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Sherlock Holmes – Détective Conseil : Les Francs-Tireurs de Baker Street. Notre Jeu Coup De Cœur ❤️️

Sherlock Holmes – Détective Conseil : Les Francs-tireurs de Baker Street, de quoi ça parle ?

⚠️ Cet article est 100% SANS spoiler !

Tout est dans le titre. De Sherlock Holmes, et de son équipe de Francs-Tireurs, des jeunes des rues qui l’ont aidé à résoudre certaines enquêtes dans les romans de Conan Doyle.

Depuis que les Space Cowboys ont repris la gamme d’Ystari en 2016, cette boîte est la quatrième de la série. Après Les Meurtres de la Tamise & autres enquêtes, Jack l’Éventreur & Aventures à West End, tous deux sortis en 2016, et Carlton House & Queen’s Park sorti en 2017, il aura fallu pas moins de trois ans pour que cette toute nouvelle série d’enquêtes, dix, comme d’habitude, voit enfin le jour fin juin 2020.

Il faut relever que ces dix nouvelles enquêtes sont uniques. Dans les trois précédentes boîtes, on y retrouvait en majorité des aventures déjà publiées dans le jeu d’origine, entre 1981 et 1995.

Et autre fait notable, si tous les scénarios du jeu de 1981 ont été écrits par un trio d’auteurs et autrice américains, Raymond Edwards, Suzanne Goldberg et Gary Grady, dans ce quatrième recueil, c’est enfin un britannique qui s’y colle, Dave Neale, et qui s’attaque au personnage mythique littéraire, britannique également.

Les Francs-Tireurs, c’est qui, c’est quoi ?

Dans cette quatrième boîte, on suit, incarne et accompagne les péripéties des Francs-Tireurs de Baker Street. Dans les romans de Conan Doyle, les Francs-Tireurs sont également appelés Les Irréguliers de Baker Street, les Baker Street Irregulars, ou BSI en anglais.

Il s’agit d’un groupe de gamins des rues qui vivent aux alentours de Baker Street, la résidence du fameux détective. Ils assistent parfois Holmes dans ses enquêtes, et on les découvre pour la toute première fois dans le roman Une étude en rouge de 1887. Ils apparaissent également dans le roman suivant, Le Signe des Quatre, en 1890, dans lequel l’un des chapitres est même intitulé « Les Irréguliers de Baker Street ». Ils apparaissent plus tard dans  » L’aventure de l’homme tordu  » en 1893.

À relever également que cette bande de gamins des rues est magnifiée depuis 2009 dans une excellente série de bédés, Les Quatre de Baker Street chez Glénat. On retrouve à peu près le même trio de gamins des rues qui aide Sherlock dans ses enquêtes, sans leur chef toutefois, Wiggins, qui a été remplacé par un personnage féminin, Charlotte, et qui n’existe pas chez Conan Doyle.

La BD est ensuite devenue un jeu de rôle en 2019, également publié par Glénat, et en téléchargement gratuit ici.

En 2017, le studio Folivari a annoncé travailler sur l’adaptation de la BD en dessin-animé. Une adaptation qu’on attend toujours et qui devrait sortir sur Canal+.

Mais ce n’est pas tout ! Ces Francs-Tireurs sont décidément à la mode, puisque Netflix est en train (enfin, avant la pandémie…) de tourner la série The Irregulars, prévue pour 2020.

Et retour au jeu de société

Dans cette quatrième boîte de Sherlock Holmes – Détective Conseil : Les Francs-tireurs de Baker Street, on incarne donc les jeunes gamins des rues pour assister Sherlock et Watson dans leurs enquêtes dans le Londres de cette fin du XIXe siècle. Le jeu vous immerge dans des aventures, des enquêtes palpitantes, surprenantes, pleines de passionnants rebondissements. Un jeu qui fait la part belle à l’immersion et à la narration.

Un 5 sur 5 sur l’ITHEM.

Dave Neal ? Ce nom me dit quelque chose

Et oui Watson, vous avez bien vu ! Dave Neal, l’auteur britannique de cette quatrième boîte, a déjà fait ses preuves avec une autre aventure Sherlock, Le Fil rouge de Sherlock Holmes, un scénario présent dans Heroic Adventures, la 5e boîte Unlock.

Un excellent scénario brut, complet et ramassé.

Et comment on joue ?

C’est du pur Sherlock Holmes Détective Conseil. Le jeu compte dix aventures. Chacune d’entre elle est présentée sous la forme d’un carnet fin, découpé en paragraphes. Chaque paragraphe renvoie à un lieu, une personne rencontrée dans ce Londres qui valse avec rigueur et poésie entre fiction et réalité.

Le jeu met également une carte de Londres à disposition, truffée de chiffres qui correspondent aux paragraphes du carnet de l’aventure en cours, ainsi qu’un annuaire « de l’époque », avec des adresses en vrac, boutiques, lieux, personnes habitant le Londres des années 1880. Chaque affaire est également accompagnée d’une page de gazette, truffée d’indices cachés et autres fausses pistes. Enfin, un document présente la liste et les adresses des informateurs habituels de Sherlock : bibliothécaire, Scotland Yard et son fameux Lestrade, criminologue, médecin-légiste, cochers, etc.

Si vous avez joué à l’une ou TOUTES les autres boîtes, cette quatrième est du pur Sherlock Holmes Détective Conseil. Des enquêtes en mode « Livre dont vous êtes le Héros », allez où vous voulez, lisez le chapitre correspondant, le tout accompagnée de divers documents.

Et quand vous pensez avoir résolu l’enquête, vous arrêtez tout, vous consultez les questions disponibles à la fin, vous lisez la résolution complète présentée par Sherlock, puis découvrez et décomptez vos points en comparant vos réponses à celles que l’on retrouve scellées dans le jeu. Vous devrez enfin comparer votre nombre de pistes suivies à celui de Sherlock. Et là, c’est le drame.

Oui, car toute la difficulté du jeu réside dans la contrainte de ne pas aller partout, de ne pas aller voir tout le monde. L’envie est forte de le faire, mais cela vous fera perdre des points en toute fin de partie. Il faut savoir procéder à des choix, judicieux, essentiels, cruciaux, douloureux. Dans Sherlock Holmes Détective Conseil, comme avec des tronçonneuses en feu, il faut savoir jongler entre curiosité et perspicacité.

Et comment on gagne ?

Pour gagner, il faut être capable de remporter plus de points que Sherlock en répondant de manière correcte aux questions de fin. Et plus on a suivi de pistes et plus on perd de points. Sachant que ce chafouin de Sherlock n’en suit que très, très peu. Il va à l’essentiel. Ce qui est, soyons honnêtes, impossible à réaliser pour les êtres humains génériques que nous sommes.

Surtout que les fausses pistes éparpillent l’enquête et que deux affaires s’entrecroisent souvent. De quoi multiplier les pistes et vouloir mettre un coup de boule à ce bâtard de Sherlock en fin de partie quand il vous annonce comme une fleur qu’il a suivi 617 pistes de moins que vous.

Interaction ?

Sur l’IGUS, l’échelle de mesure de l’interaction dans les jeux, Sherlock Holmes – Détective Conseil : Les Francs-tireurs de Baker Street atteint un 5/5.

Pourquoi ?

Parce que dans Sherlock Holmes – Détective Conseil : Les Francs-tireurs de Baker Street, il faut coopérer pour résoudre les enquêtes ensemble. Une interaction forte et directe. À moins bien sûr d’y jouer en solo, ce qui est tout à fait possible et même très agréable, surtout en cette période étrange de (dé)confinement.

À combien y jouer ?

Le jeu indique de 1 à 8. Mais évitez d’y jouer à plus de quatre. Pourquoi ? Parce qu’il y a le risque que :

  1. Des informations se perdent
  2. Les discussions s’enlisent
  3. Les décisions de lire un tel paragraphe, de suivre une telle piste prennent des plombes
  4. Certaines personnes peu investies lâchent l’affaire, le jeu, et en retirent une expérience mitigée

À partir de quel âge y jouer ?

Le jeu est prévu dès 14 ans. C’est une bonne estimation, puisqu’il s’agit quand même d’un jeu qui inclut des crimes, des meurtres. De quoi peut-être heurter la sensibilité d’un plus jeune public. Et comme le jeu est plutôt long et exigeant, un jeune public pourrait être tenté d’abandonner.

À quand un Sherlock Holmes Détective Conseil pour enfants, publié par Space Cow, la filiale des jeux pour enfants de Space Cowboys / Asmodee ?

Alors, Sherlock Holmes – Détective Conseil : Les Francs-tireurs de Baker Street, c’est bien ?

Oui, c’est démentiel !

Et quel plaisir de retourner dans le Londres du XIXe siècle, après trois ans d’hiatus. Enquête, narration, immersion, déduction. Un jeu d’une richesse littéraire inouïe.

En réalité, Sherlock Holmes Détective Conseil est plus qu’un jeu ! C’est un vecteur d’imaginaire littéraire. On plonge dans un bain de mots pour en ressortir enveloppés et accomplis.

Du pur Sherlock, mais avec un twist

Oui, c’est du pur Sherlock Holmes Détective Conseil : enquête, documents, paragraphes à la manière d’un Livre dont vous êtes le Héros. Mais au contraire des autres boîtes, cet opus propose une petite mécanique simple et innovante pour suivre votre progression dans l’enquête.

En effet, selon les informations, objets et personnages rencontrés, le texte vous indique de cocher l’une ou l’autre lettre de l’enquête en cours. Et certains paragraphes, certaines rencontres vous demandent parfois d’en avoir au préalable entourées certaines pour poursuivre la lecture et l’enquête. Autrement dit, pour accéder à C, vous serez souvent obligés de passer par A et B.

Ce Sherlock Holmes Détective Conseil abandonne ici toute la liberté et la non-linéarité que l’on appréciait, tout ce qui faisait jusqu’alors le charme et la force de la gamme. Le jeu, les enquêtes suivent désormais des rails. On appréciera, ou pas. L’enquête en devient ainsi plus cohérente, mais aussi plus téléguidée. Avec le risque que le jeu en devienne faussé. En effet, les paragraphes vous disent souvent d’interrompre votre lecture tant que vous n’avez pas entouré telle ou telle lettre. Vous réalisez donc que :

  1. Il vous faut trouver quelque chose avant, quelque part.
  2. Il vous faudra donc revenir consulter cette piste, ce paragraphe plus tard.

Deux attributs qui rendent le jeu et sa narration artificiels. Ce qu’on gagne en cohérence on le perd en… cohérence. Avec le risque inhérent de laisser glisser ses yeux par inadvertance sur la suite du paragraphe et de tomber sur de cruciales informations pas encore accessibles.

🔴 Sherlock Holmes – Détective Conseil : Les Francs-tireurs de Baker Street, score final :

Note : 4.5 sur 5.

Ce qui nous a moins plu ⛔️

❌ Un jeu Kleenex. Une fois les dix affaires résolues, on peut jeter-recycler-revendre-offrir le jeu

❌ La mécanique des lettres à entourer. Une bonne idée, certes, efficace, innovante, mais qui ici fausse l’enquête et casse toute la liberté non-linéaire qui faisait tout le charme et le plaisir des autres boîtes

❌ Le problème inhérent des paragraphes. Il est difficile de ne pas tomber par inadvertance sur une révélation, un document, un élément en cherchant une page et un paragraphe précis. De quoi quelque peu ruiner le plaisir de l’enquête

❌ Des enquêtes inégales. Certaines sont excellentes, d’autres plus moyennes. C’était attendu. Sur dix scénarios, pas toutes ne peuvent être de la même veine

❌ Un jeu produit en Chine, pour un jeu uniquement composé de… papier. Un EcoScore C qui aurait pu décrocher le A sans grande difficulté. Ça aurait été une démarche responsable et vertueuse pour les Space Cowboys / Asmodee. L’industrie du jeu de société a encore une importante marge d’amélioration devant elle

❌ Très peu d’illustrations. Mais c’est normal après tout. SHDC est un jeu littéraire qui fait la part belle à l’imaginaire. Truffer le jeu d’illustrations aurait réduit son effet. Quelques illustrations supplémentaires saupoudrées par-ci par-là auraient toutefois sans doute renforcé l’immersion, placé les ambiances et sublimé le texte

❌ Très peu de coquilles. Une prouesse, au vu de la quantité de texte. Mais quelques coquilles toutefois, qui ne ruinent pas une enquête, mais qui peuvent parfois prêter à confusion

❌ Un univers très, trop masculin, surtout en 2020, malheureusement, issu d’une saga littéraire du XIXe : Sherlock, Watson, et les trois garçons Francs-Tireurs. Les Space Cowboys auraient pu choisir de faire un petit écart et proposer des Francs-Tireurs féminines dès le départ (des… Franches-Tireuses ???)

Ce qui nous a plu ❤️️

✅ La mécanique des lettres à cocher pour débloquer des informations. Même si ça fausse les enquêtes. Voir plus haut ⬆️. Innovant, cohérent

✅ Une revisite de l’univers à travers les yeux de jeunes ados / enfants

✅ Un humour espiègle égrainé au détour des conversations entre la bande de jeunes et les différents personnages

✅ Un scénario démo pour découvrir le jeu, à télécharger ici

✅ Un chouette packaging : vert bouteille, en forme de livre, avec comme toujours la loupe en relief

✅ La troisième affaire. Notre préférée. Peut-être la plus courte et légère, mais dynamique, iconoclaste et différente

✅ Le scénario 10, qui reprend les éléments vus dans les cinq précédents et qui clôt cette quatrième boîte en apothéose

✅ Des textes extrêmement bien écrits, immersifs, lyriques et peu ampoulés

✅ Quelques énigmes subtiles et croustillantes

✅ Très peu de coquilles. Une prouesse, au vu de la quantité de texte

Et encore une chose

Vous pouvez télécharger les règles du jeu ici.

Vous pouvez télécharger un scénario démo à imprimer et jouer ici.

Vous pouvez trouver Sherlock Holmes – Détective Conseil : Les Francs-tireurs de Baker Street chez Philibert ici.

Et également chez Magic Bazar ici.

Et si vous habitez en Suisse, chez Helvétia Games shop ici.

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  • Auteur : Dave Neale
  • Illustrateurs : Pascal Quidault, Arnaud Demaegd, Neriac, Bernard Bittler
  • Éditeur : Space Cowboys
  • Nombre de joueurs et joueuses : 1 à 8 (8, vraiment ? Jouez-y plutôt entre 1 et 4, jamais plus !)
  • Âge conseillé : Dès 14 ans (bonne estimation. Il s’agit quand même de meurtres, de crimes…)
  • Durée : 90′ par enquête (90′ est le minimum. Comptez plutôt 120′ à 150′. Ou alors 7′ si vous êtes Sherlock Holmes. LOL)
  • Thème : Sherlock Holmes
  • Mécaniques principales : Narration, immersion, déduction, coopération

Depuis 2012, en partenariat avec feu Ystari, nous avons été les tous premiers à proposer des enquêtes Sherlock Holmes Détective Conseil Live en vrai dans plusieurs villes, avec plus de 1’600 détectives pour l’aventure en mai 2019.

Malheureusement, et comme tout le monde, nous avons été contraints d’annuler notre édition de 2020, COVID oblige. Mais ce n’est que partie remise. Espérons pour mai 2021.

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11 Comments

  • Begouin

    Pour autant que je sache, depuis le début de la série (je possède le classeur original…) les joueurs endossent le costume des irregulars. Et c’est, la plupart du temps, à Wiggins, que nos interlocuteurs s’adressent lorsqu’ils nous apostrophent ou nous répondent…
    Cette remarque documentaire n’enlève rien pour autant à l’intérêt de votre article !

  • Noé

    Et du coup pour cet été : Quel jeu des Space Cowboys à tester en priorité :
    – SHDC les Francs tireurs de Baker Street ?
    – Time stories une nuit d’été ?
    – Unlock Star Wars ?
    ?

  • Eric StLouis

    Je n’ai jamais battu Sherlock. Je joue seul et j’ai une moyenne entre 60 et 85 points. Une seule enquête raté …

    Du coup, c’est bon ou pas ? C’est quoi vos scores ? Ça semble impossible de battre Sherlock

    • Gus

      Vous avez raison Eric, les chances de battre Sherlock sont pratiquement impossibles, et ceci pour plusieurs raisons : 1. « il » va à l’essentiel, c’est le minimum, difficilement atteignable. On a toujours envie de vérifier, de confirmer une piste, une indice, une hypothèse. Il ne s’en embarrasse pas. 2. la plupart des enquêtes mêlent deux affaires en même temps, la première, que l’on retrouve dans la première série de questions, et la seconde, dans la seconde série de questions. Lui ne s’y intéresse pas. Alors oui, en répondant à toutes les questions de manière correcte, on gagne plus de points que lui. Mais en retirant les pistes nécessaires pour répondre à la seconde série de questions, on en perd également…

      Je ne me souviens pas à avoir jamais réussi à battre Sherlock. Vos scores, Eric, semblent plus qu’honorables. Maintenant, même si nous n’avons jamais réussi à battre ce fieffé coquin, nous avons toujours gagné ! D’avoir joué, d’avoir transpiré (des neurones), d’avoir été immergés dans une aventure épique dans le Londres du XIXe. Et pour être honnête avec vous Eric, nous ne comptons plus les points.

      Bon weekend !

      • Stueur

        Il nous est arrivé, à de très rares occasions, de gagner contre Sherlock Holmes. C’est là 2eme série de questions qui le permet car ce sont des points que Sherlock ne peut avoir. Mais c’est quand même très très dur.

      • Eric StLouis

        Vous avez raison. Il est plus plaisant de faire 85 points avec l’enquête principale réglée et la side-quest réglée pendant que ce FÉNÉANT de Sherlock ne fait que le minimum syndical 😉

        Il est très immersif ce jeu et le fait de vouloir plonger encore plus dans son écriture, même si ça bousille nos chances de gagner, fait parti du plaisir.

        J’ai hâte que cette boite sorte au Québec 🙂

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