Analyses & psychologie du jeu,  Jeux de plateau

Monsieur Phal. Mon dealer

Pourquoi nous, joueurs, sommes si friands de nouveautés?

Pourquoi suivons-nous l’actu ludique? Pourquoi guettons-nous la moindre annonce des futures sorties?

Pourquoi est-ce que nous nous réjouissons de regarder des vidéos de nouveaux jeux? D’aller dans les salons, Essen, FIJ, Gen Con, pour les découvrir? Comment expliquer le succès des sites d’informations ludiques?

Et si nous étions tous accro? Aux jeux, bien sûr. Mais surtout à la nouveauté?

La Bande des Quatre

Qu’est-ce que les sites Ludovox, JedisJeux, TricTrac et Boardgamegeek ont en commun? Tous les 4 présentent les nouveaux jeux de société à paraître. A coup de vidéos chatoyantes et d’articles percutants. Drôles. Ils sont les 4 grosses locomotives informatives ludiques. Avec plusieurs milliers de clics par jour.

Pas un jour ne passe sans qu’une nouvelle nouveauté n’y soit annoncée. Une nouvelle campagne sur Kickstarter. Un nouveau jeu d’un auteur connu en prévision pour Essen. Une réédition modernisée d’un vieux jeu. Une vidéo pétillante. Une extension indispensable. Des goodies rares et précieux.

Comment expliquer le succès de ces 4 sites, outre leur indéniable qualité rédactionnell? Et si Monsieur Phal et Mops, Maryline et Thibaut, Eric  W. Martin, et tous les sympathiques rédacteurs de JedisJeux n’étaient pas nos dealers? De dopamine?

Dopamine, quand tu nous tiens

La dopamine est un neurotransmetteur. Une substance chimique. Qui se balade dans notre cerveau. On l’appelle l’hormone de l’addiction. Complexe, elle ne se limite toutefois pas au rôle qu’on lui donne.

Addiction, car à chaque fois qu’on pratique ou goûte à une certaine activité, agréable et routinière, on obtient un shot de dopamine. Bien-être assuré. Ce qui va alors entraîner la recherche du plaisir. Tabagisme. Drogue. Jeux d’argent. Ou au quotidien, vérifier ses emails, son mur FB, son flux Twitter, ses épingles Pinterest. Et vous me voyez venir. Les nouveaux articles sur TT, LX, JdJ et BGG.

La dopamine est la substance chimique neurologique qui nous entraîne à être attentif à certaines activités. La nouvelle information crée un shot de dopamine dans le cerveau. Un neurotransmetteur qui génère un bien-être. Comme l’ocytocine, en passant.

La promesse d’une nouvelle information nous pousse à rechercher ce shot. Il serait intéressant de procéder à un IRM cérébral pour voir si les zones de plaisir s’allument dans le cerveau à chaque fois qu’on apprend la sortie d’un nouveau jeu. Cela a déjà été fait avec les emails. Et c’était concluant.

Si ces 4 sites attirent autant de monde, est-ce que cela veut dire que suivre l’actu, l’info, génère de la dopamine? Et donc du plaisir?

A quelle fréquence vous rendez-vous sur ces 4 plateformes? Une fois par mois? Une fois par semaine? Une fois par jour? Par heure? Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi vous le faites?

Si votre cerveau a relâché de la dopamine en allant sur ces sites, parce que vous y avez appris la sortie prochaine d’un jeu, vous allez vous en souvenir. Et donc créer de la dépendance. Puisque notre cerveau est programmé pour se souvenir des activités qui génèrent de la dopamine. Pire encore, ces comportements vont devenir de plus en plus inconscients et incrustés dans une certaine routine. Je lis le journal. Paf je vais vite sur TricTrac. Shot de dopamine. J’attends le tram. Paf je consulte la page Ludovox. Shot de dopamine. Je suis devant la télé. Paf je lis les derniers articles sur JedisJeux. Shot de dopamine.

Vous avez compris.

Il y a eu une expérience hallucinante sur des rats. Au cerveau relié par des électrodes. Quand un rat pressait un levier, une petite charge stimulait la partie du cerveau générant la dopamine. Plaisir. On leur apportait de la nourriture, mais les rats préféraient presser le levier. Jusqu’à 700 fois par heure.  Les rats étaient dans un tel état d’addiction qu’ils choisissaient le plaisir par-dessus la nourriture. Et le sexe. Juste pour connaître ce rush de dopamine. Comme nos emails. Nos murs FB. Notre flux Twitter. Nos épingles Pinterest. Et les annonces de nouveautés.

« L’avantage avec la nouveauté, c’est qu’elle ne reste jamais neuve. Il y a toujours une nouvelle nouveauté pour faire vieillir la précédente. » F. Beigbeder

Beigbeder, dans son excellent livre 99F, une méchante mais réaliste critique de la publicité et du consumérisme, expose ce culte de la nouveauté. Un monde où l’on dépense des milliards pour donner envie à des gens qui n’en ont pas les moyens d’acheter des choses dont ils n’ont pas besoin :

« L’avantage avec la nouveauté, c’est qu’elle ne reste jamais neuve. Il y a toujours une nouvelle nouveauté pour faire vieillir la précédente. Vous faire baver, tel est mon sacerdoce. Dans ma profession, personne ne souhaite votre bonheur, parce que les gens heureux ne consomment pas.

Votre souffrance dope le commerce. Dans notre jargon, on l’a baptisée « la déception post-achat ». Il vous faut d’urgence un produit, mais dès que vous le possédez, il vous en faut un autre. L’hédonisme n’est pas un humanisme: c’est du cash-flow. Sa devise? «Je dépense donc je suis. » Mais pour créer des besoins, il faut attiser la jalousie, la douleur. »

La douleur. Vraiment?

La déception post-achat. Ça me rappelle ce #gusgraf:

envie

Chaque jour, les 4 sites ludiques énoncés communiquent toutes les sorties à venir. Relais des éditeurs. Vitrines publicitaires. Scoops inédits. Analyses. Critiques. Previews. Sans ces 4 rutilants larrons, nous ne saurions pas ce qui sort.

Et il en sort, des jeux. Près de 1’500 à 2’000 par année. Depuis bientôt 10 ans. D’ailleurs, personne ne l’a soulevé, mais nous fêtons cette année les 20 ans du jeu de société moderne. Commencé par Les Colons de Catane. En 1995. 20 ans.

Aujourd’hui le jeu de société connaît un véritable Âge d’Or. Une effervescence bouillonnante. De nombreuses maisons d’éditions se créent. D’autres engagent. Il n’y jamais eu autant de jeux de société sur le marché.

Mais a-t-on besoin d’un nouveau Zombicide? D’une nouvelle extension pour 7 Wonders? D’un nouveau Carcassonne? D’une nouvelle vague de vaisseaux pour X-Wing / Armada? De nouvelles cartes pour JCE? Oui. Non.

Oui. Nous avons besoin de nouveaux jeux.

Car les nouveautés génèrent de l’attente. De la curiosité. De l’envie. Un besoin, presque.

Aujourd’hui, due à la concurrence féroce, la fenêtre de tir de vente d’un jeu s’est tellement resserrée que les éditeurs sont obligés d’inventer de malins stratagèmes pour placer leur produit. Surtout en amont. Longtemps avant. La maîtrise du buzz et de la com 2.0 est devenue un impératif. Financier. Il faut savoir communiquer. Annoncer. Montrer. On ne peut plus se contenter du bouche-à-oreille. Il faut être présent. Partout. IRL et 2.0.

La nouveauté, c’est aussi la promesse du pionnier. De l’aventurier. De l’explorateur. De celui-ci qui sait. Qui a. Qui passe devant celui qui n’a pas encore. C’est ce besoin impérieux de savoir et d’avoir. Avant les autres. Regardez les ventes hallucinantes de l’Apple Watch les premiers jours. On annonce 2 millions de préco. Pour être parmi les premiers à l’avoir. Premiers.

Il faudrait que je contacte mes amis vendeurs de jeux pour connaître l’évolution de vente d’un jeu. Lancez-moi une enclume dans les gencives si je me trompe, mais j’envisage ceci.

1. Beaucoup de préco et ventes dès les premiers jours. Par les plus passionnés.

2. Passée la première semaine les ventes se tassent.

3. Après 2-3 semaines, relance. Ou pas. Les blogueurs ont obtenu le jeu la première semaine. Voire avant. En ont tourné une vidéo. Se sont fendus d’un article. Si le jeu a plu, les ventes redémarrent. La deuxième vague de joueurs-clients a été appâtée. Ou pas. Et le jeu se vendra très peu. Très mal. Pour finir par « mourir ». Jusqu’à ce qu’on lui donne un second souffle. Extensions. Goodies. Tournois. Réédition.

C’est ce qu’on appelle le « Tapis Roulant » en marketing. Les nouveautés arrivent. Poussées par d’autres derrière. Pour finalement disparaître. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Il faut dire que Kickstarter alimente le cercle. Vicieux? Vertueux?

Non. Nous n’avons pas besoin de nouveaux jeux.

Car au final, on consomme. Beaucoup. Trop? Tout est question de budget. Et de conscience écologique.

La solution

Alors, quelle est la solution? Devrait-il d’ailleurs y en avoir une? Est-ce qu’être informé de toutes les nouveautés est un problème? Alors évidemment non. Ces comportements pseudo-addictifs n’ont rien à comparer avec la toxicomanie. On reste rivé à son écran. C’est tout. La barbe de Phal ou les tatouages de Thibaut n’ont rien de dangereux pour la santé. Enfin, j’espère.

Le problème, s’il y en a un, c’est qu’on devient passif. Consommateur. Qu’on diminue sa productivité. Sa créativité. Et qu’on génère un besoin. Un stress. Celui de savoir. D’avoir.

Le Slow-Gaming. Comme réponse au culte de la nouveauté.

Et vous, savez-vous d’où vient votre besoin de suivre l’actu ludique?

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23 Comments

  • atom

    Voila le genre de lectures que je viens chercher sur ce blog. Comme tout le monde je suis faiiiibleuuuhh, mais j’essaye de me raisonner, de n’acheter que les jeux qui vont tourner chez moi, ne pas craquer a un beau jeu ou un bon jeu qui n’aura pas son public. Je profite des associations ludiques pour les tester. J’achéte aussi parfois (souvent) d’okkaz, comme dit le dicton :
    « La fortune vends a celui qui se hâte ce qu’elle donne a celui qui sait attendre »
    C’est fou de voir le nombre de jeux achetés okkaz qui ont a peine été ouvert, des fois même pas dépunchés.

    • atom

      Le slogan ou diction de l’ami « The good the bad and the meeple » me sauve pas mal en ce moment, des que je risque de craquer, j’y repense et je me rapelle …
      (dommage que l’on ne puisse pas éditer sur ton blog Gus)

    • Gus

      Faible? Ou juste… humain? La dopamine est un neurotransmetteur. Humain. Naturel. Nécessaire.

      Je ne crois pas qu’on soit faible si on fume. Ou si on attend la toute dernière extension pour 7Wonders. Juste qu’on répond à un « besoin » chimique et neurologique.

      Après, comment faire pour ne pas faire, c’est une autre question.

      Et peut-être que le fait de se croire / voir faible pousse à la consommation. Pour se rassurer. Se satisfaire. Se soulager.

      • atom

        Analyse intéressante, peut être que l’on se cherche des excuses en effet. Ce qui m’intéresse c’est le rapport a l’objet, le fait de vouloir avoir, alors que l’on pourrait aussi s’organiser entre amis, pour ne pas acheter les mêmes jeux, surtout quand on habite dans la même ville. Et puis je le redis, des associations il y en a plein, en général on peut faire des suggestions d’achats en plus. Découvrir des jeux et rencontrer des gens. et ça prends moins de place et pas de risque d’avoir une étagère trop remplie.

        • Mister J.

          C’est pas faux ^^. Avec mes potes on fonctionne un peu comme ça aussi. Bon ça n’empêche pas que quand un titre nous plait vraiment trop on se l’achète tous, mais d’une manière général on évite de faire des doublettes (ou des triplettes). Comme tu dis, ça fait gagner de la place sur les étagère, mais ça fait aussi du bien au portefeuilles ^^.

  • Shanouillette

    tu as vu le tatou de thib ? parce qu’il le montre à personne. Celui qui a des gros tatouages sur les bras, c’est Dap. 🙂

    je suis globalement d’accord avec toi, moi, je suis tombée dans la news car j’étais accro à l’actu, j’aimais savoir les nouveautés qui allaient sortir. Mais être accro à la news ne signifie pas qu’on achète tout et qu’on sur-consomme, c’est un raccourci un peu rapide. Il y a des contraintes (budgétaires, géographiques, place, gestion de sa ludo, éthique..) qui font qu’on achète pas forcément, mais qu’on aime quand même savoir ce qu’il se passe. C’est en tout cas mon cas, aujourd’hui comme aux premiers jours. 🙂
    En tout cas si je suis un dealer j’espère ne pas finir dans la case prison ^^

    • Gus

      Merci pour ton commentaire Shanouillette. Mais non en effet. Tu peux suivre l’actu. Comme une frénétique. Et ne pas tout acheter. Ça c’est le passage à l’acte.

  • Mister J.

    Je vous ai reconnu Monsieur ! Vous êtes Tayler Durden ^^ !!! Non, sans déconner, je ne suis pas le plus grand fan des articles de Gus&Co, mais là j’avoue que celui-ci me plait beaucoup, tellement il tape dans le mille ! Et à travers cette lecture, je reconnais un tas de personnes du paysage ludique de ma ville.

    Moi-même étant un grand joueur, j’avoue subir les effets de cette addiction de malade. D’ailleurs, dans mon cas, je constate que je suis plus sensible à la nouveauté qu’aux jeux de société dits modernes. Dernier exemple en date : l’achat du « nexus player » le jour de sa sortie française. C’est pas un jeu (quoique) mais c’est une nouveauté qui a fait l’objet d’une forte communication par Google son papa.

    Mais si je reviens sur le monde ludique, j’ai plein d’exemples d’addiction en tête :

    un ami à moi déprime s’il n’organise pas son jeudi soir ludique hebdomadaire.
    le même est devenu dépendant de l’excursion Essenienne annuelle ^^.
    pas mal de mes proches, moi y compris, sommes friands des nouveautés ludiques, au point de nous approvisionner dès la date de sortie (et de kickstater aussi). Et ceci même si l’on a pas l’argent en réserve !
    nos ludothèques sont énormes ! Nous n’avons pas le temps de jouer à tout, ni même d’exploiter en profondeur les titres que nous aimons le plus. J’ai des amis qui n’ont toujours pas « déblisté » des jeux qu’ils possèdent depuis 2 ans ! Pour être honnête, nos ludothèques n’ont pas besoin d’être aussi volumineuses. Ma fausse excuse est souvent : « c’est pour avoir le choix quand je vous invite chez moi ». Mais franchement, ce n’est pas très honnête… mais même en le sachant, je n’arrêterais pas forcément (un peu comme la clope ^^). Ma petite astuce pour me faire de la place est de revendre (ou donner à des assos) les titres que j’ai acheté par l’attrait de la nouveauté et qui finalement ne me conviennent pas ^^.
    et dans le pire des cas, cette addiction peut même faire resurgir de mauvais aspects chez certains d’entre nous. Non, je ne déconne pas ! J’en connais ! Je connais quelqu’un qui arrive à se mettre tout le monde à dos, car il (ou elle) ressent le besoin possessif d’être l’unique référent local de la nouveauté ludique, des auteurs, etc, etc… Et pour ce genre de personne, (presque) tous les moyens sont bons, croyez moi !

    Bon, pour conclure : j’adore votre article, donc je partage ^^ !

  • Ludodida

    En tant qu’auteur, l’idée est de coller à la réalité du marché. Et puis, quand on suit le fil de l’actualité ludique dans le détail, on capte les innovations ou on les crée (pas de toute pièce).
    On prend conscience que l’idée qu’on a au bar du coin en sirotant un café n’est pas si originale qu’il y paraît et surtout qu’elle a déjà eu qqs déclinaisons.

  • Nadir

    En fait, ce que je trouve terrible, c’est comment on me refile du « vide » sur ce genre de sites. Je veux dire, au final, toute la conception du jeu, l’avis de l’auteur et tout cet enrobage, ça garantit rien niveau qualité. Cela joue donc uniquement sur la dopamine. Les meilleurs jeux de ma ludo ont été achetés par hasard, sans trop savoir ce que c’était. Les seuls pour lesquels je me laisse tenter suite à un battage (4 articles, 2 interviews et une vidéo) sont en général des « party games » ou petits jeux qui me déçoivent peu ou pas. Et j’achète de moins en moins. Pour une raison assez simple: tout ce système finit par lasser. Il y a peu de « vraies » nouveautés comme tu le relevais dans un autre article. Même s’il y a des variations sympa, on tourne de plus en plus en rond niveau mécaniques. Les gros jeux sont de plus en plus des jeux de pose (généralement d’ouvriers) et à force ça lasse. Je pense pas arrêter de jouer, juste acheter de moins en moins, pour garder la saveur. Le slow-gaming, c’est la vie (en plus ça permet de faire plusieurs parties d’un jeu 🙂 ).

  • Deimir

    Imaginez quand vous travailler en boutique de jeu. Je dois me résonner chaque seconde de chaque minute de chaque heure que je passe en boutique. Mais demain je craque Star wars armada arrive à la maison 🙂

  • Arnauld VM

    « nous fêtons cette année les 20 ans du jeu de société moderne. Commencé par Les Colons de Catane »

    Le jeu de société moderne, ça n’existe pas. Ou alors c’est beaucoup plus vieux que ça …

  • Jiba

    Tu as oublié un type très dangereux dans ta bande des 4, dont le nom commence par G (et se termine par usAndCo) 🙂
    Blague à part, l’article est très intéressant. L’exemple type de nouveauté à dépendance est peut-être le « kickstarter », où l’on a une abondance d’info sur un jeu… qui n’existe pas encore (et qui n’existera peut-être jamais d’ailleurs). Peut-être faudrait-il réfléchir à une manière de présenter les nouveautés qui ne génèrent pas de dépendance (mais est-ce que cela intéresserait les éditeurs ?).
    Tiens au passage, une idée d’article de la même veine qui pourrait être intéressant : le « luxe » et les jeux de société. Avez-vous remarquer que les éditions de jeu sont de plus en plus luxueuses ? Boîte surdimensionnée, plateaux pas toujours utiles (notamment dans les jeux de cartes)… lorsque l’on compare les jeux qui sortent aujourd’hui avec ceux qui sont sorti il y a 10-20 ans, la différence est flagrante. Mais tout ce « luxe » n’apporte pas toujours quelque chose d’un point de vue ludique…

    • Gus

      Merci Jiba mais non! Nous n’annonçons pas les sorties. Ou très très rarement. Nous laissons ça à nos collègues qui le font bien mieux que nous.

      Merci pour l’idée d’article on va y réfléchir.

  • FallenLeaf

    Je me rends quotidiennement sur LudoVox et TT, et j’ai le sentiment quasi contraire que certains exprimés ici ; à savoir que ces sites m’outillent pour faire des choix plus affinés, et justement éviter de me retrouver avec une boite de jeu à 30-40€ dont je me rends compte au bout de 3 parties qu’elle ne correspond pas à mes attentes … Entre les articles décrivant / présentant les jeux, les fiches, les avis des internautes, les vidéos (explications & démonstrations) et les forums, il y a moultement de quoi faire pour ne plus se tromper, me semble-t-il.
    On ne parle pas de sites se contentant de faire seulement le relais des communiqués de presse ds éditeurs, mais de plate-formes fournissant énormément de contenus permettant de se faire une opinion propre.
    Mais par contre, il manque dans ces sites (en tout cas, sur le côté rédactionnel) une dimension critique des jeux … mais ce n’est forcément ce que j’attends d’un site comme ces sites là. Si je cherche des visions plus subjectives, je viens sur du Gus & Co … ça tombe bien, j’y accède aussi … 🙂

    • Gus

      Merci pour votre commentaire Fallen. Et fidélité.

      Si je puis me permettre. L’article n’a pas pour vocation de faire le procès de ces 4 sites. Mais de s’interroger sur notre dépendance de joueurs. A la nouveauté. Et donc à ces 4 sites. Qui sont les vitrines des sorties.

      Nous ne sommes pas là pour les juger. Mais pour se pencher sur nos habitudes. De joueurs. De consommateurs.

  • Eric

    « Le seul moyen de se délivrer de la tentation, c’est d’y céder. Résistez et votre âme se rend malade à force de languir ce qu’elle s’interdit.  » (Oscar Wilde)

    Donc finalement c’est sain d’acheter 🙂

  • morlockbob

    Je me suis bien retrouvé dans cet article..ou du moins j’ai bien retrouvé le moi d’il y a un an ou deux… avide de nouveauté car il faut être à la page pour ne pas avoir l’air à la traîne dans les conversations etc.. et par un envie de découverte éxagérée…. aujourd hui je m en fous un peu de la nouveauté. j ai la chance de tester des nouveautés et je le fais, mais a part un auteur ou un éditeur que j’aime, je ne suis plus aussi large dans mes attentes.
    Pour les sites cités, ils ont leur particularité : Gus a l esprit large et c’est pour cela que j y viens, TT est une vitrine (j y viens par habitude), Ludovox est pertinent, je dis jeux est celui qui pour moi se démarque le moins (sry) quant au BGG c’est une super banques de données.

  • acariatre

    Pour ma part, je suis un adepte convaincu de la secte du Slow Gaming dont le gourou est le maître de ces lieux 🙂

    La dépendance à l’actualité est un mal de notre temps. La frénésie à rafraichir nos flux e-mail, Facebook, Twitter, RSS est symptomatique de notre peur du vide. Cette fuite en avant mérite d’être pointée du doigt et remise en question. Sans rejeter en bloc l’information et les échanges apportés par le numérique, il faut savoir se ménager des phases de calme, de déconnexion… d’ennui.

    Concernant les sites de jeux, j’y vois malgré tout un remède plutôt qu’une maladie. Pour faire le tri parmi toutes les nouveautés et optimiser ses achats. Pour en apprendre davantage sur notre passion ludique et construire un regard plus construit et plus critique. Pour compenser des longues périodes sans pratiquer le jeu (la méthadone du joueur accroc donc).

    Merci à la bande des 4 et à tous les autres sites ludiques (dont celui-ci) de ne pas sauter à pieds-joints dans cette culture de l’éphémère pré-consommé mais de proposer aussi des réflexions, des débats et des articles de fonds !

  • Ange

    Je « déterre » cet article « vieux » de plus de 3 ans, qui est toujours vrai : les TT, BGG, LX et autres G&C, (les GAFA du jeu) sont toujours là et alimentent nos lectures ludophiles.
    À la maison, on n’a beaucoup de jeux, les jeux ont évolué avec l’âge des enfants (maintenant adultes), mais de nouveaux jeux continuent de combler d’une part nos esprits, puis nos étagères. On a joué à tous nos jeux, plus qu’une fois c’est sûr, et ils restent parfois fermés dans leur blister quelques jours, juste le temps que les conditions soient réunies (= retour des enfants au nid le temps d’un WE.. jeux pour être assez nombreux… ou qu’on sache qu’il risque de plaire à l’un ou l’autre…)

    Typiquement en ces temps de cadeaux croisés, 4 nouveaux jeux viennent d’arriver…

    Je viens justement de « porter » notre base de jeux de Gamepedia vers BGG. Plus de 300 jeux, rangés plus ou moins loin de l’espace de vie, indice de leur qualité et de notre affection. Puis par manque de place, certains montent d’un étage, dans les chambres, encore pas trop loin, puis au grenier, marque certaine d’une désaffection, souvent liée aussi à l’âge des joueurs (on a adoré le Verger, mais ce sera à ressortir avec les petits enfants, par exemple…).
    Il faut avouer que nous souffrons aussi du fait que nous nous voyons pas en revendeur de jeux ! Même si un jeu ne nous a pas plu tant que cela, on n’en revend jamais, sait-on jamais, on peut le ressortir et relire les règles et s’apercevoir qu’on ne jouait pas correctement (cela nous est arrivé avec Takenoko par exemple, auquel on rejoue maintenant souvent !). Ce défaut a aussi une qualité : on achète si on a lu assez de critiques positives sur divers sites. De plus, notre ainé, bénévole d’une association de jeu, a l’occasion d’en tester plein, connait nos goûts, et nous conseille aussi (voir nous les offre ;-))….

    Les goûts autour des jeux changent : plus la niarque de passer des heures sur une règle ou avec un jeu qui dure 4/5 heures… mais il semble aussi que cela soit la tendance générale.

    Enfin, quel plaisir de ressortir un jeu pas si terrible mais qu’on se rappelle avoir de multiple fois joué autrefois quand on en avait que deux ou trois jeux à la maison. Ou même jouer à des jeux « historiques » tels que coinche, tarot, dominos,… qui, eux, ne se démodent pas finalement !

    Ange

    • Ange

      (comment on peut s’abonner aux commentaires d’un article si on a oublié de cocher la case lors de la rédaction d’un commentaire, sans devoir faire un second commentaire comme ici !, pour cocher…. Merci…)

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