Critiques de jeux,  Jeux de plateau

🏹 Robin Wood. Dans les bois, personne ne vous entend bluffer

Un micro-jeu de cartes de bluff qui rejoint la gamme des jeux minimalistes épurés à la Love Letter. Court, incisif, trapu. Mais aussi très chaotique

  • Date de sortie : Août 2018 en VF
  • Auteurs : Alexis Campart
  • Illustrateur : Goupil
  • Editeur : Bad Taste Games
  • Nombre de joueurs : 2-4 (optimum 3-4)
  • Age conseillé : dès 10 ans (très juste!)
  • Durée : 30′
  • Thème : Robin Hood
  • Mécaniques principales : mémoire, bluff, équipe (à 4)

Robin Wood, de quoi ça parle?

De la légende de Robin Hood, le personnage fictif que l’on retrouve au ciné, né du folklore local puis présent dans quelques récits littéraires. Le Guillaume Tell britannique

Robin Wood est un micro-jeu de cartes de bluff, le thème n’est pas important. On pourrait jouer avec des personnages DC Comics ou Nintendo que ça serait tout à fait pareil. Donc oubliez le thème, on s’en contre-fout

Tiens, en parlant de Robin Hood, la 622e adaptation ciné va sortir fin-novembre 2018, un Robin Hood modernisé, plus urbain et moins… forestier

Et comment on joue?

On commence par placer les 12 cartes face cachée sur une matrice 4×3

A son tour, on effectue une action parmi trois

regarder l’une des cartes en secret et la reposer sur la table

utiliser le pouvoir de l’une des cartes face visible

regarder l’une des cartes en secret, l’annoncer, sans la montrer, et utiliser son pouvoir

C’est tout

Pas compliqué du tout. Des règles qui s’expliquent en 1 minute

Il faudra toutefois passer quelques minutes à bien réviser les pouvoirs des différents persos

Même si la carte « aide de jeu » fournie à toutes et tous est bien pratique, dans un souci de brièveté, les explications des pouvoirs sont parfois lacunaires. Il faudra retourner dans les règles pour bien en saisir les mécaniques. Ce qui risque de ralentir la partie et de fournir aux autres de précieux indices sur la carte retournée…

Et c’est tout?

Non

Quand un ou une joueuse annonce un personnage, sans avoir le besoin de révéler la carte, on peut l’accuser de bluff

Mais

La carte est alors aussitôt révélée

Si bluff il y a eu, le ou la menteuse retourne sa carte « aide de jeu » sur son verso, la face noire

Et si elle était déjà sur sa face noire?

ELIMINATION

Bim

Fallait pas bluffer

Si bluff il n’y a pas, c’est le ou la joueuse qui a accusé à tort qui retourne sa carte « aide de jeu ». La suite vous la connaissez

Et comment on gagne?

Deux possibilités:

Etre le ou la dernière « survivante », quand tous les autres se sont fait eliminer

Avoir réussi à révéler les unes après les autres les trois cartes de la faction ennemie, shérif de Nottingham ou Robin

Voilà, c’est tout

Sachant que la première condition est plus difficilement atteinte, surtout à 3-4, les gens ayant une méchante tendance à jouer « conservateur » pour ne pas se faire éliminer. Accuser quelqu’un de bluff ne se fait pas à la légère, à moins d’être certain·e à 100%

Il faudra donc réussir à déterminer la localisation des trois cartes d’une même famille plus rapidement que les autres. Sachant encore que ces cartes ont la fâcheuse tendance à se « balader » sur la table, bonneteau-style

Et c’est tout?

Oui

Robin Wood rejoint la gamme de ces mini-jeux de bluff à la Love Letter, Sultans de Karaya (un jeu sorti en 2011 et très peu connu), Complot ou Mascarade

Des jeux minimalistes, épurés, trapus, aux cartes « personnages » qui musardent sur la table. Des parties courtes et incisives avec trois fois rien comme matériel. Toujours une belle perf de réussir à créer un jeu qui tient sur 12 cartes

Interaction?

Robin Wood est extrêmement interactif puisque on bluff les autres, et donc contre-bluff aussi. Et qu’on peut s’amuser à ruiner les tactiques adverses en retournant les cartes et en changeant leur position

Avec la carte « traître » qu’on peut immiscer dans le jeu. Si quelqu’un la regarde, pouf, sa carte « aide de jeu » se retourne aussitôt et -1PV. Et si sa carte était déjà retournée, c’est bye-bye

Donc un jeu très interactif

Sortez votre portable pendant la partie pour checker vos like sur Insta et vous êtes foutus. Tout va vite, tout bouge. Il va falloir faire preuve d’attention, de concentration, d’observation et de mémoire fines

A combien y jouer?

On peut y jouer à 2, en mode pure confrontation. Plus de contrôle sur le jeu, mais moins d’interaction burlesque

A 3-4, les interactions, la tension et le rythme sont plus épiques et préférables

Le jeu propose même une variante à 4 par équipe, il suffit de rajouter une carte « personnage » spéciale. Une très, très chouette variante

Alors, Robin Wood, c’est bien? Critique

Un très bon jeu, qui propose des parties courtes, tendues

Et un jeu qui tient sur 12 cartes, à la Love Letter. Encore une fois, une belle perf

Mais

Comme le jeu et la position des cartes bougent souvent, selon l’utilisation des pouvoirs des personnages, on perd peu à peu le fil et le contrôle du jeu. Et de ses capacités mémorielles

On finit par gagner, mais au « petit bonheur la chance », comme ça, pouf, sur un coup de bol. Un sentiment qui laisse un arrière-goût désagréable dans la bouche

Score:

Anticipation: 4/5: Un jeu de bluff poutzé en 15 minutes par manche dans l’univers de Robin Hood avec de superbes illus, Mais pourquoi pas

Pendant la partie: 4/5. Du bluff, de la mémoire. Court, léger, fun. Et faire tenir un jeu sur 12 cartes, quelle perf!

Après la partie: 3/5. On rejoue? Pourquoi pas. Un jeu léger, court, parfait en apéro. Mais on gagne « au petit bonheur la chance »

Score: 4/5. Un solide 4/5. On pense et espère se souvenir de toutes les cartes, mais le jeu bouge et évolue tellement que ça en devient difficile, voire impossible. Pas un mauvais jeu en soi, mais pas terrible non plus, très, trop chaotique. Les cartes se retournent, s’échangent, et tadaaa, on gagne

Et encore une dernière chose

Vous pouvez consulter les règles de Robin Wood ici

Vous pouvez trouver Robin Wood chez Philibert ici

Et si vous habitez en Suisse, chez Helvétia Games Shop ici

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3 Comments

    • Gus

      Il faudrait leur demander directement

      Une chose est sûre, la trad VF du nom « de base » est erronée. Puisque Robin Hood ne veut pas dire Robin des Bois, comme on le traduit, mais Robin (à la) Capuche

      Donc au final, Robin Wood le jeu est la « vraie » trad, puisque Wood veut dire le bois / forêt (bon, on va pas chipoter sur le sing/pluriel non plus…)

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