Critique de jeu : Pictomania
Présentation
Pictomania est un jeu de dessin de Vlaada Chvàtil, pour 3 à 6 joueurs, d’une durée de 25 minutes.
Sorti à Essen en octobre 2011, Pictomania est un peu tombé comme un cheveu dans le soupe, perdu parmi plus de 700 nouveautés, dont 2 chez l’éditeur, et pas des moindres, Last Will & surtout Dungeon Petz du même auteur.
Iello, éditeur-traducteur officiel de CGE, va tout bientôt sortir la VF pour le festival du jeu à Cannes.
Thème
Pictomania est un jeu de dessin, il n’y a donc aucun thème. Voilà, c’est tout.
Mécanique
Pictomania reprend la mécanique du Pictonary, sauf que.
On tire un élément à dessiner, et c’est parti, dans un temps limité, sauf que.
Si on a deviné juste, on gagne des points, sauf que.
Sauf que voilà : tout le monde dessine et devine en même temps. Tout en réalisant son propre dessin, on doit également deviner celui des autres. La phase s’arrête quand le dernier joueur a posé son jeton de vote.
Pour deviner les dessins, c’est simple, au début de la phase, on place des cartes avec une liste de mots sur un écrin, et on doit retrouver quel joueur est en train de dessiner quelle carte, sans devoir particulièrement retrouver le mot précis, juste la carte.
Pictomania est un Pictonary survitaminé. C’est le moins que l’on puisse dire.
Interaction
L’interaction est extrêmement forte, puisqu’on doit continuellement observer les autres, leur dessin, mais également gérer le temps puisque plus on attend moins on gagne de points.
Conclusion
Soyons clairs : à Gus&Co, nous ne sommes pas tellement jeux d’ambiance, nous préférons les gros jeux (notre TOP 2011 pour en témoigner). Nous avons découvert Pictomania à Essen, que nous avons sorti quelques fois depuis au Bar à Jeux de Genève.
Fervents adeptes de l’auteur, nous avons été tentés de voir comment Vlaada réinventait le Pictionary. Et Pictomania a véritablement été passé par la moulinette tchèque.
Pictomania n’est pas fun, on n’y rit pas tellement pour être honnête, on est plutôt pris dans un maelström de tension.
On cherche à finir son dessin rapidement et efficacement, tout en cherchant à deviner celui des autres, donc les parties sont plutôt tendues, rapides et nerveuses, mais pas fun hahaha.
Le score final est complexe, presque alambiqué, on gagne des points selon les cartons de vote des autres, plus ceux posés chez les autres. Le décompte prend bien plusieurs longues minutes pour être réalisé.
Bref, Pictomania est une superbe réinvention du Pictonary, un jeu malin, survitaminé, mais pas sûr qu’il déchaîne les foules. Pourquoi ?
- Pas assez fun pour les casuals (les joueurs qui jouent rarement)
- Pas assez léger pour les familles
- Un jeu de dessin, donc pas la panacée pour les gamers. A moins qu’ils aient envie de faire du party-game, mais complexe, pour changer.
Ce que j’ai beaucoup aimé
Que Vlaada, l’auteur, se réinvente et développe autre chose que des gros jeux. C’est beau. Et admirable.
Une modernisation du Pictionary
La tension extrême et palpable
Une mécanique originale et intéressante
Ce que j’ai moins aimé
Un jeu pas très fun, pas familial.
Un décompte alambiqué et pas très fluide
Pas intéressant à 3-4 joueurs
Dans le genre, Identik était beaucoup plus fun et familial, même si après 3-4 parties on commençait sérieusement à s’en lasser.
Si vous cherchez LE jeu de dessin le plus fun de la planète, essayez Telestrations, de la bombe ludique (mais pas encore traduit)
Je vous propose de visionner cet excellent reportage réalisé par Arte sur les mécanismes de notre cerveau, et ainsi comprendre pourquoi il nous est extrêmement difficile de prêter attention à tout ce qui nous entoure. Tout le défi de Pictomania…

One Comment
geekmate75
Je me permet un petit commentaire car ta description de la mécanique est erronée.
Il s’agit bien de retrouver le mot précis d’une carte et pas seulement la carte. Sinon le jeu perdrait toute sa saveur. 🙂
Les jetons de vote affichent des numéros qui désignent bien les mots. Les cartes sont défini par des symboles.
En toute amitié.