Critiques de jeux,  Jeux de plateau

Critique de jeu: King’s Road. Pas royal

Un jeu fast-food. Vite joué, vite consommé, vite oublié

  • Date de sortie : septembre 2017
  • Auteur : Reiner Knizia
  • Illustrateur : Vincent Dutrait
  • Editeur : Grail Games pour la VO, Pixie Games pour la VF
  • Nombre de joueurs : 2 à 5 (optimum 5)
  • Age conseillé : dès 10 ans
  • Durée : 30 minutes
  • Thème : médiéval
  • Mécaniques principales : majorité, connexion

King’s Road, de quoi ça parle?

D’une famille qui cherche à augmenter son pouvoir et influence sur un royaume composé de huit régions. Voilà, c’est tout

Les cartes (somptueuses, comme toujours avec Vincent Dutrait) placent quelques éléments thématiques, des tours, des châteaux, des dragons, mais le thème est vraiment collé, on a essayé de lui conférer un souffle épique mais c’est raté. N’imaginez pas être transporté dans une aventure fantastique

Et comment on joue?

Chaque joueur et joueuse reçoit les pions de sa couleur ainsi que son deck perso de onze cartes

Puis on place le pion du roi sur la toute première région

Au début de la manche, on commence par choisir trois de ses cartes, qu’on révèle simultanément. Il y a des cartes « région », qui permettent de placer des pions slash influence sur le plateau, et des cartes « spéciales », chevalier, dragon et sorcière, qui permettent quelques actions… spéciales

Quand tout le monde a résolu ses trois cartes et placé ses pions, on score par majorité de pions la région dans laquelle le roi se trouve. Selon les régions, il y aura plus ou moins plusieurs PV octroyés. Puis tout le monde reprend en main ses pions présents sur la région, sauf celui ou celle qui a obtenu la première place. Un pion y est alors laissé jusqu’à la fin de la partie

Les pions ainsi laissés rapporteront des PV supplémentaires pour tous les autres reliés par des routes ininterrompues

Quand le décompte est effectué, le pion du roi est ensuite déplacé sur la prochaine région. Tout le monde reprend alors ses cartes en main, moins les cartes spéciales, et on recommence

Des règles extrêmement fluides et expliquées en deux minutes, voire moins. Cartes, placement, majorité, avec trois cartes spéciales qui viennent un peu épicer le tout, mais rien de méchant

Et comment on gagne?

Le ou la première joueuse à atteindre 40 points met fin à la partie, et on procède alors à un décompte final pour les régions qui restent encore à scorer

Un jeu de course au PV donc, car les 40 PV sont quand même décisifs

Interaction

Plutôt forte, même si on ne peut castagner ses voisins

Mais comme il s’agit d’un jeu de course (le premier à 40 PV), et de majorité, l’interaction est bien présente

Et à combien y jouer?

Le jeu et le scoring s’adaptent en fonction du nombre de joueurs

Mais c’est quand même au max, à 5, que la tension, la course et l’interaction sont les plus fortes

Alors, King’s Road, c’est bien?

Le jeu est surtout superbe grâce aux illustrations de Vincent Dutrait

Un jeu très tactique, avec un soupçon de stratégie. Jouer sur le court terme, ou préparer sur le long terme et les prochaines régions à décompter?

Des règles extrêmement fluides et simples, à jouer en famille ou avec des néophytes

Mais

Mais le jeu en soi est plutôt… fade. Un bon Gateway Games pour introduire les jeux de majorité, mais pas de quoi se relever la nuit

Un pur jeu fast-food. Pas mauvaise, mais vite servi, vite consommé, vite oublié

Scoring

Anticipation 3/5. Un jeu illustré par Vincent Dutrait, donc un bon à priori. Mais un thème inexistant et un énième jeu froid et mécanique de Reiner Knizia

Pendant la partie 4/5. Des règles fluides, limpides. Une bonne tension pour gérer les majorité et préparer les prochains décomptes. Une mécanique qui me rappelle méchamment Iquazú

Après la partie 2/5. Pas franchement envie de refaire une partie. Un jeu de majorité épuré, mais peut-être trop, qui ne reste pas en bouche ou en tête après y avoir joué

Score final: 2/5. Pas mal, mais sans plus. Beau, certes, mais fade et banal. Très, très proches, lui préférer le somptueux Iquazú ou le plus riche Maharaja de 2004 de Kramer et Kiesling, également un jeu de majorité avec un décompte qui se balade. Un jeu qui mériterait d’ailleurs une réédition

Vous pouvez trouver King’s Road chez Philibert

 

 

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4 Comments

  • patate des Ténèbres

    En lisant ta prose, j’ai en effet tout de suite pensé à Maharaja, très bon jeu à l’esthétique également soignée. Vu comme c’est parti, je pense que cette année, je ne vais acheter aucune nouveauté – j’ai kickstarté Neanderthal, Greenland et Gentes, tout de même.

  • Roger Masse

    Bravo pour vos critiques, mais le score final c’est quoi ?
    Si, c’est la moyenne de anticipation, pendant et après 9 sur 15 pour une moyenne de 3 sur 5 j’aimerais savoir ou il perd encore des points!
    Vu que le score final est 2 sur 5!
    😉

    • Gus

      Merci pour votre question pertinente Roger

      Le score final n’est pas du tout une moyenne des trois autres facteurs, d’autant que le paramètre « anticipation » ne devrait pas être rentrer dans le score final

      Il s’agit du score final, tout simplement

      A très vite sur Gus&Co Roger

  • Ikaris

    J’ai acquis ce jeu il y a quelques temps malgré l’avis final assez négatif que vous donnez … je ne connais qu’une trentaine de jeux donc je suis sans doute un peu moins blasé par rapport à son manque d’originalité (c’est ainsi que j’avais corrigé votre appréciation). Je le trouve fluide et sympa et très accessible vu sa simplicité … le côté bluff / psychologie permet une confrontation gentille (si c’est possible ?) et je suis très friand des coups de théâtre dus à l’utilisation des cartes spéciales qui ajoutent de la surprise sans que ce soit le bazar. La répartition des points de victoire sur les territoires est très bien fichue par sa diversité. Pas de temps mort même à 5 car tout le monde joue en même temps. Il aurait été pertinent de sortir une extension qui ajoute de la profondeur pour les joueurs un peu plus engagés.
    Je ne le sort hélas pas souvent car en configuration 2 voire 3 il est moins bien … viser 4 ou 5. Et si son manque d’originalité décrié ne cachait pas la création d’une catégorie à mi chemin entre le « party game » et le jeu de société élaboré ? Une catégorie bien pratique pour les rassemblement d’amis un peu geek mais pas trop ? A mon avis mérite plus que son 2 sur 5.

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