Jeux de plateau

Plus de 2’000 jeux par année?

HGHS009

Pour un peu clore le débat qui fait rage sur Gus&Co et faire écho à notre précédent article qui se posait la question de savoir s’il y avait trop de jeux, voici encore quelques chiffres.

En tapant dans la base de données de TT, nous avions obtenu ce graphique-là, soit une moyenne de 873 sorties annuelles:

graph-jeux
Graphique réalisé grâce à la banque de données de TT, août 2014

Depuis la publication de l’article il y a quelques jours, nous sommes enfin parvenus à utiliser la base de données de BGG pour en tirer des chiffres annuels plus exhaustifs. Attention, ces chiffres n’incluent PAS les extensions ni autres goodies, ni les jeux de rôle, mais uniquement les jeux de société.

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Graphique réalisé grâce à la banque de données de BGG, août 2014

Que constate-t-on?

1. Que les chiffres ne correspondent PAS mais pas du du tout entre TT et BGG, la différence est importante, plus de 1’000 jeux supplémentaires selon BGG. BGG inscrit tous les jeux, dont les kickstartés (néologisme?). BGG est clairement beaucoup plus exhaustif tandis que TT est plus sélectif.

2. Qu’il y a une nette augmentation entre 2003 et 2009 pour se stabiliser ces 4 dernières années. Mais peut-on aller encore plus haut?

3. Qu’on n’a toujours rien d’autre de mieux à faire à Gus&Co que de réaliser des graphiques.

4. Attention, préparez-vous, on va vous balancer une flopée de chiffres: la moyenne sur ces dix dernières années est de 2’418 jeux par année. 2’418 (873 selon TT), ça en fait quand même un sacré paquet. Comme je pense qu’on peut facilement établir le coût moyen d’un jeu à 30 euros = 40 USD = 40 CHF, calcul stupide, mais si un joueur / collectionneur fou voulait TOUT acheter chaque année, il devrait débourser 72’540 euros = environ 100’000 USD = 100’000 CHF. Par année. 1 million sur 10 ans. Comme un jeu dure en moyenne 45′, pour jouer à tout une seule fois il lui faudrait alors 108’810 minutes, soit 1’813,5 heures, soit 75 jours et demi, soit 2 mois et demi COMPLETS, sans manger ni dormir. Oui c’est tout à fait faisable. Challenge accepted.

5. Je ne sais pas pour vous, mais tous ces chiffres me donnent sacrément le tournis, et que franchement, franchement, j’ai encore énormément de peine à croire qu’il y ait AUTANT de jeux qui sortent chaque année. Franchement. Plus de 2’000 ? WTF ? Ça me semble énoooooooooooooooooooooorme.

Alors y a-t-il véritablement trop de jeux sur le marché? Nous y avons déjà longuement répondu. Une chose est sûre, c’est qu’il y a beaucoup beaucoup beaucoup de choix. Tant mieux pour nous, joueurs. Plus de jeux, ça veut dire plus de choix bien sûr. Reste encore à déterminer comment faire pour trier le « bon grain de l’ivraie », et finalement ne serait-ce pas ça le plus compliqué?

2’418, ça vous semble beaucoup à vous?

 

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13 Comments

  • Prospero

    D’où l’intérêt grandissant de sites comme le tien, TT, Jedisjeux, BGG, etc. qui nous permettent à nous joueurs de faire le tri… J’ai encore des boîtes de jeu non ouvertes depuis 2 ans, je n’arrive plus à suivre … C’est toujours pareil, on se dit « Je n’achète plus rien tant que je n’ai pas joué aux dernières acquisitions !  » et puis … on n’achète quand même parce qu’un bon jeu ça fait saliver … Pour le coup on se retrouve plus collectionneur que joueur 🙁

  • Hebus

    Je suis dans le même cas que Prospero. Par contre le 2700 trois années d’affilée, il pue un peu le syndrôme de seuil, genre la base peut pas cracher plus. 😀
    Cela dit ça reste assez invraisemblable…

  • xaret/xavo

    Est-ce que l’on se pose cette question pour les voitures, les caméras, téléphones, lecteurs mp3, perceuses… ou je ne sais quoi d’autres ? Non. Quand on en a besoin d’une, on est effaré par le nombre de modèles et une fois l’achat réalisé, on les oublie aussi vite. enfin moi je fais comme ça ! 🙂

    Pourtant, je ne doute pas que le nombre de modèles de tous ces produits grand public donne également le tournis à tous les acteurs et spécialistes des secteurs en question.

    Qu’est-ce qui ferait la particularité des jeux de société ? Je n’en sais pas grand chose en fait mais je vais quand même le dire :
    1- les plus anciens d’entre nous avaient l’habitude de pouvoir jouer à tout ce qui arrivait sur les étals francophones, même les mauvais jeux. C’est fini.
    2- les plus compulsifs d’entre nous avaient pris l’habitude de pouvoir acheter tout ce qui doit l’être : « must have », « buzzzzzzzzz » et autres phénomènes de mode, en clair les jeux dont « on » parle (ma mère me disait toujours « on, c’est un con »…elle est forte ma mère). C’est fini aussi.
    3- les plus impliqués dans le processus de conception, édition et production des jeux ont surement tous un truc voire des tas de trucs bien particuliers à dire là-dessus, dont je n’ai pas la moindre idée.
    4- Les arbres ont surement également plein de trucs à dire mais comme ils n’ont pas twitter, plus personne ne les écoute. Pour moi, cela reste un problème écologique, péché capital du consumérisme (oui j’ai des poussées de fièvre décroissante de temps en temps).
    5- Enfin osons poser une hypothèse foireuse, fruit de mon oisiveté actuelle et proposer juste pour causer : n’est-on pas là face à une question « de niche » ? Je m’explique. J’entamais ce commentaire sur des exemples : voitures, caméscopes… N’existe-t-il pas de gentils malades qui essayent de tout tester, d’en changer le plus souvent possible (c’est pas le même prix que les jds, vous allez pas empiler les modèles de C3 dans votre garage) et qui du coup, se disent, « qu’il y a en trop » ? Tout cela n’est-il pas qu’une question de point de vue ? Le gars qui vient acheter un jeu de société en boutique se demande-t-il s’il y en a « de trop » ? Certes, il doit se dire « il y en a beaucoup » et se faire aider par le vendeur pour choisir. Mais de trop : n’est-ce pas finalement une question de spécialistes ou d’amateurs chevronnés voire d’acheteurs compulsifs ? En clair, de personnes qui pour certains ont oublié qu’un jeu devait dépasser le stade de la première partie – au mieux, – ou du déballage- au pire – pour être vraiment un jeu. Car le trop de jeux, ne peut que empêcher de jouer : peu de jeux, on y joue beaucoup, assez de jeux, on y joue tout comme il faut mais trop de jeux, on finit comme beaucoup d’entre nous à ne plus faire qu’essayer des jeux. Avec 100.000 CHF et 2 mois et demi COMPLETS pour reprendre l’exemple de GUS, vous avez fait une partie de chacun des jeux sortis en un an… C’est pas ça jouer. Ça c’est apprendre à jouer à un jeu. Une partie « de découverte » comme on dit. Du coup, je vous le demande après y avoir répondu : est-ce finalement une question de joueur ?

    Sinon, évidemment, pour les stats, faut utiliser bgg.

  • Arnauld VM

    Est-ce qu’il ne serait pas plus intéressant de savoir comment se catégorisent ces 2000+ jeux ?

    Si ça se trouve, il y en a 1900 dans la catégorie « Casse-tête en bois », ou « Hippo-gloutons like », ou que sais-je. Ça expliquera la différence entre les chiffres et notre perception.

  • dununfolette

    J’aime la diversité que nous propose cette grande quantité de jeux édités. Là où je joue, on a tous les styles de joueurs, même des gens qui disaient « moi j’aime pas les jeux de société » (Schtroumph grognon). Et ça me permet de dire « Y a pas des gens qui n’aiment pas jouer, c’est juste qu’on ne leur a pas encore proposé le jeu qui leur plaise ! »
    Par contre, même si j’achête environ 3 jeux par mois à titre perso, ils sont tous joués, rejoués, trimbalés, oubliés, ressortis… le jour où je n’ouvre pas un jeu avant de passer au suivant, je me mets au tricot !
    Après, c’est vrai que pour s’en sortir dans tout ce qui parait, il vaut mieux avoir des conseils et des sites de références… mais comme pour tout, non ?

  • Tom V.

    Vous dîtes que ces chiffres n’incluent pas les goodies et extensions, pourtant si je ne sélectionne que les sorties 2013 sur la base de données TT, le chiffre est 699, incluant casse-têtes, goodies, extensions, stand-alone (licences monopoly, risk, etc), versions luxe, voyage, etc … et surtout les rééditions.
    Si on élimine tout cela, le chiffre sera nettement plus modeste, me semble t-il.

    • Gus

      Grrrr, j’avais raté ce chiffre à placer dans l’article 😉 Merci pour le rajout Rimsk. Et oui, OMFG. D’autant que le tiers (voire plus) tombe largement mi-fin octobre comme de par hasard…

  • darlequin

    Effectivement il y a énormément de jeux qui sortent mais il faudrait zoomer un peu sur ce graphique pour comprendre comment tout ça se répartit. Combien de jeux pour les petits ? pour les plus passionnés ? Combien de rééditions ? ou d’extensions ? Il me semble que sur BGG ils recensent toutes les éditions différentes publiées d’un même jeu (version anglaise, allemande, polonaise, etc…) non ? Ainsi que les jeux de niche — j’avais cru lire sur ce blog que la production japonaise était orientée vers les tout petits jeux faits maison et très nombreux mais je me trompe peut-être — et les mini extensions. Je viens de regarder le nombre d’entrées différentes pour zombicide, ses goodies et ses extensions: 67. Vu le nombre de projets kickstartés et autres financements participatifs, et le nombre de modules séparément achetables ça doit bien enlever dans les 300 entrées par an. En bref, je pense que ce grand nombre de 2700 s’écrème vite. Les jeux s’adressent vraiment à des publics très variés et bien que deux audiences peuvent se recouper sur beaucoup de jeux, ça reste assez compartimenté pour moi et ce sont ces données qui sont intéressantes. Il y a très probablement beaucoup plus de jeux pour les gros joueurs que pour le grand public qui sortent et ça tombe bien, les gros joueurs ont tendance à acheter plus de jeux. Il manque donc une donnée très importante à ce graphique:
    Le nombre de joueurs (voire d’acheteurs) différents
    Bien que dur à évaluer, ce nombre a très certainement augmenté au même titre que la production de jeux. Une sorte de « gamer boom ». Il y a plus de joueurs donc il y a plus de jeux. De plus il me semble qu’il y a plus de profils différents de joueurs (certains préfèrent la coop, d’autres les jeux de conquête, d’autres le hasard) et l’augmentation du nombre de jeux publiés répond selon moi à une demande plus variée.

    Par contre il y a effectivement trop de jeux pour la critique.
    Le vrai problème ici se porte plus sur l’envie de tout connaître, de tout tester et de ne pas passer à côté d’un bon jeu, non ? C’est là que TT et BGG sont très utiles puisque collaboratifs. Beaucoup de jeux sortent, quelqu’un les a bien testés et on a vite une dizaine d’avis sur un jeu. Je dois dire que je ne m’identifie pas trop à ces sites mais leur force et un de leurs grands avantages est là. Je trouve que les avis sont majoritairement laissés par des gros joueurs et ce n’est représentatif que d’une partie de la communauté mais ça sert énormément cette même communauté. (je dis que c’est surtout les gros joueurs qui fréquentent ces sites car les jeux plus calculatoires et complexes ont plutôt tendance à avoir de bonnes notes). Pour ma part je préfère plus aller lire les avis de blogs auxquels je m’identifie (ou non) et dont je saurai mettre en perspective les critiques (la sélection du dimanche, gus&co, jedisjeux pour n’en citer que quelques uns). Je sais que j’ai aimé les jeux A, B et C, ce critique aussi, donc j’aurai tendance à suivre son avis. Et pour ces sites là ça devient difficile à gérer cette quantité de jeux qui sortent. Effectivement il faut faire un choix. J’ai tendance à pas mal discuter en boutique avec les vendeurs de jeux quand je cherche une nouveauté et le problème se transpose. J’aimerais bien que certains blogs endossent le rôle d’aller chercher la perle rare dans tout l’amas de com’ et de bande-annonce pour donner un petit relai médiatique au jeu d’un plus petit jeu car effectivement ça sera dur d’y voir clair dans tout ça. C’est peut-être là que se trouve le plus gros du travail de passionné. =)

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