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Essen 2017. Les TOPS ❤ et les FLOPS 🖤. Et la liste des jeux les plus passionnants qu’il ne fallait pas rater

Voilà. Essen 2017, c’est fini. Avec des records qui viennent pulvériser ceux de 2016:

En terme de surface, déjà, avec 72’000 m2

En terme d’éditeurs présents, avec 1’100 exposants de tous les (ou presque) pays

En terme de jeux présentés, avec près de 1’212 (plus ou moins) nouveautés

En terme de fréquentation aussi, un record, avec 182’000 visiteurs sur 4 jours

Vivement les records de 2018

En parlant de 2018, l’année prochaine, Essen aura lieu du 25 au 28 octobre. Réservez d’ores et déjà votre hôtel!

Voici nos TOPS et nos FLOPS du salon de cette année, avec la liste des jeux qu’il ne fallait pas rater

Les TOPS 2017

Rencontres cosmiques

Comme chaque année, Essen, c’est le lieu idéal pour rencontrer ces gens qui nous accompagnent en virtuel tout au long de l’année sur les réseaux sociaux et enfin en vrai dans les allées. Croiser les yeux plein d’étoiles d’un Swatsh de Vin d’jeu. Se faire vanner comme chaque année par ce coquin wallon de Ludigaume, échanger avec les membres de la Team Proxi-Jeux, voir Ludovox immergé en plein travail

Et rencontrer les auteurs, les éditeurs, qui trouvent toujours un moment pour échanger autour de leur passion. Car oui, la plupart d’entre eux sont des passionnés. Même s’ils sont à Essen pour vendre, ils le font pour vivre mais surtout pour continuer à faire ce qui leur, et nous, plaît. Business first, passion next. Dans le monde du jeu de société, c’est bien souvent le contraire

La Perle (trop) rare

Pearl Games enfin de retour et en grande forme avec Otys, co-signé avec Libellud. Après un passage à vide de quelques années, l’éditeur belge désormais englouti par Asmodée nous sort un jeu profond et prometteur. Profond dans les deux sens, puisqu’il s’agit d’un jeu post-apo sous-marin 😉

Space Up

Découvrir à Essen le line-up 2018 des Space Cowboys. Rien de nouveau sous le soleil, que du Unlock, du Time, du Sherlock. Que du réchauffé

Mais connaissant ces trublions de l’immersion, même avec du vieux ils seront capables de faire du neuf

Eins, zwei, drei, Polizei

C’est la première année que je le remarque. Contexte actuel oblige, les sacs sont fouillés à l’entrée et des agents de police en civil (ou juste des civils avec des chasubles jaunes marqués de « Polizei »?) patrouillent dans le salon. Et c’est tant mieux. C’est triste, mais c’est tant mieux pour la sécurité de tous

Petit poisson deviendra grand (sous-titre à lire en humant la chanson)

C’était mon 7e salon. Et chaque année cela fait plaisir de voir des éditeurs grossir sur le salon. Je me souviens à l’époque (oh comme je parle comme un vieux con déjà) des « petits » stands IELLO, Ludonaute, Sit Down, Matagot, à peine quelques tables, enfoncés et perdus entre des plus gros, qui, années après années, se sont vus grandir, grossir, étoffer

Quand on voit la taille des stands de Matagot ou Ludonaute en 2017, on ne peut que constater leur sacré périple pour arriver à ce qu’ils sont devenus aujourd’hui

Ce qui témoigne de la vitalité du marché du jeu (En 2016-2017, 8% en plus en Allemagne. Dont 19% pour les « gros » jeux)

FFG is in Ze Place

Les années précédentes, FFG n’était pas vraiment présent à Essen. Seulement via leur distributeur allemand Heidelberger, qui ne les mettait pas (bien) en avant

Cette année, avec Heidelberger et FFG rachetés par l’Asmogre, FFG disposait d’un solide stand tonitruant pour nous présenter leurs prochaines sorties. Et leur line-up 2018 s’annonce somptueux. Certes avec 200’000 extensions et rééditions, X-Wing, Arkham, Civilization, ils nous préparent quand même certains jeux narratifs et immersifs qui vont faire un carton. Et je ne parle même pas de jeux avec de la figouze

Les Petits Suisses

Trois éditeurs suisses romands étaient présents. Helvetia Games bien sûr, Hurrican aussi, avec une année 2018 qui s’annonce puissante

Le line-up Hurrican pour 2018

Et pour la toute première fois, Helvetiq avait également fait le déplacement. Manquait plus que Gameworks, qui fonctionne au ralenti depuis qu’ils bossent avec les Space Cowboys

La Suisse Romande, ce tout petit territoire linguistique d’à peine 2 millions d’habitants et pourtant bien représenté, bien actif

La banlieue du jeu

Les « nouvelles » halles 6, 7 et 8 (la 8, en fait une extension de la 7) moins hype que les 1-3, mais pas inintéressantes pour autant. Des jeux, des éditeurs moins buzzés mais qui parviennent quand même à surprendre. En bien

Des éditeurs indé qui parviennent à sortir du lot

Les FLOPS 2017

Asmodée dans toute sa splendeur

Asmogre

C’est désormais notre réalité. L’ogre Asmodée dévore tout

Ces précédentes années, l’entrée de la halle 3 était déjà bien envahie par Asmodée. Péremptoires, ostentatoires, en 2017, ils ont mis les bouchées doubles en ingurgitant la moitié de la halle 1 et en dégageant ailleurs les éditeurs précédemment présents. Va jouer dans le mixer

Asmodée porte décidément bien son nom. Un démon aux appétits féroces et voraces, comme le témoigne leur présence à Essen cette année

Peut-on s’en réjouir? Doit-on s’en inquiéter?

Asmogre 2, le retour

RIP Filo

E-Cig

Et encore de l’e-cig sur le salon. Les orgas ont beau essayer de l’interdire, ils ne parviennent pas encore à virer cette e-pratique

Semoule

Depuis leur blockbuster 7 Wonders Duel, Repos continue de patauger dans la semoule

Après le très décevant et trop chaotique Secrets, Repos nous revient avec un faiblichon When I Dream, pâle copie de Mysterium, mais en inversé

Ils ont beau mettre la pâtée côté comm, avec de somptueuses cartes signées de tous les illustrateurs connus aujourd’hui, Pommaz, Dutrait, Fructus, Lannurien, Coimbra… leur jeu est un dixit-like qui essaie de ramasser les miettes, en vain

Le nouveau Repos Pros. Une comm somptueuse pour un jeu… plat

Vivement un jeu plus innovant, plus surprenant, plus tonitruant

Sur exactement le même thème des rêves, autant lui préférer celui-ci, Dream Cathers, plus indé, plus original

Superbes illustrations toutes douces

Trahison dans la Maison sur la Colline là-haut mais non

Non. Il n’y aura toujours pas encore de VF de Betrayal

Croc sur le salon m’a confirmé avoir essayé d’obtenir la licence d’Avalon Hill / Hasbro pour une localisation. Car soyons honnêtes, les Space feraient un boulot de ouf. Les connaissant, ils nous proposeraient une refonte complète du matos (qui le mériterait). Et pourquoi pas, des scénarios originaux écrits par des auteurs franco (Chattam, Chattam, Chattam)

Mais non

Impossible

Avalon Hill est d’accord de céder les droits pour une VF, OK tout va bien jusqu’ici. Mais l’éditeur intéressé doit aussi leur prendre six autres titres en même temps

Pourquoi?

Parce que

Donc éditer un excellent jeu, Betrayal, pour éditer six daubes, ça ne vaut vraiment pas le coup

Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Merci Croc

Peut-être que plus tard, si Hasbro revient à la raison…

Snif

Les jeux qu’il ne fallait pas rater cette année à Essen

Indés

Plusieurs jeux indés, comprendre par-là moins mainstream, moins buzzés, d’éditeurs et/ou auteurs moins connus, se sont taillés la part du lion cette année

Clans of Caledonia

Terraforming Mars fut LE carton du salon. Un petit éditeur pour un énorme succès. Une année après, Terraforming a soulevé un tel engouement qu’il a (re)mis le goût de la SF à la mode. De nombreux jeux se déroulait dans cet univers. Hasard ou coïncidence, même le tout dernier Kramer&Kiesling, Reworld, était SF

Bref

Cette année, c’est l’outsider total Clans of Caledonia qui fut LE jeu du salon. Nous l’avions déjà repéré mercredi. Un jeu auto-édité par son auteur berlinois, Juma Al-JouJou, complètement inconnu, mais un magnifique travail pour un tout premier jeu extrêmement riche et profond

Financé sur KS en avril 2017 (et livré en… octobre 2017, comme quoi oui c’est possible) avec près de 400’000 USD

Clans of Caledonia. Retenez bien ce nom. A l’heure qu’il est, les éditeurs franco ont déjà dû s’approcher de l’auteur pour en signer une loca

Feelings / Feelinks

Feelings / Feelinks. Le carton

Nous vous en parlions déjà il y a quelques jours, Feelings est sorti sur le salon. Chez le tout petit et très sympathique éditeur wallon Act in Games. Un jeu qui prône la bienveillance et l’empathie, du même auteur que Dixit d’ailleurs

Selon moi, l’un des meilleurs jeux du salon, loin des gestions de ressources ou des invasions territoriales ordinaires. Pour un peu de poésie dans un monde de cubes

Calimala

Jeu de gestion pas encore traduit, mais bientôt j’imagine. Riche et intéressant

Mais encore

Et en vrac aussi

Time Arena, un jeu à deux en temps réel. Chez les Savoyards de Blam!

Azul, un jeu abstrait pas dénué d’intérêt et au design léché. Chez PlanB (des rescapés de Filo). Bientôt notre critique complète

Agra, gros jeu de gestion chez Quined Games. Bientôt notre critique complète

Not Alone, Exploration. La toute première extension. Une extension doudou. Pas cruciale, mais bienvenue quand même. Vivement la prochaine qui va vraiment apporter beaucoup, beaucoup de changement. Chez les extrêmement sympathiques Belges de Geek Attitude Games

Tybor. Le tout nouveau tout petit jeu de Pfister (Western Trail)

Nusfjord. Le nouveau Uwe Rosenberg. Parce que Uwe Rosenberg. C’est tout. Chez Lookout. Bientôt notre critique complète

Photosynthesis. Une bombe ludique. Sorti sur le salon. Qui va rafler des prix en 2018. Chez Blue Orange

Citadel of Time. Un coopératif au thème extrêmement original et bien exploité. Une histoire d’objets à récupérer dans un manoir en luttant contre un professeur evil. Chez Funforge. Bientôt notre critique complète

Otys. Le nouveau carton de Pearl Games ET Libellud. A essayer. Bientôt notre critique complète

Queendomino. La suite. Un stand-alone. Exactement pareil mais complètement différent. Beaucoup plus gamer, profond. Toujours chez Blue Orange. Bientôt notre critique complète

Charterstone. Un Legacy de gestion et de développement créé par la papa de Scythe. Sorti sur le salon en VO. En VF en… décembre uniquement. Chez Matagot

Altiplano. Un autre bag-building à la Orléans, chez le même éditeur d’ailleurs. DLP Games. Gestion, construction. Pas mal du tout. Bientôt notre critique complète

Voilà. C’est (à peu près) tout

Et vous, quels jeux vous ont tapé dans l’oeil à Essen cette année? Nous nous réjouissons de découvrir vos coups de 

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30 Comments

  • CargoToaster

    Salut,
    Merci pour ce retour,
    Pour ma part j’ai beaucoup aimé WENDAKE, jeu de gestion dans un univers amérindien, de chez Placentia Games. L’avez vous essayé ?

  • laurent

    C’est quoi le problème avec l’e-cig ? Ca fait plusieurs fois que je vois ici une charge contre sans trop comprendre.
    C’est dangereux pour la santé des autres ? C’est pas moral ?
    Quid ?

  • Vincent

    Moi j’ai craqué pour Parley qui était dans le HALL 7. Bon jeu de rôle caché sur un thème pirate/corsaire avec de la majorité et un système de point original.

  • Jamouck

    Bonjour il manque du Jeu pour enfant dans tout ça et Marco Teubner et là pour nous réjouir. Les deux perles dans la matière sont :
    – Topito chez Korean Games, un astucieux jeux d’équilibre ou il faudra ruser pour éviter de faire tomber la pyramides de circassiens en choisissant au bon moment les succès qu’on souhaite valider. Illustré par Marie Cardouat.
    – Perlatette (Kuller Hexe en allemand) chez Drei Magier servi d’un matériel exotique pourvoyant de sensation exotiques! Jeu très « playful », donc parfait pour les enfants!

    • Gus

      Merci J

      Vous avez raison, la liste manque de jeux pour enfants

      Topito avait l’air bien en effet. Je lui préfère toutefois Meeple Circus dans le style « jeu d’adresse, de dextérité ». Même concept, mais plus «  » »gamer » » » avec trois guillemets

  • Tristanovich

    Salut Gus ! Je sais que tu n’es pas un super fan des jeux à figouze, mais es-tu allé faire un tour du coté de Mythic Games pour voir/tester Joan of Arc?

  • Jean-Pierre Niaulon

    Pour moi qui suis conservateur et amateur d’extensions, cet Essen 2017 c’est avant tout Cthulhu Tales et l’expansion Mana storm pour Mystic Vale.Le reste…bof…déçu par Agra, Rajas of the Ganges, dont j’espérais beaucoup (trop?)

      • Jean-Pierre Niaulon

        Bonjour Gus,
        permettez moi de saluer la qualité de vos articles, un vrai plaisir de vous lire.
        Pour ce qui est d’Essen, j’ai du mal à partager l’enthousiasme commun, oui, en effet, trop de trop…
        Au final, qu’avons-nous gardé de la mouture 2016? Peu de vrais bon titres parmi le millier disponible.
        Je crains que cette année le ratio soit encore plus faible.

        • Gus

          Un très grand MERCI pour votre très cordial et chaleureux message JP! Qui a embelli notre journée. Nous essayons de mettre partager notre passion, nos réflexions sur le monde du jeu. Cela nous touche de savoir que notre travail est (parfois) apprécié

          Pour rebondir sur votre commentaire fort pertinent, oui, cette année était extrêmement faible

          Des jeux de gestion de ressources, nous en avons déjà des centaines
          Des jeux de deck/bag/dice-buildings, nous en avons déjà des centaines
          Des jeux de draft, nous en avons déjà des centaines
          Des jeux en format Legacy, nous en avons déjà des dizaines

          Rien de vraiment neuf n’est sorti sur le salon

          Mais

          Rien de neuf, et pourtant, tout est question d’agencement, de subtilité. Prenez Kingdomino, le carton de 2016-2017. Un bête jeu de domino. Rien de fulgurant. Bruno Cathala est abonné au repompage de mécaniques bien connues (Awalé, échecs, majorité, etc). Mais c’est toutes les combinaisons (ordre du tour, scoring) qui en font un grand jeu

          Et surtout, tout est question de représentation. Le danger nous guette tous. Celui de devenir blindés, blasés. A force de lire des articles, de suivre les actus, d’acheter des jeux, d’avoir une collec qui gonfle, qui gonfle, nous avons une propension à trouver que tout se ressemble, que rien de frais ne vient à sortir. Qu’Essen, la Gen Con, le FIJ continuent à nous servir la même soupe de rééditions, repompages

          Pas facile de lutter contre cet état d’esprit et de conserver une certaine forme de curiosité, de surprise. D’innocence?

          Quand chaque année je me balade dans les coursives d’Essen je me dis que l’inventivité humaine atteint une grandiose intensité. Même si les jeux ne sont pas toujours beaux, ni tous surprenants, ils témoignent tous d’une passion et d’une créativité attachantes

          Que restera-t-il de 2017? Qu’est-il resté de 2016?

          La même panoplie de mécaniques réchauffées (draft, legacy, majo, enchères, gestion, etc etc etc ad nauseam). Mais c’est souvent aux détails qu’on reconnaît les grands jeux. Un changement par-ci, une mécanique par-là

          Merci pour votre fidélité JP 💜

          • Jean-Pierre Niaulon

            En effet, je vous rejoins tout à fait ami Gus, nous sommes là face un grand paradoxe qui tend à montrer que la nouveauté ne doit pas se chercher parmi les montagnes indécentes de boîtes nouvelles, mais plutôt dans la recherche d’affinage de jeux qui ont inventé des mécaniques auparavant.
            Cela signifie-t-il que toute invention ou création est désormais tarie?
            Je ne crois pas pour autant car le KS pour celà est une véritable niche de créateurs, à condition que l’on y fasse aussi un tri.
            Je pense à 7th continent, ou à l’enormissime Too many Bones.
            L’important est de garder cette capacité à l’émerveillement dont vous parliez dans un article passé, et j’avoue que sur ces deux derniers Essen (oui les Esseins c’est mieux par deux))) rien ne m’a laissé pantois, yeux bés ou la bouche pleine d’étoiles (ou un mélange de tout ça).
            Mes émerveillements je les ai eus sur des jeux discrets sortis sans buzz, et souvent d’auteurs nouveaux, que l’ont sent émancipés des repères classiques de la vieille garde ( des gens que je ne citerai pas ici mais que chacun connaît, suivez mon regard!) hi hi
            Amitiés et je réitère mes compliments face au travail fourni, actualité + fonds= un grand bravoooo à vous!

  • Paul

    Gus, as-tu eu l’occasion de jouer ou de voir jouer Fallout de FFG ? J’avoue qu’étant grand fan de la série et souvent intéressé par les jeux FFG, je ne peux qu’être impatient d’en voir le résultat !

    • Gus

      Salut Paul

      Oui j’ai pu voir Fallout sur le salon

      Nous en parlions déjà ici, peut-être as-tu déjà pu lire l’article

      Nous avons également ramené une photoFallout

      Et oui, c’est de la tuerie! Un peu de narratif, de l’explo, et le jeu parvient plutôt bien à retranscrire l’univers très particulier du jeu vidéo

      Vivement la sortie en VF chez Asmo/EDGE. Q1-Q2 2018 certainement

      A très vite Paul

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