Jeux de plateau

Critique de jeu : Splendor (2)

splendor

Après sa très positive critique de Medieval Academy, Limp nous revient avec sa critique de Splendor, qui sort justement ce week-end pour le Festival de Cannes. Mais mais me direz-vous, nous avions déjà publié une première critique du jeu il y a quelques semaines.

Limp a toutefois tout fait pour nous convaincre pour publier une seconde critique, juste histoire d’enfoncer le clou pour dire à quel point le jeu est bien!

Voilà.

« Monseignor, il est l’or. L’or de le révéler. Il est « Splendor »…

Eh oui, vous l’avez attendu ce premier jeu réalisé par l’éditeur Space Cowboys.

Si vous suivez régulièrement ce que Gus & Co publie, vous aurez remarqué que le jeu a eu droit déjà à un article. Oui, mais… comme je l’ai vraiment très apprécié, je voulais également y aller de ma plume.

Le voilà donc disponible à tous ce 28 Février 2014. Vous allez l’essayer, vous allez vous régaler.

En ce qui me concerne, il s’agit même de mon premier « coup de coeur » de l’année. Et un coup de coeur, chez moi, c’est l’assurance de sortir le jeu régulièrement, et surtout, durant plusieurs années.

Alors oui, on pourra pourtant reprocher à Splendor de ne pas avoir de thématique. Enfin, si, il en a une, mais elle est vraiment plaquée et on ne la ressent pas durant la partie. Cela ne m’a pas empêché d’apprécier le titre à sa juste valeur, mais je me dois de le signaler pour ceux qui veulent absolument qu’une partie leur raconte une histoire. Les livres et les bonnes séries télé qui prennent le temps de poser leurs personnages sont à mes yeux plus adaptés pour ce genre de requête, et je ne me souci que peu de cet aspect d’un jeu de société. Si l’habillage est réussi, tant mieux (et c’est le cas pour Splendor). Qu’il réussisse à créer ce petit plus qui vous permette de rentrer dedans est un réel plus, mais n’est pas nécessaire pour moi si les mécanismes y parviennent à la place. Et il faut dire que de ce côté là, ça tourne comme une horloge suisse…

La thématique donc…

Nous voici en pleine période de la renaissance. Nous incarnons des marchands qui obtiennent des pierres précieuses et en font de magnifiques bijoux, rapportant des points de victoire mais pouvant également inciter certains nobles à devenir des clients privilégiés pourvu que nous soyons spécialisés dans deux ou trois des 5 différents types de pierres que propose le jeu (sans compter l’or, qui servira ici de joker). Voilà, niveau histoire, on a fait le tour…

On notera qu’un des personnages de ces tuiles nobles ressemble trait pour trait à celui illustré sur la couverture de boite d’un autre jeu de société : « Kings Progress ». Vilain copiage ?

Eh bien non, en fait, car les deux dessins semblent bien s’inspirer de la représentation que les tableaux faisaient à l’époque de Henri VIII, qui vécu, de plus, durant la période de la renaissance.

Parenthèse : la tuile représente un noble, Henri VIII n’était pas qu’un simple noble puisqu’il était roi d’Angleterre et d’Irlande (connaissez­vous « le roman de Renart : A la cour du roi noble » ?).

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portrait Henri VIII

Oui, je disgresse, mais ainsi je vous évite de lire ce qui a déjà été dit sur le jeu…

Comme parler de la mécanique, par exemple…

Les mécanismes du jeu sont très malins. La règle est expliquée en deux minutes et les parties sont relativement courtes (autour d’une demi­heure de jeu). Et pourant, le jeu est profond, agréable, sans devenir prise de tête, interactif sans devenir chaotique…

Chapeau bas !

A votre tour, vous pouvez soit prendre deux jetons pierres précieuses identiques, pourvu qu’il en reste au moins quatre de cette même pierre précieuse. Vous pouvez également en prendre trois, pourvu qu’ils soient différents les uns des autres. Enfin, vous pouvez ne prendre qu’un or (qui fera office de joker) mais bénéficiez alors de la possibilité de prendre en main une des 12 cartes actuellement disponibles pour la jouer plus tard.

Autre possibilité : dépenser vos jetons. Comment ? En payant ce que demande une des cartes disponible à tous au centre de la table, ou en payant pour une de celles que vous possédez en main.

La carte vous donnera une pierre précieuse virtuelle et gratuite, d’un type précis, lors de chacun de vos achats prochains (un peu comme pour les ressources de 7 Wonders). La plupart vous donneront également des points de victoire.

Et le jeu est une véritable course, car le but est d’être le premier à totaliser 15pts. On termine alors le tour en cours et on regarde qui possède le score le plus élevé. Alors bien sûr, ça ne se limite pas à ça, car les joueurs possèdent des limites de jetons en stock ou de cartes en main, peuvent bénéficier de points bonus via les tuiles nobles s’ils sont les premiers à obtenir telle ou telle série de cartes précises, et chaque carte achetée ou prise en main en amène une nouvelle en jeu, de même « niveau » (il y aura toujours ­sauf rupture­ quatre cartes de chacun des 3 niveaux). Plus le niveau est important et plus la carte demande de pierres précieuses pour être achetée. Bien entendu, elle rapporte davantage de points de victoire lors de son acquisition et il vous faudra vous adjoindre les renforts de cartes de niveaux inférieurs avant de pouvoir faire votre d’une carte de niveau trois.

On regarde alors les tuiles nobles et les cartes convoitées par les autres joueurs, en jugeant par les jetons et cartes qu’ils possèdent, on prend en main des cartes pour s’assurer qu’elles soient siennes et/ou pour en priver un joueur qui les ciblait, on prend garde au tempo et on essaie de comboter au mieux afin de prendre une avance sur les adversaires.

C’est simple et jouissif à la fois. La réussite est quasi totale. Pourquoi ?

Parce que les mécanismes, donc, sont réussis, que le matériel (les jetons sont de la matière de ceux utilisés au poker) l’est tout autant jusqu’au thermoformage adapté à la perfection au contenu de la boite qui certes aurait pu être plus petite. Mais n’aurait­on pas risquer d’imaginer qu’il s’agisse d’un petit jeu bien plus familial qu’il ne l’est si on avait réduit cette taille ?

Et puis, puisque le prix n’en semble pas gonflé au passage…

Vous l’aurez compris, Splendor est Splendide. Il méritait bien qu’on le mette en avant une seconde fois sur Gus & Co. Non ?

Vous pouvez trouver Splendor ici chez Philibert

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