Critiques de jeux,  Jeux de plateau

Critique de jeu: Majesty. Marc André dans toute sa splendor

Pas transcendant, mais pas inintéressant pour autant

  • Date de sortie : décembre 2017
  • Auteur : Marc André
  • Illustrateurs : Anne Heidsieck
  • Editeur : Hans im Glück pour la VO, Asmodée pour la VF. Pourquoi Asmodée? C’est Filosofia qui assurait avant la localisation des jeux HiG. En 2016, Asmodée a racheté Filo, qui a alors récupéré les contrats de traduction. Hans im Glück, un prochain rachat?
  • Nombre de joueurs : 2 à 4 (optimum 2-3)
  • Age conseillé : dès 7 ans
  • Durée : 30-45 minutes
  • Thème : médiéval
  • Mécaniques principales : majorité, collection

Majesty, de quoi ça parle?

D’un royaume, d’une lutte intestine pour le pouvoir et la richesse

Autant dire que le thème est ultra-collé, ultra-crétin. Rien d’original ni de trépidant ou de cohérent

Et comment on joue?

Tout le monde commence la partie avec les huit mêmes cartes « bâtiments » que l’on pose devant soi pour former un paysage (poke Jamaica, Time Stories)

On compose ensuite une ligne de six cartes personnages visibles sur la table. A son tour, on peut prendre le premier personnage en ne payant rien, pour le placer sous le bâtiment correspondant: soldat sous caserne, noble sous château, garde sous tour de guet, etc

Si l’on convoite un autre personnage sur la ligne, on doit alors dépenser des meeples. En en posant un par carte « personnage » précédent. Une mécanique que l’on retrouve par ailleurs dans Small World. Sachant que l’on ne possède que six meeples au début du jeu, et qu’on peut en regagner plus tard dans la partie soit grâce à certains bâtiments, soit en prenant une carte « personnage » sur laquelle des meeples ont été placés

Une fois le personnage posé sous le bâtiment correspondant, il active aussitôt le pouvoir spécifique. Très souvent, un gain de pièces relatif au nombre de personnages présents

Mais pas seulement

La tour de guet permet de se défendre contres des attaques, la caserne d’attaquer les autres, l’herboristerie de se soigner contre les blessures infligées lors d’attaques, etc

Quelques combos possibles, mais rien de méchant. On est très loin d’un Paper Tales. D’autant que les huit cartes « bâtiments » sont similaires et imposées

Puis, après ce micmac réalisé, on défausse tous ses meeples surnuméraires. Un meeple défaussé = une pièce

Des règles extrêmement fluides qui s’apprennent en un minimum de temps. Personnage, bâtiment. C’est tout. Il faudra juste 1-2 tours pour saisir les actions et spécificités de chaque bâtiment, mais rien de méchant, les pictos sur les cartes sont suffisamment clairs

Et comment on gagne?

12 tours. C’est la durée de partie. Dès que tout le monde a posé 12 personnages, la partie s’arrête et on procède au décompte:

Majorité: la majorité de personnages par bâtiment par joueur ou joueuse rapporte des points, un certain nombre selon le bâtiment

Multiplication: on multiplie le nombre de bâtiments « occupés » par un personnage par soi-même. Si on a réussi à placer un personnage sous chaque bâtiment, une perf, on remporte alors 64 points

-1 PV pour chaque carte « personnage » blessé, i.e. posé sous un dispensaire

Pièces: les pièces accumulées pendant la partie grâce à ses bâtiments rejoignent également le décompte final

Voilà, c’est tout. Vraiment rien de méchant, des conditions de victoire simples à saisir. Majesty est vraiment destiné au plus grand public possible

Interaction?

Très forte, ce qui est plutôt étonnant pour un jeu à l’allemande (mais créé par un auteur français)

Les majorités par bâtiment, mais également les attaques menées par les soldats

En effet, dès qu’un soldat est posé sur une caserne, TOUS les autres joueurs et joueuses à la table « perdent » leur personnage le plus à gauche. Ce personnage est juste blessé,posé face caché sous son dispensaire. Ce qui entraînera un point de malus par carte lors du décompte final. Mais affectera également majorités et multiplications

Grâce aux Sorcières posées sur l’Herboristerie, les personnages « blessés » au dispensaire reviennent en jeu. Et grâce aux gardes placés dans sa tour de guet, on peut tenter de se prémunir contre ces attaques

Donc oui, une interaction forte, sans être ni agressive ni punitive

Et à combien y jouer?

A 2, en conflit direct, le jeu tourne très bien. A trois aussi, en augmentant l’interaction. A 4, cela commence à devenir difficile de suivre et de vérifier toutes les majorités, toutes les cartes posées par les autres

Pour un contrôle du jeu optimal, prévoir d’y jouer à 2-3

Alors, Majesty, c’est bien?

Oui

Sans être incroyable non plus

Pas un jeu indispensable ni la révélation du siècle, mais pas inintéressant pour autant

Majesty est un peu produit Familial+. Les jeunes et les familles apprécieront ce jeu au format court, fluide et léger. Du Ticket to Ride en beaucoup plus ramassé, interactif, franc et direct

Score

Anticipation: 4/5. Un nouveau jeu de Marc André, l’auteur à succès de Splendor et Barony, des jeux fluides, rapides, légers, qui manquent peut-être de substance mais qui ne sont pas inintéressants pour autant

Pendant la partie: 4/5. Un jeu qui fonce. Léger, ramassé. Pas incroyable, mais sympatoche

Après la partie: 4/5. Un jeu que l’on a envie de ressortir en famille, entre deux jeux plus costauds, rien que pour essayer différentes stratégies

Score final: 4/5. Un bon jeu, fluide, léger, varié, très accessible, on reconnaît la patte de l’auteur. Mais pas un jeu indispensable pour son manque criant de substance. Un pur filler, un excellent Gateway Game, 7 sur 10 sur l’échelle des Gateway Games

Et merci à Hans im Glück de proposer un thermo joli et pratique à la Space Cowboys. Même si à moitié vide. Peut-être pour y placer les cartes des prochaines extensions??? Et un kudos pour les pièces, pour une fois pas du carton mais des jolis jetons

Et encore une dernière chose

Vous pourriez vous dire, comme ça, à la lecture de cette critique et des règles que la rejouabilité de Majesty est limitée,. Avec ses huit bâtiments, tous semblables à chaque partie et pour chaque joueur et joueuse, les parties risquent bien de se ressembler, même avec un tirage différent des personnages

Mais non

Chaque bâtiment possède deux faces, une face A, plus simple, et une B, un poil plus complexe

Après 1-2 parties, une fois qu’on aura bien compris le jeu, on pourra passer à la B. Voire même, pourquoi pas, les mélanger. C’est aussi possible, et ça pourrait donner des combos surprenantes slash bordéliques. Donc beaucoup, beaucoup de variabilité et de rejouabilité

Vous pouvez trouver le jeu chez Philibert,

Chez Jeu du Bazar,

Chez Ludibay,

Et si vous habitez en Suisse, chez Helvétia Games Shop

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