Jeux de plateau

Critique de jeu : Panic Station

Aide de jeu

Nous avons publié une aide de jeu, vous pouvez la trouver ici.

Présentation

Panic Station(PS)  est sorti pour Essen en octobre 2011.

PS est un jeu de plateau pour 4 à 6 joueurs d’une durée de 40′ paru chez White Goblin Games et créé par David Ausloos, le tout premier jeu publié de l’auteur belge.

Thème

Dans PS, les joueurs sont envoyés en mission dans une base extra-terrestre pour s’y balader et récolter des informations sur la situation. Ils vont explorer les lieux, rencontrer des parasites, mais également et surtout se faire infecter et vouloir infecter les autres joueurs.

Le thème est excellent, on se sent véritablement immergé dans un complexe futuriste alien. Si vous avez vu la saga des films Alien, notamment le 2 de James Cameron (Avatar) sorti en 1986, vous aurez l’impression de vous trouver plongé en pleine action.

Le thème est riche, et la mécanique ainsi que le matériel du jeu cohérents et bien intégrés.

Matériel

Le matériel est très bon. Les illustrations des tuiles et des cartes sont très riches, très dark et adaptées au thème. Les figurines / jetons des joueurs sont un peu cheap et détonnent avec la richesse graphique du reste.

Parlons enfin de la boîte, thermoformée, métallique et en relief, un joli produit.

Mécanique

La mécanique principale de PS repose sur les points d’action (PA). Chaque joueur possède deux personnages, un androïde et un soldat, chacun possédant une compétence spécifique : respectivement tir et capacité à brûler le nid des parasites.

On dépense alors ses PA pour explorer et poser de nouvelles tuiles, se déplacer, fouiller et recevoir de nouvelles cartes, tirer sur les autres joueurs ou les parasites, se soigner, utiliser le terminal central.

En fait, l’intérêt principal du jeu réside dans la paranoïa constante entre joueurs. L’un d’eux va être infecté par les parasites, et son but sera alors d’infecter (ou tuer) tous les autres. PS est un The Resistance ou Sporz sur plateau, puisqu’on ne sait pas qui est infecté, et le nombre d’infectés augmente peu à peu, irrémédiablement.

Interaction

L’interaction est extrêmement forte : on échange des objets -le moyen d’infecter-, on tire sur les autres, on élabore des stratégies de groupe.

Conclusion

Panic Station est sorti chez l’éditeur White Goblin Games qui a sorti en même temps 5 (!!!) autres jeux pour Essen, et ça se ressent méchamment.

En effet, rarement règles de jeux n’auront été si moisies : mauvaise traduction, lacunes, et même incohérences. Le travail a clairement été bâclé pour sortir à temps pour la plus grosse foire du jeu de l’année. Et c’est dommage.

Les règles sont tellement problématiques que le jeu est alors rudement malmené & biaisé.

L’auteur et éditeur ont rapidement réalisé le souci et proposent à présent une règle améliorée et correcte à télécharger. A télécharger. Et imprimer. 17 pages en couleur. C’est un peu fort de café (j’adore cette expression).

Le système d’infection n’est pas très clair ni fluide, alors qu’il s’agit ici du cœur-même du jeu. En effet, si vous recevez une carte infection de la même couleur que le joueur qui vous la donne, alors vous devenez vous-même infecté et changez d’objectif final. Mais si vous recevez une carte d’une autre couleur, alors tout va bien. C’est alambiqué, et risque même de créer des malentendus.

Ce qui pourra également poser souci, c’est que si l’un de vos personnages est mort, vos actions seront alors logiquement réduites, et vous risquez de vous embêter par rapport aux autres. Si vos deux personnages sont morts, vous êtes tout bêtement éliminé du jeu. C’est tristoune.

Les règles font 17 pages. Lourd pour un jeu de 40′. Expliquer les règles deviendra un casse-tête puisqu’il y a beaucoup d’exceptions et de cas spécifiques. Ce n’est pas fluide.

Avec PS, on ne sait pas vraiment s’il s’agit d’un jeu moyen et léger, voire familial avec son côté Loups-Garous / Sporz, ou un jeu pour gamers au vu de la pléthore de règles et objets spéciaux aux mécaniques pesantes.

De plus, comme dans Battlestar Galactica ou The Resistance, l’avantage est largement du côté « parasite / cylon / espion ». Il sera en effet très difficile de finir la partie comme humain. Dès que l’infection aura commencé à se propager, comme un feu de paille, il sera très difficile de remplir alors l’unique condition de victoire, la difficulté devient croissante.

Bref, le jeu est décevant. Son thème futuriste et geek attirera de nombreux joueurs, sa mécanique de paranoïa et d’infection itou, mais je ne suis pas sûr que le jeu ressorte souvent, surtout au vu des incohérences des règles. Le jeu n’est pas mauvais pour autant, mais pas excellent non plus.

Comme anecdote, l’éditeur a vraiment exploité la paranoïa et la panique de son jeu, puisque quelques jours avant Essen, il a communiqué qu’il était déjà sold-out. Pour alimenter le buzz. Une fois à Essen, il y avait bien entendu encore beaucoup de boîtes dispo… Pfff.

Ce que j’ai beaucoup aimé

Le thème, immersif

Le matériel, les illustrations

La paranoïa entre joueurs

Ce que je n’ai pas apprécié

Les règles du jeu moisies et bâclées

Jeu clairement pas assez testé et abouti, aurait pu attendre un post-Essen pour optimiser le tout

Devoir télécharger & imprimer17 pages pour un jeu acheté près de 20 euros. Me sens comme un peu floué (pour ne pas dire arnaqué)

Les figurines en bois et auto-collant un peu plates par rapport au reste, mais je fais ici de la quadro-fission capillaire.

Des mécaniques lourdingues

L’extrême difficulté de survie pour les humains.

ATTENTION: si vous n’avez pas encore téléchargé la nouvelle version des règles, comme ici par exemple, ne jetez surtout pas les 5 parasites gris auto-collants en trop. C’est ce qui m’est arrivé, puisque les règles de base n’expliquent pas qu’il fallait coller un parasite gris derrière un noir. Je ne vous raconte pas le plaisir que j’ai eu à fouiller ma poubelle pour retrouver les auto-collants (non-recyclables).

Notre aide de jeu, fort utile, peut être téléchargée ici

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