Le deuxième et pour l’instant meilleur jeu de la gamme Luma. Fluide, malin, vibrant. Avec une seule épine dans le pied, qu’il faille y jouer à 5
- Date de sortie : septembre 2017
- Auteur : Gary Kim
- Illustrateur : Clément Masson
- Editeur : Ludonaute (Colt Express, Oh Capitaine, le précédent et premier opus des Légendes de Luma)
- Nombre de joueurs : 2 à 5 (optimum à 5)
- Age conseillé : dès 8 ans
- Durée : 30-45′
- Mécaniques principales : awalé, collection
Nomades, de quoi ça parle
Les Ludonaute se sont lancés dans une aventure épique. Proposer une suite de jeux se déroulant tous dans l’univers de Luma, un background « maison » très pulp, ambiance pirates, exotisme et riche en péripéties, histoire de fidéliser et habiller des jeux en leur conférant une touche, une couche narrative cohérente et vivifiante
Oh Capitaine, sorti début 2017, était le tout premier chapitre, qui transportaient et amenaient les (même) personnages à découvrir le nouveau monde: Luma. Un jeu de bluff pas super super passionnant
Si le premier chapitre n’était franchement pas une réussite, qu’en est-il du second?
Dans Nomades, les personnages, à présent arrivés (plus ou moins) sains et saufs sur l’île, font la rencontre d’une tribu nomade. Ils vont tous passer une soirée au coin du feu à se raconter des histoires, après avoir reçu du chaman une potion étrange qui va dédoubler leur esprit et rendre ces récits complètement décousus. Autrement dit, un psychotrope hallucinogène qui va leur péter la tête 😜
Même si au final, on passe sa partie à balader des jetons et collecter des tuiles, un gros effort a été effectué par les éditeurs pour rendre leur jeu cohérent. Et le tout colle au thème. Collecter des bribes d’histoires pour en composer ensuite des légendes, des chansons
Kudos Ludonaute
Et on joue comment?
C’est du pur Awalé à la Five Tribes. A son tour, on peut soit
se disperser pour prendre des tuiles
défausser des tuiles pour les échanger contre une carte « légende » ou une carte chanson
Pour se disperser, on se saisit d’une colonne de jetons des personnages et les égrène les uns après les autres sur d’autres colonnes. Pour chacun de ses jetons au-dessus d’une pile on obtient la tuile du dessus de la pile correspondante. Ceci affecte toutes et tous les joueurs à la table
Pour obtenir une carte « chanson », on peut soit défausser un nombre requis de tuiles différentes, mais une seule fois pendant toute la partie, donc attention à ne pas le faire trop tôt, soit un nombre de tuiles semblables comme indiqué sur la carte « légende ». On ne peut avoir qu’une seule carte « légende », mais on peut « upgrader » la sienne en défaussant la différence. Les légendes sont moins « punitives » que les chansons
En résumé:
Soit on cherche à recevoir (et donner aux autres) des tuiles, soit des cartes objectifs
Facile, fluide, des règles expliquées sur le coude en une minute
Et on gagne comment?
Quand il n’y a plus que deux, une ou zéro pile de tuiles dispo autour du feu, on procède au décompte final:
Sa carte « légende », sa carte « chanson », les deux ont des PV indiqués, moins les tuiles encore dispo et pas utilisées, plus un PV par tuile Lune d’Opale
Lune d’Opale?
C’est tout le sel du jeu
Pendant le jeu on procède à des décomptes intermédiaires. Certaines tuiles sont des fragments de Lune d’Opale. Quand le ou la joueuse active en possède quatre, chaque joueur compte les PV sur les cartes et soustrait les tuiles pas utilisées
Celui ou celle qui possède le plus de PV reçoit les 3 tuiles, la 4e va à la personne qui occupe la seconde place lors de ce décompte intermédiaire
Ces tuiles « Lune d’Opale » vaudront donc 1PV lors du décompte final
Cette mécanique de décompte intermédiaire ajoute une tension constante, une énergie, une gestion de la vitesse et du timing. Une mécanique subtile et suave
Interaction?
Oui, très forte, puisque la mécanique de l’Awalé distribue des tuiles aux autres. Il va donc bien falloir observer le jeu des autres pour gérer les tuiles ainsi octroyées
Une interaction qui est plus dans la subtilité et le blocage que dans l’agression franche et directe
Et à combien y jouer?
C’est le gros point noir du jeu
On peut y jouer de 2 à 5. Mais à moins de 5, on utilise les jetons des personnages non-utilisés, jetons qui ne serviront à rien lors de l’attribution des tuiles, si ce n’est les éliminer du jeu
Ce qui peut certes impliquer une certaine part de tactique pour virer des tuiles que d’autres chercheraient à obtenir, mais le tout fait trop artificiel et complexifie le jeu pour rien
Il vaut mieux éviter d’y jouer à moins de 5 joueurs, tout simplement
Bof
Alors, Nomades, c’est bien?
Oui, vraiment
Fluide, tactique, subtil, méchant, chaotique
Chaotique, parce que c’est de l’Awalé. Le plateau, les piles évoluent rapidement. Il va donc falloir se montrer extrêmement tactique, opportuniste
Score
Anticipation: 2/5. Le premier et précédent chapitre de Luma m’a laissé froid et déçu, je n’attendais pas ce deuxième chapitre avec ferveur
Pendant la partie: 4/5. Des mécaniques simples, fluides, subtiles. Un peu trop de chaos toutefois, c’est le souci majeur de l’Awalé
Après la partie: 3/5. De loin pas le jeu de l’année, pas un jeu qui restera dans les annales des jeux cultes à posséder de toute urgence, mais un jeu à essayer. Dispensable, mais pas inintéressant
Final: 4/5. Un énorme travail des éditeurs pour offrir une certaine cohérence narrative au jeu. Et un bel objet au matériel somptueux et bien pensé (la boîte thermo, le feu en 3D). Dommage juste qu’il faille n’y jouer qu’à 5 pour en exploiter tout son potentiel
Vous pouvez trouver le jeu chez Philibert,
Chez Ludikbazar,
Et chez Ludibay.
A noter que cet opus est une réédition de Jeju Island, une sortie Essen 2015 qui a fait ses preuves depuis!
Meme avis pour moi, le premier Luma était… mauvais. Celui-ci est bien.
Merci pour ton retour Fabien