la Tragédie des Biens Communs !

La tragédie des biens communs

Le Dilemme du Roi illustre le principe de la tragédie des biens communs, un principe étudié en psychologie, en écologie et en économie.

L’expression a été popularisée par un article du biologiste Garrett Hardin paru dans Science en 1968, intitulé « The Tragedy of the Commons » et considéré comme une contribution majeure de la pensée écologique moderne.

Les biens qui présentent une non-exclusion d’usage mais une rivalité dans leur consommation sont appelés biens communs. La tragédie des biens communs doit se produire dans une situation de compétition pour l’accès à une ressource limitée, créant un conflit entre l’intérêt individuel et le bien commun. Souvent utilisés par une communauté, ces biens seraient voués à être surexploités. Une coopération peut émerger et ainsi éviter leur « tragédie ». Sinon, c’est perdant-perdant.

Dans le gros jeu de plateau Le Dilemme du Roicette théorie constitue la fondation du jeu. Quelle décision est-ce que votre Maison va prendre pour servir son intérêt personnel, tout en pensant au royaume, à l’intérêt général ? Toute la subtilité du jeu, et du monde, réside dans la recherche perpétuelle, cruciale et douloureuse d’équilibre entre le commun partagé et l’individuel personnel.

Ce qui est intéressant, avec cette théorie de la tragédie des bien communs, c’est que l’homme qui l’a développée était un raciste, eugéniste et islamophobe. Et son argument était faux.

Il y a cinquante ans, le professeur Garrett Hardin de l’Université de Californie a écrit un essai influent dans la revue Science. Hardin considérait tous les humains comme des éleveurs égoïstes : nous craignons que le bétail de nos voisins broute la meilleure herbe. Donc, nous envoyons nos vaches consommer cette herbe en premier. Nous le prenons d’abord, avant que quelqu’un d’autre ne vole « notre part ». Cela crée un cercle vicieux de dégradation de l’environnement que Hardin a décrit comme la «tragédie des biens communs».

L’influence de Hardin sur l’environnementalisme (et le jeu de société) moderne est énorme. Ses théories sont enseignées en écologie, économie, sciences politiques et les études environnementales. Son essai de 1968 reste aujourd’hui un « blockbuster » académique, avec près de 40’000 citations dans la littérature universitaire.

Mais.

Mais voici quelques vérités qui dérangent : Hardin était un raciste, eugéniste, et islamophobe. Il est fiché par le Southern Poverty Law Center comme un nationaliste blanc connu. Ses écrits et son activisme politique ont contribué à inspirer la haine anti-immigrés. En plus de sa théorie sur la tragédie des biens communs, Hardin a également promu l’idée qu’il a appelée en 1974 « l’ éthique des bateaux de sauvetage« : puisque les ressources mondiales sont limitées, Hardin pensait que les riches devraient jeter les pauvres par-dessus bord pour garder leur bateau hors de l’eau.

Sympa…

Selon lui, le meilleur moyen de s’en sortir, est de s’enfermer (grâce à un mur, par exemple… mais payé par son voisin. LOL), de se protéger des invasions étrangères. Selon le papa de la théorie de la tragédie des biens communs, illustré dans Le Dilemme du Roi, seules les sociétés ethnique homogènes pouvaient survivre. 

Et non, dans les années 70, l’universitaire Hardin ne s’est pas juste contenté d’écrire des essais. Il a également fait pression sur le Congrès, le pouvoir législatif américain, contre l’envoi d’aide alimentaire aux pays pauvres. Car il pensait que leurs populations menaçaient la Terre. Les (riches) Blancs, c’est bien. Les autres, différents, ailleurs, non.

Mais sa théorie et vision des biens communs ne tient aujourd’hui plus la route (sauf dans Le Dilemme du Roi, mais passons). En effet, de nombreux biens communs mondiaux ont été gérés, et protégés par les institutions communautaires et multilatérales nationales et internationales. À lire à ce sujet l’œuvre d’Elinor Ostrom, prix Nobel d’économie 2009. Elle a pu prouver que les être humains ont développé des outils institutionnels raisonnables et raisonnés pour gérer notre environnement commun.

En 2020, plus que jamais, la durabilité environnementale ne peut exister sans justice environnementale. Sommes-nous vraiment prêts à suivre et croire Hardin et à dire qu’il n’y a qu’un nombre limité de ressources, et que nous nous devons de les… protéger. Des autres ? Et si nos nations étaient en coopération, et non en compétition ? C’est tout l’équilibre délicat qu’il va falloir trouver et gérer dans Le Dilemme du Roi.

Dans la vraie vie, cet équilibre et gestion sont particulièrement importants lorsque nous traitons des changements climatiques. Malgré ce qu’aurait pu dire Hardin, la crise climatique n’est pas une tragédie des biens communsNos impulsions individuelles de consommer ne sont pas les coupables de la dégradation environnementale que nous traversons. Les principaux responsables depuis 30 ans sont les puissants intérêts et industriels à fort impact polluant en carbone qui ont tout fait pour bloquer les réformes et maintenir une économie carbonée qui maintient leurs bénéfices, à court terme. Ils nous ont enfermé dans une économie où la consommation de combustibles fossiles continue d’être une nécessité, pas un choix.

La vérité est que les deux tiers de toute la pollution de carbone jamais rejetée dans l’atmosphère peuvent être attribués aux activités de 90 entreprises seulement. Ce sont les efforts de ces entreprises pour contrecarrer avec succès l’action climatique qui est la véritable tragédie. Dans Le Dilemme du Roi, nous incarnons ces 90 entreprises. Mais dans un jeu. Comment choisir la meilleure décision pour continuer à profiter du système ?

Et plus que jamais, en pleine pandémie et résurgence mondiale, la tragédie des bien communs n’a jamais été aussi criante de nécessitéPour vaincre la COVID-19, nous devons reconnaître notre interdépendance. Fermer les frontières et gérer la pandémie mondiale de manière cloisonnée n’est peut-être pas la meilleure solution. Le repli national risque de faire émerger des situations politiques, sociales et économiques compliquées, qui risquent de faire ensuite le lit des partis populistes, nationalistes et protectionnistes. Avec Biden qui vient d’être élu, il y un espoir contre le populisme nationaliste (blanc) qui brandit la tragédie des biens communs comme mantra.

Cinquante ans plus tard, arrêtons le charabia insensée de Hardin. Arrêtons de dire que nous sommes à blâmer parce que nous abusons tous des ressources partagées. Arrêtons de défendre des politiques qui privilégient la protection de l’environnement pour certains êtres humains au détriment d’autres. Et remplaçons la métaphore imparfaite de Hardin par une vision inclusive de l’humanité, basée sur la gouvernance démocratique et la coopération en cette période de difficultés intenses. Entre crise environnementale et sanitaire, le multilatéralisme et la gouvernance n’ont jamais été autant criantes de nécessité.

Le Retour du Roi

Après cette « petite » extrapolation et cours en économie et politique mondiale, revenons à nos moutons Maisons. À chaque fois qu’une carte Dilemme est résolue, elle est retirée de façon permanente du paquet. De temps en temps, vos décisions vous feront ajouter de nouvelles cartes, débloquant de nouveaux événements à venir. Ces cartes, ces événements reflètent alors les conséquences de vos décisions.

Vous devrez assurer le fonctionnement du royaume tout en servant les intérêts de votre Maison. Cette lutte de pouvoir peut mener le royaume à la guerre, à la famine ou à l’insurrection, mais aussi à la prospérité et au bien-être. Tout dépendra de vos choix ! Chaque décision a des conséquences !

C’est là que réside toute la quintessence du jeu. Vos décisions vont changer le jeu. Mais en vrai ! Le Dilemme du Roi est en effet un gros et épique jeu Legacy. Le matériel va en prendre un coup. Déchirez des éléments par-ci, collez un autocollant par-là.

Gros jeu-kleenex, en moyenne, le jeu « dure » une quinzaine d’heures, pour environ quinze parties. Lorsque l’histoire touche à sa fin, le jeu est terminé. On peut pas recommencer.

Le Dilemme du Roi se déroule dans un monde fictif et souvent cruel. Il a été conçu pour vous plonger dans des situations mettant votre sens moral à rude épreuve, et vous placer face à des choix difficiles. De nombreux dilemmes qui vous seront présentés impliqueront des choix éthiques et moraux liés à des sujets sensibles. Vous allez devoir traiter de sujets graves, comme l’injustice, la violence, l’esclavage ou la discrimination. Le jeu vous met parfois devant un choix inconfortable. C’est fait exprès. Qu’est-ce qui est juste, qu’est-ce qui rapporte le plus de points ? Dans Le Dilemme du Roi, vous pouvez vous comporter comme une parfaire ordure, ou pas. Vos décisions sont piquantes et passionnantes.

La plupart des tours, vous ouvrez une enveloppe scellée. Il y en a 75 (!) dans le jeu. Le tout contient plus de 300 cartes au total. Côté matériel, Le Dilemme du Roi ne se moque pas de nous !

À l’intérieur de chaque enveloppe se trouve une carte illustrée représentant une décision que vous devez prendre. Chaque dilemme a un choix « oui » ou « non », et la plupart contiennent une étiquette correspondante qui vous indique quelles seront les conséquences marquantes de cette décision. Et la mécanique de prise de décision, de vote est digne des pires meilleurs pires jeux d’enfoirés ! Jouez au Dilemme du Roi et perdez le peu d’amis qui vous reste.

Ca marche aussi avec Le Dilemme du Roi

Une autre mécanique du jeu consiste à faire évoluer des pistes selon les décisions prises au cours du jeu. Elles représentent la stabilité globale du royaume. Il y en a six : l’Influence, la Prospérité, le Moral, le Bien-être, la Connaissance et la Stabilité. Atteignez le bas de l’échelle, et c’est le chaos. Atteignez le haut, et votre monarchie est idéale et admirée.

Le Dilemme du Roi est un gros jeu, à réserver à un public averti et exigeant. Vos décisions vont impacter le jeu en profondeur et vont s’ancrer dans la durée de vos parties. Le Dilemme du Roi est plus qu’un jeu. C’est une expérience ! Une expérience ludique narrative, interactive, intense, épique, sociale et politique. Le Dilemme du Roi va vous emmener en territoire éthique, vicieux et imprévisible.

Verdict final :

Grandiose ! Une expérience narrative unique et intense.

Note : 5 sur 5.

Le jeu sort mi-décembre. Vous pouvez déjà le précommander.

➡️ Vous pouvez trouver Le Dilemme du Roi chez Philibert ici

➡️ Et également chez Magic Bazar ici

  • Auteurs : Hjalmar Hach, Lorenzo Silva
  • Illustrateurs : Giorgio Baroni, Giulia Ghigini
  • Éditeur : IELLO
  • Nombre de joueurs et joueuses : 3 à 5 (idéal à 4-5. Mais, il va falloir rester la même équipe pour faire les 15 parties. En visio ça marche aussi, si une personne possède le jeu et gère le matériel à distance)
  • Âge conseillé : Dès 14 ans (pas moins !)
  • Durée : 60-90′ par partie (pour 15-20h de jeu en tout. Après c’est… poubelle à recycler)
  • Thème : intrigues médiévales
  • Mécaniques principales : observation (principalement), déduction, narratif, coopératif

Pour vous proposer une expérience de lecture plus agréable, nous ne vous proposons aucune publicité. Notre équipe prend soin de présenter des jeux. Nous entretenons des relations d’affiliation avec Philibert et Magic Bazar. Ainsi, si vous achetez un jeu en cliquant sur les liens menant aux boutiques, nous pouvons obtenir une petite part des revenus. Ceci nous permet alors d’acheter d’autres jeux et de continuer à pouvoir vous proposer de nouveaux articles.

Parmi ces trois jeux IELLO, lequel vous fait le plus de l’œil ?

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15 Comments

  • Yann

    Ce Unicorn Fever me fait furieusement penser à Horse Ferver, des mêmes auteurs et de la même illustratrice, sorti en 2009 déjà.
    Est-ce une version à l’identique mais repimpée ?
    Ou alors une version simplifiée destinée à un public plus jeune ?

  • Jem

    Hello Gus.

    Merci pour cet article, toujours passionnant en terme ludique, mais qui recèle une énormité en terme scientifique : fermer les frontières pour gérer une pandémie n’a rien d’un réflexe nationaliste bas du front, c’est une mesure vitale : un virus circule avec un vecteur, stopper le mouvement du vecteur c’est stopper la pandémie. D’où les restrictions de mouvements que nous vivons tous actuellement, la fermeture des frontière n’en étant qu’une manifestation.
    Oui à une gouvernance mondiale et partagée de ce genre de crise, mais attention aux amalgames malheureux.

  • Spawnie33

    Moi ce que je préfère très clairement, c’est votre incroyable enflammade sur une notion géo politico ecolo protectio pas rigolo.
    Et cette phrase complément folle qui feraient passer les licornes ou les rites de clans écossais pour de grandes banalités : « Mais sa théorie et vision des biens communs ne tient aujourd’hui plus la route (sauf dans Le Dilemme du Roi, mais passons) ».
    Mais passons… mais nous parlons du jeu justement !
    Géniale votre chronique comme d’habitude et sans aucun dilemme, vous êtes les meilleurs

    • Gus

      Merci pour vos lectures, soutien et fidélité Guillaume, elle nous honorent !

      Quant à notre embrasement pour cette théorie fumeuse, nous ne pouvions passer à côté. L’occasion fait le larron.

      À très vite Guillaume !

  • kikmagik46 .

    Toujours aussi passionnant à lire, c’est ce que jaime sur Gus and Co, on vient pour lire une critique de jeux, on a l’impression d’être plus intelligent après. Il reste de la place dans vos cours ?

    • Gus

      😅 oui il doit rester quelques places. Tous les matins. Sur notre blog. Liste l’article du jour, vous risquez d’en sortir encore plus intelligent 🧠 (si c’est possible).

      Merci pour toutes vos lectures et fidélité ! ❤️

      • PAC

        Furieusement intéressé par recevoir le Dilemme du Roi au pied du sapin. J’envisage de faire un pont entre jeu de plateau et JdR. Première phase de constitution d’un univers créé conjointement avec de nombreuses intrigues à travers Le Dilemme du Roi, puis choix d’une maison (celle qui aura remportée la partie?) et adaptation du JdR Trône de Fer dans l’univers créé. Faisable d’après vous?

    • Gus

      Bonjour Joel,

      Oui, je dirais que oui. Et pas besoin d’avoir une boîte par personne. Juste un ou une MJ qui possède une boîte et gère le tout.

      Alors soyons lucides. Ca va être rock n’ roll et peu fluide, l’expérience ne sera pas (au début) la plus confortable, mais la situation est ce qu’elle est… Et les mesures sanitaires deviennent de plus en plus strictes (coucou Castex ce soir). Donc le voici, le dilemme (du roi) : jouer, à distance, avec « du gravier dans la chaussure », ou ne pas jouer du tout et attendre 1d6+2 mois que ça se « calme »…

      Si vous y jouez à distance Joel, lâchez-nous un petit commentaire pour partager vos impressions !

      • joelbloch

        Ca marche ! Je ne vais pas investir tout de suite, on est dans des Sherlock Holmes Detective Conseil à distance, et ça fonctionne parfaitement bien, mais cela risque d’être la boîte suivante, cela renouvellera l’expérience de jeu.

        • Gus

          Top Joel.

          Mais vous avez bien fait de réagir et de nous poser cette question, pertinente aujourd’hui… Nous essayons de le préciser dans certaines de nos chroniques. Votre intervention d’aujourd’hui nous motive à généraliser notre pratique.

  • joueur lambda

    Bonjour Gus and co,
    Tout d’abord merci encore pour un article de qualité.
    J’étais bien tenté par Le Dilemme du Roi mais beaucoup d’autres article disent qu’il n’est jouable qu’1 fois et vous dites que l’on peut faire 15 parties.
    Si on colle des stickers et que l’on déchire des cartes, comment peut on refaire une autre partie ?

À vous de jouer ! Participez à la discussion

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